Full text |
ifi PRECURSEUR * Lundi 11 ianiief 1811
légère amélioration. — Les actions de la banque de France ont fait 3250.
La banque de Belgique a fléchi à 865. La caisse Laffitte (coupons de
5000) était à 5130. — Après la bourse, le 3 p. c. français était à 77 47 1[2.
— La rente active d’Espagne a fait 24 3[8. L’emprunt romain 99 1(2.
Kouvelle* U'Afrique.
M. le maréchal,président du conseil, ministre de'la guerre, a reçu
d’Afrique les rapports suivants :
• « Alger, 22 décembre.
» Monsieur le maréchal,
» La tranquillité de la province d’Alger, n’a pas été troublée depuis le
dernier courrier. Le convoi de Belidah a été fait sans accidents. ^ Le 18
décembre, le colonel Bedeau a surpris, dans une des gorges de l’Atlas,
une partie de la tribu des Beni-Salahs, que le froid avait forcée à aban-
donner les sommets sur lesquels elle s’était retirée : 15 Kabyles ont été
tués, 10 ont été faits prisonniers : 200 tètes de bétail ont été enlevées
ainsi qu’une assez grande quantité d’armes.
« Jai reçu du colonel Cuvaignac, de Medeah, les deux dépêches télé-
graphiques ci-après : .
« Première dépêche. — Le 13, l’ennenri s’est présenté sur la ligne, oc-
» cupant surtout la ferme du Bey. Les troupes se sont portées pour inar-
» cher vers l’ennemi; une vive fusillade s’est engagée. On a poursuivi ■
» l’ennemi dans plusieurs directions. On est resté jusqu’au soir sur la
» position prise. On peut évaluer les forces de l’ennemi à 200 cavaliers
» et 600 Kabyles. ,
» Deuxième dépêche. — Le 17, reconnaissance au nord de la vallée de
» la Chiffa. Le résultat qu’on se proposait est obtenu. On a enlevé peu
» de bétail faute de cavaliers. On a détruit l’ancien camp des réguliers.!*
» Une petite razzia a eu lieu à Mostoganem.
h Le général Lamoriclère me rend compte de la situation de la pro-
» vince d'Oran, et il termine dans les termes suivants :
« Les nouvelles apportées dans notre province par les fantassins venus i
» de l’est ont été fatales à la cause de l'émir. Les maladies du camp qui
» surveillait Miliana ; les blessés qui ont encombré Taza et qui sont pres- I
» que tous morts sans secours; les nombreuses pertes des bataillons ré- j
» guliers ; la démoralition générale de l’armée des croyants ; tout cela j
» était resté ignoré des tribus qui nous entourent. L’émir avait émployé
» les moyens les plus étranges et les plus énergiques pour cacher la
» vérité, mais le temps a fini par dévoiler ce qu’il cachait pour tantjie
• raisons.
» Abd-el-Kader commence à manquer de ressources en numéraire;
» les beylieks de Medeah et Milliana, dévastés par la guerre, ne lui four-
» nissent plus rien. Des contributions extraordinaires ont été deman-
» dées aux tribus de là province d’Oran; mais les kalilas, n’ayant pu
» protéger les tribus contre nos razzias, n’ont plus assez d’autorité pour
» les faire payer. Les armes et les munitions arrivent plus rarement de
» Maroc. L’émir est embarrassé pour subvenir aux frais des Menasser
» (frontièresdel’Ouest),tribu qui est en guerreaveclekalifadeTlemsen;
« cela rend les communications fort difficiles avec le Maroc, etjjj’ai déjà
n eu l’honneur de vous faire savoir qu’une fraction des Angads, dès
» long-temps hostile à l’émir, avait aussi inquiété les caravanes qui se
» dirigeaient sur Tlemsen.
» Le recrutement des troupes régulières à piedlne rencontre pas de
» moindres obstacles. On engage de force dans les tribus qui ne peu-
* vent se révolter ù cause de leur faiblesse.
» En somme, les Arabes sont déjà fatigués de la guerre ; les tribus de
» la province d’Oran sont effrayées de ce qui s’est passé dans le haut 1
» Chéliff, et craignent de se voir poursuivies comme viennent de l’être
» celles qni, tropeonfiantes aux paroles des kalifas, étaient restées près
» de nous. Il y a une parole prononcée sur les bords du Chéliff, à la vue
» des moissons embrAsées . qui se répète aujourd’hui sous toutes les
» tentes : il faut que cela finisse d’une manière ou d’une autre.
» Abd-el-Kader lui-même paraît comprendre ainsi sa position, et sa
» pensée semble trahie parle bruit qu’il fait répandre que les chrétiens
» lui demandent la paix. »
» Agréez, etc.
» Le maréchal gouverneur d’Algérie,
» Comte Valée. »
Un correspondant de Tunis du Oonshfwfionne/luiadresse la lettre sui-
vante en date du 30 novembre :
« Le bey vient d’être promu à une dignité qui, jusqu’alors, avait tou-
jours été refusée aux pachas de Tunis. Un schaousse, arrivé dernière-
ment de Constantinople, Kenan-EfTendi, lui a apporté, au nom du grand-
seigneur, le titre et les insignes de pacha à trois queues. Le bey, sur son
trône, entouré de ses grands dignitaires, de son divan, des états-ma-
jors de ses troupes régulières et des consuls européens, a entendu la
lecture du firman qui le nommait mouchir (maréchal de l’empire otto-
man),et a reçu des mains du schaousse l’aigrette de diamant,signe dis-
tinctif de son" nouveau grade.
» Comment le bey a-t-il mérité cette haute faveur, qui ne fut jamais
accordée à ses prédécesseurs? D’où vient donc cette tendresse sponta-
née de laSublime-Porte pour le bey de Tunis, qu'elle considérait na-
guère encore comme un rebelle ? Comment se fait-il qu’elle comble
d'honneurs aujourd’hui celui qu’elle voulait détrôner en 1837. et qui ne
fut sauvé que grâce à l’intervention du gouvernement français, qui en-
voya à Tunis les amiraux Gallois et Lalande pour s’opposer au débar-
quement de Tahir, capitan-pacha, qui alla à Tripoli exécuter ce qu’il
n’avait pu faire à Tunis, et y porter les fléaux réunis de la peste et de la
guerre?Dans tous les cas, ce serait pour elle une bien faible ressource,
car le bey, outre les cadeaux d’usage, n'a payé sa nouvelle dignité que
500 mille francs.
N’est-ce pas plutôt une nouvelle combinaison de lord Ponsomby, qui
règne en maître sur le jeune sultan et sur le divan à Constantinople, et
qui, dans l’éventualité d’une guerre avec la France, chercherait à ravi-
ver dans cette régence l’influence de la Porte-Ottomane, afin de nous
susciter plus tard des embarras denos possessions africaines ? Cette
dernière supposition, qui se présente naturellement dans les circon-
stances actuelles, semblerait acquérir plus de probabilité parla conduite
hautaine du bey avec les Français. »
ssEïiCiB^iui!:.
Bruxelles, 11 janvier. Samedi, en présence du ministre des tra-
vaux publics, de MM. les directeurs Simons et Masui et de plusieurs in-
génieurs de l’administration des chemins de fer, a eu lieu l’essai de la
petite locomotive l’Economie, construite par l’ancien directeur M de
Ridder. ’ *
La distance de Bruxelles à Forêt (4,500 mètres) a été franchie en 7
minutes, avec un poids de 85 voyageurs, à la grande satisfaction des
autorités présentes a cet essai, qui a complètement réussi
— Par arrêtés royaux du 8 janvier, MM. de Coninck, curé primaire
et doyen de Sle-Gudule, et Willaert, curé primaire de N.-D. de la Cha-
pelle de Bruxelles, sont nommés chevaliers de Léopold.
— On parle d’un pari qui doit s’exécuter lundi 11 janvier à 11 heures
du matin entre deux patineurs de la capitale, dont l’un est regardé
comme un des premiers de l’Europe.
Il s’agit d’aller de Bruxelles à Willebroeck^ et le premier qui sera de
retour gagnera 500 fr. On dit que divers autres paris sont encore enra-
gés pour cette lutte. “
Enfin le cirque de M. Franconi s’établit dans la cour delà poste aux
chevaux; nous espérons que les débats qui ont existé relativement à
I opposition de la troupe de M. Franconi à Bruxelles, sont aplanis et que
les habitants de notre ville jouiront de ce genre de spectacle. L’ouver-
ture aura lieu le 20 janvier.
— On se rappelle les nombreux attentats à la propriété commis l’hiver
dernier dansla capitale et sa banlieue, presque continuellement infestés
par des bandes de malfaiteurs. Les investigations de la police et de l’au-
torité judiciaire qui d abord semblaient devoir demeurer impuissantes
ont enfin amené successivement l'arrestation et la condamnation de là
.plus grande partie des coupables.
C est ainsi que furent traduits, il y a quelque temps devant les assises
du Brabant quatre ou cinq individus accusés d’avoir enlevé.lanuit tou-
tes les marchandises que renfermait une boutique de nouveautés de la
foire sur le Grand-Sablon à Bruxelles.
rJàla-rrêf Ies condam“:\ de ce chef fut cassé pour vice de forme et
I affaire fut de nouveau jugée aux assises d’Anvers. Devant celte cour,
LeiÇ.r!"C‘Pal ;!CC,Us6’ le nommé Rernard Verreycken fut seul condamné
a 15^années de travaux forces, à l’exposition et à la marque ses co-ac-
. cusés furent mis en liberté. 4 ’ ° c
a?irèS Sa ^“damnation, Verreycken demanda à foire
des révélations. Un magistrat instructeur vint pendant une journée
entière recueillir en prison les renseignements que lui donna le con-
damné, lequel commença par s’avouer coupable d’un grand nombre
de vols graves et notamment de celui de la foire, dont il fit connaître
toutes les circonstances et jusqu'aux moindres détails. Tout fut vérifié :
on saisit beaucoup d effets et diverses marchandises chez les personnes
comme receleurs, tous objets qui furent reconnus avoir été
volés 1 hiver dernier.
ei? m^me temps, un autre détenu, condamné pour vol d'une
«on ha m? bron“\rue ?es Üouze-Apôtres, au préjudice et dans la mai-
rc.Jnn lé J,ar M-Lamb,n’ üt égalment l’aveu de ce vol et de sa pro-
donnant en outre des renseignements positifs sur ses com-
plices inconnus jusqu’alors.
Ces faits donnèrent lieu, comme on le pense bien, à l’arrestation im-
médiate des individus prévenus de complicité par recel.
Traduits devant le tribunal correctionnel, les charges ne furent pas
trouvées suffisantes et les prévenus furent renvoyés de la plainte mais
la cour d’appel de Bruxelles, saisie de l'affaire sur l’appel à minima du
procureur du roi, vient de les condamner au nombre de quatre à 18
mois d’emprisonnement à une forte amende.
Une journalière qui travaillait chez le sieur Lambin , rue des Douze-
Apôtres, fut aussi condamnée à la même peine, comme convaincue de
complicité de vol pour avoir donné au voleur les moyens d’emporter
la pendule en bronze soustraite chez son maître.
11 paraît que la justice est encore sur les traces d’un bon nombre d’au-
tres malfaiteurs dont quelques-uns sont prévenus des faits les plus gra-
ves; plusieurs sont déjà en état d’arrestation.
AHIVEK», ftl JANVIER.
Aujourd’hui la cour d’assises de notre province s’est ouverte à Anvers,
sous la présidence de M. le conseiller Vervloet. Le nommé Vandeleur,
dont la cause avait été remise lors de la dernière session, y comparaissait
sous l’accusation de viol.
— Le nommé Jean-Baptiste Everard, né à Louvain, tapissier domi-
cilié à Lierre, s’est brûlé la cervelle dans son atelier, au moyen d’une
carabine chargée à balle. On attribue ce suicide à des chagrins do-
mestiques.
— Hier soir, par suite de la pluie qui se gêlait sur les pavés, les rues
étaient presque impraticables pour les piétons. Plusieurs accidents ont
eu lieu; M1»' V..... en rentrant chez elle, s’est cassé la jambe ; une
autre personne a éprouvé le même malheur, et un jeune garçon s’est
démis le bras.
— On se rappelle que lors des fêtes de Rubens, la salle décorée par
les artistes dans l’IJôtel Huhetis, avait été ouverte au public. Un tronc
pour les pauvresa produit à cette époque quelques centaines de francs,
qui ont été employés hier en grande partie à des distributions de pain
qui seront bientôL renouvelées.
— Samedi passé nous avons assisté à une des répétitions du concert
que M.™ les artistes-musiciens du théâtre royal doivent donner sons
peu ; on y exécutait entre autres, avec beaucoup d’ensemble, la bril-
lante symphonie en ut de Beethoven, ainsi que la belle ouverture de
Eidelio du même compositeur.
Le nombre des exécutants est presque doublé les principaux
amateurs de la ville s’étant joints aux artistes pour les aider dans leur
entreprise. Le concours de ces messieurs ne peut que contribuer à ren-
dre l’exécution d’autant plus brillante.
— Les vents viennent de passer au S.-O. grand-frais, et le dégel se
prononce fortement.
— Le kolï hanovrien Flora, échoué à l’Est du port d’Ostende, a été
vendu et le produit de la carcasse a été de 1,52') francs.
— Nous reproduisons plus loin le texte officiel de la loi sur le duel,
adoptée par les deux Chambres et ayant obtenu la sanction royale.
Théâtre d’Anvers.
Nous avons assisté avec intérêt à la deuxième représentation du Perre
d'Eau. C’est que la littérature dramatique nous est chère. Nous en avons
provoqué l’exploitation sur notre scène à défaut de musique; nous
nous sommes plaint amèrement de ce que la direction la négligeait,
attribuant la solitude de la salleà cette négligence. Depuis une excellente
tendance s’est manifestée dans la composition des spectacles; le public
revient aussi, les uns de leurs prévenlions anti-comiques, les autres de
leurs préjugés en faveur de la détestable école dramatique moderne et
contre les monuments classiques. Donc le public retourne au spectacle
qu’il avait déserté; trop lentement, il est vrai, caril se défie toujours;
trop lentement pour remplir la salle malgré le plaisir qu’on y goûte et
qu’on regrette de ne pas voir partager par ses amis; trop lentement
pou ries intérêts matériels de la direction dont les frais dépassent encore
les recettes.
Dans celte occurence, le directeur aurait adressé à la régence une
demande de subvention supplémentaire qui n’aurait pas été accueillie.
Laissant de côté toute considération personnelle, il nous sembleque, pla-
cée dans l’alternative d’une affaire d’argent oude la clôture de notre
scène pour un temps indéterminé, la régencene devait pas hésiter etde-
vait accorder soit à titre d’avance.soit à litre gratuit,les secours deman-
dés.en imposant toutefoisàM. le directeur l’obligation de foire représenter
au moins deux fois par semaine des ouvrages choisis dans le répertoire
de la comédie française..
Revenons à la représentation d’hier. La comédie de Scribe a été
jouée avec plus d’ensemble et d’intelligence que la première fois. M. St.-
Léon a rempli son rôle avec distinction. Nous en dirons autant de M™'
Rousset. Quoique le personnage de la reine Anne semble au-dessus de
ses forces, le succès qu’elle a obtenu dément cette apparence. — Mm»
Cossard est toujours si gracieuse que nous n’osons lui reprocher ses
minauderies et l’abus qu’elle fait de ses regards agaçants. — M" Dan-
guin fait des progrès, mais il lui manque toujours dans ses caractères
: l’étude des détails et l’expression des nuances. Les intonations de la voix
contribuent beaucoup à rendre les intentions d’un rôle, et elle aurait
. besoin d’assouplir son organe. Le jeu de celte actrice a de l’intelligence
I et de la dignité, mais il y manque la finesse. M. Meunier n’entend rien
! aux costumes ; d’un autre côté, il fait décevoir les espérances qu’on
j avait conçues lors de ses débuts : il se néglige beaucoup et se préoccu-
pe trop dé ses avantages physiques; qu’il prenne garde à cet écueil!
Le spectacle a été terminé par une folie-féerie. Ces ouvrage ne sont
pas du goût de tout le monde. Nous avouons que nous leur trouvons
un certain attrait :
Si Peau d’Ane m’était conté, j*
J’y prendrais un plaisir extrême.
Et lorsqu’on rit, on peut être indulgent et souffrir qu’un spectacle d’un
genre élevé se termine par une bouffonnerie qui fait davantage ressor-
tir le mérite des pièces sérieuses.
Loi sisr le Duel.
PROMULGUÉE LE 8 4ASV1ER 1841.
LEOPOLD, roi des Belges, à tous présents et à venir, salut. Nous
avons de commun accord avec les chambres, décrété et nous ordonnons
ce qui suit :
Art. 1". La provocalion en duel sera punie d’un emprisonnement
d’un à trois mois, et d’une amende de cinq à cinq cents francs.
Art. 2. Seront punis de la même peine ceux qui décrient publique-
ment ou injurient une personne pour avoir refusé un duel.
Art. 3. Celui qui a excité au duel ou celui qui, par une injure quelcon-
que, a donné lieu à 1a provocation, sera puni d’un emprisonnement
d'un mois à un an, et d’une amende de cent francs à mille francs.
Art. 4. Celui qui, dans un duel, aura fait usage de ses armes contre
son adversaire,sans qu’il soit résultédu combat ni homicide ni blessure,
sera puni d’un emprisonnement de deux mois à dix-huit mois et d’une
amende de 200 à 1,500 fr.
Celui qui n’aura pas fait usage de ses armes contre son adversaire,
sera puni des peines comminées par l’art 1".
Art. 5. Lorsque, dans un duel, l’un des combattants aura donné la
mort à son adversaire, le coupable sera puni d’un emprisonnement d’un
à cinq ans, et d’une amende de mille à dix mille francs.
Lorsqu'il sera résulté du duel des blessuresqui auront causé une ma-
ladie ou incapacité de travail personnel pendant plus de vingt jours, le
coupable sera puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans, et
d’une amende de cinq cents à trois mille francs.
Art. 6. Si les blessures résultant du duel n'ont occasionné aucune ma-
ladie ni incapacité de travail personnel de l’espèce mentionnée en arti-
cle précédent.le coupable sera puni d’un emprisonnement de trois mois
à deux ans, et d’une amende de quatre cents francs à deux mille francs.
Le combattant quia été blessé sera passible de peines prononcées par
le § l*r ou le §2 de l'art. 4, selon qu'il aura fait usage ou n’aura pas fait
usage de ses armes contre son adversaire.
Art. 7. Sont réputés complices des délits commis en duel, ceux qui,
par dons, promesses, menaces, abus d’autorité ou du pouvoir, machi-
nations ou artifices coupables, ont provoqué à les commettre.
Les complices seront punis de la même peine que les auteurs.
Art. 8. Dans les cas prévus par les art. 5 et 6, les témoins . lorsqu'ils
ne sont pas complices, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à
un an, et d’une amende de cent francs à mille francs.
Art. 9. Il n’est pas dérogé aux lois qui règlent la compétence des tri-
bunaux militaires. Cependantle militaire qui se sera battu en duel avec
un individu non militaire, sera soumis à la juridiction ordinaire, lors
même que ce dernier ne serait pas poursuivi.
Art. 10. En cas d’arrestation, la liberté provisoire sous caution pourra
être refusée.
; Art. 1 i. Dans tous les cas prévus par le§ I" de l'art. 4, l’art. 5, et le§
; 1er de l’art. 8, lorsque la peine d’emprisonnement sera prononcée, les
j tribunaux pourront priver les auteurs et complices des délits commis
en duel de tous emplois civils et militaires et du droit de porter des dé-
corations ; ils pourront aussi leur interdire l’exercice de lout ou partie
des droits mentionnés en l'art. 42 du code pénal, le tout pendant un
; temps qui ne pourra excéder dix années.Ce temps courra du jour où
le coupable aura subi sa peine.
Art. 12. Les coupables condamnés en exécution de la présente loi se-
ront, en cas de nouveaux délits de même nature , condamnés au maxi-
mum de la peine; elle pourramême être portée au double.
Art. 13. La loi du 30 décembre 1856 ( Bulletin Officiel, n». 941 ) , sur
les crimes et les délits commis à l’étranger, est rendue commune aux
faits prévus par le § 1er de l’art. 4 et 5 et le § 1er de l’art. 6 de la présente
loi.
L’art. I" de la loi du 22 septembre 1835 (Bulletin officiel, n» 643), est
applicable à l’étranger qui aurait eu un duel avec un Belge, en pays
étranger.
Art. 14. Dans les cas prévus par les art. I, 2, 5 et le paragraphe de
l’art. 4, s'il existe des circonstances atténuantes, les tribunaux sont au-
torisés â réduire l’emprisonnement à 6 jours et l’amende à 16 fr. Ils
pourront même prononcer séparément l'une ou l’autre de ces peines,
dans le cas de la seconde disposition de l’art. 4.
De la situation «le l'Irlande.
On lit dans le Journal des Débats :
« La situation de l’Irlande, qui, jusqu'à présent, rendait une coalition
très difficile, pourrait bien aujourd’hui la rendre nécessaire. Le gou-
vernement s’est inquiété de l'agitation irlandaise, et a jugé urgent de
se déclarer contre le rapport de l'Union. Cette démarche, en donnant
une sorte de satisfaction aux tories, a vivement mécontenté O'Connell.
11 est inutile de répéter que l’agitation en Irlande n’est ni whig ni tory,
u Quand il s’agit de l’Irlande, uil O’Connell, je ne donnerais pas deux
» sous des vvbigs ou des tories. » Tout le pays est rallié au rappel de
l’Union. Quand O’Connell passe dans les rues, les petits garçons le sa-
luent en criant ! Hurrah pour le rappel! Dans chacun des meetings on
fait des collectes pour la cause du rappel. O’Connell est obligé de se
transporter dans lout le pays, parce que le peuple aime à ne donnerson
argent qu’à lui. Un jour on l'interrompt au milieu deson discours pour
lui passer de l’argent, et il reprend avec sa verve ordinaire : « Y a- t-il
encore quelqu’un assez bon pour m’interrompre ?»
» La lutte avec l’Angleterre a même pris, cette année, une forme
particulière qui mérite d'être signalée: on s’est ligué contre ses manu-
factures. On s’est engagé à ne porter que des vêtements fabriqués en
Irlande. « Que l’on se moquede nous tant, que l’on voudra, disait O’Con-
» nell, le drap irlandais réchauffe mon cœur irlandais; l’idée que mes
» habits font travailler des Irlandais me console suffisamment des rires
» des Saxons. » Dans ces scènes pittoresques qui se p .ssent sur les
montagnes de l'Irlande, il en est qui rappellent les belles descriptions
des Puritains d'Ecosse dans Uld mortality; et parmi ces orateurs popu-
laires, il en est qui s’élèvent jusqu’à une éloquence sauvage et inspirée:
« Nous ne ferons pas la guerre à l’Angleterre, disait l'un d’eux; mais
» nous prononcerons un serment contre ses manufactures. Nous la met-
» trons au ban de tous les villages de l’Irlande. C’est le seul moyen de
» la réduire, et nous le ferons sans verser le sang des fils et des maris,
» ni les larmes des veuves ou des mères. Vous porterez des robes de
» toile, comme le faisaient vos grand’mères, et vous vous souviendrez
» que la toile était le vêtement des premiers chrétiens. Rappelez-vous
» que les apôtres et le Fils de Dieu étaient vêtus de toile. La Mère de vo-
» tre rédempteur en portait aussi. Ah ! ne presserez-vous pas sur votre
» cœur ce qui a été consacré par le sang et les souffrances de votre Ré-
» dempteur! Oh ! oui, oui, vous rejetterez ce coton de l’Angleterre qui
» est taché de sang. Vous le jurerez par l’amour de l’Irlande, de l’Ir-
» lande opprimée et meurtrie ! »
» Il serait trop long de rapporter toutes les fêtes improvisées qui sa-
luent le passage d’O’Connell dans ses voyages. Un jour, il s’arrête dans
un couvent à Waterford, et toutes les jeunes filles viennent lui souhai-
ter la bien-venue en lui présentant une adresse : « Que la joie, disaient-
» elles, que le bonheur, que l’espérance illuminent tous les cœurs; car
» nous avons devant nous l’ange gardien de notre patrie. Cher patriote!
» nous ne pouvons te parler que par nos larmes, mais elles sont éto-
» queutes. Erin bien-aimée! toi seule pouvais donner naissance à un
» pareil cœur! C’est sous ton ciel pur, sur tes vertes campagnes, sur tes
» lacs limpides, que le souffle de l’inspiration est venue sur loi. »
» On se rappelle la belle duchesse de Devonshire allant quêter des
voix pourCharles Fox,et prêtant fort gracieusement sa joue patricienne
à un boucher deCharingCross, pour échanger un baiser contre un vote.
Les filles de la verte Erin se sont faites aussi les auxiliaires d’O’Connell
et se sont enrôlées au service du rappel. C’est ainsi que nous lisons dans
une adresse des dames de Kilkenny : » Que les sourires des femmes
irlandandaises ne viennent jamais réjouir le cœur de ceux qui s’oppo-
seront à l’indépendance de l’Irlande! » Nous sommes assez curieux de
savoir jusqu’à quel point les dames de Kilkenny persévéreront dans
cette ligne non plus offensive, mais défensive, et si les jeunes Kilken-
noises pratiqueront à 1a rigueur ce système d’intimidation. Il en est qui
ont poussé cet enthousiasme patriotique jusqu’à une certaine excen-
tricité. Dans un meeting tenu dernièrement à Dublin, le président a
donné lecture d’une lettre d’une demoiselle Rose M’Keon, de Trim, qui
prenait » l’engagement de n’encourager les prétentions d’aucun jeune
homme qui ne l ut pas un rapealer. » Ce qui a fait dire assez plaisamment
que les Irlandais auraient à choisir entre l’union avec l’Angleterre et
l’union avec M1*' Rose M’Keon ; qu’ils ne pourraient pas avoir la Rose
de Trim sans renoncer à la Rose d’Angleterre, et qu’on allait avoir une
nouvelle guerredes deux Roses.
» Mais ces naïvetés patriotiques, quelle que soit leur singularité, sont
encore une preuve de l’unanimité de l’opinion publique en Irlande. Il
est certain que l’agitation y a pris un caractère inquiétant, à ce point
que le ministère, qui ne se soutient plus que par l’Irlande,a cru néces-
saire de protester officiellement contre le rappel. Il est donc possible
1 que le parti irlandais arrive mécontent au parlement, et que le ministè-
re, abandonné par lui, cherche un refuge dans le parti tory, qui lui a
déjà presque concilié sa politique extérieure. »
Kouvelles divergea.
On lit dans la Chronique de Courtrai, 9 janvier : Un horrible atten-
tat a été commis, hieraprès-midi, parle nommé Jean Rogier,journalier,
homme d’un caractère violent, déjà condamné maintes fois à de fortes
peines pour coups et blessures. Le matin, devanlle tribunal correction-
nel, il n’avait pu échapper à une nouvelle condamnation de six mois de
prison, et il avait proféré des menaces féroces contre son adversaire
acquitté, le nommé François Bakelandt, marchand d’allumettes, et qu’il
n’a mises que trop tôt à exécution. Armé d’un couteau,qu’ilcachaitsous
son tablier, il est entré au cabaret où se trouvait sa victime, l’a saisie
avec fureur aux cheveux, lui a coupé la gorge, et a tenté au même in-
stant de se suicider delà même manière. Des voisins et des passants
accourus en foule aux cris de la cabaretière se son tjétés sur l’assassin,
quia fait une résistance désespérée et a blessé plusieurs personnes en
les accablant d’injures et de vociférations, et ce n’est pas sans peine et
de grands dangersqu’on est parvenu à le lier et le garolter.La blessure
qu’il s’est faite au cou est légère; il a été de suite transféré en prison.
On espère sauver la vie à sa victime qui a été transportée à l’hôpital.
Voici le propos, attesté par plusieurs témoins, que ce furieux a tenu
en sortant du tribunal : deux personnes perdront la vie aujourd'hui, et
je serai la troisième. Il en voulait aussi, à ce qu’il parait, à l’un des té-
moins.
— On mande de Dordrecht, que depuis le 4. les glaces devant la ville
ont augmenté ; elles avaient à cette date 23 à 261[2 pouces des Pays-Bas
d'épaisseur.
Dans le Kil, le flux a amoncelé les glaces devant ’s Gravendeel, où on
passe actuellement à pied. Plus en deçà, le Kil est ouvert; mais derrière
l’île, entre Willemsdorp et la rive opposée, il se montre de nouveau de
masses de glaces flottantes. De Rotterdam en aval, la rivière charrie. A
Vreeswyckon passe le Leckà pied.
— La Gazette de llanau se prétend à même de donner des détails au-
thentiques sur la scène scandaleuse et les graves insultes faites, il y a
quelques semaines, à une des personnes de la suite du landgrave de
Hesse-Hombourg.
S. A. a contracté un mariage morganatique avec la baronne douai-
rière de Schimmelpenning, actuellement comtesse de Naumbourg.
Cette union a détruit bien des espérances, et une comtesse de St..., en-
tr’autres, en a conservé un vif ressentiment.
M™'- de Naumbourgavaitune femme de chambre qui lui était dévouée
et qui, par cette raison, ne tarda pas à devenir l’objet de la haine des
ennemis de sa maîtresse. Cette femme de chambre avait un amant, et le
recevait en secret au château du landgrave; les personnes qui s’étaient
liguées contre M°“ de Naumbourg firent si bien qu’elles parvinrent un
jour à engager une des sentinelles du château à arrêter le galant.
Cette arrestation s’étant effectuée, on eut soin de répandre dans le
petit pays de Hombourg le bruit que l’intrigue amoureusese rapportait
a l’épouse morganatique du landgrave, et le prince de Lichnowshy
ayant été souvent, l’été dernier, à la cour de Hombourg, on ne se fit pas
scrupule de dire que l’individu arrêté n’était rien autre que ce prince.
Lorsqu’il y a quelques semaines, le landgrave était sur le point de se
rendre de Francfort à Hombourg. on le prévient que des gens étaient
embusqués pour arrêter la voiture dans laquelle se trouverait la femme
de chambre de son épouse, et on l’engagea à différer son voyage. Mais
il n’en voulut rien foire, et à quelque distance de Hombourg. une des
voituresde sa suite fut en effet arrêtée; on en fil descendre la femmede
chambre, que l’on accusait faussement d’avoir donné les mains à une
prétendue intrigue de sa maitresse, et alors eut lieu la scène au milieu
île laquelle cette fille fut abreuvée d’outrages.
—On écrit de Rome, 26 décembre, que la reine Christine recevra pro-
bablement dans cette ville la visite de la reine sa mère. La capitale du
monde chrétien comptera alors trois reines douairières : celle de Naples,
celle d’Espagne et celle de Sardaigne.
Le 25 décembre, le hasard voulut que la reine Christine se trouvât |