Full text |
Samedi
a Décembre 1868.
Trente-troisième année. — N. 340.
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Annonces : 25 centimes la petite
ligne de 25 lettres.
Réclame fin du journ. 0.751alig.
Faits divers,...... 1.50 »
Première page...... 2.50 >•
Les titres se paient d’après
space qu’ils occupent.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
Alioimemcnts.
Dans nos bureaux et chez
les Directeurs de poste (franc
port).
Pr Anvers.....fr. 12.50 pr trim
• la Belgique... » 15 — *
” » ...» 28.— pr sem
52.— pp an.
17.— prtrim
22.- » .
CHEMIN DE FER. DE L’ETAÏ. — d’anvers : Pour Malines et Bruxelles à 6 h.,
8-10, 0-15 E. 1, 2 et 3 cl., 9-50, 10-50 E. 1,2 et 3 cl., 12-38, 3-15 E. 1, 2 et 3 cl., 3-4o,
4-50 7E..1, 2 et 3 cl., 8-25,1(3 E. 1,2 et 3 cl. pp Brus. — Lierre 6, 6-47 le vendr. 9-50, 12-38,
3-45 8-25. — Termonde 6, 9-50,12-38, 3-45, 4-50 E. 1,2 et cl., 8 25. — Gand_6, 9-50, 12-38,
3- 45 4-50 E. 1, 2et 3 cl., 8-25. — Alost 6, 9-50, 12-38, 3-45. — Lokeren 6, 9-50, 12-38, 3-4o,
4- 50 E. 1, 2 et 3 cl. — Ninove, Gramm., Lessines, Ath (p«- Brux.), 6, 9-50,12-38,3-4o, 7 E. 1, 2
et 3 cl. (Ninove). - Bruges, Ostende 6, 9-50,3-45 4-50 È. 1,2 et 3 cl. - Çourtrai Mouscron,
Tournai et Lille 6,9-50, 12-38, 3-45. 4-50 E. ï, 2 et 3 cl. - Calais 6, 12-38, 3-45 E. 1 et 2 cl
4-50 E 1 et 2 cl. - Louvain G, 9-15 É. 1, 2et 3cl., 9-50, 12-38, 4-50,7, E. 1,2 et 3 cl., 8-25, 10 E.
1 et2 cl. -Tirlemont, Liège et Verv.6,9-15E. 1, 2 et 3 cl., 9-50,12-38, 4-50, 7 (8-Sb jusque> Tir-
lemont), 10 E. 1 et 2 cl. —Landen 6, 9-50, 12-38, 4-50.— Spa 6, 9-15 E. 1, 2 et 3 cl., 9-50, 12-38,
4-50. — Aix-la-Chap. et Cologne 6, 9-15 E. 1 cl., 9-93 E. 1 cl., 12-38, (4-50 Aix-la-GhaPy 10 E. 1
f. A. DELA MONTAGNE.
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Luxembourg, Trève3.(par Ottignies) (6-53 Lierre et Turnhout),7-25.9-33 matin, (10-55 Lierre
Turnhout) 1-46, (4 54 Lierre et Turnhout), 5 45, 7-50 soir. .
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Chapelle 7-25, 1-46, 5-45 soir.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAES. -'D’Anvers 7-30, 9-00, 11-00, 2-30,5 et 7 h -
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» les Etats-Unis. » 30.— «
« Brés. et Indes » 30.— »
Un numéro SO centimes.
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étoile belge.
Pour la tille et la banlieue :
Le prix de l’abonnement â
I.’etoile belge, par l’entremise
du Précurseur est de fr. 4 par
trimestre.
AVIS.
Les personnes qui s’abonneront pour le trimestre pro-
chain, commençant le 1er janvier 1869, recevront le
journal à dater du jour de leur in scription.
Les nouveaux abonnés auront droit à tout ce qui a
paru jusqu’ici de la nouvelle série de Tablettes publiées
en supplément, dont voici le sommaire. :
I.F. roman de la bourgeoisie (La Cocàrdé Blanchi: 1814), nar
Louis Ulbach. — CHARLES demailly, par Edmond et Jules
de Goncourt. — aux giuffonneurs.
Cette série comprend déjà 116 pages grand in-4°.
Nous avons commencé la publication du nouveau
roman de M. Ponson du Terrait : La dame au col-
lier rouge et simultanément en feuilleton la biographie
de Catherine II, par M. de Lamartine.
Il sera également remis aux nouveaux abonnis, vers
la fin du mois : 1° les Revues politique et commerciale de
l’année ; 2° l’état de la Marine marchande belge au 31
décembre.
Nous invitons nos abonnés à venir examiner,
dans nos bureaux, les magnifiques PRIMES
que nous leur oIFrons, avec une diminution
de prix considérable, par la circulaire que
nous leur avons fait parvenir. — Tous ces
ouvrages forment de riches et instructif»
CADEAUX de NOËL et «le NOUVBL-AN,
en même temps que de beaux ornements de
salon, «l’une valeur artistique et historique
bien au-dessus de leur prix coûtant.
Anvers, 5 décembre.
C’est décidément M. Gladstone qui est chargé de for-
mer un nouveau cabinet. Le Daily Telegraph qui nous
parvient ce matin rapporte que M. Disraeli, en remet-
tant sa démission, exprima lui-même à la Reine le
désir du pays de voir M. Gladstone devenir le premier
ministre, et* recommanda de lui confier la mission de
constituer un nouveau ministère. Appelé par la Reine,
M Gladstone arriva à Windsor jeudi dans l’aprês-
dinée, attendit sa souveraine qui était sortie en voiture,
fut reçu à cinq heures et quitta le château entre six et
sept heures, muni de toutes les instructions.
Dans la même soirée il eut des entrevues avec plu-
sieurs des chefs du parti libéral ; le lendemain il vit
successivement lord Clarendon et lord Granville. La
feuille anglaise ajoute que les négociations se font sur
un pied très-favorable, et qu’on peut en attendre l’is-
sue avec confiance. Elle-même se Livre à des apprécia-
tions et à des avis sur la formation et la politique du
futur cabinet. Elle dit que la mission de le constituer
est d’une part très-difficile, d’autre part extrêmement
facile. Elle est difficile parce qu’il est important de
s'engager dans une politique entièrement nouvelle, où
il faut faire abstraction de l'ancienne division des par-
tis et des titres acquis antérieurement par certaines
notabilités qui sembleraient avoir desdroits au pouvoir
M. Gladstone,dit le Daily Telegraph, ne doit avoir égara
qu’à l’aptitude de ses collègues pour l’œuvre actuelle.
IL n’y a pas d'ingratitude dans un choix pareil ; des
services passés méritent des pensions, peut-être des
fifresnobiliaires,probablement des sinécuresde dignité,
- mais jamais des positions où le labeur est neces-
saire à moins que les partisans en question ne soient
les hommes les plus actifs parmi ceux qui sont aptes à
occuper ces positions. La mission qui incombe à M.
Gladstone est facile parce qu’il est entouré d’un grand
nombre de personnages politiques, remplis de talent
et. d’expérience, et qui partagent ses vues. La feuille
anglaise entre ensuite dans l’analyse de tous les
éléments qui doivent consolider l’existence du fu-
tur cabinet : capacités administratives uô le cédant
pas à celles déployées par les Tories ; science hnan-
cière ; part d’influence donnée à l’Irlande et a 1 bcosse,
ainsi qu’aux Pairs; intelligence des affaires diploma-
ques Nous ne citerons pas ici les noms propres dis-
cutés par le Daily Telegraph, dont les longues cpnsidé-
rations, pleines d’intérêt pour le public anglais, sont
moins importantes pour nous, surtout que le résultat
final des combinaisons de M. Gladstone est encore in-
décis.
Une nouvelle sur laquelle il convient d’observer une
réserve d’autant-plus grande qu’elle est conçue en ter-
mes plus vagues,, nous parvient de Constantinople. Un
navire portant des troupes serait parti des Dardanel-
les, sans que sa destination fût connue. On supposait
seulement que le gouvernement turc pourrait être
amené à prendre des mesures rigoureuses contre la
Grèce à raison des armements que tolère cette puis-
sance. ,
Une lettre de Vienne, adressée à la Correspondance
du Nord-Est. appelle précisément l’attention sur l’état
des rapports entre ces deux pays. Au lieu de donner
satisfaction aux observations de la Porte, le gouverne- :
ment hellénique, d’après cette lettre, s’associerait, pour ;
ainsi dire ouvertement, à des démonstrations qui ne ;
peuvent qu’exciter le mécontentement de la Turquie, i
Les expéditions de volontaires pour l’ile de Crète au- .
raient pris un nouvel élan et se feraient au grand jour j
à Athènes même et au Pirée. “ Quel est le but de cette f
politique ? » se demande avec raison l’auteur de la let-
tre que nous citons. “ Il est difficile de croire, ajoute-
t-il, que le gouvernement hellénique ait l’intention de
provoquer une rupture avec la Turquie : le moment
serait mal choisi. »
Dans la Liberté M. Em. de Girardin annonce avoir
reçu de son ami M. Emilio Castelar une lettre qui ex-
prime le plus ferme espoir dans l’établissement défini-
tif de la république fédérale en Espagne.
M. Castelar dit dans cette lettre :
« La révolution espagnole n’avortera pas. Nous ré-
soudrons le problème d’allier la liberté la plus large
qu’il y ait au monde avec l’ordre le plus inviolable.
N’en ‘doutez pas ! »
On apprend de Madagascar que la cérémonie du cou-
ronnement de la reine Ranavalo II, qui a succédé, au
mois de juin,à la reine Rasoahérina,a eu lieu au palais
d’Argent. Les représentants des puissances ont été
invités à cette solennité,et leur présence a produit une
grande impression sur la population.
Des concessions ont été faites au commerce de l’Eu-
rope en vue de l’exploitation des mines découvertes par
des Européens.
P.-S. — Au moment de mettre sous presse nous re-
cevons, par dépêche télégraphique, la nouvelle de la
constitution du cabinet anglais. Nous publions, sous
la rubrique Dernières Nouvelles, la. liste des membres
qui le composent.
Le dernier bulletin relatif à 1 état de santé du
prince royal est ainsi conçu :
» Laeken, 4 décembre. \
L’état du prince est, le même qu’hier.
• » Dr Wimmer.
» D1' Henriette. «
On lira avec intérêt les informations complémentaires
suivantes, que nous avons recueillies sur l’état de S. A. R.
le due de Brabant, et qui nous viennent d’une sourcè que
nous croyons tout à fait digue de foi.
Les symptômes fâcheux dont les bulletins quotidiens ont
constaté la disparition sont l’absence de sommeil et la pé-
ricardite. Aujourd’hui le prince repose plus paisiblement,
ses oppressions et sa toux sont beaucoup moins fréquentes.
Malheureusement on ne constate pas la même amélioration
dans la marche del’hydropisie. Les ponctions sont devenues
plus fréquentes; on a jugé nécessaire, nous assuro-t-ou, de
les renouveler tous les deux ou trois jours.
Depuis la fin du mois d'octobro le jeune malade garde la
chambre et même le lit. Son appétit est toujours excellent,
et le régime alimentaire essentiement tonique auquel il sc
soumet sans la moindre peine lui permet de supporter la
grande déperdition de forces qui résulte nécessairement
de ces ponctions réitérées. ’ , (Etoile.)
Travaux Législatifs.
Ou nous écrit de Bruxelles, le 4 décembre :
« Tout l’intérêt de la séance d’aujourd’hui est dans
le rapport présenté à la Chambre par M. Bouvier, au
nom de la commission des pétitions et ayant pour objet
la protestation des journalistes catholiques contre
l’arrestation préventive de l’éditeur du Jaer 30, et
d'autres mesures prises par les magistrats instructeurs
à l’occasion des affaires de Saint-Génois. La commis-
sion, par 3 voix et une abstention, propose l’ordre du
jour. Le rapport de M.Bouvier est un travail conscien-
cieux, dont la meilleure partie est celle qui traite des
questions de droit intéressant la liberté de la presse.
Mais vous comprenez qu’il serait difficile de résumer,
après une rapide lecture,un document aussi important.
Vous jugerez sans doute utile de vous en occuper avant
la discussion qui coïncidera, vous le savez, avec celle
du budget de la justice.
>• La discussion des articles du budget des voies et
moyens a continué sans incident notable, sauf un dis-
cours de M.Dumortier contre la réduction des tarifs du
chemin de fer. Enhardi parle succès de rire qu’il avait
obtenu hier en tonnant contre la réforme commerciale,
l’orateur comptait sur un nouveau triomphe du même
acabit.Mais on se lasse de tout, même des farces les
plus réjouissantes. La Chambre n’a pas eu un sourire
pour M. Dumortier qui du reste a été beaucoup moins
drôle qu’hier, sans être pour cela plus sérieux.On s’est
borné à le renvoyer aux-chiffres qu'il ne connaît pas,
et pour cause.puisque l’exercice 1868,1e seul qui puisse
fournir une hase normale à l’appréciation de la ré-
forme entreprise par M. Vand erstichelen, n’est pas
encore écoulé. «>
La seetion centrale chargée d’examiner le projet de loi
sur la milice s’est réunie de nouveau hier sous la prési-
dence do M. Moreau et a entendu les explications de M. le
ministre de l’intérieur, qui s’était rendu dans son sein.
Nous avons annoncé, dans notre compte rendu de la
séance de 1a, Chambre des représentants de mardi, le dépôt
d’un projet de loi proposant l’augmentation des frais des
chambres de commerce. Nous avons sous les yeux ce projet
de loi. Le ministre des affaires étrangères explique, comme
suit, la nécessité de l’augmentation qu’il demande à la
législature.
Les frais des chambres do commerce ont été fixés par
une loi du 16 mars 1841, et arrêtés à quarante mille francs,
à supporter par la commune, la province et l’Etat, con-
tribuant chacun pour un tiers.
A cette époque,il y avait quinze chambres de commerce ;
il y en a vingt-deux aujourd’hui, et, en général, depuis
leur institution, ces colléges ont pris une plus grande im-
portance. Le travail s’est accru et par suite la dépense.
L’allocation do quarante mille francs est devenue iisuffi-
sante, et le département des affaires étrangères estime qu’il
convient de l’augmenter de vingt pour cent, c’est-à-dire de
la porter à quarante-huit mille francs.
Rien, du reste, ne sera changé à l’économie de la loi de
1841.
Les provinces et les communes désigneront, concurrem-
ment avec le gouvernement, celles des chambres de com-
merce dont elles jugeront qu’il y a lieu d’augmenter les
ressources,
Fonds d’agriculture.
indemnités tour bestiaux abattus.
Ensuite d'une circulaire du ministre de l’intérieur, en
date du 28 janvier 1867, une enquête a été ouverte pour con-
stater les modifications qu’il pourrait être utile d’apporter
au régime établi par l’arrêté royal du 22 mai 1854, en ma-
tière d’indemnités allouées sur le fonds d’agriculture aux
personnes dont les animaux sont abattus pour cause de
maladie contagieuse. Les éléments de celte enquête ont été
soumis à l’examen d’une commission spéciale nommée
par arrêté du ministre de l’intérieur du 19 mai 1868 et com-
posée de :
MM.le comte d’Aspromont-Lynden, sénateur;
Thiernesse, directeur dé l’école de médecine vétéri-
naire de l’Etat;
liefays, professeur à ladite école;
Macorps, médecin vétérinaire du gouvernement,
à Huy ;
llèle, médecin vétérinaire du gouvernement , à
Anvers ;
Ronnberg, chef de division au département de
. l'intérieur.
Sur l’avis émis par cette commission, est intervenu, sous
la date du v de ce mois, un arrêté royal qui figure à la par-
tie officielle du Moniteur de ce jour.
Situation de la Banque Nationale
au 30 novembre 1868.
Publication mensuelle, prescrite par l’article 22
de la loi du 5 mai 1850.
actif.
Capital...........................
Encaisse métall. Espèces et lingots. | 95,748,824.37
•Effets à l'encaissem. 9,663,259.10
Autres valeurs sur
la Belgique....... 125,399,639.161
Valeurs commerc. 185,408,035.08
-g I sur l'étranger... 48,577,033.37
ofld. id. remboursa-
it bles en Belgique.* 1,768,148.45
Billets de banque en!»rculation....
Fonds publics......................... 13,239,945.71
Fonds publics de la réserve......... 12,211,833.13
Réserve............................. »
Trésor public. — Fonds publ. dépos. 70,562,500.—
Trésor public. — Dépôts en numé-
raire et fonds publics............
Comptes courants....................
Avances sur fonds publics belges... 2,847,346.
Dépôts volontaires..................... 12,620,528.—
Déposants................................... »
Immeubles, matériel et mobilier_____ 3,305,770.81
Divers..............................
Valeurs de la caisse générale d'é-
pargne et de retraite................. 15,378,578.99
Caisse générale d'épargne et de
retraite, compte valeurs.........
PASSIF.
25,000,000.-
411,323,412.09
159,162,740.-
«*
12,211,872.08
70,718,170.—
113,282,530.95
12,620,528.—
2,948*992.07
15,378,578.99
411,323,412.09
Actes officiels.
Ministère des affaires étrangères. — Par arrêté
royal, en dato du 30 novembre 1868, M. François D’Hanis,
armateur à Anvers, a été nommé membre do la commission
administrative de la caisse de secours et de prévoyance
des marins naviguant sous pavillon belge, en remplace-
ment de M. Michiels-Loos, décédé.
— Autorisation de rentrer dans le royaume. — Par
arrêté royal, le sieur J. Correwyn, propriétaire, demeu-
rant à Anvers, né en cette ville le 14 avril 1816, naturalisé
dans les Pays-Bas, est autorisé à rentrer dans le royaume
et à y jouir, en conséquence, du bénéfice des articles 18 et
20 du Code civil, sous los conditions et réserves exprimées
en ces articles.
aTeullIeton du Précurseur.
Conférences de M. Yogi sur l'Homme préhistorique.
m.
Un long espace de temps s’est écoulé, durant lequel
de grands changements sont survenus dans la consti-
tution physique de l’Europe. Les immenses glaciers
de la période glaciaire se sont retirés à peu près dans
leurs limites actuelles. L’Océan glacial s’est séparé de
la Baltique par l’émergement de la.Laponie et de la
Finlande. La Méditerranée s’est jointe à l’Atlantique
par la rupture du détroit de Gibraltar.
Les volcans de l’Èiffel et de l’Auverg
Les
jours.
rgne brûlent tou-
L’homme vit en Europe au milieu d’une faune qui ne
diffère de celle de l’époque précédente que par la pré-
dominance de plus en plus grande des espèces aujour-
d’hui émigrées sur les espèces éteintes. Les mammouths
sont devenus rares. En revanche, un des animaux
qui, depuis, ont reculé vers les régions septentrionales,
le renne, abonde tellement, ses débris accompagnent
si constamment les restesde l’homme, qu’il a été choisi
Par M. Lartet pour désigner zoologiquement cet âge
de l’humanité préhistorique : l’âge du renne. Le renne
accompagne l'homme partout / il est sa providence,
comme il l’est encore de nos jours pour le Lapon.
Plusieurs indices font supposer que, malgré la
retraite des glaciers,le climat de l’Europe était encore
beaucoup plus froid que de nos jours. Les espèces qui,
alors, habitaient l’Europe cectrale, se sont toutes reti-
rées vers leNord, comme le renne, te glouton, le renard
blanc ; ou au sommet des Alpes, comme le bouquetin
et le chamois, qui semblent y rechercher le voisinage
des glaces. D’autre part le rhinocéros tiekerinus et
1 ’éléphas primigenius, dont les représentants actuels
habitent vers l’Equateur, avaient, dans nos pays, pour
se préserver du froid, une épaisse et longue toison de
laine.
C’est à l’âge du renne qu’appartiennent la plupart
des habitations explorées, dans le Périgord, par MM.
Uartet et Christy, et aux environs de Dinant par M.
Edouard Dupont.
Les débris de cet âge sont postérieurs aux dépots
duviatîles amenés dans nos vallées par les grands coll-
ants résultant de fa fonte des glaciers. Ils reposent
gardes cailloux roulés ou sur le limon stratifié, et sont
toujours recouverts par l’argile à blocaux, cette argile
qui couvre nos plateaux, et à laquelle je loess ou terre-
briques est immédiatement superposé. C’est ainsi
e du renne dans la vallée de
ferries fouillées dans cette
PM. Dupont définit l’âge
!a Lesse. Vingf-quatpo mv<
seule vallée par cet intrépide explorateur jusqu'en
1866, et celles qu’il a fouillées depuis près de Montaigle
ont constamment offert la même disposition. Les ré-
sultats de ces fouilles, que nous avons eu la bonne;
fortune de pouvoir examiner de près, au moment de
leur découverte, confirment pleinement tout ce que
M.Vogtnous a exposé avec tant de talent et de lucidité.
Pour l’homme,l’âge du renne est toujours celui dé la
pierre non taillée. Il ignore toujours l’usage des mé-
taux ; il n’obtient ses instruments en silex que par
percussion. Mais son industrie, en ce genre, a fait des
progrès remarquables. Sans aiguiser la pierre, seule-
ment par des éclats habilement enlevés, il se confec-
tionne des haches, des couteaux, des scies, des grat-
toirs pour épiler les peaux, assez semblables à ceux
dont se servent encore les mégissiers de nos jours, des
forets pour percer des os, etc. Avec ces instruments,
il s’en est confectionné d’autres en os, en corne de
cerf ou de renne. Ce sont des aiguilles, des peignes,
des manches de couteau, des engins de chasse et de
pêche.
L’ivoire des dents de mammouth a servi à confec-
tionner des aiguilles à chas, et des objets qui n’ont
pu servir que d’ornements.
Tandis que l’homme du mammouth se montre exclu-
sivement préoccupé de ses besoins matériels, I ho mine'
du renne songe à se parer, à orner les instruments
dont il se sert. La curiosité, le goût, commencent à
s’éveiller en lui. jl ramasse et transporte dans sa de-
meure des choses qui ne peuvent lui être d'aucune
utilité immédiate, mais qui l’ont frappé par leurs for-
mes singulières où l’éclat de leurs couleurs. On trouve
dans ses habitations quantité d’objets qui, évidemment
n’ont pu servir que d'ornement. Ce sont des dents fos-
siles, des coquillages, des morceaux d’ivoire, dos pla-
ques de jayet, des fragments de fluorine, d’oiigiste, la
plupart percés de trous pour les enfiler et les suspendre,
soit en colliers, soit en pendeloques. Le premier senti-
ment du beau qui s’est éveillé chez l’homme l’a porté
à la coquetterie.
En même temps se manifeste la première idée des
arts. On trouve des bois de renne curieusement tra-
vaillés et oi nés de dessins. Ces dessins ne sont d’a-
bord que des lignes, ondulées, brisées, croisées de
diverses manières ; plus tard, ils essaient de repré-
j senter des figures d’animaux. M- Vogt nous a montré
I des poignées d’armes et des manches de couteau figu-
i rant d’une manière très-reconnaissable un mammouth
I et un renne,
; Ce sentiment artistique se produit même en dehors
i de toute application d’utilité jiratique. Gn a trouvé une
i plaque d’ivoire sur laquelle une main habile avait
' gravé la figure d’un mammouth, dans l’attitude de la
course. C’est certainement le monument d’art pur le
plus antique qu’on ait découvert jusqu’ici sur latei’re.
A cet âge on voit aparaître aussi les premiers essais
de poterie. Ce sont des vases grossiers,faits à la main,
simplement séchés au feu, ou cuits irrégulièrement
dans la cendre. On ne les trouve que brisés. M. de
Mortillet, dans ses Matériauxsur l'histoire de l'homme,
a fait, sur des fragments de vase que lui a soumis M.
Dupont, une curieuse observation que nous rapporte-
rons ici :
<• Deux morceaux du trou des Nutons, (sur la Lesse)
offrent un grand intérêt, parce qu’ils fournissent une
importante donnée sur les fabricants de ces poteries,
C’est évidemment une race à doigts fort grêles. En
effet, un de ces morceaux est orné extérieurement
d’une série d’entailles faites avec l’ongle de l’index. Eh
bien, elles sont beaucoup plus petites que celles de nos
femmes actuelles. .
» Cette observation est très nettement confirmée par
le second morceau. C’est un fragment avec rebord,
courbé en bec. Sous le bec, on voit cinq empreintes
faites avec une ongle bien plus petite que les nôtres.
Dans ces empreintes, on voit en haut un demi-cercle,
point où l’ongle a mordu dans la pâte; un long sillon
concave tracé par l’ongle ; l amas de terre sorti du sil-
lon et poussé par le doigt; enfin, entre cet amas et le
sillon, le creux laissé par l’ongle. On peut donc sur ces
empreintes juger, d’une manière très-nette, de ia peti-
tesse des doigts de la population qui a fabriqué ces po-
teries. ■ » •
Nous citons avec plaisir ce passage parce qu’il offre
un spécimen de la sagacité, de l’esprit d’observation
et de déduction déployé par les savants qui ont entre-
pris de reconstruire,par le peu de traces qu’il a laissées
de son passage, l’histoire de l’homme à ces époques,
antérieures à l’histoire de tant de siècles. Voici la
taille de toute une race déterminée par une empreinte
d’ongles sur un morceau de poterie !
M. Dupont est le premier qui ait pu réunir assez de
fragments d’un môme vase pour en déterminer com-
plètement la forme.
“ La, pièce céramique la plus importante que cet
i âge du renne m’ait fournies, dit-il, est le grand vase
découvert dans le trou du Frontal. Il était* réduit en
plus de cent fragments qui ont pu être rejoints, de
■ façon à nous donner la forme et lu grandeur du vase,
j Le fond est arrondi, très-épais ; vers le milieu de la
j panse se trouvent six cabochons percés d’un trou ver-
; tical où on aperçoit manifestement les traces de l’usure
! produite par une corde qui y a été'passée. Le col est
beaucoup moins épais que'le bas, et il s’élargit en
rebord non contourné.... La pâte pst noirâtre, très
grossière, fort mql cuite, contenant fies grains de
diverses substances... »
j Ce vase était probablement suspendu à la voûte d’une
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
ETATS-UNIS.
{Correspondance particulière du Précurseur).
New-York, 20 novembre. — J’ai lu dernièrement
dans les journaux qu’il s’agissait encore une fois de
la cession des chemins de fer de la Belgique, formant
le réseau national, à une compagnie financière. A dé-
faut d’une cessionjadite compagnie se contenterait, —
elles sont si bonnes filles les compagnies, — de prendre
le réseau à bail.Ce projet n’a rien qui doive surprendre.
Les requins suivent pendant des journées et des se-
maines les navires qui traversent l’Océan, espérant sans
cesse que quelque malheureux décédé sera jeté par des-
sus bord,et qu’ils pourront ainsi se repaître à leüraise.
Les financiers sont beaucoup comme cela.Quand ils ont
flairé une affaire profitable, ils ne la lâchent plus et ils
mettent à la suivre pendant des années une persévé-
rance qui étonne ceux qui ne connaissent pas l’âpreté
au gain des Turcàrets modernes.
Rien ne les rebute. Il y amlus de vingt ans que j’en-
tends parler de cela. Jusqu’ici heureusement, ils ont
échoue devant le bon sens, la sagesse pratique et le
juste orgueil du peuple belgeVur ce grand mouve-
ment de sa nationalité recouvrée vJe n’ai même jamais
compris pourquoi le gouvernement belge, et parce
mot j’entends les Chambres et le ministère, ait un beau
jour consenti à entrer dans le systèmeyes chemins de
fer concédés. J’aurais voulu qu’ayantïfait, comme
c’était son devoir, de la construction de\ chemins de
fer une affaire nationale, il continuât son idée et com-
plétât son réseau d’après le même principes
Enfin, pour le présent, je suis heureux que l’idé3 de
vendre ou d’affermer le réseau national n’ait pas fait
plus de progrès.
Je sais que les capitalistes sont forts de l’appui que
leur donnent ceux que l'on appelle les Economistes purs.
Et ceux-ci ne se sentent nullement affaiblis de l’appui
que leur prêtent les capitalistes : c’est un échange de
bons procédés;
A lesen croire ce n’est pas la mission de l’Etat que
de se faire le monopoleur de certaines fonctions so-
ciales, dont la régularité et la sécurité sont cependant
essentielles au développement delà prospérité et (tela
richesse commune du pays entier. C’est, tout au plus
s’ils accordent â l’Etat le droit de monopoliser le transX
port des lettres et ils ont jeté les hauts cris quand il a
pris les télégraphes. Mais quant aux chemins de fer,
aux canaux,à joutes ces entreprises,qui ne sont utiles,
après tout, au commerce et à l’industrie qu’à la condi-
tion d’être fondées en dehors de tout esprit de lucre,
l’Etat n’a rien à y voir. Il est d’ailleurs incapable d’ad-
ministrer. Sa seule fonction légitime c’est d’être le
commissaire de police de la société qu’il administre.
Tout le reste est usurpation.
Si les Economistes purs n’étaient, pas comme des as-
tronomes sur leur plateforme, l’œil fixé à la lentille du
télescope, regardant sans cesse dans l’espace le mou-
vement des étoiles et n’abaissant jamais les yeux vers
la terre, ils examineraient un peu plus les faits et
s’assureraient s’ils sont d’accord avec leurs principes.
Or, j’habite un pays vaste, immense, où tout, ou
presque tout, est abandonné à l'industrie privée. Eh
bien! j’invite bien sincèrement les admirateurs et les
défenseurs de l’abstention de l’Etat, à venir de ce côté
de l’Océan et à comparer les chemins de fer qui sillon-
nent le territoire des Etats-Unis avec les chemins de
fer, placés comme celui de la Belgique dans les mains
de l’Etat.
Les économistes ne veulent pas du monopole de
l’Etat, qui fait que le peuple entier profite des voies
de communication, soit par les bénéfices réalisés qui
remplacent l’impôt, soit par l’abaissement des frais de
transport. Mais enfin on n’établit pas un chemin de
fer comme on ouvre une boutique de tailleur ou d’épi-
cier. Cela constitue toujours un monopole. Seulement
sera-t-il favorable et profitable à tous ou seulement
à quelques-uns? Voilà toute la question.
Dans le New-Jersey,de l’autre côté du fleuve Hudson
qui nous en sépare, le grand réseau de chemin de fer,
c’est-à-dire celui qui aboutit à Philadelphie et de là
dans le Sud et dans l’Ouest,possède un monopole telle-
ment extravagant qu’aucune compagnie ne peut s’éta-
blir dans l’Etat sans payer une redevance à la grande
ligne, que celle-ci peut interdire d’une manière pé-
remptoire tout chemin de fer qui directement ou indi-
rectement conduit à Philadelphie. Bien plus : aucun
voyageur no parcourt la ligne de Jersey-City à Camden
et Philadelphie sans payer un dollar extra.'Grâce à ce
monopole, le trajet de New-York à Philadelphie qui
au prix ordinaire, 3 cents le mille, serait de dol. 2.70,
est de dol. 4 et 4.r>0.
Et si l’on voyait tous les vices de ces chemins sans
contrôle, et dont le seul but est de réaliser le plus de
bénéfices possibles ! Construction incomplète ; travaux
d’art offrant foutes les insécurités possibles ; irrégula-
rité dans la marche ; incertitude dans les tarifs ; per-
sonnel insuffisant ; défaut de précautions sur la route ;
grotte servant de caveau funéraire. On ne sait ce qu’il
a contenu.
C’est â l’âge du renne qu’on voit apparaître les pre-
mières sépultures. L’homme du mammouth semble en-
core n’avoir eu aucun soin d’ensevelir ses morts, pour
préserver leurs restes de la dent des carnassiers. C’est
là peut-être une des causes de la rareté des débris hu-
mains de cette époque. A l’âge du renne, on rencontre
des sépultures, et même des traces de rites funé-
raires. Ou connaît l’histoire de la sépulture d’An-
rigriac, dans le Languedoc. Un paysan, poursui-
vant un lapin, le vit s’enfoncer dans un trou. Il
eut l’idée de plonger le bras dans ce trou, et il en re-
tira un os humain. Effrayé, il courut au village ra-
conter sa trouvaille. On' fit des fouilles, et on mit à
découvert une petite grotte, fermée par une dalle, et
renfermant dix-sept squelettes entiers. On n’eut pas
d’abord l’idée que ces restes remontaient à l’âge de la
pierre,et le maire d’Aurignac, qui, en sa qualité de mé-
decin, aurait dû les examiner avec plus de soin, donna
ordre au fossoyeur de les transporter au cimetière et
de les enterrer. Lorsque, deux ans après. M. Lartet
se rendit à Aurignac, personne ne put lui montrer
l’endroit où ces précieux restes avaient été enfouis, de
sorte qu’ils sont à jamais perdus pour l’archéologie
préhistorique. ' "
M. Dupont a été plus heureux. 11 a trouvé sur les
bords de la Lesse une sépulture absolument semblable
à celle d’Aurignac. C’était, au fond d’une grotte, un
enfoncement fermé par une dalle de grès ou de psarn-
niite. Elle renfermait quatorze squelettes entiers,
mais qui se réduisirent en poussière au premier contact.
Deux crânes seulement, et quelques fragments des
autres, purent être conservés.
Devant l’entrée du caveau funéraire on trouva les
traces d'un foyer, des cendres et du charbon de bois,
et,’ tout autour, des ossements d’animaux de chasse,
les uns à demi calcinés, les autres fendus en long
pour en extraire la moelle, des arêtes de poisson, tous
les débris enfin d’un repas funéraire. La même chose
avait été remarquée à Aurignac.
M. Dupont a fait dans une autre grotte, une décou-
verte curieuse. Au centre, près du foyer, était placée
une large dalle de psammite, apportée là de l’autre
côté de la rivière. Sur cette dalle était posé un os
énorme, ufTtibia de mastodonte. Etait-ce un fétiche ?
En ce cas, ce serait la première trace d’idées religieu-
ses qui se seraient manifestées en même temps que le
respeet pour les morts. Ce respect n’a pu naître que de
la croyance à une autre vie.
Jusqu’ici les indices sont trop faibles pour que l’on
puisse avec quelque fondement attribuer à l’homme du
renne des idées religieuses proprement dites, ou
quelque chose qui ressemble à un culte quelconque.
absence de surveillance de la voie et du matériel ;
tarifs élevés ; voilà les avantages de la substitution des
compagnies financières à l’action si légitime de l’Etat.
Nous ayons un contraste frappant dans l’Etat de
New-lork. Dune part les chemins de fer aux mains
de compagnies dont les directeurs,si pas les actionnai-
res^ enrichissent ; d’autre part l’admirable système de
canaux, propriété de l’Etat. Lorsque l’immortel De
Witte-Clinton, gouverneur de l’Etat, dont le nom est
aussi respecté ici que le sera en Belgique celui de Ro-
gier, .proposa son système complet de canalisation qui
réunit les grands lacs Erie et Ontario, tous les petits
de 1 intérieur, Canandaigua,Seneca, Cayuga, Oneida,
Champlain, etc., ainsi que toutes les rivières de second
ordre, à la grande artère de l’Etat, l’Hudson, il lui fal-
lut toute 1 énergie de son caractère pour triompher de
F opposition que lui faisaient ceux qui ne voulaient pas
que 1 Etat se mêlât de pareils travaux. Il l'emporta
cependant. Et malgré les énormes dépenses laites pour
l’élargissement et l’approfondissement des canaux de-
venus insuffisants, malgré le climat qui ferme la navi-
gation pendant plus de cinq mois, malgré les tarifs
infiniment bas, les canaux ont régulièrement payé les
frais d’entretien et d’exploitation, f intérêt des capitaux
engagés, le fonds d’amortissement et une balance de
profits au trésor public.
Et ce fonds d’amortissement est tel que l’on calcule,
les choses restant ce qu’elles sont, que dans 11 ans les
canaux auront remboursé toute la dette créée pour leur
construction. Leur produit pourra être alors entière-
ment consacré aux dépenses de l’Etat qui sera à même
de supprimer les impôts levés pour les services publics. Si
le contraire avait eu lieu, les tarifs des canaux se se-
raient élevés au lieu de s’abaisser et quelques riches
financiers se seraient enrichis aux dépens du commerce,
tandis que la communauté toute entière a profité de la
garantie quelle a donnée pour l’achèvement de cet
«immense travail.
Mais tous les inconvénients que j’ai signalés ne sont
rien si on les compare aux monstrueux agiotages aux-
quels se sont livrés dans ce pays les monopoleurs des
chemins de fer. Pendant quatre ans, M. Vanderbilc,
l’archi-millionnaire, a joué aux boules avec le chemin
de l’Hudson et celui de Harlem, aboutissant tous deux
à Albany et Troy. C'étaientdes écarts incroyables selon
que le terrible commodore se 'mettait à la hausse ou
à la baisse, il a si bien manœuvré qu'il forme à lui seul
la majorité des actionnaires des deux lignes et qu’il
s’est nommé président des deux exploitations dont il
est aujourd’hui le maître.
Depuis toujours le chemin de l’Erie a été une cause
(je scandales, de tripotages et d’escroqueries. Au prin-
temps dernier, il y a eu une telle secousse par suite de
l’émission illégale de dollars 5,000,000 d’actions faite
par l'administration dans un but d'agiotage,que la société
a failli être dissoute, le chemin de fer saisi et la con-
cession retirée. Sans la’coupable collusion des juges
cela eût eu lieu.
Et voici qu’une nouvelle affaire du même genre vient
au jour. Seulement ce n’est plus de dollars 5,000,000
qu’il s’agît, mais de .dollars 23,000,000.
. Pour l’édification des adversaires quand même de
l’Etat-directeur des voies de transport, je voudrais tra-
duire la plainte faite par MM. Aug. Belmont et con-
sorts contre la direction actuelle. Ce serait peu amusani
pour vos lecteurs, mais l’expérience des uns doit bien
servir aux autres. M. Aug. Belmont est le premier ban-
quier de New-York, et le représentant des Rothschild.
\ oici la partie substantielle de ce document. La re-
quête porte :
V Pour arriver à leurs fins ils obtinrent que M. El-
dridge donnât sa démission de président, et ils par-
vinrent à faire élire Jay Gould président et trésorier,
et Fiske et Lane membres du comité exécutif avec
Thompson et Davis. Les trois premiers formaient la
majorité du comité investi de tous les pouvoirs appar-
tenant aux directeurs dans l’intervalle des réunions de
ces derniers.Pour amener Eldridgeà donner sa démis-
sion ils convinrent de racheter le chemin de fer de
Boston-Hartford-Erie, dont il était le président, en
payant 5,000,000 doll. d’obligations à 80 0/0.
» M. Dreu, 1 ancien trésorier, lors de sa démission,
remit àM. Gould pour plus de 5,000,000 doll. de capi-
taux appartenant à la Compagnie,-età lamême époque,
par un acte d’autorité du comité exécutif on vendait
au taux de 103 0/0 pour un million des meilleures obli-
gations de la Compagnie. Gould a pavé à Eldridge, à
compte sur la vente ci-dessus mentionnée 2,000,000
dollars et pour le restant il donna des acceptations et
des obligations de la Compagnie. Des fonds de la com-
pagnie, Gould acheta un nombre d'actions suffisant
pour assurer pour lui le contrôle du chemin de fer. Il
en acheta pour plusieurs millions....
Après la transaction avec Scllell, le comité émit pour
trois millions d’actions élevant ainsi le fonds commun
à 37,000,000 doll. Depuis la dernière élection il a, en
violation des injonctions et défenses de la Cour suprê-
me,tait de nouvelles émissions illégales et abusivesjus-
qu a concurrence de 23,000,000 doll., élevant ainsi à
plus de 60 millions le chiffre des actions émises, outre
les actions de préférence. Toutes ces émissions snc-
Toute hypothèse sur ce sujet serait téméraire, dans
l’état actuel de la science.Mais ce qui est horsde doute,
c’est que, depuis l’âge précédent, l'homme a fait un
grand pas, qu'il s’est élevé de quelques nouveaux de-
grés au-dessus de l’animal. A la préoccupation étroite
et bestiale de la nourriture et de la préservation per-
sonnelle , .sont venues se .joindre des pensées d’un
ordre moins matériel. An physique , on remarque
chez l’homme du renne la même progression. "Son type
s’éloigne du singe de plus en plus. La masse céré-
brale, jadis'projetée en arrière er sur les côtés de
l'occiput, se porte vers le sommet et le devant de la
tête, c’est-à-dire que les instincts brutaux ont diminué
au profit de l'intelligence et du sentiment. Le pra-
gmatisme, cette disposition de là mâchoire qui projette
les dents en avant, tend à disparaître : le museau fait
décidément place â la bouche.
Au point de vue ethnologique, l’homme du renne se
rapproche du type touranien ou mongol. Mais on re-
connaît, tant en France qu’en Allemagne et en Belgi-
que, deux races,toutes deux mongoloïdes, l’une grande,
l autre petite ; l'une se rapprochant des Mongols
actuels, l'autre des Lapons. A cette dernière race,
fort petite comme on sait, peuvent se rapporter
presque tous les individus rencontrés dans les ca-
vernes de la Lesse et du Périgord. Ceux de la grande
race s’y trouvent en assez petite proportion.
. Ce fait est venu confirmer l’ingénieuse induction
tirée par Mj de Mortillet d'une empreinte d’ongles sur
un fragment de poterie.
Maintenant, si nous franchissons un nouvel espace
de temps, durant lequel la température de l’Europe
s’est sensiblement élevée, et où cette partie du monde
a pris définitivement la forme géographique qu’elle a
conservée jusqu’à nos jours, nous retrouvons l’homme,
encore sauvage sans doute, mais rapproché de la civi-
lisation do plusieurs degrés, comme il s’est rapproché
de plusieurs siècles des époques historiques. Cette
troisième grande période de l’âge préhistorique, a
reçu le nom d'âge de la pierre polie. C’est à cette
époque que se rapportent les Kjôckkenmoedding, ou dé-
bris de cuisine, et les palafittes, ou cités lacustres,de la
Suisse.
L'homme en est toujours réduit au silex. Il n’a pas
encore découvert l’usage des métaux ; mais il travaille
ses silex plus artistemènt, illes polit.Ce sont les bâches
eu pierre polie de cette époque qui lui ont flut donner
son nom.
En beaucoup d’endroits, l’homme habite encore des
cavernes. Mais ailleurs, il commence à vivre en so-
ciété, il ébauche les rudiments des premières cités. Il
habite des villages, maïs des villages d’une forme ex-
traordinaire.
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(A continuer.)
Eue. Gens. |