Full text |
Samedi Trente-huitième aimée. » N° 5î)3. £8 Décembre 4871
AljoBnemen < « >
»>-u.s îifis Pureaux et chez tous
les Directeurs Je postes (franco de
rr.ri). pour :
Aérer»........... partrim.fr. 12.50
La Belgique.....j » s-îm.» 28.—
r. 1
j • trim. fl. 8.30
l.a Hollande....! » Sem. » 16.—
( . au, • S2.-
La France....... • trira.fr. 22.—
L’Angleterre.... • » » 22.—
L’Allemagne.... » » * 18.—
Les Etats-Unis.. • » » 30.—
Brésil et Indes... ... 30.—
Un numéro Ht O centimet.
PAIEMENT PAR ANTICIPATION
ETOILE BELGE.
Pour la ville et la banlieue :
Le prix de l’abonnement à l'Etoile
Belge par l’entremise du Précurseur
est de 4. francs par trimestre.
LE PRECURSEUR
Jonrnai Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMIN DE FER DM L’ÉTAT. — L’Anvers pour Maitne» et Bruxelles a 5 h. 55, 0.47 le
vendredi, 7.05,9.15 B. 1« 2« et 3° cl., 9.50, 10.50 E. 1« 2« et 3S cl., 12.35,1.18, 3.15 E. I», S» ei
3»cl.,3.45.4.50,5.50.6.55 E. 1» 2» et 3« cl.,8.25,8.45, '10 E. 1*. 2« et 33 cl., p. Brux.) Lierre 6.55,
7.19,9 33,11.05,1.<5,5.27,5.53,8.17. — Termoudeet Gand 5.55,9.53, 12.35, 3.15, 4.50 E. 1«.23 et
3» cl.,8.45.—Alostô.æ,9.50,1.18,3.45, 4.50. — Lôkerèn5.55,9.p0,12.35,4.50 E. 1«, 2® et 3*
cl., 8.25. — Ninove, Gramm., Lessines, Ath (par Brux.) 5.55, 9.50, 1.18, 3.45, 7 E. 1«, 2» et 3‘
cl. — Bruges, Ostende, 5.K, 9.50, 10.50, 3.43, 4.50 E. 1», 2« et3® cl. — Courtrai, Mous-
cron,Tournai et Lille 5.55, 9.50,12.35, 3.45,4.50 E. !•, 2* et 3» cl. - Calais 5.55, 12.35, 3.45 E.
1» et 2*cl., 4.50 E. Ie et 2* cl.7.—Louvain5.55,9.15B. 1', 2» et 3‘ cl., 9.50,12.35,1.18, 4.50, 7 E.
1* 2« et 3« cl., 8.25,10E. 1» et2« cl. — Tirlemont, Liège et Verriers 5.55, 9-15 E. 1« cl., 9.50,
12.35,1.18,4.50,7,(8.25 Jusque Tirlem.), 10E. 1° et 2» cl. —Landen5.55,9.50,12.35,4.50 — Spa
5.55,9.15 E. I« 2« et 3« cl., 9.50, 12.35,4.50. - Allemagne, départ 5.55, levée de la boîte 5.10
matin ; départ 4.50. boite 4.15 soir ; départ 10 h., b >ite 9.15 soir.
CHEMIN DE FER DU PAYS DB WAKS. - U’Anyeks 4 50 (Tète de Flandre), 7.15,
8.50', 10 50, 2.2-J 3.50", 7. — De Gand 4.25, 7,9.25", 10.40, 2.15, 5.30",6.55.
P, A. DELA MONTAGNE,
DIRKOTEOR-ÖÉRANT,
Bureaux s rue <le l’Amman, 1, Anvers.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE.
DEPARTS D'ANVERS pour : Roosendael, 5.55.7.38,10.19,2.25,3.40,6.21. — Moerdyk, 7.38,
10.19, 2.25,6.21. — Breda, 5.55, 7.38, 10.19, 2.25, 3.40, 6.21. — Dordrecht. Rotterdam et au-
delà,?^. 10.19, 3.40,6.21. — Lierre. 6.55, 9.19, 9.33, 10.05, 1.45, 5:27, 5.53, 8.17. —Heren-
thals et Turnhout (viâ Nylen), 6.55, 11.05, 5.53. — Herenüials, Turnhout et Tilbourg (viâ
Aerscbot), 7.19, 9.33.1.45. — Aerschot et Louvain, 7.19, 9.33. 1.45, 5.27, 8.17. — utngmes,
7.19, 9.33, 1.45, 5,27. — Charleroi, 7.19, 9.33. 1.45. —Walcourt, Vireux et au-delà. 7.19,
1.45. - Châtelineau, Givetet au-delà, 7.19, 1.45. — Diest, Hasselt, Maestricht, Aix-la-Cha-
pelle et au-delà, 7.19, 9.33, 1.45,5.27.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs J’Anvkrs (Veerdam) pour Boom 8,1 ; pour Rupel-
mondeS, 1. — De Boom pour Anvers 10.30, 3. — De Rüpelmonde pour Anvers 11,3:30.
40SKTS:
ilOUAMir, M. U
MAR, à Rottèvd:
recteurs de p .v» du i-mamn®.
PVfiis, Havas, Lafitte, Blt.i.ikk
. & C1-3, Place de là Bourse, 8.
HHfJXELSrs,
de la Slad.
LONDRES, DELIZY DaV!B3 & C«, 1‘
Cecil Street, Strand, et A. Ma urice ,
(3. Tavistock Row. Covenf Gar-
den.
1NSERTIOA8I J
Anuoaces, la petite ligne de 25
lettres................0.25
Réclames (fin du journal)
la ligne............ 0.75
Faits divers, la lighe. • 1.50
Rubrique Anvers, la ligne. . 2.50
Z*ÿ~ Les annonces sont mesurée»
au lignomètre.— Les titres se paient
d’après Vespace qu’ils occupent.
RESUME POLITIQUE.
Les manifestations de la vie parlementaire en
France, suspendue pendant les vacances, se rédui-
sent aux délibérations des sous-commissions de la
commission des Trente, qui sont l’objet des com-
mentaires les plus variés de la part des organes
des divers partis. Soit que les honorables mem-
bres de ces réunions aient trop bien gardé le secret
sur leurs conférences, soit qu’elles n’aient, abouti
jusqu’à présent à aucune résolution , les impa-
tients s’empre.-s »nt de c inclure que tout espoir decon-
eiliàtion et d’entente a disparu et que la dissolution
de l’Assemblée devient une nécessité de plus en plus
évidente et inévitable, eu présence de l’attitude prise
dès le début, et conservée,quant au fond des questions
du débat, par la majorité de la commission et des sous-
commissions constitutionnelles.
Les organes des diverses nuances de cette majorité
tiennent un langage généralement conciliant, et sans
se prononcer sur les probables du succès de l’entente,
ils font tout ce qui dépend d’eux pour la faire avorter
ou pour ta rendre illusoire. Pleins de conciliation dans
la forme, ils n’abandonnent cependant aucune de
lèurs prétentions fondamentales et engagent les
députés de leurs partis à employer le temps des
vacances à obtenir des concessions et à ramener tous
les conservateurs sur un terrain qu’ils désignent
comme étant celui de l’ordre et de la liberté, et dont
la nature politique serait des plus énigmatiques, si
elle n’était expliquée incidemment par les reserves
infinies dont s entourent les dispositions accommo-
dantes qu’ils manifestent.
Ces journaux assurent que les chefs des partis mo-
narchiques renoncent pour le moment à leurs préfé-
rences diverses, qu’ils acceptent la forme actuelle de
gouvernement et qu’ils sont même disposés à la mieux
organiser ; ils avouent, que le pays s inquiète et s’im-
patiente d’entendre parler saris cesse d’une monarchie
qu’on ne fait pas et qu’on ne peut pas faire, et ils font
appel à l’union de tous les conservateurs pour créer
un parti de gouvernement, une majorité compacte
dans la Chambre. Ils pensent que cette majorité né-
cessairê doit se former sur le terrain mal défini de
leur abnégation momentanée, qui n’est plus le pacte
de Bordeaux et qui n’est pas encore le Message; s’a-
britant sous la formule vague d’ordre et de liberté,ils
croient que la grande masse de la nation aban-
donnera facilement la République Conservatrice à la-
quelle elle ne tient que par badauderie gouver-
nementale. - Le centre gauche du pays , disent-
ils, est composé d’honnêtes gens, mais l’esprit politi-
que leur fait défaut et ils sont sans grande énergie. ><
Ils en concluent que, pourvu que les honorables re-
présentants de la Droite, y mettent des formes est
déploient pendant les vacan ces l’acti vite et l’éloquenee
voulues, il leur sera facile de modifier les idées des
républicains modérés qui constituent la majorité de la
nation.
Ce langage des organes de la Droite n’est pas de na*
ture à rassurer l’opinion publique. L’apaisement qui
s’est fait dans les esprits a été dû aux paroles conci-
liantes et à l’attitude bienveillante des principaux mem-
bres de la Droite envers le gouvernement, parce que
l’on s’est cru en droit d’en conclure, que les auteurs
de ces manifestations avaient reconnu la nécessité de
se rallier à la pensée du Message et de se mettre d’ac-
cord avec les vœux du pays. Ils n’ont rien fait jusqu’à
présent pour démentir les espérances qu’ils ont don-
nées à la France, et nous voulons bien admettre que
leur réalisation n’ait pas pu s’effectuerjusqu’à ce jour
dans le domaine des faits.
“ Mais ce serait une erreur dangereuse de leur part
d’admettre les raisonnements et les conseils des jour-
naux de leurs partis, ainsi que le déclare le Bulletin
conservateur républicain ; ils s’exposeraient à de
cruelles déceptions et ne tarderaient pas à s’apercevoir
que le centre-gauche de la Nation a dès convictions
et des idées très arrêtées sur lesquels il est de toute
impossibilité de le faire revenir.
Le même organe politique ajoute : « l’entente entre
le gouvernement et la commission ne peut pas se faire
indifféremment sur un terrain quelconque, il faut
qu’elle ait lieu sur la base de la forme républicaine
conservatrice sous peine d’être en désaccord avec les
vœux de lagrande majorité des Français.EUe ne peut
être sérieuse et durable qu’à cette condition, et n’au-
rait aucune portée, si elle se plaçait en dehors du ter-
rain légal,quelque soin qu’on prenne à masquer,par des
réticences ou des sous-entendus, celui sur lequel on
essaierait de constituer une nouvelle forme de gouver-
nement provisoire. Le centre gauche du pays est d’ac-
cord avec le centre gauche de la Chambre et avec le
gouvernement : il a pour lui le fait acquis, la légalité,
la douloureuse expérience de l’impuissance des partis
monarchiques à rien fonder de viable, l’urgence de sor-
tir de l’incertain et du provisoire. Sa raison et son
patriotisme s’opposent à ce qu’il abdique le programme
du Message, qui est, l’expression vivante de ses volon-
tés, et tous les hommes sages comprendront qu’ils doi-
vent se rallier résolument à la forme de gouverne-
ment qui nous régit, pour passer de la conciliation
platonique à la conciliation active. -
Une question importante vient d’ètre discutée à la
seconde Chambre des Etats généraux des Pays-Bas, à
l’occasion des débats sur les "budgets.
Le ministre des finances, tenant compte de la sup-
pression récente du département des cultes, avait
rayé du budget tous les crédits qui impliquaient une
certaine ingérence de l’Etat dans les affaires ecclé-
siastiques. Par le fait il établissait le principe de la
séparation de l’Eglise et de l’Etat. Aussi grande
émotion dans le parti clérical : la résistance s’or-
ganise et M. Van der Maesen présente et défend un
amendement, qui rétablit les crédits supprimés. La
Chambre se sépare en deux opinions, mais la majorité
finit parpencliei en faveur de M. Van der Maesen dont
la proposition est adoptée par 42 voix contre 30. On
parait cependant convaincu que laquestion reparaîtra
à une prochaine session avec plus de chances de
succès.
L’ambassadeur de France près le Saint-Siège a
donné sa démission et a présenté hier au Vatican le
chargé d’affaires qui le remplacera provisoirement.
M. de Bourgoing a surtout été poussé à cette réso-
lution par le fait que le gouvernement français avait
demandé pour un nouveau consul à Civita-Vecchia
l’exequatur au gouvernement royal, et non au Vati-
can. Prétendre que M. Thiers aurait dû agir autre-
ment n’est-ce pas le comble de l’absurdité ?
Un incident, prévu depuis quelque temps, vient de
se produire dans l’affaire du Laurium. Une dépêche
dAthènes annonce que les ministres d’Allemagne,
d’Autriche et de Russie ont engagé le gouvernement
hellénique à faire droit aux demandes des gouverne-
ments de France et d’Italie, ajoutant que ces puis-
sances, au cas où. il ne serait pas tenu compte de leur
suggestion, n’accorderaient aucun appui à la Grèce.
Travaux législatifs,
( Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, 27 décembre.
La séance du sénat, absolument nulle hier, n’a offert
aujourd’hui d’autre intérêt que la confirmation donnée
par M, le ministre des finances à la nouvelle de la ces-
sion du réseau du grand Luxembourg à une société
de chemins de fer. C’est en réponse à une interpella-
tion de M. Winccra que M. Malou a communiqué ce
renseignement à l’Assemblée. Partisan de la reprise
du réseau par l’Etat, l’honorable sénateur s’est abs-
tenu de traiter la question dé là cession. I' s’est
borné à se féliciter de ce que le cessionnaire fût belge.
Mais M. le ministre des financés s’est empressé de lui
ravir un tiers de son bonheur en lui apprenant que
deux tiers seulement dés actionnaires sont belges. Il a
oublié, je crois de constater que l’administration de !a
compagnie est en partie étrangère. Il h’a pas dit si les
craintes de Y Echo du Luxembourg ,aü sujet dè l’aban-
don de la ligne Athus-Givet, dont fa construction ppr
l’Etat vient d’ètre proposée tout récemment, sont fon-
dées ou chimériques. Il est probable que laquestion
reviendra devant la Chambre après les vacances.
Voici le résultat du poli qui a eu lieu à l’Association
libérale pour l’élection du Comité.
Sur 527 votants, — une centaine de plus qu’à la der-
nière élection, — les suffrages sq sont repartis comme
suit :
MM. E. Allard, conseiller communal, 524; F. De
L’eau, conseiller communal et provincial, 517; C.
Fontainas, échevin et conseiller provincial, 524 ; E.
Hanssens, avocat, 520; G. Jottrand, représentant, 523 ;
C. Lahaye, conseiller provincial, 524; C. Lemaieur,
échevin, 524; O. Scailquin, conseiller communal à
Saint-Josse-ten-Noode, 524; E. Schouten, échevin à
Ixelles, 523 ; P. Vanlnimbéeck, représentant, 524; D.
Gheude, notaire, 521; J. Halkett, ancien conseiller
communal à Molenbeek, 522; A. Hochstéin, conseiller
communal, 524; C. Thiéfrv, ancien représentant,
membre du conseil général des hospices, 523; E.
Verboeckhoven, conseiller provincial, 522.
Le Conseil communal d’Ixelles a voté hier un ordre
du jour approuvant l’application donnée par le collège
au décret de prairial sur les sépultures, et repoussant
la protestation des curés qui, selon les expressions
très-justes de l’un des considérants de la résolution,
ne peuvent prétendre à aucune action autoritaire
sur l’ensemble du cimetière consacré aux inhumations
de toutes les personnes décédées sur lé territoire
d’Ixelles, sans distinction de cultes, de croyances
religieuses.
(Autre correspondance).
Bruxelles, 27 décembre.
Le gouvernement est en train de se mettre une
grosse affaire sur les bras. Tout porte à croire qu’il
va autoriser la cession des concessions accordées à la
grande compagnie du Luxembourg à la société formée
par Jd^Philippart, administrateur délégué de la com-
pagnie àes Bassins houillers, avec le concours de
capitalistes allemands. La nouvelle société compte
neuf administrateurs, dont quatre Allemands ; le dé-
placement d’une voix dans le conseil d’administration
et la majorité est acquise aux Allemands, et la direc-
tion de toutes les lignes du Grand Luxembourg sont
aux mains des étrangers. La situation est celle qui a
failli se produire à la fin de 1868 lorsque la compagnie
française négocia la reprise del’exploitatiôn des lignes
du Grand Luxembourg. Le gouvernement belge, pré-
voyant les conséquences de cette cession, résolut de
l’éviter à tout prix ; mais il n’était pas suffisamment
armé par la législation existante ; il présente aux
Chambres un projet de loi dont l’article premier est
ainsi conçu :
“ Les sociétés de chemins de fer ne peuvent céder
les lignes dont elles sont concessionnaires qu’avec
l’approbation du gouvernement.
« Sont considères comme cessions non seulement les
conventions portant aliénation de la concession, mais
tous actes par lesquels une société transférerait par
bail, fusion ou autrement, l’exploitation totale ou par-
tielle d’une ligne.
» Article 2. En cas d’infraction à l’article précédent,
le gouvernement pourra, indépendamment des droits
ui lui sont attribués par la législation existante, or-
onner que la ligne sur laquelle la convention a porté
sera administrée par le département des travaux pu-
blics pour compte de la société. •>
Le gouvernement a donc- tous les pouvoirs néces-
saires pour empêcher la cession en vue de laquelle
s’est constituée la nouvelle société. Le gouvernement
français était en 1868 derrière la Compagnie de l’Est;
le gouvernement, français voulait disposer de nos voies
ferrées dans l’intérêt de ses projets contre la Prusse;
le gouvernement belge comprit le danger et le conjura.
Le gouvernement allemand est-il pour quelque chose
dans la nouvelle société; les capitalistes allemands
qui sont membres du conseil d’administration inter-
viennent-ils pour leur compte personnel ou cèdent-ils
à d’autres préoccupations ? Font-ils de la finance
ou de la stratégie. Voilà ce que l’on ignore ; mais
en tous cas le devoir du gouvernement est de ne
froisser les susceptibilités de personne ; il com-
promettrait singulièrement notre neutralité s’il ac-
cordait à l’Allemagne ce qui fut jadis refusé à la
France. On n’a pas voulu, il y a quatre ans, remettre
l’exploitation dos lignes du territoire belge à une
compagnie française. Y a-t-il lieu de la confier à une
compagnie allemande.
M. le ministre des finances, qui fait de la politique
au jour le jour et qui rapporte dans les questions les
plus graves une légèreté qui cadre mal avec sa posi-
tion et avec son âge, ne semble guère se préoccuper
de ce côté délicat de la question.
Serait-il vrai quq la cession des lignes du Luxem-
bourg préparerait celle des lignes du Grand-Central.
Dans ce cas la nouvelle Compagnie, maîtresse d’un
vaste réseau, toucherait à la fois à la France et à la
Hollande par les lignes du Grand-Central. Le gouver-
nement belge ne pourra pas tolérer cet état de choses,
et il se verra contraint de reprendre pour son compte
l’exploitation de toutes les lignes quivont être remises
à la Société Phiiippart. Est-ce ce résultat que l’on
veut atteindre. Mais alors pourquoi ne pasallerdirec-
tement au but ? Pourquoi ne pas reprendre les négo-
ciations au point où on les a laissées. Que signifient
toutes ces ruses, toutes ces combinaisons, tous ces
artifices. Pourquoi surtout s’exposer à des déagré-
ments internationaux. Décidément l’habileté de M.
Malou devient dangereuse.
L’ordre donné par M. Delcour, chef suprême de la
garde civique, produit un grand étonnement. Fran-
chement on ne s’explique pas la sévérité du chef su-
prême,ou plutôt on ne sa l’explique que trop.Si le chef
suprême ne veut pas se laisser solliciter, c’est qu’il a
l’intention formelle de ne rien accorder.L’article de la
loi du 8 mai 1868 qui défend à la garde civique de dé-
libérer sur les affaires de l’Etat, de la province ou de
la commune, n’a jamais.été interprété dans le sens
rigoureux que lui donne le chef suprême. Evidemment
le colonel David a bien fait de respecter l’ordre que
l’inspecteur-général lui a transmis. Le premier devoir
d’un chef de corps est d’obéir au chef suprême. M. Del-
cour a obtenu satisfaction. Mais où veut-il en venir?
Croit-il que son attitude va calmer les esprits ? Ne
sera-ce pas plutôt le contraire, et comment empê-
chera-t-il le pétitionnement. individuel.
On n’avait accordé à la brochure du colonel Brial-
mont qu’une importance secondaire. On la croyait une
œuvre personnelle. Mais dès l’instant où le gouverne-
ment empêche la protestation contrecette œuvre.c’est
donc qu’il l’approuve; il en prend la responsabilité, et
l’incident qui d’abord n’avait pas de gravité acquiert
une importance considérable. Nous verrons à laren-
tbéé de la Chambre comment le chef suprême s’y pren-
dra, pour “ enterrer » la question qu’il vient de‘faire si
ijàa|a$roitement surgir. Z.
Le discours de M. Yan ilumbéeck est un événe-
ment important dans l’histoire du libéralisme
belge. Il donne à l’Association bruxelloise une
autorité plus grande gue celle dont elle disposait
avant la scission, car il dissipe toutes les équivo-
ques, il fait table rase de3 mal-entendus et il éta-
blit l’uniori sur son véritable terrain, celui des
principes constitutionnels, dans leur accception
la plus haute et dans leur portée la plus étendufe.
Au-dessus des rivalités de personnes, des froisse-
ments d’amour-propre, des défiances injustifia-
bles, des terreurs chimériques, il place le dévoue-
ment au pays et l’amour de la liberté. La pensée
dont s’est inspiré l’orateur, est celle que nous
avons défendue à l’époque de la réunion du Con-
vent, celle qui a renversé te meeting anversois,
celle qui a donné la victoire à nos amis dans la
plupart des communes lors des dernières élections.
C’est en exploitant nos dissions que les cléri-
caux ont reconquis le pouvoir, c’est par la cohé-
sion de toutes les forces du libéralisme que nous
avons commencé à reconquérir les positions que
nous avions perdues.
En déplorant la résolution prise par un groupe
de libéraux bruxellois de se séparer de l'Asso-
ciation,nous exprimions lé véeu que celle-ci prou-
vât par sa modération que la scission n’avait
pas de raison d’être.kNous,“sommes heureux de
constater la réalisation de ce souhait.
« Nous ne craignons pas , dit M. Van Hum-
béeclc, que l’Association d’aujourd’hui se mette
en révolte contre le sentiment public et alarme
les hommes d’ordre par des exagérations qui
ne sont dans la pensée de personne. S’il plaît
aux dissidents de 1872 de se comparer à l’As-
sociation libérale de 184(3, nous ne refusons
pas, à notre tour, d’être assimilés à l’Alliance de
cette époque; nous aussi, nous, gardons avec nous
l’Union constitutionnelle et nous aurons assez de
sagesse et de prudence pour île pas l’éloigner de
nous par des résolutions inquiétantes. Nous écou-
terons avec attention ceux qui se feront ici les
organes de la modération et nous discuterons
leurs opinions avec une déférence d’autant plus
facile que la modération, dont les représentants
sont restés parmi nous, s’inspire d’un sentiment
de confiance et de bienveillance mutuelles, tandis
que chez un trop grand nombre de ceux qui nous
ont quittés, la modération se manifestait dans
un langage empreint presque toujours d'une colère
et d’une défiance que rien ne justifiait. *■
Tous les libéraux convaincus , tous ceux
qui n’ont d’autre souci que le'triomphe de la
cause commune applaudiront à ce langage si
ferme et si conciliateur à la fois. Les libéraux
dissidents qui ont cédé à un mouvement d’hu-
meur, à l’inspiration irréflécs#i«fdu moment, après
une discussion d’autant plus irritante pour eux
qu’ils se sentaient dans leur tort, comprendront
la faute qu’ils ont commise et chercheront à la
réparer. S’ils ont pu un instant ajouter foi aux
critiques acerbes dirigées contre la majorité de
['Association libérale, les déclarations catégori-
ques,honnêtes et loyales de M.Van Humbéeck ont
dû les ramener à une appréciation plus saine de
la situation. Ils comprendront qu’ils ont fait fausse
route et ils reviendront sur leurs pas.Quant à ceux
qui n’ont pas cédé à un entrainement et qui veu-
lent de parti-pris se séparer des progressistes
parce qu’ils préfèrent l’immobilité à l’action, nous
considérons leur politique comme dangereuse pour
notre parti et pour la nation; leur aveuglement ne
sera pas un obstacleâ l.a réalisation duprogramme
du libéralisme, car la population bruxelloise
est trop intelligente pour ne pas comprendre que
le progrès est la loi et la condition d’existence des
peuples libres. L’autorité d’une pareille loi ne
saurait être amoindrie par la résistance de quel-
ques esprits craintifs.
Nous remercions donc M. Van Humbeéck du
service signalé qu’il a rendu au libéralisme et
nous joignons nos applaudissements à ceux de la
nombreuse assemblée qui a acclamé son discours.
Association libérale et constitutionnelle
(l’Anvers.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.
Un grand nombre de membres s’étaient rendus
hier à l’appel du comité central, bien que la seule
question à l’ordre du jour fût le remplacement de
quatre membres sortants, et que le poil fût ouvert
hier et aujourd’hui.
La séance, commencée à.8 1/2 heures était présidée
par M. de Bosschaert. Avec lui ont pris place au bu-
reau M. Ed. Pecher,vice-président, et M. Biart, secré-
taire.
M. le président fait connaître le but de la réunion et
donne la parole au secrétaire pour la lecture de l’ex-
posé suivant :
Au nom du Comité central, j’ai l’honneur de vous faire
connaître succinctement, à quels travaux celui-ci s’est livré
pendant l’année qui est sur le point d’expirer et en même
temps de vous rendre compte de la situation de notre As-
sociation:
Le Comité central se présente devant l’Assemblée géné-
rale heureux et lier pour la première fois depuis bient.it
dix ans de pouvoir enregistrer dans le rapport que le rè-
glement lui prescrit de vous faire, un succès magnifique,
un triomphe splendide. ( Vifs applaudissements.)
Précédemment, bien est-il vrai que ce rapport constatait
les efforts robustes tentés par nos amis politiques en vue
de débarrasser notre ville natale de la enapede plomb que
des ambitions intéressées lui avaient imposée et que main-
tenant qu’elles étaient satisfaites, gorgées de dignités et
d’honneurs, voir même de fonctions lucratives, elles s’in-
géniaient à faire peser plus lourdement encore, sur la mé-
tropole commerciale delà Belgique afin de maintenir d’au-
tant mieux leur influence et d’êterniser.si faire se pouvait,
leur présenee au timon des affaires publiques. (Applaudis-
sements.) •
Bien souvent le-comité central vous rappelait les campa-
gnes entreprises pour arracher le masque dont s’affublaient
ces prétendus défenseurs du peuple et de la bourgeoisie
pour déguiser leurs vrais tendances et leurs véritables
principes qui n'étaient autres que ceux de nos constants
adversaires, des cléricaux, dans les bras lesquels ils s’ô-
taient jetés «t dont ils subissaient honteusement le joug ;
parfois aussi il vous entretenait d’espérances que le scru-
tin n’avait pas réalisées, mais que l’insuccès de la lutte ne
parvenait pas non plus à déraciner de nos cœurs ; con-
stamment il vous- conjurait d'avoir foi dans l’avenir, il
faisait appel à votre énergie, il vous exnortait à la persé-
vérance, malheureusement jamais depuis longtemps il
n’avait eu la satisfaction de rappeler en même temps le
souvenir d’une victoire , récompense méritée bien que tar-
dive, d’un travail persistant, d’une volonté énergique,d’un
courage indomptable qui retrouvait une vigueur nouvelle
dans les défaites mêmes que la mauvaise fortune infligeait
aux champions anversois delà cause libérale. (Applavd.)
Tant d’efforts ne devaient pas, ne pouvaient pas rester
stériles ; tant de dévouement ne pouvait pas être prodigue
vainement, une patience admirable que les destins con-
traires ne lassaient pas, devait aboutir à une éclatante
revanche.
L’esprit publie s’estenfin réveillé dans Anvers ; les yeux
de notre population intelligente ont fini par s’ouvri
Messieurs vous savez ee que ce réveil a produit. {Applau-
dissements.)
La journée du 1er Juillet 1872 restera à jamais fameuse
dansles annales du libéralisme anversois, comme elle
marquera sa place dans les fastes du libéralisme belge !
Jamais, non jamais nul do nous ne perdra souvenance du
sentiment ineffable de joie qui s’empara de .son cœur et de
la pensée de légitime orgueil qui lui agita l’esprit lorsqu’il
vit que le parti libéral avait reconquis sa prépondérance
dans les affaires de la commune. Tous aussi, nous garde-
rons la mémoire du concert d’applaudissements avec ie-
quel le pays entier salua l’aurore de notre renaissance à la
politique libérale, renaissance qui s’affirmait par une res-
tauration aux sièges de la commune. (Applaudissements.)
La Belgique libérale crut qu’un semblable réveil du bon
sens anversois méritait de sa part plus que dos félicitations
confiées à la posté, quelque chaleureuses qu’elles pussent
être, et, spontanément, pour ainsi dire à l’improviste, elle
accourut fêter dans Anvers même la régénération politique
d’Anvers et échanger dans la ville reconquise à la grande
cause de la liberté, des poignées de main fraternelles
“ avec des lutteurs » nous disait-elle dans une de ses adres-
ses, « qui, comme les Romains de là république, n’avaient
pas, malgré la perte de la bataille, désespéré des affaires
publiques. » (Applaudissements.)
Notre victoire valait-elle bien l’explosion d’enthousiasme
qu’elle provoqua partout dès que la nouvel le en fut connue ?
Notre succès était-il à la hauteur des éloges que l’on nous
prodiguait dans les adresses nombreuses qfie l’on votait
en noire honneur et que de tous les points du pays nos
amis politiques nous ont transmises en chargeant des dé-
légués de nous les remettre à Anvers môme !
Pour nous qui sommes à même d’apprécier toutes les
difficultésaveclesquellesnous avons eu à lutter, qui savons
quels obstacles nousavons eu à vaincre, qui connaissons les
influences de toute nature qu’ils’agissaitde combattre et de
neutraliser, non, messieurs, Thomïèur qu’on nous faisait,
exagéré quelque peu j’y consens, à rjuson de la sympa-
thique bienveillance que l’affirmation constante de nos
principes nous avait valu depuis longtemps dans la Bel-
gique libérale, l’honneur dis-je, qu’on nous faisait, nous
pouvons l’accepter sans que notre inodestieen doive rougir.
En effet, lorsque l’on a devant soi pour adversaires
des gens qui ne s’appartiennent pas et qui reçoivent,
comme des esclaves dociles, le mot d’ordre du clergé, du
clergé quia à sa discrétion toutes les administrations
publiques, lorsque la peur d’une dénonciation occulte
étouffe chez une foule d’électeurs las élans de leur cœur,
lorsque l’on a à lutter contre des législateurs qui, sous
prétexte d’émanciper les ngasses, les précipitent vers
l’urne électorale en bataillons serrés qu’ils s’imaginent
pouvoir discipliner et diriger à leur guise, lorsque l’on a
contre soi une série de défaites qui jettent une espèce
de découragement dans les rangs de ses propres amis, lors-
que spécialement et surtout, l’on a pour la lutte un effectif
incomplet, œuvre de la mauvaise foi, le résultat de la
fraude et le produit d’une volonté bien arrêtée de se main-
tenir aux affaires per fas et nefas, c’est-à-dire en falsifiant
sqlon ses vœux les listes électorales, et lorsque dans des
conditions pareilles on élimine un conseil communal tout
entier et que dans ce naufrage sombrent tout à la fois et le
collège éclievinal et des Représentants et des Sénateurs,
peut-on dire que la victoire que l’on remporte soit une vic-
toire vulgaire et que ce triomphe que l’on obtient ne doive
pas émerveiller tous ceux qui sont avec nous en commu-
nauté d'idées politiques ? (Applaudissements).
Je viens de parler de la nouvelle loi électorale, de l’é-
mancipation politique des masses, de cette conception p rai-
ment démocratique qui appelait à l'existence politique une
foule de citoyens intéressants dont Jamais, au dire du moins
de nos adv ersaires,4e parti libéral n’avait daigné s’occu-
per, ci toyens^qu’on proclamait-intelligents et capables de
;>ar le seul liift du paiement d'une .certaine quotité do con-
tributions sans qu’il y eut lien à exiger d’eux une garantie
autre que celle de la possession vresonses du cens de quel-
que nature qu’elle put être.
Cette loi oui aurait emporté l’adhésion de tous les vrais
amis de la liberté et du progrès si elle avait été conçue
d’une autre manière, cette loi qui aurait dû être en réalité
une réforme politique sérieuse et non pas un instrument
destiné à tenir en echec des antagonistes politiques, cette
loi enfin que le parti libéral aurait voté avec reconnais-
sance si elle avait, fait la part, à l’intelligence et à l’instruc-
tion, cetf.6 loi était l’idéal que rêvaient nos adversaires et
ls se promettaient de leur œuvre monts et merveilles.
Il est malheureusement vrai que la mise en vigueur de
cette conception ingénieuse de nos législateurs, imaginée
précisément et tout particulièrement en vue de brider les
aspirations libérales de notre arrondissement, a entraîné
ou maintenu l'exclusion de tous nos amis politiques des
conseils de la province et a gratifié ainsi la députation
permanente de l’occasion de pouvoir continuer ses bons
offices à la coterie qui régentait Anvers, il est pareille-
ment constaté que cet expédient politique qu’avait dicté
l’instinct de la conservation n’a pas répondu enfin de
compte aux espérances si chèrement earressées par nos
adversaires.
Nous l’affirmons et nous ne craignons pas de démenti : si
l’on avait abandonné le sort de l’élection provinciale à l’an-
cien corps électoral, si l’on n’avait pas étayé la maison
d’Anvers qui menaçait de s’effondrer par une fournée d'é-
lecteurs nouveaux que l’on supposait devoir grossir le
camp clérical, il est certain que déjà au mois de mai dernier
la victoire nous serait restée. (Applaudissements).
Nous disons plus : Si nos adversaires avaient agi loyale-
ment, si seulement'ils avaient admis sur les listes électo-
rales tous ceux de no3 concitoyens qui avaient droit à
l’inscription au pied même des dispositions légales nou-
velles, le résultat des élections provinciales , nous en
avons la certitude, eut été tout autre que celui qu’il noué
reste maintenant à subir.
Mais vous le savez aussi bien que moi,Messieurs, dep uis
longtemps déjà l'administration issue de ce parti sans
nom qui se disait Meeting, s’était créé une spécialité
sans précédent dans les traditions honnêtes des mœurs
politiques en Belgique : l’établissement arbitraire des
listes électorales, car il est impossible de mettre à charge
de l’incurie, de la négligence et de la stupidité des maures
ou de leurs créatures, une trame si machiavéliquémentet
si adroitement ourdie. L’administration communale donc
semblait façonnerà loisir les rôles que les receveurs des
contributions lui transmettaient, les triant, les épurant,
les complétant, foulant aux pieds les prescriptions de la
loi et les notions les plus élémentaires du droit.semoquant
de lajustice eide ses arrêts. {Applaudissements).
L’année dernière signalait 503 erreurs, soit 471 omissions
d’inscriptions et 32 inscriptions indues ; et,chose singulière,
il s’est fait que pour ainsi dire la totalité des erreurs qui
étaient indiquées furent réparées tant par la députation
permanente que par la cour d’appel de Bruxelles.
L’on s’imagine peut-être qiienos anciens édiles ont tenu
compte de la leçon sévère qui leur avait été infligée par
une des quatre Gours de justice du pays aussi bien que par
leurs propres amis de la députation permanente !
Il s’en.faatde beaucoup, etmème ils se sont obstinés dans
leur conduite inqualifiable car, renchérissant sur leurs
agissements precedents,ils ont manœuvré de telle sorte que
nos réclamations pour l’année 1872 ne s’élèvent plus
à 503 seulement mais qu’elles se chiffrent .par 8S9. Oui,
messieurs, nous avons atteint le chiffre fabuleux de 889 ré-
clamations !
En les produisant nous n’avons pas cédé à un malicieux
plaisir de susciter des emi arras à l’administration déchue,
nos plaintes étaient sérieuses, les torts dont nous poursui-
vions le redressement étaient réels et tellement réels que
des 889 réclamations que nous avions formulées, il en a
déjà été admis jusqu’à cè jour 852. (Bravos unanimes)
l.a ville s’est empressée de reconnaître le bien fonfié de
nos réclamations à l’égard de 613 demandes d’inscription
et de 61 demandes de radiation.
La Députation permanente appelée à statuer sur les
185 réclamations qui compiètelitie chiffre que nous venons
dé vous faire connaître à l’instant en a aecepté 148 et re-
fusé 37.
Une partie seulement de ce chiffre de refus a pu être dé-
férée jusqu’à ce moment devant la cour d’app 1. par suite
de l’obligation dans laquelle se trouve le comité d’atten-
dre pour examiner les autres jusqu’à ce que la Députation
ait fait notifier ses décisions aux personnes intéressées.
Vous le voyez, Messieurs, la presque totalité de nos 889
réclamations est déjà dès à present admise ; 37 restent en
suspens et si toutes les décisions de la députation sont de
la force de celles qüe rapportait, hier la presse, oh alors il
est certain qiie nous n’aurons pas on seul échec à noter.
Vous vous imaginez sans peine, le travail immense que
la révision des listes électorales à exigé. Il nous eût été
impossible de le mener à bonne fin sans les ressources
précieuses que nous ont, fournies les registres de contrôle
élaborés avec un soin et une exactitude remarquables au
bureau permanent de l'Association, sans le zèle du per-
sonnel du Secrétariat et spécialement sans le dévouement
infatigable de qnelques-uns île nos amis qui ont droit,nous
i le proclamons bien liant, à la reconnaissance de tous les
i liberaux d’Anvers.
g Si les élections pour la province etla comrnuned’une part,
et de l’autre la révision des listes électorales ont concentré
la majeure partie de l’activité du comité central, il y aurait
erreur cependant à croire que ce dernier ait perdu de vue
soit un des besoins du libéralisme à Anvers, soit une seule
des questions soulevées pendant le cours de cette année et
qui intéressaient le libéralisme belge en général. C’est ainsi
notamment, pour ne citer qu’un exemple au basai d, que le
comité sans en avoir reçu l’impulsion en dehors de son sein,
s est spontanément préoccupé de l’éducation politique
des populations flamandes, et si la question n'a pas reçu
uhe solution définitive.la raison en est qu’il ne faut jamais,
dans uno question s’attacher uniquement à l’idéal mais 11
importe de feiivisagêr aussi au point de vue pratique et
matériel.
Vous n’aurez pas oublié sans doute la proposition faite
par 1 association de Louvain de réunir un Congrès libéral à
Bruxelles sous les auspices de l’Association dé la capitale.
Vous n’aurez pas oublié davantage la réponse de notre
comité au comité central de Bruxelles. Èn lisant ce mani-
feste qui nous a valu un déluge d’injures de la part de la
presse cléricale du pays entier, vous avez pu vous convain-
cre que nous n’hésitons jamais à affirmer nos convictions
et à préciser notre programme,qui n’est pas pour nous une
lettre morte et que partant nous avons à cœur de marcher
dans la route du progrès en prenant pour guide la voix
sage de la raison et lès vœux légitimes de l’opinion pu-
blique. ( Vifs applaudissements.)
Déjà quelques-unes des réformes que nous déclarions
être dans les vœux de nos concitoyens, ont reçu à Anvers
même un commencement d’exécution de nos élus, les élus
du lr juillet 1872, nous eh exprimerions l’espoir si nous n’en
avions pas la certitude, sauront,malgré les invectives elles
injures des cléricaux, traduire en fait les principes libéraux
pour lesquels nous avons si vaillamment combattu.
(Bravos.)
, U est de notre devoir de les aider dans cette tâche, nous
n y faillirons pas. Nos adversaires sont là, màitres encore
de tous les sièges au Sénat, à la Chambre et à la province,
et les regards fixés sur la maison communale qu’ils ont dû
délaisser mais qu'ils espèrent bien reconquérir. (Rires).
& Il ne s’agit donc pas après la victoire due tout à la fois
à nos efforts collectifs appuyés par la presse et au dé-
vouement spécial de tons nos amis, il ne s’agit donc
pas de s’énerver dans ses délices de Capoue mais do
veiller, de s’aguerrir et de combattre. Pour la réus-
site de notre cause il n’est pas trop du zèle et du cou-
rage de tous les libéraux d'Anvers. Aujourd’hui tous nous
soutenons la lutte, tous nous sommes dans la mêlée, tous
aussi nous revendiquons notre part dans le succès, tous
aussi nous voulons maintenir et consolider notre position.
Notre triomphe est certain, H dépend de notre volonté, <i«
notre ardeur de notre courage. Mais do grâce ne divisons
pas nos efforts, car vous lé savez et l’expérience est là poul-
ie démontrer, notre force réside dans l’Union.(Bravos).
En terminant nous avons la satisfaction de vous annon-
cer que Cette devise a été comprise par notre population
et pour notre part nous pouvons vous annoncer que ie
nombre de nos membres s’est augmenté de 109 pendant
1 année qui vient de s’écouler. ( Vifs et longs applaudi)
Après cette lecture, M. Ed. Pecher quitte latri-
buue et va prendre place parmi les membres. Il ex-
pose que le comité central reste neutre dans l’élection,
qu’il ne présente point de candidats aux places va-
cantes dans le comité pour l’exercice 1873.
Le sous-comité de la lre section, usant de son droit,
a, par circulaire imprimée, présenté à ses membres 4
candidats.
Le sous-comité de la 3me section a arrêté aussi son
choix sur quatre candidats, mais, comme il n’a point
fait connaître leurs noms par circulaire. M. Pecher
juge de son devoir envers le suus-comité de la 3me sec-
tion dont il est le président,d’informer l’assemblée que
ce sous-comité présente : -
MM. F. Delvaux,
C. Dumont,
J. Groetaers,
Ed. Pecher.
Il établit clairement qu’il parle en sa qualité de
présidentdu sous-comité de la3ine section et nullement
en sa qualité de membre du Comité central.
Il ne combat pas la candidature que Te sous-comité
de la F8 section oppose à celle de M. Const. Dumont,
mais il est l’interprète de sa section en affirmant que
M. Dumont s’est toujours dévoué au parti libéral avec
beaucoup d’activité et de modestie, et s’est distingué
surtout dans les questions relatives à la langue
flamande.
Il termine en rendant lui-même hommage au mérite
de M. Dumont.
M. Dé Bie, en sa qualité de vice-président du sous-
comité de la 3ma section,se fait l’interprète d'un grand
nombre d’amis politiques en appuyant aussi cette can-
didature.
M. Aug. Miclïiéîs propose que, au nom de l’Associa-
tion libérale, le discours sur les cimetières prononcé
au Conseil communal par M. De Wael, bourgmestre
(Longs applaudissements) et publié par le Koop-
handel soit distribué en masse parmi la population.
M. Ed. Pecher répond que le comité central s’est
déjà occupé de cette affaire. Le Koophandel a dis-
tribué jusqu’à présent six mille exemplaires. M. De
De Geyter s’est offert de se charger d’une nouvelle
traduction flamande et le Comité central a accepté
avec empressement cette proposition et décidé qu un
grand nombre d’exemplaires seraient encore distri-
bués. Il est à remarquer, à ce propos, que nos adver-
saires politiques se sont bien gardés jusqu’à cette
heure de chercher à réfuter les raisons alléguées par
notre honorable bourgmestre et l’attitude qu tla prise.
(Longs applaudissements).
M. Aug. Michiels, aù nom d’un groupe d’amis, pré-
sente deux nouvelles candidatures,'celle de M. Florus
et celle de M. le major C. Willaert.
M. Florus remercie l’assemblée de l’honneur qu’on
veut lui faire de le porter comme candidat au comité
central. Mais il croit devoir décliner cet honneur afin
d’appuyer la canditure de M. E. Dumont pour les ser-
vices signalés que celui-ci a rendus au libéralisme an-
versois et à la causé flamande. Il espéré que les mem-
bres de sa section voudront bien voter comme lui dans
ce sens.
Plus personne ne demandant ja parole, M. le prési-
dent lève la séance en rappelant que le poil restera
ouvert jusqu’au lendemain à neuf heures du soir.
Le Journal d'Anvers prétend que M. Dewael a
dénaturé le passage du traité de Mgr Affre, qu’il
a cité pour établir que l’autorité ecclésiastique
elle-même reconnaît l’inhumation comme un acte
purement civil. Cette accusation n’a aucun fonde-
ment. Qu’on en juge :
PASSAGE CITÉ. TEXTE OIUÔINAL.
“ L3 refus de sépulture H y avait cette différence
„ de l’Eglise sous l’empire pourtant pour rendre leurs
« des anciennes lois, ex- prétentions moins odieuses,
c]iiQ jf io défunt de l’en- Que le refus de l Lglt.se.sowi
cll?ait ie ueiumaei en rempire ’rfes anciennes loi,%
» ceinte où reposaient les priv.lit 1(J défunt de toute
» corps des autres chre- pQmmextèrievLve.Veœcliuint
n tiens, tandis quaujottr- de lenceinte où reposaient
« d’hui il ne peut y avoir tes corps des autres- chré-
» entre eux quelque diffé- tiens ; tandis qu'aujov.r-
" ronce que dans l'inté- •Lhxdxme fois que iadèponii-
» rieur des temples. - Ja mortelle d’un individu a
r franchi le seuil de la maison,
l’autorité civile permet qu’on
lui rende les mêmes Iion-
neurs civils qu’aux catho-
liques. Ce niest que dans
l’intérieur du temple qu'il
peut g avoir entreux quel-
qties différences.
Le sens du passage a été, on le voit, scrupuleu-
sement observé. Mgr Affre reconnaît expressé-
ment qu'aucune différence n’existe plus dâns les
cimetières. |