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juarante-cinq salles ou locaux de moindre importance: dans ce dernie
chissre ne sont compris ni les cellules, ni d'autres locaux accessoires
La Salle des Pas-Perdus, qui en forme en quelque sorte le coeur, a une
superficie de S,600 mêtres carrés. La coupole qui la couronne s'élère
o7n, S0 au dessus des dalles. Elle est soutenue par quatre immenses pilier
de pièrre. Ceux-ci, qui traversent le palais dans toute sa profondeur, sont
appuyés Sur des pyramides de maconnerie dont la base se développe suï
une sSurface de 100 mêtres et s'enfonce 16 mêtres dans le Sol
Ely a enfin dans ce palais titanesque un escalior de cent soixante-onxe
narches qui descend de la Salle des Pas-Perdus vers la rue des Minimes
et qui présente en projection horixontale une longueur en ligne droite de
o mêtres environ.
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Nous avons dit en commencant que le Palais de Justice était rangé parm
les ceuvres les plus remarquables de la Belgique Nous ajouterons que beau
coup le classent parmi les beaux monuments élevés en Europe au dix
neuvième Siècle.
Comme ceuvre architecturale, les artistes l'ont discuté et le discutent
encore; mais, au milieu des batailles esthétiques qu'elle Soulève, elle reste
une ceuvre originale, grande, puissante et imposante
Elle force l'admiration
Et on comprend fort bien l'exclamation de il. Garnier, l'architecte de
Opéra de Paris, qui, visitant l'édifice encore inachevé, s'écria:1On ne
construit qu'un monument en Europe: celui-l ,
Le Théâtre de la Monnaie.
Le 21 janvier 1885, sept heures du matin, le seu éclata au théatre de
la Monnaie. La Salle reconstruite en 1817, avait été restaurée en 181S
neuf heures et demie les flammes s'échappaient du batiment par toutes
les issues. Une chaleur ardente se dégageait de l’immense brasier, telle que
on eut des craintes sérieuses pour la sécurité des maisons voisines de la
rue des Princes, de la rue de la Reine et de la rue Léopold. On crut mêm-
un embrasement général lorsque l'on vit s'élever des toits des nuées
épaisses, colorées de rouge.
Vers dix heures un effroyable bruit ébranla tout le quartier. Le lustre et
la toiture en zinc s'écroulèrent, se brisant en mille pièces.
De tout le monument il ne resta debout que les piliers massiss du péristyle.
Les flammes avaient dévoré tout le reste
La cause du Sinistre resta ignorée pendant trois jours. On finit par
apprendre qu'un machiniste, voulant déplacer des toiles de frise, avait
allumé une bougie pour s'éclairer. et qu'en l'espace d'une minute les
ombles s'étaient remplis de flammes et de fumée. Ce malheureux, nommé
Simon, et le pompier de faction étaient tombés asphyxiés, tandis qu'il
s'efforgaient d'arracher les toiles embrasées pour empêcher les développe-
ments de l'incendie. Sous l'amas des ruines, on retrouva calcinés quelques
pssements attachés par des débris informes de cartilages et de chair.
On dévait donner le Soir le Propléte. Coincidence curièuse, quelque
ingt ans plus tard, c'est aussi l'occasion d'une représentation du Prophete
jue brula l'Opéra de Paris, rue Lepelletier.
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A la nouvelle du désastre, Me Charles De Brouclère, qui était a Paris.
accourut et convoqua d'urgence le Conseil communal.
Le Conseil, après quelques séances consacrées la discussion de l'em-
placement sur lequel serait reconstruit le théatre, décida qu'il serait réédifié
dans son ancien périmêtre et adopta les plans de l'architecte Poelaert. Les
travaux surent rapidement conduits. lls coutèrent 11284,220 fr. S8C e
urent achevés une année après l'incendie. On en fit la réouverture Solen-
nelle, en présence de la Cour, le 24 mars 1866, par une représentation de
Jaguarita l'lndienne, de Halévy.
Les Galepies Saint-Hubent.
Les Galeries Saint-Hubert surent ouvertes au public le rer juillet 1647.
La première pièrre en avait été posée par le roi le 6mai 1846. La médaille
jui fut frappée l'occasion de cette cérémonie donne un historique résumé
mais complet de la construction de ces vastes galeries, les premières élevées
en Europe et qui sont restées les plus belles que l'on puisse voir par l'élé-
gance et la hardiesse
La conception première des Galeries appartient en propre Cluysenaar
En 1840 il en avait achevé déj tous les plans et épures, et il publiait ur
mémoire où il les exposait et les expliquait au public. Dés que l'on eut
mis la main l'oeuvre, il surveilla et poussa les travaux avec un zéle Si
igilant et une si ardente activité qu'en deux ans tout fut terminé.
Cluysenaar se distinguait surtout par son sens pratique. il s'en vantait-
et avec raison.
De fait, l'utilité, c'est -dire l'adaptation exacte du monument sa desti-
nation et en quelque Sorte la mission laquelle il doit être affecté, n'a
amais été négligée par lui il a su la concilier avec un style original e
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d'un gout sans reproche, fait de la combinaison des St les anciens, et auquel
le mariage d'éléments divers, heureusement réalisé, donnait une grace
décorative inédite. Il est le premier, depuis 1850, qui soit corti de la voie
battue, et, comme l'atteste avec une irrécusable compétence Schayes, dans
son Histoire de l'architecture en Belgique, d'est lui que revient en Belgique
l'initiative du mouvement architectural moderne, qui devait renouveler
aspect de nos cités par une décoration plus riche et plus variée.
Ce sens pratique et en meme temps ce sens d'art de Cluysenaar se sont
pleinement affirmés dans la construction des Galeries Saint-Hubert. Les
facades vers la rue de l'Écuyer et le Marché-aux- Herbes sont d'une orne.
mentation élégante sans Surcharge ou miévrérie. Des bustes, des statues et
les marbres de couleur relévent l'uniformité des facades intérieures, et
l'angle lèger que forment les deux galeries leur point de jonction évite la
monotonie correcte des voies droites, ce vice de nos quartiers nouveaux, que
Semblent avoir tracés l'équerre des géomêtres ou des arpenteurs jurés. Les
magasins qui les bordent et le théatre qui en fait l'extrémité septentrionale
forment pour la société une Source de revenus considérables, en même
temps qu'ils leur donnent l'animation, la gaieté, en y attirant le public.
Dés le lendemain de leur inauguration, les Galeries Saint-Hubert devin
rent un centre d'activité, une promenade favorite, la sois un rendex-vou
d'affaires et de flaneries.
Et ce fut le commencement de toute une vie inconnue jus qu'alors, la vie
du Soir, qui a Paris a l'étendue magnisique des boulevards pour domaine.
qui a Bruxelles était resserrée étroitement entre la rue Neuve, la rue de
Ecuver et la place de la Monnaie. Les casés étalèrent leurs comptoirs, les
magasins leurs montres de bijoux, de toilettes et d'objets de luxe, sur l'em
lacement qu'a bsorbaient auparavant des masures malsaines, pressées les
unes contre les autres, coupées de ruelles insectes, ou les voitures ne pou-
vaient s'engager qu' grand peine
Depuis, la vogue des Galeries ne s'est pas démentie un Seul instant
L'Avonue Louise. L0 Bois de la Cambre
La construction de l'avenue Louise et l'aménagement du Bois de la
Cambre sont deux des plus grandioses créations de Bruxelles moderne.
Le premier projet de réunir le Bois de la Cambre la ville par une voie
directe date de 1847. Depuis longtemps déja cependant, s'était fait sentir le
nécessité de créer une promenade qui prit, dans la vie bruxelloise, la place
de l'Allée-Verte, démodée, Sinon complétement abandonnée.
Les ins tallations du chemin de ser et l'augmentation du trafic maritime
du canal de VVillebroech avaient chassé de l'Allée-Werte le courant mon-
dain. D’autre part, mesure que les boulevards s'achevaient, l'aristocratie
et la haute bourgeoisie avaient émigré dans les quartiers supérieurs Aprés
diverses tentatives infructueuses, cinquante notables habitants de l'agglo
mération se constituèrent en commission en 1867, Sous la présidence du
bourgmestre, M. Charles De Brouclère, pour résoudre la question.
Cette commission ouvrit un concours, reçut six plans et adopta celui de
Il. Le Hardy de Beaulieu
Après des discussions interminables, le Conseil communal adopta égale
nent le plan de M. Le Hardy, le 20 mars 1868.
On croyait la période des tiraillements closes et celle de la mise
l'ceuvre terminée. On se trompait. Le gouvernement devait encore parler.
Et il ne fut pas d'accord avec la ville, ni our les plans, ni sur son interven
tion financière, l'une dépendant des autres
es ingénieurs de l'administration des ponts et chaussées reprirent les
études. Et ils finirent par proposer l'adoption d'un plan que le Conseil
communal avait totalement abandonné et qu'ils avaient remanié
Le nouveau plan fut transmis par le ministre de l'intérieur au Conseil
communal, avec l'indication de travaux complémentaires entreprendre
pour parachever de ce coté les embellissements projetés
Le Conseil communal, consulté, se rallia au projet ministériel. Dés lors
les travaux purent être commencés.
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L'établissement de l'avenue Louise devait avoir pour corollaire l'aména.
gement du Bois de la Cambre
Dés 1866 un premier projet avait été présenté au Conseil communal Les
irconstances ne permirent pas de l'examiner. il sallait d'ailleurs lever une
première difficulté: les terrains du bois appartenaient l'État. L'Etat se
montra accommodant. Le 18 mai 1861 le ministre des finances déposa la
Chambre un projet de loi autorisant le gouvernement céder la ville de
Bruxelles la partie de la forêt de Soignes connue Sous le nom de : Bois de
la Cambre1, d'une contenance de 110 hectares, pour la transformer en
promenade publique
La loi votée, la ville fit appel aux architectes. Les projets arrivèrent en
grand nombre; ils surent tous écartés, l'exception de celui de M. Reilis
Le plan Reilig allait donc être exécuté, croyait-on. Pas encore
De nouvelles difficultés surgirent. il sallut d'abord attendre que le gou-
rernement fit voter, en 1864, une loi placant le bois et l'avenue, en ce qui
egarde la police, sous l'autorité de la ville de Bruxelles On put alors se
mettre au travail. Aujourd’hui le Bois de la Cambre est une promenad.
comme peu de capitales en possédent.
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