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A Anvers, au Bureau du
Précurseur, rue des Fa-
gots N° 1095, où se. trouve
jne boîte aux lettres et où
doivent s’adresser tous les
avis.
En Belgique et à l'étran-
(V 10.)
ANVERS , Jeudi lO JANVIER 188?*.
(Quatrième Année.)
olï S ABONNE
°er,
chez tous les direc-
leurs des postes.
A Paris, A l’Office-Cor-
tespondance de Lepelle-
;ier-Bourgoin et comp.e,
rue Nolre-Dame-des-Vic-
toires N° 18.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX.
X.IBEHTK.
PROOBÈS.
abownebsektt
Par An..........CO fr
» 6 mois....... 30
» 3 » 15
POUR LA EELGIQUK.
Par 3 mois..... 18 f r
POUR L’ÉTRANGER.
Par 3 mois.... 20 fr.
AanSTONCES.
25 centimes la ligne.
Laquatrième page, con-
sacrée aux annonces est
affichée à la bourse d’An-
vers et à la bourse des
principales villes de com-
merce.
ITALIE.
Home, 27 décembre. — Le pape a été, dit-on, entiè-
rement guéri de son mal au visage par le célèbre doc-
teur Alertz. Quoique sans aucun signe extérieur , la
maladie doit cependant avoir eu un caractère très dan-
gereux. On ne compte pas sur un résultat aussi heureux
avec le cardinal Fesch , qui souffre d’un mal local qui
rend sa guérison fort douteuse.
NOUVELLES D’ALLEMAGNE.
On écrit de Francfort, le 28 décembre, à la Gazette
d’Etat <le Prusse : _ .
Il n’y a, pour le moment, rien de nouveau à dire des
négociations de la conférence de Londres relativement
à l’affaire hollando-belge. La base sur laquelle cette
affaire doit être terminée est bien arrêtée , et l’on va
maintenant se préparera l’exécution. Si celle-ci n a pas
lieu aussi promptement que beaucoup de personnes se
l'imaginent, et surtout si, quant à présent, les puis-
sances ne veulent pas contraindre par la force des
armes la Belgique à accepter le traité modifié des 24
articles, tout cela ne se fait certainement que dans l’in-
térêt bien entendu de la paix générale. Mais on veut
aussi laisser à la Belgique le temps de revenir à la rai-
son, et il est probable qu’elle remettra tranquillement
le glaive dans le fourreau, et qu’elle se conformera à ce
qui est irrévocablement arrêté. _
S’il n’en était pas ainsi, ce ne pourrait être qu au plus
grand détriment de la Belgique. La catastrophe de la
Banque de Belgique pourrait être considérée comme
un avertissement de ne pas exposer, par un entête-
ment inutile, le bien-être général du pays.
Sous le rapport de l’issue de l’affaire hollando-belge,
on peut donc envisager sans inquiétude l’année qui va
commencer , et quiconque connaît son époque et I es-
prit de celle époquen’appréhenderarien, ni de l’adresse
delà chambre des députés , qui ne répondra peut-être
à l’attente du gouvernement français ni d’un change-
ment de ministère en France.
FRANCE. — Paris , B janvier.
CHRONIÇÜB El? BRtVITS 5JE SALON.
la princesse marie. — Il parait bien certain aujour-
d’hui que la princesse Marie est morte. Le bruit en est
répandu dans tout Paris. On assure que le château sait
la nouvelle depuis trois jours, mais qu’on ne l’a point
publiée afin d’y préparer insensiblement la reine. Ainsi
la reine sait que sa fille a reçu l’extrême-onction. Ap-
prendre une pareille nouvelle à la reine , c’est hélas !
lui dire toute la vérité. Une autre fois , nous avons an-
noncé prématurément la monde l’intéressante princesse
que la France entière regreltera. Puissions-nous encore
nous tromper ! A l’âge de la princesse Marie, on peut
être assez malade pour recevoir les derniers sacrements
de l’Eglise , et pourtant revenir à la vie et à la santé.
Puisse la Providence faire un miracle en faveur d’une
si noble princesse !
discussion de l’adresse. — Le débat si impatiemment
attendu par le pays s’est ouvert hier à la chambre des
députés. M. Liadières a le premier pris la parole con-
tre le projet d’adresse. M. Liadières, un des officiers
d’ordonnance du roi, et qui jusqu’à ce jour n’avait guère
parlé sur les divers projets d’adresse, que pour les ap-
prouver de toute la chaleur de sa parole. L’honorable
orateur a celte fois déversé, à pleines mains, le sarcas-
me sur l’œuvre de la commission, qu’il représente com-
me respectueusement violente et académiquement ré-
volutionnaire.
M. Guizot s’était inscrit le premier pour défendre le
projet d’adresse. Sa présence à la tribune a donné sur-
ie-champ à la discussion un caractère inaccoutumé de
gravité. Le chef de l’opposition doctrinaire a voulu que
toutes les positions fussent nettement dessinées, et il a
expliqué la sienne. Il combat le ministère actuel parce
qu’il le croit funeste au trône et au pays, parce qu’il a
Feuilleton du Précurseur.
CUCBlÆSBa
Jetez au loin les couronnes de fleurs qui or-
nent votre front ; couvrez de cendre vos che-
veux parfumés ; versez une à une les larmes de
votre aine ; cette femme que vous aimiez n’est
plus!... L. W.
Elle n'est pas morte dans ton cœur ; ta ten-
dresse sommeille comme la jeune fille de
l’Evangile. M.
Si vous allez à Milan, allez aussi à Como; là ne vous occu-
pez que d’aimer ; car aimer c’est sentir son ame, c’est vivre.
Ne cherchez pas si l’incendie de 1127 rougit ces belles eaux,
encore moins si les Guelfes et les Gibelins les teignirent de
leur sang ; ne pensez qu’à la paix de ce séjour, et si vous y
emportez de Paris ou de Londres une de ces flammes dévo-
rantes qui consument la vie. jelez-la au lac qui l’éteindra
sans bruit en faisant passer dans votre ame le calme dont il
est l'image.
Î C'est là qu’habite Henriette. — Un soir que le feu du jour
était mal éteint dans le ciel, et que le feu de nos âmes s'ex-
halait en paroles vibrantes et sympathiques, elle me parla
avec plus de séduction que jamais du charme que notre amitié
I répandait sur sa vie. J’évitais souvent ces soirées rêveuses et
I contemplatives, ces conversations abandonnées et tendres ;
dlesrarnenaient toujours cet ange à ses suaves mélodies d'idées
1°' m’énivraient ; car c’était la femme que l’imaginalion rê-
v < que le cœur attend. Mais lorsque je n’avais pu éviter ce
introduit l’anarchie dans le pouvoir. Il a su être digne
en parlant de lui et de ses amis, convenable et juste en
parlant des hommes de la gauche qu’il a si long-temps
combattus, et auxquels aujourd’hui une pensée com-
mune le rallie.
M. Molé s’est empressé de prendre la parole après M.
Guizot. On chercherait vainement dans le discours de
M. le président du conseil les bases d’urie discussion sé-
rieuse. On reprochait à M. de Broglie, premier minis-
tre, de vouloir avoir trop raison de ses adversaires, de
trop discuter ; M. Mole ne discute pas du tout. A l’aide
de quelques lieux communs, de quelques généralités
bien intelligibles, de quelques tours de phrases qui pa-
raissent sensés et qui ne sont que spirituels, il escamote
le plus habilement du monde les discussions et quitte
la Iribuneaux applaudissements des centres, sans avoir
même effleuré la question.
J.’importance qu’avaient prise ces premiers débats ne
permettait pas à M. Thiers de garder le silence. L’ho-
norable orateur a succédé à M. Molé, et son éloquente
et vive parole a fait promptement justice des insinua-
tions de M. le président du conseil. Tous les honneurs
de celle séance ont été pour M. Thiers, qui a su remuer
profondément l’assemblée. On est certes toujours bien
mal venu lui adresser ce reproche d’ambition qui est
devenu l’irrésistible argument du parti ministériel ; il
est de l’opposition, parce qu’il a bien voulu en être ;
s’il lui eut plu de conserver le pouvoir, il n’eût dépendu
que de lui ; il lui suffisait de sacrifier ses convictions
sur un seul point ; au 6 septembre comme au la avril,
ce simple sacrifice l’eût laissé maître du pouvoir.
mm. Guizot et TiiiERs. — On a fait remarquer que,
tandis que M. Guizot se rendait, dès cinq heures du
matin, à la questure pour conquérir le droit de porter
les premiers coups dans la lutte qui va s’ouvrir, M.
Thiers se tenait prudemment à l’écart, et se ménageait
le moyen de mettre à profit toutes les chances du com-
bat. Celte circonstance en a rappelé une autre qui avait
déjà frappé les esprits l’année dernière.
A cette époque, la coalition débutait à peine. M.
Thiers, pour prix du rapprochement auquel on le solli-
citait, exigea que M. Guizot payât de sa personne c|ans
la discussion des fonds secrets, promettant de le secon-
der activement de ses efforts et de son éloquence. M.
Guizot s’exécuia en toute conscience ; il parla de façon
à affliger ses plus sincères amis. Quant à M. Thiers,
impassible témoin de ce sacrifice, il n’eût qu’une angine
opiniâtre à mettre au service de ses nouveaux alliés, et
s’échappa en Italie pour mieux savourer la défaite qu’il
leur avait préparée, et qui le vengeait si amplement de
toutes celles dont son amour-propre s’étaiL senti hu-
milié.
Est-ce que les doclrinaires n’auraient pas eu assez
d’une leçon ? Et M. Thiers va-t-il célébrer l’anniver-
saire de cette mémorable journée ? Voilà la question
qu’on s’adresse en lisant la liste des orateurs inscrits.
(La Presse.)
m. de mérode. •— Ou lit dans le Messager : Lecomte
Félix de Mérode, ministre d’état siégeant au conseil du
roi des Belges, est arriv é hier à Paris, chargé d’une mis-
sion extraordinaire de son gouvernement. On le dit ad-
joint à M. Lebon, comme plénipotentiaire, et spéciale-
ment chargé d’offrir à la conférence, par l’intermédiaire
du gouvernement français, une transaction pécunière
dont les bases viennent d'être arrêtées à Bruxelles. Cet
arrangement concilierait les vœux des populations me-
nacées et le maintien de la paix générale.
Le comte de Mérode a été le membre le plus influent
du gouvernement provisoire de la Belgique après la ré-
volution de septembre. Successivement chargé des mi-
nistères de la guerre et des affaires étrangères, il n’a
jamais quitté le conseil du roi Léopold. Sa lettre publi-
que à lord Palmerston, l’été dernier, a élé l’une des
manifestations les plus décisives de la résistance du
peuple belge à l’exécution actuelle du traité des 24 ar-
ticles. Les journaux anglais le dénoncent comme le co-
ryphée de cette résistance. Un pareil choix semble in-
dangereux bonheur, je me faisais tyran et martyr, j’exigeais
que nous parlassions désintérêts matériels de la vie, ou bien,
lorsque cela lui devenait insupportable, je la priais de me dire
une des mille anecdotes qu’elle avaitentendues dans le mon-
de ; il fallait l’occuper pour distraire son cœur. Moi, je re-
poussais ou détournais tout ce qui arrivait trop facilement au
mien. Je m’évertuais à rester son frère... je le lui avais pro-
mis...
Ce même soir, craignant encore plus l'entraînement, jé la
priai de tenir la promesse qu’elle m’avait faite depuis long-
temps de me raconter l’histoire de celte myslérieuse amie
qui ne reparaissait plus à Como où elle avait habité plusieurs
années.
Henriette me regarda fixement; puis, avec une voix émue,
elle me dit : «Vous avez raison, mon ami,parlons des autres.»
— Un petit soupir s’échappa de sa belle bouche, et elle com-
mença ainsi :
« J’étais chez la comtesse de G.,., que la spirituelle com-
tesse de P... appelle son rayon de soleil ; on parlait de Gine-
vra, de l’opéra français de ce nom et de la vieille chronique
italienne, type de cette histoire, que M.de Ilumboldt m’avait
racontée chez la marquise d Houchin.
» Madame de G... nous dit que ce drame avait en France
son pendant historique; mais que celui-ci ne devait rien à
l’imagination, qu’il était tout simplement vrai d’un bouta
l’autre, que les auteurs de ces tristes scènes existaient, et que
toute la ville de *** rententissait encore de cet événement.
» Voici ce qu’elle nous raconta, eu nous prévenant qu’elle
ne changeait que les noms.
» Emeline de Sombrouil aimait son cousin Alfred ; tous
deux ne rêvaient le bonheur que dans les liens bien assortis du
mariage ; tous deux s’étaient juré de s'unir aussitôt qu’un
riche héritage qu’Alfred devait aller recueillir en Amérique,
diquer que la Belgique est plus éloignée que jamais de
céder sur la question territoriale.
promotions. — On lit dans la Quotidienne :
« On assure que par suite de la prise de Saint-Jean-
d’Ulloa, des promotions nombreuses doivent avoir lieu
dans la marine.
» D’après les bruits qui circulent, le baron Hugon
Serait promu à la place de vice-amiral restée vacante,
et le contre-amiral Baudin serait nommé au même grade
en dehors des cadres. Les capitaines de vaisseau Bazoche
et Parseval Deschènes seraient nommés contre-amiraux,
et le prince de Joinville el M. Oliivier, capitaines de
corvette, seraient élevés au grade de capitaines de
vaisseau. »
troubles de la ROCHELLE. — On lit dans le Phare ,
journal de la Rochelle du 3 janvier : Aujourd’hui la
ville est calme. A une heure un bataillon du 9e léger,
commandé par le lieutenant-colonel, un peloton de la i
garde nationale à cheval, trente gendarmes et deux piè- '
ces d’artillerie sont partis avec un conseiller de préfec-
ture, le substitut du procureur du roi et le greffier du
tribunal, pour se rendre à Marans et au Brault où des
désordres étaient signalés.
Cette colonne expéditionnaire, à son passage à Dom-
pierre,a trouvé l’ordre rétabli.Les charrettesde blé qui
y avaient été arrêtées ont été conduites à La Rochelle
sans obstacle. On dit que le maire de celte commune,
dont l’autorité fut un instant méconnue, a éprouvé
quelques mauvais traitements.
10 heures du soir. — Nous apprenons que la colonne
a élé rencontrée à la hauteur de Périgny, au moment
où le lieutenant-colonel détachait 2 compagnies à la
poursuile d’un peloton de gardes nationaux ruraux,
avec ordre de les sommer de se rendre et de les désar-
mer.
un voleur. — La voiture de lord Seymour parcourait
le boulevard. Un individu, ayant un cigarre à la bou-
che, s’approche du cocher et lui dit d’arrêter. Le co-
cher arrête ses chevaux, l’individu au cigarre se préci-
pite dans la voiture, et fouette cocher. Voilà notre nou-
veau venu installé près de lord Seymour qu’il prie de
lui prêter mille écus.
Comment mille écus, reprend notre gentleman. Voilà
vingt francs, c’est tout ce que je puis vous donner. —
Vous allez me prêter mille écus, sinon je mets le feu
avec mon cigarre à celle livre de poudre et nous saute-
rons tous les deux. — En disant ces mots l’inconnu ou-
vre un mouchoir qu’il avait attaché autour des reins et
qui contenait en effet une livre de poudre. A cette vue,
le lord hésite et dit: Veuez chez moi, je vous donnerai
les mille écus demandés, mais je ne les ai pas sur moi.
On comprend aisément que milord, arrivé dans son
hôtel, est facilement parvenu à faire arrêter et éconduire
son emprunteur de nouvelle espèce. C’était un fou.
consommation de paris. — Il a été consommé dans le
mois de décembre dernier : 3892 bœufs, 3836 veaux et
33,609 moulons. Le commerce a reçu 361,700 kil. de
suifs fondus.
11 avait été consommé, en décembre 1837, 6190
bœufs, 1366 vaches, 3802 veaux et 34,097 moutons.
Le commerce avait reçu 377,783 kil. de suifs fondus.
On a donc consommé en décembre dernier 527 va-
ches, 34 veaux et 1312 moutons de plus qu’en décem-
bre 1837, et 208 bœufs de moins.
— Il a été consommé dans l’année 1838 : 70,807
bœufs, 20,126 vaches, 79,002 veaux et 426,166 mou-
tons. Le commerce a reçu 3,818,113 k. de suifs fondus.
Il avait été consommé en 1837 : 70,123 bœufs, 19
mille 063 vaches, 78,200 veaux et 583,446 moutons.
Le commerce avait reçu 6,001,916 kil. de suifs fondus.
On a donc consommé dans l’année 1838,182 bœufs,
1061 vaches, 802 veaux. 40,720 moulons, autrement
dit, 2 millions 300 mille livres de viandes de plus qu’en
1837. Toutefois la fonte des suifs a éprouvé un déficit
de 183,802 kil. ; mais ce déficit est le résultat de l’éta-
blissement de plusieurs fondoirs dans les environs de
Paris, fondoirs qui tirent les suifs en branche, en partie,
des abattoirs de la capitale.
t — Depuis 1823 jamais la consommation de Paris ne,
s’était élevée à des chiffres aussi élevés que ceux que
nous venons d’indiquer, et jamais cependant la viande
n’avait atteint un si haut prix.
On remarquera que la consommation des bœufs di-
minue sensiblement, car la moyenne de cette consom-
mation, a Paris, est de 73,000, et elle ne s’éleva qu’à
70,000 depuis près de trois années. Ce déficit est rem-
placé par une plus grande destruction de vaches, triste
et malheureuse ressource, qui menace l’avenir d’uni
pénurie plus grande encore dans la race bovine, si l’on
persiste à ne pas laisser entrer, en franchise de droits,
les bœufs maigres étrangers ; ce déficit est encore rem
placé par une plus grande consommation de moutons,
consommation qu’on pourrait trouver effrayante, en
considérant qu’elle s’est élevée, dans l’année qui vient
de finir, à 426,166, chiffre qu’elle n’avait atteint à au-
cune autre époque.
En résumé, 896,101 bestiaux ont passé aux abattoirs
en 1838 pour nourr ir les habitants de Paris ; cependanl
la viande sur pied est à un prix exorbitant, et tel, qu’il,
ne se présente aucun adjudicataire pour faire les four-
nitures des hospices, bien que le prix fixé, sur lequel
doit se porter le rabais, soit très supérieur à ce qu’il
était les années précédentes.
NOUVELLES T3S RIO SE £A PLATA.
Les nouvelles que nous avons toutrécemment reçues
de Rio de la Plata nous donnent les détails suivants sur
la prise de Martin-Garcia par l’escadre française:
Outre les navires l’Expéditive, la Vigilante, la Bor-
delaise, l'Anna, et quelques embarcations armées, M.
üaguenet, commandant de l’expédition, et qui montait
la Vigilante, avait encore à sa disposition une flotte en-
voyée par Fruclo pour prendre possession de File au
nom de la république orientale , lorsque les Français
l’auraient enlevée aux Argentins. Ces forces réunies
étaient en mesure pour une attaque, lorsque, le 9 octo-
bre, le lieutenant-colonel Costa, commandant de Pile,
demanda que l’escadre française refusât toute protec-
tion à la flotille orientale. On lui répondit que, loin rie
là les Français défendraient les navires orientaux par
tous les moyens en leur pouvoir.
Celte résolution était parfaitement équitable, et parce
qu’Oribe n’a jamais cessé de se montrer hostile à la
France, et parce que Fructo est l’ennemi de Rosas.
Le 10 et le 11, des sommations furent faites en vain
par le commandant des forces françaises, qui représen -
tait à M. Costa l’inutilité d'une défense ruineuse, et
qu’il ne pouvait que succomber, ayant fort peu de
moyens à opposer aux forces supérieures de l’attaque.
M. Costa voulut remplir jusqu’au bout sa mission, et
le débarquement eut lieu dans la journée du 11.
Après une heure un quartd'une défense vigoureuse,
la place fut enlevée. Les Argentins perdirent , tant en
morts qu’en blessés, le quart de leur monde. M. Costa se
rendit avec le reste.
M. Daguenet traita ses prisonniers avec cette aménilé
française qui est familière à nos officiers. 11 poussa
même la loyauté jusqu’à écrire au général Rosas une
lettre d’éloges sur la conduite du commandant de Mar-
tin-Garcia pendant l’action.
Le 12, le pavillon oriental fut arboré dans l’ile, que
les Français laissèrent ainsi en possession aux Orientaux.
Le 16, les prisonniers faits dans cette occasion furent
conduits à Buénos-Ayrespar M. Lalande, commandant
de la Bordelaise,qui voulut lesaccompaguer lui-même.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Séance du 8 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. DUPIN.
L'affluence des curieux est aussi considérable qu'hier. Le»
tribunes réservées sont occupées par un grand nombre de
notabilités diplomatiques et de la chambre des pairs.
A une heure un quart la séance est ouverte. Le procès-ver-
bal est lu et adopté.
M. Blin de Bourdan, qui n’avait pas siégé dans la session
dernière, est admis à prêter serment.
leur permettrait de satisfaire aux désirs de M de Sombreuil,
qui ne voulait donner sa fille qu’à un homme riche.
« L’absence du jeune homme se prolongea plus qu’Emeline
ne l'avait pensé; bientôt toutes lettres cessèrent, et puis le
bruit de la mort de sou fiancé vint détruire toutes les espé-
rances de la jeune fille.
» Vers le même temps, M. de Signy, riche propriétaire de
Toulouse, où M. de Sombreuil habitait , vint s'y fixer; il
était l’ami d'enfance du père d’Emeline, et s’apercevant que la
fortune de son ami était fort dérangée, il l’habitua à considé-
rer sa maison comme la sienne. Emeline en faisait môme les
honneurs; car M. de Signy aimait le monde et recevait la
meilleure société de Toulouse.
» Quelques mois après la nouvelle de la mort d’Alfred. M.
de Signy parla de son ardent désir de resserrer encore plus
étroitement les liens des deux amis par un mariage qu’il
n'osait proposer , mais qu’il regardait comme l’événement le
plus heureux de sa vie. M. de Sombreuil, habitué à la doci-
lité d'Emeliné et ravi de la proposition de son ami, l'assura
du succès et prescrivit à sa fille cette union qui fut fixée au
mois suivant...
» Emeline avait obéi avec douleur mais en silence ; le mois
écoulé elle était madame de Signy!... et le mois suivant
n’était pas à sa finqu’elle était morte... morte à vingt ans !...
» Cependant, après des procès difficiles, Alfred avait heu-
reusement terminé ses affaires, et il revenait à Toulouse, où
son cœur le rappelait. Débarqué à Bordeaux, il y achète une
large berline dans laquelle il entassemille fantaisies de femme
qu’il veut offrir à celle qu’il aime, et il part avec la rapidité
de l’éclair.
» A son arrivée à Toulouse , où il n’a voulu entrer qu’à la
nuit tombante, il donne l’ordre au postillon de le conduire
dans une petite rue derrière l’église. C’est là où demeure sa
nourrice, il veut descendre chez elle pour mieux cacher son
retour. — Là il apprend son malheur ! Et il ne peut y croire
et sort à l’instant même, se dirigeant vers la demeure du père
de sa fiancée; tout y est en pleurs !... I! court à la porie do
M. de Signy ; les appareils mortuaires sont à peine déten-
dus !... Il n’y a plus de doute , la demeure actuelle d’Eme-
linc , c’est le cimetière !... Dans son désespoir il y volt ; la
terre est fraîchement remuée, ses genoux fléchissent, et ses
lèvres baisent cette terre qui renferme sa fiancée !..
» Tout-à-coup une pensée !e saisit; i! veut revoir encore
une fois celle qu’il a tant aimée; il ouvre la terre avec une
ardeur frénétique ; la terre est meuble et légère; ses mains
suffisent. 11 arrive à la bière, frêle enveloppe que les gens de
M de Signy ont fait construire rapidement ; il arrache avec
une espèce de fureur les planches supérieures , et la pâle
Emeiine lui apparaît paisiblement endormie !...
» Cependant l’air frais de la nuit l’a frappée ; ses bras ont
fait un mouvement... ses yeux s’ouvreat... elle pousse un
cri !...
» Alfred n’a pas le temps de rassembler ses idées, de penser
à l’effet d’une léthargie. Il voit Emeline fixer sur lui ses re-
gards , vivre de sa vie ; cela lui suffit ; il l’appelle des plus
doux noms. l’enveloppe de son linceul et l’emporte dans ses
bras chez sa nourrice.
» La proximité de sa demeure, l’ombre des murs du cime-
tière lui ont été favorables ; personne ne l’a vu. — « Tiens,
nourrice, dit-il en entrant, tu m’as donné de ta vie ; donne-
la toute maintenant s'il le faut pour sauver ma fiancée. » La
bonne femme , stupéfaite, prodigue ses soins à Emeline qui
comprend à peine elle-même son état et la'présence d’Alfred
qu’elle a cru mort. Soit fatigue, soit ravissement, un profond
sommeil s’empare bientôt des sens de la jeune femme ; Al-
fred en profite pour retourner au cimetière; il y rétablit tout
'
Mf
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