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Assemblée nationale.
(Présidence de M. Marrast).
Séance 7 mai.
A l’ouverture de la séance, rassemblée a adopté par 548 voix con-
tre 27, le crédit de 15 millions demandé pour le chemin de fer de
Tours à Nantes. Elle a également adopté par 567 voix contre 15, le
projet de loi tendant à ouvrir un crédit de 5.200,000 fr. pour le che-
min de fer de Tierzon au Bec-d’Allier. Un autre projet de loi tendant
à ouvrir un crédit de 571,000 fr. pour le chemin de fer de Montpel-
lier, est également adopté par 544 voix contre 17. — Le président
annonce que M. Lecour, représentant des établissements français de
l’Inde, a donné sa démission, fondée sur le refus fait par rassemblée
d’accepter sa proposition de faire nommer un représentant de l’Inde
(côte de Coromandel).
M. J. Favre demande la parole pour des interpellations sur les af-
faires d’Italie. — 11 réclame l’indulgence parce qu’il est souffrant de-
puis quelques jours.—Il a demandé au ministre des affaires étrangères
s’il avait reçu des détails sur les nouvelles arrivées d’Italie : le minis-
tre lui a répondu qu’il n’avait rien d’assez positif pour en entretenir
l’assemblée. — Il secroit obligé de prendre la parole pour réclamer
l'attention de l’assemblée sur tout ce qui se passe en ce moment en
Piémont et à Rome. Il dit avec énergie — que le ministère n’a tenu
Compte d’aucune de ses promesses solennelles. Relativement à l’ex-
pédition, l’orateur raconte les faits déjà connus. II condamne amère-
ment la conduite du général en chef, qui a agi en ennemi avec la po-
pulation de Civita-Vecchia, quia reçu les français comme des frères.
L’orateur dit que le sang versé en Italie retombera sur ceux qui
ont voulu faire cette expédition. Qu’il a été trompé par le ministère,
mais qu'il espère que des ordres et des mesures décisives seront enfin
prises directement par l’assemblée.
L’orateur lit la dépêche publiée dans le Moniteur, que nous don-
nons plus haut, et les nouvelles données par la »Sentinelle de Toulon :
Les paroles d’indignation que prononce dramatiquement, M. Jules
Favre, provoquent tics cris et des trépignements du côté déjà mon-
tagne et de la gauche.
« L’assemblée vous retirera les pouvoirs dont vous avez abusé ou
par impéritie ou par trahison. Il propose que séance tenante l’assem-
blé nomme une commission pour examiner et les pouvoirs donnés et
les événements, prenne une résolution immédiate et déclare que le
ministère n’a plus sa confiance. Si l'assemblée ne veut pas que le mal
devienne incurable, agissez vite, prenez un parti et qu’il émane de
vous.
M. le président du conseil. Je croyais que les interpellations par-
lementaires avaient pour objet une information et non une condam-
nation ; vous nous imputez d’avoir surpris le vote de cette as-
semblée par un mensonge. Oui, nous vous avons dit que nous allions
en Italie pour y sauvegarder l’influence de la France et la liberté ;
oui, je m’associe à ce que disait le générai Lamoricière quand il
disait : Si nous ne sauvons pas la république romaine, sauvons au
moins la liberté.
Il y avait sans doute un parti commode à prendre,c’était de laisser
faire, de se croiser les bras.
Une vois;. C’est ce que vous avez fait.
M. Odilon Barrot. Vous ne le savez pas ce que nous avons fait-
Cette abstention, c’est le rôle qu’on voudrait aujourd’hui que nous
eussions pris: que nous eussions laissé faire l’Autriche et Naples.
Je ne veux pas examiner la question de forme dans les gouverne-
ments italiens, questions qui ont tant contrarié la g a de i slien de
l’indépendance. Pouvons-nous nous déclarer solidaires de ces formes
de gouvernement.
Une voix. Plus haut, laissez-nous écouler.
Une autre voix, il n’a encore rien dit jusqu’ici.
M. O. Barrot. On nous a dit : vous laissez périr une république,
prenez-garde, vous compromettez l’avenir de votre république à
vous : mais l’assemblée a-t-elle consacré ce système ? Non, elle s’est
préoccupée avant tout et surtout des véritables intérêts de la France.
Quelle a été notre règle de conduite : De nous rapprocher du théâ-
tre des événements ; de chercher à mettre une solution libérale à la
place d'une solution absolutiste et autrichienne. Avons-nous trompé
sur nos intentions : Une telle faute serait le plus grave des crimes
politiques. Avant de passionner le débat sur ce point il convenait
d'attendre les explications qu’on venait demander, les vérifications
qu’on provoquait.
Vous verrez les instructions, vous les comparerez aux promesses
que j’ai apportées à cette tribune et vous éprouverez quelque regret
sans doute, d’avoir porté sur nous un jugement aussi précipité. Vous
avez loué une proclamation dont vous vous êtes fait un titre contre le
cabinet lui-même ; eh bien ! elle est l’œuvre du ministre des affaires
étrangères lui-même.
La discussion épuisée, l’assemblée a nommé une commission qui
doit faire son rapport ce soir même.
L’assemblée a décidé qu’elle aurait une séance extraordinaire à 9
heures du soir.
Le ministère ne s’est pas opposé à la nomination de la commission.
Une agitation règne dans l’assemblée.
BULLETIN DE LA BOURSE DU 7.
Les nouvelles de l’expédition française en Italie, apportées par la
Sentinnelle de Toulon, ont exercé une influence fâcheuse sur les
fonds publics. Ces nouvelles, connues au passage de l’Opéra avant la
bourse, ont déterminé un mouvement de baisse assez brusque. Le
5 0/0 qui était resté avant-hier à 90.45 est tombé à 89.60, puis à 89 25.
Il a ouvert au parquet à 89.05, mais aussitôt de très bons abats l’ont
porté à 89.75, il a fléchi ensuite à 89,20, et, après s’être maintenu
pendant le reste de la bourse entre89.50 et 89 50, fermé à 89.45, en
baisse de 90 c. sur samedi. Le 3 p. c. a suivi des mouvements analo-
gues et reste à 57 65, en baisse de 70 c. Les autres valeurs ne pré-
sentent pas de changements notables. Les détails donnés par le jour-
nal que nous citons, sur le petit échec que nos troupes auraient
éprouvé, ont paru exagérés; on ne pouvait croire qu’une simple re-
connaissance ait coûté une perte de 180 hommes tués et 400 blessés.
L’ensemble des nouvelles d’Allemagne et la persistance du Cabinet de
Vienne à exiger du Piémont l’énorme contribution de guerre de 150
millions, ont aussi contribué à amener des ventes sur le marché. On
a cependant remarqué que le comptant était plus demandé que la fin
du mois.
Fonds. — Au comptant, comparativement aux cours de clôture de
samedi, le 5 p. c. ferme à 89-25, après avoir ouvert à 88 90 ; en
baisse de 65 elle 3 p. c. à 57-45, en baisse de 70. L’emprunt n’est
pas coté. Le 4 p. c. a été négocié à 71.
Fin du mois, le 5 p. c. a varié entre 89-05 et 89-75 et le 5 p. c. en-
tre 57-50 et 57-80. Le 1er reste à 89-45 ; en baisse de 90 sur samedi,
et le 2<t à 57 60, en baisse de 70. Fin du mois on a négocié les primes
de 2 de 91 à 90-50, celles de 1 de 92-25 à 91-50 et celles de 50 de
93-50 à 95.
Valeurs diverses. — Les actions de la banque de France ont fléchi
de 5 à 2400 ; les 4 canaux à 1065 et celui de Bourgogne à 880 n’ont
pas varié. Les hauts fourneaux Monceaux ont été négociés à 1625.
Les obligations de la ville ont haussé de 20 à 1220 ; les nouvelles ont
été traitées de 1110 à 1107-50 et restent à 1108-75 sans changement,
caisse hypothécaire 155.
Chemins de fer : Peu d'affaires et de changement; plutôt faiblesse.
Le Versailles (rive droite) reste en baisse de 5 fr. le Nord et le Tours
à Nantes 3-75, l’Orléans et le Strasbourg de 2-50, et le centre, le Bor-
deaux et le Versaille (rive gauche) de 1-25 Le Havre a reparu à 292-
50, le Rouen, le Bâle, le Marseille et le Montereau n’ont pas varié.
Au 15 courant on a négocié le Rouen de 375 à 577 50, le Marseille
à 215, le Nord de 453-75 456-25 et le Strasbourg à 375.
Fonds étrangers ; Les 5 p. c. belges (1840 à 1832) à 91 n’ont pas
varié. L’emprunt romain a été fait de 78 à 77 1/2, en baisse de 1/2 p.c.
On a négocié les nouveaux certificats napolitains à 87, le Haïti à 205,
et les partiels d'Autriche à 315. Le 3 p. c. d’Espagne de 24 3/4 à 5/8
n’a pas varié.
HOLLAKDE.
La Haye, 7 mai. — Le général Chassé a légué à sa ville natale, à
Tiel, l’épée d’honneur qui lui a été décernée par cette ville en 1831 à
l’occasion de la défense de la citadelle d’Anvers. Il a légué de plus
A celte ville toutes ses décorations et médailles militaires.
BOURSE D'AMSTERDAM DU 7 MAI.
Les fonds nationaux sont plusjfaibles. On a fait quelques affaires
en Intégrales.
Les fonds étranger* également plus offerts.
BELGIQUE.
. Chambre des Repréaentant*.
Séance du 7 mai.
(Présidencede M. Verhaegen.)
La séance est ouverte à deux heures et demie par l’appel nominal.
M. T'Kindt-de Nayer donne lecture du procès-verbal de la séance
précédente dont la rédaction est adoptée.
M. A. Bandenpeerenboom présente l’analyse des pièces adressées
à la châmbre.
Suite de la discussion de la loi sur les sucres.
M. de Mérode. Les anciens seigneurs féodaux jouissaient, il est
vrai, de certains droits très étendus et recevaient des redevances con-
sidérables, mais c’était à la charge de marcher à l’appel du suzerain
contre les ennemis de la patrie. Aujourd’hui les seigneurs de la nou-
velle féodalité industrielle et commerciale prélèvent des primes con-
sidérables sur le trésor public et ne se chargent pas de défendre la
patrie en échange de ce privilège ; bien au contraire, ils ont fait tous
leurs efforts pour diminuer les forces nationales, afin d’employer la
dépense qui leur était consacrée à de nouvelles primes commerciales.
Le commerce pèse sur l’armée, sur l’agriculture, sur les fohetion-
lionnaires et compromet leur existence par des économies mal enten-
dues, tandis qu’il puise à pleines mains dans Ie trésorjpublic. II en
sera ainsi tant que l’on n’aura pas adopté la proposition de M. Mer-
cier qui, lui, n’a pas improvisé son système,car il est impossible d’ad-
ministrer les finances d’un pays sans éludes préalables.
Mais aujourd’hui on exclut des chambres tous les fonctionnaires,
tous les hommes qui ont l’expérience de l’administration, excepté les
ministres qui sont pris dans les chambres inexpérimentées, à qui on
livre tout au hasard, finances, administration, agriculture, instruc-
tion. Puis, quand dans leur ministère ils commencent à acquérir une
petite expérience on se hâte bien vitede les transporter dans un autre.
(Hilarité.)
Aussi combien nos finances étaient loin de ressembler à celles de
la Prusse et du Piémont avant les derniers événements. Là il y avait
des armées respectables, des ministres qui étaient des hommes spé-
ciaux ; là on se gardait bien d’exclure des chambres tous les hommes
qui ont servi leur pays. Certes, je suis ami du régime constitution-
nel, mais je voudrais que sur ces points-là il fût au moins à la hau-
teur de ces monarchies non constitutionnelles.
Autrefois du moins les ministres n’avaient pas des prétentions aussi
exclusives qu’aujourd’hui. Aucun ministre n’aurait osé voir des ca-
lomnies, des injures dans le rapport si modéré de la section centrale.
Qu’aurait donc dit M. Frère si on l’avait accusé, comme cela est ar-
rivé à un de ses prédécesseurs, de laisser mourir de faim les prison-
niers de St-Bernard dans un intérêt électoral ?
Pour moi, je persiste à trouver que la section centrale, dont je fais
partie, n’est ni calomniatrice, ni ridicule, ni odieuse, et pour mon
compte particulier, je compte user du droit de dire que ministres et
ministères ont toujours servi les intérêts particuliers, aux dépens de
l’intérêt public. Si vous vouliez supprimer le droit de dire cela, au-
tant vaudrait supprimer les débats de cette chambre. Tous les minis-
tres vous disent bien qu’ils sont exclusivement dévoués à l’intérêt
général, mais nous, représentants, nous ne devons accepter ces bel-
les protestations que sous bénéfice d’inventaire. Et malheureusement,
depuis 19 ans, je n’ai vu aucun ministre, catholique ou libral, peu
importe, défendre comme son affaire propre, le trésor public contre
les coalitions des intérêts privés. C’est parce que ce courage est trop
rare que nos finances sont en déficit et que chacun des ministres re-
jette invariablement son déficit nouveau sur les épaules de l'avenir.
Al. Mercier, fonctionnaire dans l’administration des finances, puis
ministre, a passé par les grades avant de gérer les affaires du trésor.
Mais aujourd’hui on se borne à donner beaucoup à ceux qui spécu-
lent et à prendre à ceux qui, sans spéculer, vivent de l’agriculture ;
l’agriculture, jamais on ne songe à elle ; cependant on le pourrait.
Si au lieu d’établir un service de nuit sur le chemin de fer on eût
supprimé les droits de barrière, l’agriculture y aurait trouvé un
grand secours. Si on consacrait deux millions à établir une société
d'exportation au lieu de jeter ces deux millions à une seule industrie,
toutes les industries y gagneraient.
Mais non, on sacrifie tout à une industrie fictive, à la plus impuis-
sante des industries, à celle qui ne peut faire un pas sans être pénible-
ment traînée par te pays; traînée, non pas comme cet| enfant que
l’on porte aujourd’hui, mais qui demain aura vu grandir ses forces
et pourra marcher seul, mais comme ce podagre moribond, qui n’a
jamais marché, qui ne pourra jamais marcher qu’en voiture. Toiture
chère ! elle coûte deux millions (Hilarité.)
Cependant je veux bien accorder encore un véhicule à cette indus-
trie podagre, un véhicule de 500,000 fr. Je propose, en conséquence,
l’article additionnel suivant à la proposition de M. Mercier.
i Une prime de 500,000 francs sera attribuée aux raffineurs du su-
cre destiné à l’exportation et qui travaillent en entrepôt.
« La distribution de cette prime se fera par moitié et par s"e
mestre, à raison des exportations accomplies dans les six mois qui
précéderont. »
Le brouillard dans lequel s’enveloppe le comfherce, l’indusdrie
du raffinage, prouveque la lumière franche seraitde nature à nuire
à ses opérations ; éclairons enfin ces tenèbrs par le raffinage en
entrepôt tel qu’il se pratique en Angleterre ; il est donc bon de con-
sacrer à cela un subside de oOO’OOO fr. mais du moins nous saurons
bien à quel titre nous accordons ce subside prélevé sur les contri-
buables. (Rires.)
M. te ministre des finances s’attache à répondre à MM. Cools et
Mercier et à justifier le chiffre de ses évaluations. Sur une observa-
tion de M. Cools, M. le ministre lit le tableau de la consommation
du sucre en Belgique. La moyenne de la consommation a été pour
les quatre années 1844, 45, 46 et 47, de 10.150,427 kil. En y ajoutant
l’année 1848, que l’on croyait devoir être désastreuse, la moyenne
s’élève et atteint le chiffre de 10,573,719 kilogr. Pour combattre les
opinions actuelles de MM. Mercier et Cools, M. leministre leur oppose
leurs évaluations antérieures et déclare que c’est sur ces évaluations
qu’il tient à maintenir le terrain.
M. Cools, a vu dans les propositions du gouvernement comme
l’expression d’un arrangement intervenu entre des intérêts privés, et
M. le comte de Mérode trouve qu’il n’y a rien là d’injurieux. Si les
mathématiques ont tort, je me suis trompé, dit M. le ministre ; si les
mathématiques ont raison, la conscience de M. Cools a été évidem-
ment troublée par une erreur, et il la reconnaîtra.
M Cools a raisonné, d’après cette hypothèse, que la prime de 4 fr.
50 était conservée, or rien n’est plus faux. En effet, tout le monde
sait qu’en divisant l’impôt par la décharge on obtient le rendement
légal. Or, la prime n’est autre chose que la différence entre le ren-
dement réel et le rendement légal. Lorsque le droit était à 45 et la
décharge à 66,1a prime était de 4 fr. 50, caria différence entre le
rendement légal et le rendement réel qui est 75 kil. est de 6 kil.
82/100 de sucre fin qui font 4 fr. 50.
Mais le droit étant de 48 et la décharge de 68, la différence entre
le rendement réel et le rendement légal n’est plus que de 41/100 va-
lant 4 fr. La prime est donc diminuée de 1 fr. 50.
Plus encore, car la prime est de 3 fr. la première année, de 2 fr.
25 c. la seconde année et de 1 fr. 50 c. la troisième antlêe; ce qui
correspond à unejjdiminution de 15,000 fr. pour la première année,
de 22,500 fr. pour la seconde année, de 30,000 fr. pour la troisième
année.
En résumé, dit M. le ministre, nous pourrions borner cette discus-
sion à déterminer le chiffre de là commission officielle.
La moyenne pendant les cinq derniers mois a éléde 10,680,800 k.
de sucre raffiné correspondant à 11.500,000 kilog; de sucre brut.
Avec ce chiffre, la proposition de M. Mercier he pourrait pas pro-
duire un revenu de 5,000 000 mais bien de 4,ll0,000 kil., M. Mercier
l’a reconnu, puisque pOur soutenir sa proposition, il a été forcé de
supposer une consommation de 12,700,000 kil.
Le chiffre de consommation de 10,680,800 kil. étant seul officiel,
vous n’irez pas, messieurs, pour une somme de 500,000 fr. jeter la
perturbation dans une industrie importante, vous ne le ferez pas,
puisque l’ennemi implacable de la raffinerie. Comme des chemins de
fer, accorde 500.000 au sucre raffiné en entrepôt.
M. le ministre termine par quelques mots de réponse à M.Lesoinne.
M. de Mérode prononce quelques mots pour un fait personnel.
M. Anspach propose un amendement qui consiste à élever à 4 mil-
lions le minimum de recette fixé par M. le ministre à 3,200,000 fr.
La séance est levée à 5 heures.
Demain séance publique à 1 heure.
ANVERS , 8 MAI.
Le corps professoral de notre Athénée a nommé M.Wezel,
professeur de mathématiques supérieures, comme délégué
près de la commission instituée par le ministère de l’inté-
rieur, pour proposer des mesures pour l’amélioration de l’en-
seignement moyen.
M. Wezel a été nommé par 11 yoix ; son compétiteur, M.
Nèlis, professeur de seconde et secrétaire de la commission
des études, a obtenu 2 voix.
— Jeudi prochain, à 6 heures du soir, il y aura à la So-
ciété ZoOlogique, concert d’harmonie, exécuté par la musique
du 4e régiment de ligne.
— Le vent souffle aujourd’hui de la partie Nord-Est, le
thermomètre réaumur marque 8 degrés au-dessus de zéro.
Hier dans l’après-midi, il s’est élevé un brouillard ré-
pandant une odeur pestilentielle. Cela arrive assez fréquem-
ment lorsqu’à une forte chaleur succède le vent du Nord. Ce
sont les miasmes des tourbières des bruyères que ce vent
chasse de notre côté.
— Un grand nombre d’émigrants sont arrivés dans notre
ville ; il y a parmi eux plusieurs Suisses du canton de Berne.
Us seront embarqués à bord du Louis, Colbert et Neptun,
en destination de New-York.
— Jeudi prochain, 10 courant, le bateau à vapeur Stad
Vlissingen partira d’Anvers pour Flessingue à 10 heures du
malin an lieu de 7 heures du malin.
— M. le ministre de la justice ne donnera pas audience
jeudi prochain, 10 mai.
— Un individu et ses deux filles, demeurant à St-Hubert,
a été arrêté à Wibrin (Luxembourg), en flagrant délit d’émis-
sion de fausse monnaie. Quatre fausses pièces d’un franc ël
dix-sept pièces de 50 centimes à l’effigie de Léopold, roi des
Belges, et portant les premières le millésime de 1840 et les
secondes celui de 1844, ont été saisies sur eux.
Hier, ont lieu les obsèques de M. François Sicotti, chef de
division au gouvernement provincial. Celte cérémonie avait
attiré beaucoup de monde. On y remarquait, entre autres,
plusieurs fonctionnaires appartenant aux diverses administra-
tions publiques.
Les coins du poêle étaient tenus par quatre employés su-
périeurs de l’administration provinciale.
M. Edouard De Cuypef, greffier provincial, a prononcé au
milieu du plus profond recueillement, le discours suivant, qui
a produit sur tous lés àSsistaifls la plus vive impression :
Messieurs,
Dans un instant la tombe autour de la quelle nous sommes réunis
va se refermer sur la dépouille mortelle de celui qui fut notre colla-
borateur, notre ami.
Au nom de sa famille affligée, au nom de l'administration provin-
ciale à laquelle il consacra (es plus belles années de sa vie, qu’il me
soit permis de rendre un dernier hommage à sa mémoire.
Surnuméraire, à 17 ans, François Sicotti, par son zèle et son in-
telligence attira de bonne heure sur lui l’attention de ses chefs : il
parcourut successivement tous les degrés inférieurs de la hiérarchie
administrative Chef de bureau en 1828, il dut à son mérite person-
nel d’être promu, vers la fin de 1836, au poste honorable de ehef
de la 3e Division. A ces fonctions si laborieuses il joignit jusqu’en 1848
celles de capitaine quartier maître rie la garde civique, et jusqu’à sa
mort celles de secrétaire de la commission administrative dé l’école
de navigation, qui lui imposaient la surveillance journalière de cet
établissement.
Dans celte carrière si bien remplie il se montra toujours dévoué
à tous ses devoirs, et sût s’en acquitter avec une consciencieuse
exactitude. Tous tous qui l’avez connu de près, vous savez qu’il
fut à la fois excellent employé, ami sûr, camarade serviable.
Comme père de famille il se recommandait à l’affection des siens
par les plus précieuses qualités du cœur. Une mort prématurée
l’enlève à la tendresse d’une épouse éplorée et d’une fille trop
jeune encore, hélas t pour comprendre toute l’étendue de sa perte !
Dans le cours de la longue et cruelle maladie à laquelle il vient de
succomber, ni les exhortations desa famille ni les excès de la fièvre
qui le minait ne purent le faire renoncer à ses occupations journa-
lières. Il ne cessa d’écrire que lorsque, pour ainsi dire, la plume
s’échappa de sa main défaillante Cependant son courage se soutint
jusqu'au bout. Quoique constamment résigné aux volontés de la
providence, il comptait que le retour de la belle saison lui rendrait
la santé. Espoir décevant !
Au moment même où il croyait toucher à sa guérison, la mort
inexorable vint réclamer sa proie. L’homme qui a tant de litres â
nos profonds regrets s’est éteint avec la tranquillité d’âme que don-
nent une conscience pure et la foi du chrétien.
Adieu François Sicotti, votre lâche ici bas est accomplie.
Puissiez-vous jouir déjà dans un monde meilleur de la récompense
promise à l’homme de bien ! encore une fois adieu !
Funérailles de M. TI». Van RyNwyek.
Hier nous avons annoncé à nos lecteurs la mort de noire concitoyen
M. Th.Tan Byswyck,aujourd’hui nous pouvons entrer dans quelques
détails à l’égard de la cérémonie funèbre, qui aura lieu jeudi pro-
chain, à 9 heures du malin, à l’église paroissiale de St-André.
La société de littérature flamande de Olyftak, est principalement
chargée de tout ce qui regarde l’enterrement solennel de M. Th.
Van Ryswyck; les différentes sociétés de notre ville, qui ont adhéré
au Taelverbond, nommeront des délégués, pour les représenter au
cortège.
Les membres de l'Olyftak, ont exprimé au sein de la commission
du Taelverbond, le vœu de pouvoir porter eux mêmes dans le cor-
tège funèbre, les restes du défunt; ce vœu a été appuyé et adopté,
par les représentants des différentes sociétés de littérature, des socié-
tés dramatiques et des sociétés de chant de notre ville. Chacune de
ces sociétés, au nombre de cinq, nommera dans son sein quatre
membres, pour porter, à tour de rôle, la bière, jusqu’aux portes de
la ville. A ces vingt personnes se sont joints quatre artistes, pour
rendre le même hommage à leur ami.
Les présidents des sociétés, ayant au bras le crêpe funèbre, porte-
ront les coins du poêle ; la bière n’aura d’autre emblème, qu’une
couronne de laurier. L’ordre des porteurs, sera réglé par des maîtres
de cérémonies; les différentes sociétés, qui formeront le cortège,
auront leur drapeau enveloppé d’un crêpe funèbre, et seront repré-
sentées par un grand nombre de leurs membres.
Le cortège sera ouvert par le corps de musique des chasseurs,
sous la direction de M. Buyssens, qui exécutera une marche funèbre,
composée expressément pour celte circonstance par celui-ci, comme
dernier hommage au souvenir de celui qu’une mort si subite vient de
nous ravir.
Outre les nombreuses connaissances et les amis du défunt, qui se
joindront au cortège,on attend encore des députations des sociétés des
autres villes, pour lesquelles l’annonce seule de la mort est un appel,
le temps he permettant pas d’en faire part à chacune d’elles en parli-
culier.
Les connaissances et amis du défunt qui n’auraient pas reçu de
carte, sont priés de considérer le présent avis comme invitation.
Actes officiels.
(Moniteurdu 8 mai.)
Pension. — Un arrêlé royal du 30 avril accorde une pension an-
nuelle et Viagère de douze cents francs à l’agent comptable de la
marine P.-J. Vande Velde. La pension prendra cours à partir du
1' novembre 1848.
Autorisation de port d’insignes étrangers. — Par arrêté royal,
en date du 26avril 1849, le sieur Verdeyen (Félix), secrétaire du ca-
binet du ministre des affaires étrangères, est autorisé à porter la dé-
coration de chevalier de l’ordre du Lion Néerlandais, qui lui a été
décernée par S. M. Guillaume lit.
— Par arrêté royal de la même date, le colonel Timmermans (Ch.),
inspecteur de la manufacture royale d’armes de guerre à Liège, est
autorisé à porter la décoration de commandeur de l’ordre d’Isabelle
la Catholique, qui lui a élé décernée par décret de S. M. la reine
d’Espagne, du 16 octobre 1848,
Lots «le Pologne «le 500 et de 1300 11.
Au tirage des 26Jséries qui a eu lieu à Varsovie le mai sont
sorties les séries suivantes :
30 693 4480 1700 2075 2308 2789
355 974 1655 4819 2106 2577 2850
536 H 28 1661 1848 2280 2692
643 1231 1683 1943 2282 2755
Remplacement militaire.
Nous pensons rendre service aux pères de famille en leur rappe-
lant les avantages offerts par le mode de remplacement introduit par
l’arrêté royal du 3 septembre 1848, ainsi que la marche à suivre pour
en profiler.
Les pères de famille, les tuteurs ou les miliciens réclamant l’entre-
mise du département de la guerre pour obtenir des remplacements,
doivent déposer dans la caisse du receveur de l’enregistrement le
plus rapproché dé leur domiede, une somme de douze cents francs,
dont ils envoient la quittance au ministre de la guerre.
Le prix du remplacement est basé sur l’indemnité â payer par le
remplacé en conformité de l’art. 98 de la loi du 8 janvier 1817, et
varie de la manière suivante :
Il est de 1200 francs quand celte indemnité est fixé à 53 franes, de
1400 francs quand l’indemnité dépasse 53 francs sans aller au-delà
de 106 francs, de 4600 francs quand elle dépasse 106 francs sans at-
teindre le chiffre le plus élevé déterminé par la loi, enfin de 1800 fr.
quand elle atteint ce chiffre c’est à^ire 158 fr. 70 c.
Là se bornent les frais du milicien, dès que le militaire qui lui est
assigné comme remplaçant, a élé admis par les autorités compéten-
tes, il reçoit un congé définitif,1e libérant de toute obligation ulté-
rieure de la milice.
Quand aux miliciens de la plus aneienne classe et aux volontaires
qui veulent remplacer des miliciens par l’entreprise du département
de la guerre, ils n’ont autre chose à faire que de s’adresser, ceux qui
sont présents sous les armes, au commandant de leur compagnie, et
ceux qui sont en congé, au commandant de leur province.
Il leur est alloué une prime de 600 francs pour chaque terme de
milice, et ceux qui ont accompli deux termes de milice libérant des
miliciens, reçoivent en outre une pension annuelle et viagère de 200
frsncs, qui peut-être cumulée avec la pension militaire.
Par ce mode d’une extrême simplicité, toutes les complications des
remplacements ordinaires sont évitées, les pères de famille ont une
sécurité complèle et les miliciens qui veulent remplacer peuvent évi-
ter de se mettre dans la dépendance des agents remplacement ; ils
ont, dans la pension viagère qui leur est assurée, une ressource cer-
taine pour l’avenir et sont en outre certains de recevoir une prime
souvent plus forte que celle pour laquelle ils s’engagent par l’inter-
médiaire des agents pe remplacement. 642.
PARTIE COMMERCIALE.
Place «l’Anvers du 8 mal.
CAFÉ. — On a réalisé environ 1200 balles Havane, par Flandre
et NuevO Gid,
SUCRE BRUT. — II s’est traité une centaine de caisses Havane
blanc.
SUIF.— Nou» avons appris la vente d’environ 8,000kil. du pays.
Voute publique du 8.
SUCRE BRUT. — On a vendu publiquement 400 caisses sucre Ha-
vane, avarié d’eau de mer, de fr. 26 t/4 à 31 3/4 par 50klg. entr.
HAUCHES.
Anigterdain, 1 tnni. — Grains et graines : Froment
s’est vendu aux prix précédents pour la consommation : Pol. bl. big.
v. de 128 liv. f. 342 ; Pol. b. de 129 liv. f. 342; Munster n. de 129 liv.
f. 240 ; Gueldre de 429 liv. f. 240 ; Bovenl. de 433 liv. f 265 ; Cuban-
ka de 128 liv. f. 250. — Seigle s’est Irailé aux prix précédents pour la
consommation : Odessa de 120 liv. f- 135 ; Gueldre n. de 119 liv. f.
126 ; Overryssel de 424, 125 liv. f. 138 ; Gueldre de 122 liv. f. 134;
Pommér. de 127 liv. f. 150. — Orge avec plus d’affaires aux prix.pré-
JEAN,
Que je veux voir ma mère !
ZACHARIE.
Ou plutôt son trépas !
Car si lu la revois, ne t’en souvient-il pas,
Dans l’intérêt du ciel, à l’instant elle expire !
jean, se levant et jetant son épée.
Pour m’immoler d’abord reprenez donc ce fer !
Je vous le rends, adieu ! l’Allemagne enchaînée
Est libre par mon bras ; ma tâcbe est terminée !
ZACHARIE.
Jeanne a sacré dans Reims le roi qui lui fut cher ;
Toi, tu dois être un jour couronné dans Munster !
jean, avec force.
Ma lâche est terminée,
Je n’irai pas plus loin 1
Zacharie,derrière lui, à part et portant la main à son poignard.
Par Satan et l’enfer !...
SCENE TUI.
Oherthal, la tête baissée, conduit par Jonas et des soldats, traverse le
théâtre au fond en dehors de la tente. Le moine qui a paru à la
première scène est à côté d’Oberthal et l’exhorte ;à ses côtés deux
soldats portent des torches.
jean, se retournant.
Où va ce prisonnier ?
JONAS.
A la mort I
zacharie, aux soldats.
Qu’il vous suive I
jean , avec fierté.
Qui peut dire : il mourra, si moi, je dis : qu’il vive I
Je lui fais grâce !...
(Reconnaissant à la lueur des torches Oberthal qui entre dans la
tente, il recule avec horreur.)
Oberthal I...
zacharie , avec ironie.
Ton courroux
Lui fait-il grâce encor ?
JEAN.
Laisse-nous I laisse-nous !
(Zacharie et Jonas sortent.)
SCENE IX.
Jean, Oberthal, Soldats au fond du théâtre en dehors de la tente.
Jean, à part, regardant Oberthal.
A Oberthal.
Le ciel à moi te livre !
OBERTHAL.
Il est juste I.... mon crime
A mérité la mort ; du haut de mes créneaux
Bertke, pure et chaste victime,
Pour sauver son honneur, s’élança dans les flots !
(Jean, avec fureur.)
Morte I
OBERTHAL.
Non !... et touché du remords qui m’accable,
Dieu voulut épargner ce forfait au coupable !
Des flots il sauva Berlhe 1
(Jean, vivement )
Et comment, parle ?
OBERTHAL.
Hier,
Un de mes gens prétend l’avoir vue à Munster.
(Jean, avec force.)
A Munster I à Munster I
OBERTHAL.
J’allais implorer d’elle
Et du ciel mon pardon ; en tes mains, me voilà I
J’ai tout dit, frappe 1
jean, aux soldats qui s’avancent la hache levée.
Epargnez l’infidèle I
(A part.)
Berlhe sur lui prononcera !
(Les soldats emmènent Oberthal.)
SCÈNEX.—jean, seul.
Remparts, que ma pitié n’osait réduire en cendre,
Tous, qui me cachez Berlhe, il faudra me la rendre.
Et vous, à qui je dois sa vie et mon bonheur.
Un aussi grand miracle ouvre mes yeux. Seigneur,
Et je ne doute plus !... Lumières éternelles,
Je vous suis !... Guidez-moi vers Munster I
SCÈNE XI.
(Jean, Mathisen accourant effrayé et entrant par la gauche de la
tente.)
MATHISEN.
O terreur !
JEAN.
Qu’est-ce donc?... dans le camp, d’où vient cette rumeur?
MATHISEN.
Toi seul, peux désarmer ces cohortes rebelles.
Des portes de Munster, des guerrriers sont sortis,
Et les nôtres par eux mis en fuite et détruits...
JEAN.
Courons !...
(Suivi de Mathisen, il se précipite par la gauche hors de la tente.)
(Le théâtre change et représente de nouveau le camp des anabap-
tistes.) .
SCENE XII.
Tous les soldats accourant en désordre.
PREMIER CHOEUR.
Trahis, trahis,
Par lui, Munster nous fut promis,
il dut par nous être conquis 1
DEUXIÈME CHŒUR.
H nous disait : la palme est prête.
Et quand il préditfsa conquête...
PREMIER CHŒUR.
Nos soldats, lâchement surpris,
Sont livrés à nos ennemis !
TOUS.
La mort ! la mort au faux prophète !
premier chœur.
Du haut des remparts de Munster
Jaillissent la foudre elle fer !
DEUXIÈME CHŒUR.
Oui, le ciel fait, sur notre tête.
Mugir et tomber la tempête !
(Jean parait en ce moment).
TOUS
La mort ! la mort au faux prophète !
jean , s’adressant aux soldats.
Qui vous a, sans mon ordre, entraînés aux combats I
tous, montrant Mathisen.
C’est lui!....
mathisen, effrayé, montrant Zacharie.
C’est lui !...
jean, à Zacharie, Jonas et Mathisen.
Perfides que mon bras
(S’adressant aux soldats.)
Devrait punir !... Et vous, insensés que vous êtes,
Depuis quand, au trépas ai-je voué vos lêtes,
Sans y marcher devant vous ?
Du Dieu qui, dans ses mains, tenait les palmes prêtes,
Totre rébellion excita le courroux !
Pour obtenir de lui la victoire.... à genoux I
Et sous son bras vengeur, courbez-vous I
(Tous se mettent à genoux.)
PRIÈRE AVEC CHŒUR.
Seigneur, qui vois notre faiblesse,
Dans la cendre mon front s’abaisse,
Car ton appui m’est retiré !
Seigneur, exauce ma prière,
Seigneur, apaise ta colère,
Pardonne à ton peuple égaré!
(On entend dans le lointain un bruit de clairons et de trompettes).
Ecoutez' écoutez! les clairons font entendre.
Sur les murs de Munster, leurs défis orgueilleux!
Dieu m’inspire... Marchons!... sur vos fronts glorieux
La victoire va descendre 1
TOUS.
Oui, c’est l’élu ! c’est le fils du Seigneur !
jean, à part, avec amour.
Berlhe sera sauvée I
(Haut avec exaltation).
Oui, je serai vainqueur !
(Avec un délire religieux et comme inspiré.)
Et toi qui m’apparait, Dieu puissant! Dieu vengeur !...
HYMNE DE TRIOMPHE.
Roi du ciel et des anges,
Je dirai tes louanges
” Comme David ton serviteur!
Car Dieu m’a dit : ceins ton écharpe
Et conduis-les dans le salut.
Réveitle-toi, ma harpe !
Réveille-toi, mon luth!
Tictoire! c’est Dieu qui m’envoie;
Que sa bannière se déploie.
Que les monts tressaillent de joie
Et disent la gloire des deux I
La main qui lance le tonnerre
Réduit les remparls en poussière I
L’Eternel est roi sur la terre,
L’Eternel est victorieux !
(Regardant le jour qui commence à paraître au fond de la forêt.)
En marche I en marche ! et combattez sans crainte,
Car Dieu nous suit de ses regards 1
En marche ! en marche I-.. et devant l’Arche sainte,
Munster, tomberont tes remparts I
(L’armée des anabaptistes se range en bataille et commence par
défiler.)
Guerriers, que la trompette
Annonce leur défaite;
Que le clairon répète
Notre chant
Triomphant I
Tictoire!...
CHŒUR.
Tictoire I c’est Dieu qui l’envoie 1
Que sa bannière se déploie,
Que les monts tressaillent de joie
Et disent la gloire des deux I
La main qui lance le tonnerre
Réduit les remparts en poussière !
L’Eternel est roi sur la terre,
L’Eternel est victorieux 1
(Dans ce moment, le brouillard qui couvrait l’étang et la forêt, se dis-
sipe ; le soleil brille et laisse apercevoir dans le lointain, au-delà
de l’étang glacé, la ville et les remparts de Munster, que Jean leur
montre delà main. L’Jïmée pousse des cris de joie, et incline de-
vant lui ses bannières. La toile tombe.
(Fin du troisième acte.) La, suite prochainement). |