Full text |
ŒUVRES PUBLIÉES
es planches 13 à 16 donnent diverses faces du
salon et de la salle à manger de l’hôtel deM. S...,
rue des Champs-Elysées, exécutées d’après les
dessins et sous la direction de MM, les archi-
tectes Bosmans et Vandeveld, par MM. Chambon, sculpteur
ornemaniste, Dillens frères et Henri Baes, peintre décorateur.
Nous n’avons rien à dire des façades de l’hôtel qui n’a subi
que des travaux d’appropriation intérieure. C’est une de ces
anciennes constructions assez banales dont l’aspect extérieur,
auquel MM. Bosmans et Vandeveld n’ont pour ainsi dire
pas touché, n’offre absolument rien d’intéressant.
Tous les soins des architectes et des décorateurs se sont
portés, suivant le désir du propriétaire, sur la décoration inté-
rieure qu’ils ont parfaitement réussie.
La hauteur du rez-de-chaussée était de 4 mètres à peine,
elle ne pouvait être augmentée, ce qui constituait une des
grandes difficultés dans letude, difficulté qui augmentait
encore les dimensions relativement considérables du grand
salon (16mX8m).
Pour atténuer autant que possible l'effet d’ensemble défec-
tueux que ne pouvait manquer de produire cette insuffisance
d’élévation, MM. Bosmans et Vandeveld se sont surtout
préoccupés de donner le plus d’importance possible à la ligne
verticale et d’effacer autant qu’ils le pouvaient la ligne hori-
zontale. C’est pour cette raison qu’ils n’ont donné que peu de
hauteur au lambris qu’ils ont traité avec une grande simpli-
cité et sans sculpture, afin de ne nuire aucunement aux dé-
tails du plafond.
Ils ont également assez fortement décoré toutes les parties
verticales, appelant aussi l’attention sur celles-ci, notamment
la cheminée et les portes, qui se détachent brillamment sur
un fond sombre en drap frappé dont le dessin de petite dimen-
sion contribue à augmenter la hauteur illusoire de la salle.
Les cheminées sont traitées avec goût et distinction et
constituent à elles seules de véritables œuvres d’art ; la che-
minée du salon est en marbre de Tunisie avec appliques en
bronze ; celle de la salle à manger avec son coffre en noyer,
son médaillon en bronze, ses caryatides en pierre blanche,
s’harmonise parfaitement avec le joli lambris en noyer sculpté
et la tenture en cuir polychrome.
SOCIÉTÉ CENTRALE D’ARCHITECTURE
DE BELGIQUE
Dans sa séance du Ier juillet, la Société Centrale d’Archi-
tecture a procédé à l’admission de MM. Georges Kams et
Ernest Van Humbeeck, architectes à Bruxelles, en qualité
dé membres effectifs, et de MM. Albert Welvaert, à Lokeren,
et Lucien Gonthyn, à Paris, en qualité de membres corres-
pondants.
L’assemblée a ratifié par d’unanimes applaudissements les
félicitations adressées par M. le Président à M. J. Peeters,
trésorier, à l’occasion du dixième anniversaire de son entrée
en fonctions.
Après une longue discussion, l’assemblée adopte à l’unani-
mité le règlement constitutif des trois sections d'étude, ayant res-
pectivement pour objet Yart et l’archéologie, la construction, la
jurisprudence. Les membres effectifs et associés seront tenus de
faire partie d’une section au moins ; à défaut d’adhésion de
leur part, ils seront inscrits d’office.
Les sections s’attacheront : a) A faire connaître aux mem-
bres les questions examinées dans les organes de publicité
architecturale.
h) A donner réponse aux questions posées par les membres.
c) A donner leur avis sur les travaux transmis par la Société
ou par le Conseil d’administration de la revue d’architecture
l'Emulation.
d) A faire rapport sur les cas intéressants que les membres
auraient eu l’occasion d’étudier dans l’exercice de leur profes-
sion.
Les secrétaires de chaque groupe rechercheront dans la
collection de périodiques de la Société les articles qui peuvent
intéresser leurs sections ; celles-ci pourront provoquer des
travaux ou études sur ces articles.
Les sections pourront appeler dans leur sein des personnes
compétentes pour être consultées sur les solutions à donner à
certains cas particuliers.
NÉCROLOGIE
Le 10 juillet est mort à Bruxelles, à l’âge de 83 ans,
M. G. De Man, architecte, membre de l’Académie Royale de
Belgique, de la Commission Royale des Monuments et ancien
professeur à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.
M. De Man, qui pendant de longues années fut architecte
de l’Administration des chemins de fer, a construit un grand
nombre de bâtiments de gare.
En son nom personnel il n’a érigé que peu de constructions
et la génération actuelle le connaît surtout par les remarqua-
bles dessins qu’il a rapportés de son voyage d’Italie et dont la
plupart figurèrent à notre Exposition spéciale d’Architecture
de i883, où ils furent l’objet de l’admiration générale.
FAITS DIVERS
Le buste de Poelaert au Palais de Justice de
Bruxelles. — Le gouvernement voulant perpétuer le
souvenir de l’artiste qui a conçu les plans de cet édifice
babylonien a fait exécuter par le statuaire Cuypers, le buste
de Poelaert et l’a fait placer sous le portique d’entrée du
Palais de Justice de Bruxelles.
Le 26 juin dernier une modeste cérémonie réunissait
devant ce buste la plupart des collaborateurs de l’illustre
architecte et un certain nombre de ses confrères qui vou-
laient rendre, par leur présence, hommage à son incontestable
talent.
M. Wellens a rappelé en cette circonstance les titres de
Poelaert à l’estime du monde artistique et de ses concitoyens ;
si le Palais de Justice de Bruxelles, dit-il en terminant, a été
l’objet de bien des controverses et de critiques parfois sévères,
on ne peut contester qu’il constitue une œuvre géniale qui
marquera dans l’histoire de notre architecture nationale.
L’ouverture du Musée communal a Bruxelles. — Le
vendredi 3 juin s’est ouvert, sans grand fracas, à Bruxelles,
une exhibition qui, sans être d’un très puissant intérêt, mé-
rite cependant qu'on s’y arrête un instant. Nous voulons
parler du Musée communal installé au deuxième étage de la
Maison du Roi, si habilement, restaurée par notre confrère
M. Jamar.
Il y a là, on pourrait presque dire entassés dans un espace
bien restreint, des tableaux, des fragments et des reproduc-
tions de notre art national, des faïences, des boiseries an-
ciennes, des projets de restauration de monuments, des poids
et mesures de l’autre siècle, etc., etc.; bref, une collection
d’objets propres à charmer les yeux des artistes, des archéo-
logues, et même des simples curieux ; le tout se rattachant à
l’histoire de la commune de Bruxelles.
Parmi les curiosités qui s’y trouvent déjà, on s’arrête
notamment devant la maquette de la Maison du Roi, entiè-
rement achevée avec ses balcons, sa tour et son carillon.
A propos du carillon, le collège a reçu déjà plusieurs offres
et notamment de la part de la fabrique d’église de Saint-Jac-
ques sur Caudenbergh, qui voudrait bien endosser à la ville
le carillon détraqué que l’on a essayé de réparer pour les
fêtes nationales de 1880 et qui alors a fait un si piteux fiasco.
Le carillon de la Maison du Roi sera fait expressément et,
si nous pouvons donner un conseil à nos édiles, nous lui lais-
serions jouer les airs anciens si curieux qui sont notés sur
l’ancien livre du carillonneur du beffroi de l’église Saint-Ni-
colas.
Ce livre, qui est une curiosité historique des plus intéres-
santes, se trouve dans les archives de la ville de Bruxelles.
Quant aux bureaux de l’hôtel de ville installés provisoire-
ment, fort mal, au rez-de-chaussée et au premier étage de la
Maison du Roi, qu’on les fasse déguerpir au plus tôt, c’est ce
que l’on pourra faire de mieux. Il n’est, du reste, plus ques-
tion à l’hôtel de ville de retarder ehcore la construction de
ledifice dans lequel seront concentrés tous les services admi-
nistratifs de la ville.
Le Conseil communal sera saisi, sous peu, d’une proposi-
tion tendant à l’exécution des1 plans élaborés à cet effet et à
l’expropriation de quelques maisons dont la ville a encore
besoin pour être propriétaire de tout le bloc compris entre
l’hôtel de ville et la rue du Lombard.
On pourra ainsi évacuer complètement la Maison du Roi
qui pourra être exclusivement destinée à recevoir les collec-
tions communales.
La troisième session du Congrès de la Fédération des
Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de Belgique s’ou-
vrira à Bruges le 22 août prochain.
Le Congrès durera trois jours. Le 22, le 23 et le 24 août
seront consacrés aux séances, à l’étude des collections des
Musées et à la visite des églises et des principaux monuments
de la ville de Bruges. Le 25, il sera fait une excursion à Ypres.
La souscription est de 5 francs pour tous les membres des
Sociétés fédérées et de 10 francs pour les autres souscripteurs.
Chaque souscripteur recevra une carte de membre du Con-
grès, un plan-guide de la ville de Bruges et un programme
réglant les séances et l’horaire du Congrès. Il aura droit à un
exemplaire du compte rendu de la session.
Les membres du Congrès, désireux de traiter en assemblée
générale de grandes questions historiques ou archéologiques,
sont invités à les proposer au Comité organisateur.
Bruxelles. — Alliance Typographique, rue aux Choux, 37.
III
L’ÉMULATION.
112 |