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PRÉFACE.
tout, mais il choisit si bien ses points de vue, ses buffets sont si appé-
üssants, ses chevaux si sûrs, ses voitures si douces, ses itinéraires si
bien garantis contre toute mauvaise rencontre, que l’on se trouve, en
somme, très heureux de l’avoir eu pour compagnon ou pour guide, et
l'on se dit, en le quittant à regret : Décidément, le voyage à petites
Journées valait mieux que le chemin de fer. »
Pour nous, des œuvres de fiction de notre auteur, c’est surtout ZZé-
lène et Suzanne qui nous a laissé la plus vive impression. Il y a dans
ce petit volume une vérité de caractères, une fraîcheur d'imagination,
un parfum de franc terroir comtois dont nous avons encore la mé-
moire charmée.
Mais tout en publiant ces œuvres gracieuses sorties de son Imagi-
nation de poète, notre auteur ne se lassait point de piloter le lecteur à
travers les littératures étrangères. Et dans ses travaux, l'Allemagne a
une part d'élite. M. Marmier, qui n’aime point la Prusse, a beaucoup
aimé la littérature allemande. Il nous a donné dans son beau français
le theâtre de Schiller, celui de Gæthe, les Contes fantastiques d'Hoff-
mann. C'est aussi à l'étranger, qu'après les désastres de la guerre, il
ira chercher un héroïque souvenir où la France puisse apprendre le
secret de la constance et de l'espoir. Il publiera Robert Bruce ou C'om-
ment on reconquiert un royaume et enseignera à ses lecteurs qu'il
n’est point de patrie irrévocablement mutilée ou perdue pour les ra-
ces vaillantes, et que les brutales surprises de la ruse et de la force
n’ont point, grâce à Dieu, le dernier mot dans l’histoire des nations.
Mais avant la publication de ce livre généreux et réconfortant, l’A-
cadémie, qui avait plus d’une fois couronné les œuvres de M. Marmier,
s'était décidée à l'appeler parmi ses membres. Et voici la conclusion du
discours où M. Cuvillier Fleury, au nom des Quarante, lui souhaitait
la bienvenue :
« La Prusse à eu sa part de vos bonnes impressions: elle a trouvé en
vous plus tard, dans un de vos meilleurs écrits, et avant nos mal-
heurs, un témoin impartial, mais peu flatteur (1). C'était le temps où
(1) Souvenirs d’un voyageur.
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