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1854. — i\° 100.
ANVERS, Lundi 12 Juin.
Dïx-Neuviême année.
LE PRECURSEUR
fil, ' rln IV DÉPARTS D'ANVERS : Pour Malincs et ümielles, i ü IS, T- iS
Jiwnmi u® “®‘- 9-10 Exprès, H-tri, 9S0 F,., 1-30, 7-30, 9 E. —Term. et Gond,
6- 13 SMO E: i GO E.. 4-30, 7-30. — Alost, 6 15,9-10 E., 4-50. — Bruges, Ostende,
t;ou: irai, Mouscron, Tournai et Lille, 6-15 9-40 E , 2-50 F-, 1-30. —Calais, ti-15,
9 10 E., 2-50 E., 4-30. — Louvain, (MS E., 7-15, 11-15,;4-30, 7-30,9 B. — Tiriemont,
(i 13 E., 7.13,9-40 E., 11-18, 9-50, /i.,4 30,7-30,9 E.-Landen, St-Trond et Hasselt,
7- 15. 11-15, 4-30. — Liège, 6 15 E-, 7-15, 9-40 E., 11-15, 9-50 E., 4-30, 9 E. — Ver-
i iers, 0-15 E.. 7-15, 9-40 E., 9-50 E., 4-30, 9 E. — Aix-la-Chapelle, 6-15 E., 9-40
E., 9-50 E., 5,9 E. — Cologne, 6-15 E., 9-40 E., 9-50 E., 'JE. _
DtnTti fi, IJIfnor. ■ D’Anvers par Beveren, St-Nicolas. Lukeren et Gand, 6 30,9,11,
rdyb UB ïïttüS . 2-30.5,7. — De Gand. 6-90, 9 10, 11. 9-15, 4-50, 6-80.
Journal Politique, Commercial, Maritime et Littéraire.
Pnis— IilîieFlé. — Progrès.
Tout ce qui concerne la Rédaction on l’Administration s'adretsr
aux Proprietaires du PRECURSEUR, MM. Dewüver Frèrks , rue
de l’Amman, N" 1236. ’
KbonriP.mp.ntî l>u.reau Au Précurseur et ch ex tous les Directeurs (les Postes!
Four Anvers, fr. 12-50 par trimestre. Pour tout le reste de la Bel
giquc, franc rte port, fr. 15. Pour la Hollande et la France, fr. 17. Pour l'Angle-
terre, fr. 15 ; l«s Etats-Unis, le Brésil, les Indes, etc., fr. 27-50. *
°u s’abonne a Londres cites M. W Thomas 19, Catherine Sireet,strand,et cher
M.E. Dumouner, 5 Tooks Court Chancery lane.
f >'sertioxs, 35 centime* U ligne. — K?.c:.amks, 50 c«7ïtimes.
12 Juin.
CANDIDATS LIBÉRAUX
Scnat.
W . (Corneille DAVI1», négociant.
Chambre des Représentants.
DIM cil. ROSIER, député sortant.
Er. IL.OOS, »
JLt. VEV DT, »
C ATË A LX.-WATTEIj,Président delà Chambre de
Désiré VERVOOKT, avocat, [Commerce.
Note importante. — Les électeurs sont priés d'inscrire sur
leur bulletin, pour la nomination d'un sénateur, M. Corneille
David ( et non David et Deboe, qui est la firme commerciale
de la maison).
BULLETIN POLITIQUE.
Les journaux elles correspondances offrent, aujourd’hui,peu de
nouvelles intéressantes.
Le seul Tait important, s’il se confirme, nous est signalé par les
journaux du Havre, qui publient une dépêche de Southampton,
annonçant que l’amiral Napier se serait emparé de trois vaisseaux
russes, qui essayaient.de se rendre de Helsingfors à Cronstadt.
Nous n’accueillons la nouvelle que sous toutes réserves.
Lue depêche de Paris, lundi matin, adressée à l'Indépendance
annonce que le Moniteur publie une nouvelle dépêche de Vienne,
en date du JO, qui confirme les nouvelles relatives à la concentra-
tion des troupes russes eri Moldavie.
11 ajoute que ces mouvements semblent avoir pour but de ré-
pondre ti ceux des troupes autrichiennes en Transylvanie.
D’après une dépêche de Hambourg, en date d’hier dimanche, au
dire des journaux suédois, l’amiral sir Charles Napier est arrivé,
le 4 juin, à peu de distance Je Sweaborg avee 9 vaisseaux de ligne
à vapeur.
L’amiral Brown croisait devant Sweaborg avec sa division de fré-
gates à vapeur.
Une seconde dépêche de Hambourg, en date d’hier, porte que
la nouvelle de l’airivée de l’amiral Napierdansla baie de Porkola
à trois milles au sud-oucsi de Sweaborg.
Du haut du phare, or. aperçoit la flotte russe, forte de 10 bati-
ments, derrière les fortifications.
L’amiral Corry s’y est avancé avec la division de l’escadre an-
glaise sous ses ordres jusqu’à Hango-Udd ; au dire des dernières
nouvelles, il ne restait qu’une seule frégate.
Le roi et le prince royal de Suède devaient partir au premier
jour de Stockholm pour aller inspecte! les troupes dans nie de
Gothland.
Une lettre de Kiel du 3 annonce que la frégate l’Andromtque
venait d’arriver au mouillage.
La Gazelle de Saint-Pétersbourg, du 23 mai, publie un ordre du
jour du grand-d'JCConsiarjtin, qui déclare que l’empereur a daigné
faire don au corps des cadets de la marine du drapeau anglais
appartenant au vapeur le Tiger, détruit par les Busses à la suite
d’un combat dans la mer Noire. Le même document déclare que^
ce drapeau devra être déposé à côté des drapeaux ennemis dorilla"
garde est déjà confiée à ce corps.
D’un autre côté, il résulte des rapports reçus par l’amirauté que
le pavillon du Tiger a élé brûlé et qu’aucun drapeau n’est tombé
entre les mains des Russes, provenant de ce navire de guerre. Ce
dernier fait, dit la Patrie, est de la plus grande exactitude.
Le gouvernement russe vient d’ajouter à la série des impôts
qu’il a récemment frappés, une charge nouvelle. Il a décidé que
tous les propriétaires delà Crimée seraient tenus de fournir à
l’armée le quart des réserves de grains qu’ils possèdent, le trans-
port en sera effectué à leurs frais ; ces grains devront être rendus
à des époques déterminées, dans les dépôts militaires qui sont
indiqués.
La presse anglaise annonce que le grand-duc Constantin se
trouvait devant Silislria avec le maréchal Paskewitch. Les jour-
naux turcs et les diverses correspondances des provinces danu-
biennes confirment cette nouvelle et ajoutent même que le prince
n’avait pas réussi dans un mouvement d’atlaque qu’il avait dirigé
en personne.
Les journaux de Saint-Pétersbourg, pour donner le change à
l'opinion, annoncent que le grand-duc Constantin se trouvait le
26 mai à Cronstadt, et qu’il allait visiter les côtes de la Finlande.
Les dernières nouvelles de la mer Noire assurent qu’une de-
mande d’échange avait élé adressée au général Osten-Sacken, à
l’égard des prisonniers du Tiger ; mais que cette demande, ayant
été transmise à St-Pétersbourg, a élé rejetée, malgré l’opinion
favorable émise par le gouverneur d’Odessa lui-même.
Le gouvernement prussien avait précédemment rendu une or-
donnance pour défendre le iransit des armes de guerre ; il vient
d’étendre celte prohibition aux munitions de guerre do toute na-
ture, à la poudre, aux capsules, aux pierres à fusil, ainsi qu’au
plomb, au soufre et au salpêtre.
Une correspondance de Vienne rapporte que, dans une réunion
qui a élé tenue le 7 juin au ministère des finances d’Autriche, et
à laquelle avaient élé appelées les grandes notabilités financières,
il aurait été question d'un vaste projet d’emprunt ne s’élevant pas
à moins de 300 à 400 millions de florins, et que le gouvernement
autrichien décréterait pour asseoir définitivement la situation
financière. Tous les contribuables devraient y prendre part pro-
portionnellement à leur cote d’impositions. Rien n’élait positive-
ment décidé encore ; mais, comme on le pense bien, ce projet
faisait à Vienne l’objet de toutes les conversations dans le monde
financier et politique.
Le nouveau pouvoir exécutif supérieur du canton de Berne,
nommé par le concours réuni des deux partis dans le Grand-
fionseil,a inauguré son mandat le 7 juin,et sa première opération a
été d’appelerà la vice-présidence,M. Siœmpfli,chefduparli radical,
qui,par le fait de celteélection.se trouve désigné naturellement au
choix du Grand-Conseil pour être investi de la présidence à l’épo-
que de l’expiration des fonctions du chef du parti conservateur,
M. Blœsch.
Une dépêche télégraphique de Marseille en date d’hier, annonce
que la malle de l’Inde venait d’entrer apportant des nouvelles de
Balte du 7 juin.
Le bey de Tunis a nolisé, à Malte, les bâtiments nécessaires au
transport à Varna de la division de troupes, forte de 10,000
hommes avec 18 canons,qu’il a promis d’envoyer au Sultan.
Vingt-deux navires de transport anglais et français, chargés
de cavalerie et d’artillerie, avaient louché Malte, se rendant en
Orient.
Les journaux de Hong-Kong, en date du 22 avril, venus par le
même arrivage, donnent comme probable, que Pékin, cerné par
les insurgés, devait succomber dans la quinzaine. On considère
l’empereur comme perdu lui-même personnellement et ne devant
pas échapper à la mort, car il n’a pu parvenir à s’enfuir à temps
avant l’investissement de la place par les insurgés, sous l’escorte
de 2,000 chevaux qui avaient élé préparés pour protéger cette fuite.
Le combat livré à Shanghaï par les Européens contre les troupes
impériales est expliqué. Les Européens, insultés dans leur quar-
tier et pillés par l’armée impériale qui assiégeait la ville, fourni-
rent 300 volontaires et 4 canons qui sortirent avec les insurgés,
prirent le camp et l’artillerie ennemis, et firent un butin immense.
Les bâtiments de guerre composant les stations anglaise et fran-
çaise à Hong-Kong, faisaient leurs préparatifs poui aller attaquer
l’escadrille russe qui navigue dans ces mers.
Une insurrection a éclaté à Manille contre les Espagnols ; elle
u’a été réprimée que difficilement.
Dépêche télégraphique.
Londres, 12juin au matin.
Consolidés 91 5j8 ; Espagnols 19 3[8.
Divers bureaux d’élection.
Les locaux dans lesquels les électeurs doivent aller voter,
mardi, à 9 heures du matin, sont :
I* A l’HOTEL-DE-VILLE (trois bureaux),où volent tous les élec-
teurs domiciliés dans la 1» section et dans la 2® section, mais
seulement jusqu’au n» 1706 inclus de celle 2® section.
2' A la SALLE D’EXPOSITION, rue de Vénus (trois bureaux
électoraux), où doivent se rendre : A. les électeurs domiciliés dans
la 2m' section, ü commencer du n» 1707 jusqu'à la fin de celte sec-
tion; /,*. les élecieurs domiciliés dans la 3ra« section, et enfin C.
les électeurs qui demeurent dans la 4m® section depuis le n» 1 jus-
qu’au n» 1749 inclus.
3° Au THEATRE ROYAL, place de la Comédie, (trois bureaux
électoraux), où yolerii: A. les électeurs qui demeurent dans la 4ra»
section depuis le n® 1750 jusqu’à la fin de celle section, et ceux
de la 5"'" section extra-muros du n® 1 jusqu’au n®l51 inclus; R les
élecieurs domiciliés dans la 5m® section depuis le n® 131/2® jus-
qu’à la fin, et ceux des communes de Borgerhout et de Berchem;
C les électeurs de toutes les communes formant le canton de
Contich, plus ceux de Merxem.
4® Au local de la CITE, entrée par la rue Everdy, premier es-
calier à droite,(deux bureaux électoraux),où voteront les élecieurs
de toutes les communes composant les cantons de VVilryck,
d’Eeckeren, de Biecht et de Santhoven, et en outre ceux des com-
munes de Deurne et d’Auslruweel.
REMARQUES importantes.
1° L’appel a lieu par ordre de numéro et non par ordre alphabé-
tique; tous les élecieurs sont priés d’être présents à 9 heures.
2° Après l’appel un réappel a lieu.
3° S’il y a lieu à un scrutin de ballotage, il commencera le
même jour à 5 heures et le scrutin sera anuoncé par le son de la
grosse cloche de la cathédrale.
Attention !
1HM les Electeurs «oui priés de Foire
attention au» bulletins qu’on glissera dons
les mains à Tesîtrée des bureaux d’élection,
comme à feux qui se distsiliuent en ville
H circule un grand nombre de bulletins
sur lesquels le nom deM. Cateaux-W ittel
ou celui «Se Sî, Itogier est remplacé par
M. ï'b. De Coelt. — Sur d’autres on inscrit
M. David-De ISoe , au lieu «le ]?1. Corneille
David. '
Ce sort là autant «le manœuvres pour
battre en brèclie la liste libérale. — Que
l’on s'assure donc bien avant le vote, que
«eus les bulletins sont conformes à la liste
publiée en tête dn M,vccub'H€Uè'.
Demain donc le corps électoral prononcera son arrêt !
Q’ti pourrait encore douter du succès complet de notre liste?
Qu’on l'examine dans son ensemble ; qu’on interroge indi-
viduellement le passé do chacun des hommes honorables
qui la composent, jamais la réponse ne sera douteuse.
'Snif.'Tiogtcr, ' Véÿdlt clXôôs ; — TTest'5 dîreTle mandat
de représentant fidèlement rempli ; — des services de tous
les jours, de tous les instants'rendus à Anvers et à ses inté-
rêts les plus chers ; — Inconstance, la fidélité, la probité
politiques.
JV1 Cateaux-Wattel ; — Une connaissance approfondie de
tous les intérêts anversois ; une intelligence exceptionnelle
des affaires commerciales; des services rendus à toutes les
branches de la fortune publique; une précieuse expérience
acquise dans les affaires ; do l’énergie, de la fermeté, de la
suite dans la défense des principes, d’où sortira le bien-être
commercial et industriel du pays.
M D. Yervoort; — Un jeune talent placé à l’entrée d’une
belle, d’une brillante carrière; une parole facile et éloquente
au service des besoins si nombreux et si divers de notre
arrondissement ; un bon et franc libéral qui sera un énergi-
que défenseur de la cause du progrès.
M. C David; — une carrière honorablement remplie;
une vie de travail ; une solide expérience, résultat d’une lon-
gue pratique du commerce; un jugement très sain ; un cœur
d’or; un homme, enfin, dont la parole simple et convaincue
exercera sur le Sénat une influence que ne donnent pas tou-
jours, sur une assemblée où la froide raison a son siège, les
périodes entraînantes d’un orateur choisi.
Récapitulez donc ces noms; ajoutez-y celui de l’honora-
ble M. Michiels-Loos, notre Sénateur actuel, et voyez, là,
franchement, jamais ville de la Belgique fut-elle représentée
de la sorte ?
Aussi, de tous les points de la Belgique on a les yeux ou-
verts sur Anvers.
Partout on attend le résultat avec impatience et anxiété.
On sent qu’Anvers va exercer une influence décisive sur
l’avenir du pays, et partout on espère.
Et cet espoir ne sera pas vain.
Anvers se montrera conséquente; elle continuera demain
l’œuvre de 1845, de 1850, de 1851.
L’entrée dans les Chambres législatives de la députation
forte, respectable, fermement unie, de la députation qui pré-
cède, sera un événement qui fera époque dans les annales
parlementaires.
Elle donnera à Anvers un prestige que rien n’égaîera, et
son influence dans le parlement en grandira outre mesure.
Cette influence, nos députés, nos sénateurs la ferent servir
à favoriser nos intérêts ; les hommes du travail, les repré-
sentants du commerce, de l’industrie, placés par le corps
électoral dans des conditions avantageuses, obtiendront des
succès dont le commerce, l’industrie, le travail retireront
le plus grand profit.
Electeurs d’Anvers, vous êtes pénétrés de toutes ces
vérités.
Vous vous êtes montrés, en d’autres temps, les apprécia-
teurs intelligents de vos intérêts, des intérêts bien entendus
du pays. %
On vous avait dit dégénérés ; nos adversaires vous ont
dépeints comme ayant déserté vos principes, la cause du
travail, la cause de l’émancipation intellectuelle.
Vous donnerez un démenti aux faux prophètes.
Vous ferez demain ce que vous avez fait en 4845,en 1850,
en 1851.
Vous serez exacts au rendez-vous et vous voterez contre
les candidats des castes et des privilèges ; vous voterez pour
la liste entière de la bourgeoisie.
Nos adversaires possèdent une agilité et une souplesse
remarquables pour se plier aux exigences des diverses posi-
tions qu’ils croient nécessaire de prendre, dans l’intérêt de
leur cause. Us font, sous ce rapport, des prodiges incroya-
bles.
Lors de la grande lutte'électorale de 1850, le parti réac-
tionnaire nous accusa do vouloir porter atteinte aux droits
sacrés de la religion ; nous conspirions conlre le clergé,
contre les institutions ecclésiastiques ; nous voulions, par
une instruction anti-religieuse, former une jeunesse athée ;
le moindre libéral était un hérétique, un tison d’enfer ;
notre parti, le parti de la damnation.
Où est aujourd’hui letendard à l’ombre duquel se faisait,
contre nous, la croisade de 1850 ?
Qu’est-il advenu de ces sinistres prophéties , de cette
sainte indignation, de ces anathèmes anticipés, au moyeu
desquels on cherchait alors à effrayer le corps électoral ?
Pourquoi ce silence significatif ?
Nous allons vous le dire.
Cest que l’opinion libérale a répondu , dans l’intervalle
qui nous sépare de 1850, par des actes de conciliation et
d’union à vos paroles insensées.
Gès actes constituent le démenti le plus éclatant de vos
pronostics de malheurs.
Le clergé croyait avoir un grief contre notre opinion ; la
le* sur ''enseignement moyen lui semblait une cause de
désunion ; des difficultés étaient survenues.
Vous les avez exploitées indignement, audacieusement,
au prix de la vérilé et de la loyauté.
uface à l’initiative de l’administration communale d’An-
vers, ces difficultés ont été aplanies et la convention qui les
écarte a obtenu le vote approbateur de MM. Rogier, Loos et
Veydt ; les désirs légitimes du clergé sont satisfaits.
Vous trompiez donc les électeurs, en 1850, lorsque vous
leur disiez avec tant d’assurance que MM. Rogier, Loos et
Veydt étaient les adversaires, les ennemis de la religion;
vous les trompiezen vue de leur nuire dans l’esprit du corps
électoral ; vous faisiez servir les choses sacrées, qui auraient
dû pour jamais rester étrangères aux luttes des partis, vous
les faisiez servir dans un intérêt électoral.
Vous ne pouvez pas invoquer votre bonne foi.
Car, si en 1850 vous vous étiez loyalement trompés, que
n’en faites-vous, en ce moment, un aveu sincère, une dé-
claration pertinente. Que ne dites-vous, au corps électoral,
ces hommes qui se présentent de nouveau devant vous, je
les ai calomniés, je les ai gratuitement vilipendés; aucune
de mes craintes n’a été réalisée.
Vous vous garderez bien de tenir ce langage; il nuirait
à votre intérêt électoral du moment et vous vous renfermerez
dans un silence qui vous condamne.
Mais non, vous ne vous taisez pas.
Vous avez inventé d’autres griefs, d’autres mensonges,
d’auires calomnies; vous prenez aujourd'hui pour thème de
vos attaques des intérêts plus profanes, mais plus directs;
vous parlez finances, impositions nouvelles, sacrifices nou-
veaux que l’opinion libérale prépare aux contribuables.
Insensés qui croyez, de cette manière, égarer l’opinion
publique.
Non, les électeurs ne vous croiront pas plus en 1854
qu’ils ne vous ont crus en 1850 ; ils condamneront vos
manœuvres, ils condamneront votre politique, ils vous con-
damneront vous-mêmes.
Pourquoi ?
Parce que les principes libéraux sont de jour en jour
mieux compris, mieux appréciés; parce que les populations
aspirent à l’émancipation intellectuelle; parce que le doigt
de Dieu a marqué le jour où la lumière éclairera tout le
monde et que ce jour est proche.
Le temps marche, les idées marchent aussi et vous n'ar-
plus le progrès des idées, que lu nmrohe d»
temps.
Nos adversaires répandent un écrit qui fait à MM.Rogier
et Loos un grief du réglement arrêté par le Conseil Com-
munal d'Anvers, pour l’assainissement des lieux d’aisance
qui se trouvent sur les canaux souterrains de la ville.
Qu’est-ce que le nom de M- Rogier a à voir dans cette
question spéciale?
Mais nos adversaires ne reculent devant aucun moyen ;
ils veulent exciter les passions les plus mauvaises, parce
qu’ils sentent leur cause désespérée.
Et, en ce qui concerne l’honorable M. Loos, nous ne
pouvons que rappeler que, chef de l’administration locale, il
a dû exécuter un réglemeut, œuvre de tout le Conseil Com-
munal.
Or, dans cette exécution, il a été mis, de la part dn chef
de la commune, toute la modération, toute la conciliation
désirables; à tel point que si une maladie contagieuse devait
malheureusement survenir, ceux qui s’élèvent aujourd’hui
contre M. I joos, lui feraient peut-être alors un cruel reproche
de ne pas avoir tait exécuter le règlement voté avec plus de
rigueur et à la lettre.
Les électeurs apprécieront les menées de ces hommes
qui s’intitulent conservateurs-modérés et ils vengeront de-
main M. Loos des calomnies et des outrages qu’on dirige
contre lui.
Depuis hier soir il pleut des pamphlets de plus en plus
infâmes. Après celui sur les canaux, il en est arrivé une
douzaine d’autres contre les candidats libéraux.
Que répondre à tant de colère, à une rage d’autant plus
aveugle quelle est l’expression d’un dernier et suprême
effort pour parer l’échec écrasant qui attend nos adversaires
dans la journée de demain.
Us lont un appel à la passion,à l’égoïsme et à la rancune.
Les malheureux ignorent donc qu’il est de ces basses inju-
res que l’homme qui se respecte ne relève que du bout des
hottes, pour en rejeter la fange à leurs auteurs.
Et c’est pour détendre la candidature des Barons, de
ceux qui se disent gentils-hommes, que l’on a recours à
d’aussi vils moyens !
Nous en appelons à laconscienceindignée de tous les hon-
nêtes gens; que leur vote venge demain les hommes aujour-
d’hui en but à tant d’outrages immérités.
——......-......—---------------------
51. UïOS, que fou veut exclure !
Nous apprenons que, grâce d’abord à l’initiative de M.
Loos, la poterne du Meirsteeg va être élargie et rendue
carossable pour les voitures, allant à la station, et que,grâce
ensuite à ses justes observations, la largeur sera telle que
deux voitures pourront s’y croiser, tandis qu’on avait l’in-
tention de n’y donner passage qu’à une seule voiture. De
cette manière les nombreux inconvénients qui se sont pré-
sentés jusqu’ici à la porte de Kipdorp,viendront à cesser.
Nous savons aussi que ce sont les démarches personnel-
les, actives et incessantes de notre honorable bourgmestre,
qui ont fini par triompher des nombreuses difficultés qui
existaient aux départements des travaux publics et de la
guerre, relativement à la construction de la station du che-
min de fer. Cette construction sera encore commencée dans
le courant de cette année.
Electeurs, voilà la conduite que tient en toute circons-
tance, le premier magistrat de la commune, que,par de bas-
ses intrigues,on veut éliminer de la Chambre des Représen-
tants.— Vous ne le souffrirez pas et vous voterez pour la
liste libérale, .
---«--------------------------------
Nos adversaires se livrent, en ce moment, à un dernier
assaut désespéré.
Us mettent en œuvre tous les moyens pour sauver d’une
défaite M Osv, qui seul est la cause de la lutte acharnée qui
sç livre.
t Amis d’Anvers et de sa prospérité; champions ardents
de la cause libérale, soyons vigilants.
Parmi leurs moyens, voici celui qu’ils exploitent avec une
sorte de prédilection.
S’ils rencontrent parmi nous quelqu’un qui croit avoir
contre l’un de nos candidats un grief personnel, vite ou
s’efforce de profiter de cette circonstance ; ils demandent
qu’on remplace son nom par celui de leur chef de file.
Us n’exigent plus qu’on accepte tous leurs hommes; ils
mendient, sur notre liste, une humble place pour M. Osv.
la place qu’une petite rancune personnelle voudrait sacrifier.
Que personne de nous ne commette un semblable acte de
faiblesse.
Quand il s’agit des intérêts les plus vivaces du pays ;
quand il s’agit de l’avenir d’un grand principe, il faut faire
taire toutes les prédilections, toutes les animosités person-
nelles.
Mettons donc tous de côté les considérations particulières
et privées ; ne voyons que l’avenir de la cause qui a nos
sympathies. •
Votons pour toute la liste de l’opinion libérale, sans ex-
ception ; votons pour la liste du commerce, de l’industrie,
de la bourgeoisie.
La plus belle do nos victoires est à ce prix.
SCl^lOK
DANS LA
Société Voor Tael en Kunst.
Nous avons dit hier qu’une scission profonde s’était dé-
clarée au sein de la société Voor Tael en Kunst, dont une
notable minorité (un TIERS) avait protesté contre le rôle
que les meneurs veulent faire jouer aux membres de cette
association.
Dans un bulletin anonyme, sortant encore des presses du
lia n dekblad, on se permet de nous donner un démenti
formel.
La lettre suivante servira de réponse aux meneurs du
Titel en Kunst, à ces mirmidons politiques, qui se croient
de grands hommes parce que jusqu’ici personne ne s’est
donné la peine de les déranger dans leurs obscures intrigues:
Anvers, le 12juin 1854.
« Monsieur le Rédacteur du précurseur,
» 4 eus avez publié dans votre numéro d’hier une appréciation
de la séance tenue vendredi passé par la société Voor Tael en.
Kunst.
» Il a paru,depuis,un bulletin non signé,dans lequel on s’efforce
de présenter les faits, qui s’y sont passés, sous un faux jour.
» Gomme il est de l’intérêt de la cause flamande que la vérité
soiicorinue, nous vous prions d’insérer la présente lettre. ’
>» Nous certifions que nous avons soulenu, de toutes nos forces,
qu’i 1 était contraire à la dignité et aux intéréts du jxirti flamand'
d’obéir servilement et aveuglement à tout parti qui lui est étranger'.
» Nous certifions, qu’il est parfaitement vrai qu’après une
je tiers des membres volants a émis m.
vole hosirle, Je nombre des pérïîmtnïs quï ont voie pour était de
32 ; celui de relies qui ont volé contre était de 16.
» Nous trouvons étrange que l’on prétende faire accroire, qu’un
seul des membres de la section de littérature flamande ait fait
partie do l’opposition.
» Le vote a eu lieu par bulletin secret,
» Nous trouvons cette préteDlion d’autant plus étrange, que,
daos une réunion préparatoire, tenue au domicile do l’undes pré-
sidents de Tael en Kunst, et à laquelle assistait la plupart des lit-
térateurs de la société, convoqués à cet effet, il a été déclaré
unanimement, qu’il blesserait les Intérêts du paru flamand de
travailler pour uue liste imposée par un parti quelconque.
» Afin de donner plus d’aulhemicilé à la présente déclaration,
elle est signée par des membres ayant eu des qualités différentes
dans la société.
» Il est vrai que la section des membres protecteurs,qui payent
double contribution pour avoir droit de vole, ne trouve pas de
représentant parmi les signataires de notre lettre. La raison n’en
sera pas difficile à trouver,
» Agréez, monsieur le rédacteur, l’assurance de notre parfaite
considération.
» L. GERR1TS, membre d’honneur.
® F. IIEUTS, secrétaire, membre de la sect. litt.
» R. ERKENS, membre de la section littéraire.
» J. VANDEN REMDEN,memb.delà sect.dech^nt.
» Fr. DE GORT, membre honoraire. »
Que diront les meneurs politiques du Tael en Kunst de
cette franche déclaration, de ce langage vraiment flamand,
parce qu’il respire la loyauté, et qu’il exprime fortement l’in-
dignation qu’éprouvent les hommes les plus notables du
parti, MM. Gerrits et Heuts entre autres, deux des écrivains
les plus distingués de notre ville, du rôle de porte-queues,
que l’on veut faire jouer à tous les membres du Tael en
Kunst.
La scission est ainsi beaucoup plus profonde que nous ne
le pensions. Non seulement le tiers des membres votants a
été contraire à la décision prise vendredi, de soutenir la liste
des nobles, mais AUCUNE société de littérature flamande
ne s'est ralliée au Tael en Kunst dans sa nouvelle croisade
pdilique.
A dater de ce jour l'influence des meneurs est morte.
L’élément le plus vivace, la littérature flamande,leur échappe
et entraîne nécessairement la majorité des autres membres.
Nous le disions naguères : FLAMAND est svnonvme de
LIBERAL. '
A nous ces phalanges de la bourgeoisie honnête et labo-
rieuse, qu’un instant les meneurs ont cru dominer!
A nous tous les amis de la langue et de la littérature fla-
mandes, parce que dans notre camp ils rencontreront des
alliés francs et dévoués et non pas des adversaires!
Que dans la journée de demain les meneurs de Tael en
Kunst restent seuls. La bourgeoisie d’Anvers doit voter pour
nous, elle votera pour la liste libérale!
Pourquoi nous excluons 5!, ie baron Osv.
Pourquoi l’opinion libérale a-t-elle exclu M. le baron
Osy de sa liste; pourquoi le corps électoral ne doit-il pas
réélire ce candidat ?
Nous devons à cette double question une réponse catégo-
rique.
Nous la donnerons avec beaucoup de franchise, mais
avec toute la modération que nous n’avous pas cessé un
instant de mettre dans notre polémique.
L’opinion libérale exclut M. Osy, parce que M. Osy a été
le principal sinon le seul promoteur, dans son camp, de
l’exclusion contre nous.
Après avoir, pendant plusieurs années, poursuivi M. Ro-
giey de ses rancunes devant le parlement, il a tenu à porter
sesahimosités personnelles devant le corps électoral.
A toutes les tentatives de conciliation faites auprès delui,
par des hommes fort considérés, M. Osy a répondu par
des refus successifs ; tout projet d’une franche union a
échoué devant ses haineuses rancunes.
U voulait un échec pour l’honorable M. Rogier, et pour y
parvenir il a compromis sa propre cause ; pour y parvenir il
s’est séparé des hommes les plus modérés. M. Veydt n’a pas
trouvé grâce sur la liste de nos adversaires, parce que M.
Veydt n’a point voulu figurer sur une liste d’où serait exclu
l'ancien ministre de l’intérieur. |