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Fig. XXIII. — Palais de Fontainebleau. Porte Dauphine.
Fig. XXIV. — Palais de Fontainebleau. Chambre à coucher
de Marie-Antoinette. (D’après photo, de Mieusement.)
Fig. XXV. — Palais de Fontainebleau. Ancienne chambre de la
duchesse d'Etampes. (D’après photo, de Mieusement.)
Fig. XXVI. — Palais de Fontainebleau. Salon des tapisseries.
(D’après photo, de Mieusement.)
X
Abordons le seuil du
PALAIS DE FONTAINEBLEAU
où nous attendait notre éminent confrère parisien, M. Boitte,
l’architecte du palais.
Fontainebleau a une origine semblable à celle de Saint-
Germain-en-Laye.
En effet, François Ier y employa comme à Saint-Germain,
les fondations du château ancien à l’érection du nouveau(113),
mais à part ce même point d’origine, plus encore que dans le
château dont nous venons de parler, on sent l’envahissement
du génie italien.
Ce qui ne prouve pas que l’architecture en soit plus remar-
quable (114).
Au contraire, si certains aspects ne manquent ni de gran-
deur, ni d’ampleur, si l’ordonnance est souvent noble et
sévère, on retrouve partout une singulière ignorance ou une
absence frappante de rationalisme dans l’emploi des maté-
riaux.
Architecture de décorateur, plutôt que d’architecte.
(113) On a attribué à Serlio les bâtiments de la cour ovale, mais des
recherches plus récentes faites dans les comptes des batiments du Roy ont
donné la preuve qu’ils furent édifiés par deux « maistres maçons » fran-
çais, Gille Lebreton et Pierre Chambiges La chapelle Saint-Saturnin
avec son campanile si habilement restitué par l’éminent architecte du
palais, M. Boitte, la salle de bal, le péristyle ont été élevés par le pre-
mier, tandis que la galerie d'Ulysse et les bâtiments secondaires de la
cour du cheval blanc sont du second.
(114) Voir sur Fontainebleau : Rodolphe Pfnor, Monographie du palais
de Fontainebleau (partie renaissance). Paris, Morel, 2 vol. gr. in-fol, et par
le même: Architecture des époques Louis XIV, Louis XV, Louis XVI au
palais de Fontainebleau. Liége, Claesen, 1 vol. gr. in-fol. Voir encore Bal-
tard, Paris et ses monuments. 1 vol., ouvrage non terminé.
C’est ainsi que l’emploi des briques en bandeaux saillants
et en corniches, voire dans la construction de frontons de
fenêtres tout entiers, alors que les revêtements des murs sont
en pierre unie, nous semble marquer une anomalie dont les
artistes français qui ont élevé Chambord et Chenonceaux ne
se seraient jamais rendus coupables.
La « cour des cuisines » et la « cour de la fontaine »
sont pourtant à signaler pour leur caractère distingué.
Au risque de passer pour un philistin, nous n’en dirons pas
autant de la « cour du cheval blanc ».
Si les façades extérieures, sauf pourtant la porte Dauphine
(baptistère de Louis XIII), Fig. XXIII, nous ont fait une
médiocre impression, il n’en est pas de même des intérieurs.
Là, après avoir vu le théâtre de Napoléon III, dû à Lefuel,
nous arrivons au salon de la Reine-Mère, qui nous montre son
beau plafond, dû à Lemercier d’après ce que l’on dit, puis
dans les appartements du pape Pie VII, où Alfred de Vigny
place cette scène grandiose où il met en présence le grand
empereur 11 le pontife en captivité.
Signalons le vestibule de la chapelle, avec ses belles portes
d’une ornementation un peu massive, la salle des gardes des
grands appartements et la salle Saint-Louis, où il nous est
donné de voir en dessin une belle restauration de la
cheminée exécutée par Antoine Jacquet, dit Grenoble (115), sous
(115) Voir Baüchal, op. cit., p. 3o5.
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L’ÉMULATION.
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