Full text |
lid PRECURSEUR, Mardi 11 Janvier 184*
?»Bïïe2*Tr
mérique défaire la traite. Mais,quimedit que ce négrier n’est pas Fran-
çais, qui nie dit même qu’il n’est pas Anglais ? S’il suffît, pour avoir
devant soi la merlibre au commerce des esclaves, d’arborer les couleurs
de l'Union, notre convention, entre nous grandes puissances, est une
lettre moi te, une chose essentiellement vide et ridicule. »
Réduite à ces expressions, la question se présente avec bonne foi, l’or-
gueil national des Américains est désintéressé et les chances de collision
s’amoindrissent.
11 faut d’aiileurssse résumer ainsi :
La raison du plus fort n’a jamais été si valable et si péremptoire qu’au-
jourd’hui. Disons donc ceci : dans le cas où les cinq puissances impo-
seront dans les termes ci-dessus à l’Union le droit de visite,telle n’aura
aucune objection finale à faire, elle n’est pas la plus forte, et un engage-
ment partiel même, une résistance et un choc imprévus, ne produi-
raient pas une guerre sérieuse, car seule contre cinq , que voudriez-
vous que lit l’Amérique?
ii Qu’elle mourût !
Ou qu’un beau désespoir au moins la secourût. »
Ceci est bel et bon dans Corneille, mais les états, mêmes républicains,
qui prononcent par la bouche d’assemblées délibérantes, et délibéran-
tes sous la zôire de Washington, ne se livrent pas d’emblée à ces élans
d’héroïsme. Quoiqu’en dise M. Stephenson, ministre plénipotentiaire
américain, dans sa lettre à lord Aberdeen, nous ne voyons pas qu’une
guerre inévitable doive surgir de cette question, pas plus que des au.
tres,et si le président Tyler semble parler si haut et la main sur la garde
de son épée, on sait que le baume de fier-à-bras est puissant sur les ai-
greurs nationales. Les affaires posées surce ton, sont celles qui s’arran-
gent, et le plus ou moins de piano ou de forte d’un message ou d’une
correspondance ne signifie rien du tout. C’est à l’Amérique, si par sui-
tes de fouilles indues et vexatoires on venait à porter préjudice à son
commerce.de crier fortet-de ne pas faire attendre l’effet de ses mena-
ces. Alors, dans une cause juste, elle aura sans nu! doute quatre puis-
sances avec elle, aujourd’hui elle eu aurait cinq pour lui faire la loi.
KeUVKbïJJ SJE 3jA CMSKE.
Voici le bulletin des Mandarins de Fokien sur la prise et reprise d’A-
moy que publie le Canton Press :
« Les barbares d’Anglais ont attaqué Amoy le 25 août, et ils se sont
emparés des fortifications de la place. Leurs Excellences, le gouverneur
Jou et Levv le Tae, ont réuni 4,000 hommes de chang-chow, 2,000 de
Tseun-Chow, 6,000 braves des villages et 1,000 hommes de la brave mi-
lice de chang-chow.'Us ont en outre reçu le renfort de 4,000 braves ma-
rins de Joang.
«■■Quand toutes les dispositions ont été arrêtées pour le combat, on a
vu, dans la nuit du 17, se dresser brusquement, à la tête d’une compa-
gnie chinoise, un homme ou un être, dont la tête était ornée d’un bou-
ton bleu; sa main brandissait une longue lance. Ce chef était l’espritdu
vénérable Chang-Jen qui venait mener nos soldats à la victoire. Les
barbares étaient endormis, mais subitement réveillés par le cliquetis de
nos armes, ils coururent aux leurs et la bataille s’engagea; ce fut une
mêlée terrible dans laquelle le vénérable Chang-Jen nous aidait de tout
son pouvoir: l’ennemi terrifié mordait la poussière. Les canons demeu-
raient muets; et nous fîmes d’innombrables prisonniers.
« L’amiral barbare voulut diriger contre nos troupes victorieuses les
canons de ses vaisseaux, lorsque tout-à-coup descendit du ciel un Dieu,
la chevelure en désordre, les pieds nus et un glaive à la main. D’épais-
ses légions fondirent avec lui sur les barbares qui n’osaient pas se me-
surer avec la milice céleste. Il serait impossible de dire le carnage ef-
froyable qui a été fait de ces barbares et la destruction de leurs vais-
seaux.
« Il n’a pas été immolé moins de 700 diables blancs (anglais) et il a été
tué plus de 900 diables noirs (les Sipayes); nous sommes rentrés dans la
place d’Amoy où nous avons fait beaucoup de prisonniers.Et cette vic-
toire éclatante a été due à l’aide des dieux, à l’assistance de l’esprit du
vénérable Chong-len elà l’amour du gouverneur pour son peuple etsa
patrie. Nos braves composent en ce moment la garnison des ports de
mer et nous pouvons, avec plus de mille canons, foudroyer les barbares
s'ils osaient reparaître. «
(Le correspondant de Bombay du Sun regarde ce document comme
apocriphe. 11 serait possible que les Mandarins, pour éviter le courroux
de l’empereur,fissent des récits fabuleux et cherchassent à sauver leurs
têtes par des mensonges plus ou moins poétiques.)
— Nous trouvons dans les journaux anglais les détails suivants’surla
prise d’Amoy :
Les canons qui ont été pris sont tous de fabrication chinoise, à l’ex-
ception de 16 qui sont de fabrication anglaise,mais qui doivent être fort
anciens, quoiqu’ils ne portent aucune date.
5 canons de feront crevé pendant qu’ils étaient manœuvrés par les
Chinois.
Nous avons trouvé 135 canons de fer, non montés, presque tous de
petit calibre et portant de 4 à 6 livres.
Voici le détail de l’artillerie dans l’île d’Amoy: 211 pièces. Idem de
Golqngsoo, 76 pièces ; dans les batteries au sud-ouest de la baie, 41.
A Little-Gone, 15. Total, 343. Canons non montés (sans affûts), 157. —
Total général, 500.
Nous avons eu, parmi les troupes de l’expédition, 9 hommes blessés
savoir 2 dans le 18'royal irlandais, et 7 dans le49e régiment.
La citadelle contenait 5 magasins servant d’arsenaux, dans lesquels
nous avons trouvé une grande quantité de poudre, avec toutes sortes
de matériaux pour en fabriquer ; des armes en feu d’une construction
singulière, des épées, des lances, des flèches, des sabres de combat
de tous genres, en telle quantité que nous avons dû en conclure que ce
devait être le magasin général de la province.
Tous les travaux de défense et les ouvrages avancés ont été détruits,
iJ...... **l"Li----------J--dl’dilffLJilL!'-1-------
lieu de l’indignation des journaux, ont osé prédire les succès qu’il y
obtiendrait.Dernièrement M. Bugeaud avait, dit-on, demandé un congé
pour assister au commencement de la session.— On l’a cru en disgrâce,
et les journaux qui avaient tant blâmé son départ, ont alors commencé
a crier contre son retour. — Il n’y avait pas assez d’éloges pour M. Bu-
geaud brouillé avec le château ; — il allaitpasser à l’étatde héros invin-
cible. Quand on a su qu’ilne revenait pas.—etqu’il n’était nullement
en disgràée,—l’enthousiasmes’est refroidiaussi subitement qu’il s’était
allumé.
Puisquenous parlons des affaires d’Alger, disons un motdece gouffre
d’hommes et d’argent : — La chambre des députés aime mieux faire à
perpétuité à la terre d’Afrique une rente de six mille cadavres francais,
— que d’accorder une fois le nombre d’hommes suffisant pour en finir.
La situation des Français en Afrique est précisémenlceiled’un joueur
qui a deux dames, quand son adversaire n’en a qu’une,—celui qui a
deux dames a évidemment l’avantage,-mais il ne pourra, faute d’un
pion, prendre la dame que son adversaire promène sur la grande ligne
du damier; il aura toujours l’avantage, mais il ne gagnera jamais la
Le caractère et le goût des peuples changent avec l’âge.—La France
a aimé long-temps la gloire militaire,—aujourd’hui elle aime l’argent,
et elle veut de l’économie;—la gloire est chère, on n’en a pasaurabais:
— il n’y a pas moyen d’allier ces deux passions.
Dans le golfe de Lyon, deux braves marins, Layec et Hervé, du na-
vire La Marianne, — ont péri en sauvant l’équipage de La Picardie.
M. le duc d’Orléans a fait remettre à M.Achille Vigier.député du Mor-
han, une somme de 200 francs destinée aux veuves de ces deux héros.
Deux cents francs ! — c’est de quoi retarder la mendicité de quelques
mois pour les veuves de deux hommesqui sont morts de la mort la plus
belle etla plus héroïque.
Il faut savoir gréa M. le duc d’Orléans desa pensée, et le plaindre de
“avoir pas près de lui des personnes qui puissent en diriger l’applica-
Mais, — voyez-vous, jamais — les hommes n’accorderont autant d’ad-
miration et de respecta l’homme qui sauve son semblable qu’à celui
qui letue.
Le vieux proverbe qui aime bien châtie bien doit être retourné et n’a
été imaginé que pour donner un air vertueux de reconnaissance à l’af-
fection naturelle qu’ont les hommes pour ceux qui leur font du mal, —
il faut dire aime bien qui est bien châtié.
On n’aime que les gens et les choses dont on souffre, — il n’y a d’a-
mour réel que l’amour malheureux, — il n’y a de patrie que pour les
exilés.
Entre deuxamants — s’il y en a un — (et il en est toujours ainsi,ajou-
tons : presque, pour ne pas trop faire crier), qui accable l’autre de dou-
leurs et de tortures, c’est celui-là qui est aimé et adoré; — l’autre pour
prix du dévouement et du sacrifice de toute la vie consent tout au plus
à se laisser aimer.
Voici la session ouverte, ■— le besoin s’en faisait sentir pour les jour-
naux,—le procès de la chambre des pairs était terminé,—ils ne savaient
et nous avons été obligés d’harasser nos soldats à faire des patrouilles
de jour et de nuit pour empêcher les Chinois de voler et de piller dans
les décombres et les matériaux. Ces pillards courent dans la ville et les
faubourgs au nombre de plusieurs milliers, et plusieurs de ces bandits
ayant pénétré dans la citadelle, y ont commis de grandes dévastations.
Je crains bien, avec l’intention où nous sommes d’abandonner Amoy si
vite, que les paisibles habitants ne restent livrés au pillage et au meur-
tre par suite de l’audace de ces brigands sur lesquels, dans quelques
circonstances, nos soldats ont été obligés défaire feu afin de les disper-
ser; heureusement on n’en a tiré qu’un petit nombre, les autres ayant
subitement pris la fuite en voyant tomber leurs camarades.
C’est avec une grande satisfaction que nous apprenons que la con-
duite de nos troupes a été exemplaire. Sans doute il y a eu quelques cas
d’indiscipline, mais quand on considère que nos soldats étaient au mi-
lieu de la tentation, que beaucoup de maisons étaient ouvertes, que de
grandes richesses s’y trouvaient livrées à la merci du premier venu,
qu’enfin la plupart des boutiques avaient été abandonnées, on doit en-
core se féliciter que les vols et le pillage n’aient pas été plus considéra-
bles et plus fréquents.
Les détails qui nous sont transmis sur la force des Chinois qui ont dé-
fendu Amoy, la portent de 5 à 10,000 hommes. On ne peut préciser en-
core leurs pertes; on a trouvé plus de 60 cadavres dans les batteries,
mais la plupart des blessés et des morts ont été emportés par leurs com-
patriotes. Les habitants avaientsans doute caché leur argent, car on n’a
trouvé que pour 4 à 5,000 dollars d’espèces monnayées.
BAVIÈRE.
Municii, A janvier.—En accordant la croix de commandeur de l’ordre
du Mérite de St-Michel à Mgr. l’évêque d’Eichstaedt, comte de Reisach,
le roi a adressé à ce prélat la lettre autographe suivante : «Montrés
cher évêque, je vous accorde aujourd’hui la croix de commandeur, de
mon ordre du Mérite de St-Michel, en récompense du mérite qui vous
est acquis en arrangeant l’affaire si importante relative à l’archevêché
de Cologne, et de la manière dont vous avez, dans ces négociations,
rempli les intentions du Pape et du roi de Prusse pour le plus grand
bien-être de l’Eglise et de notre patrie allemande. Louis. «
ANGLETERRE.
Loubhes, 7 janvier.— Nous apprenons qu’ila plu àla reine d’accorder
aux forces employées à la prise des ouvrages extérieurs de fortifications
à Canton et sur la somme reçue conformément à la convention passée
pour l’évacuation de cette ville chinoise, un subside égal au montant
d’une année du subside indien connu sous le nom de Butta. La part de
chaque colonel sera de 900 livres sterlings; celle de chaque lieutenant-
colonel de 720 livres; de chaque major de 540 livres; de chaque capitaine
de 216 livres et de chaque lieu tenant de 144 livres, etc.; les officiers de la
marine y ayant part selon leur rang respectif par rapport à celui des
officiers de l’armée. Les troupes qui n’assistaient pas à la prise de Can-
ton, mais qui à ce moment se trouvaient sur d’autres points employées
aux opérations de la guerre, telles que la prise deChusan, recevront
une somme égale à un semestre du batta. (Times.)
FRANCE.
Paris, 9 janvier. — Hier, immédiatement après la séance de la Cham-
bre des Pairs, M. Cauchy, greffier en chef, s’est rendu à la prison du
Luxembourg pour notifier à Quénisset, à Colombier et à Just Brazier
la Commutation de l’arrêt qui les avait condamnés à la peine de mort.
— M. de Boutenieff a fait ce matin ses visites, en costume officiel, au
ministère des affaires étrangères et chez les principaux membres du
corps diplomatique.
— Le ministre de la guerre, par suite de la réduction d’une compa-
gnie par chaque bataillon des régimenls d’infanterie, vient d’adresser
une circulaire à tous les chefs de ces corps qui les invite à congédier
provisoirement tous lessous-offeiers et caporaux delà classe de 1835 qui
désireraient se retirer dans leurs foyers.
On sait que le temps du service légal de classe n’expire que le 1« jan-
vier 1843. Dans cette circulaire, M. le maréchal Soult offre des emplois
en Afrique aux sous-officiers et caporaux de cetleclasse qui accepteront
leur congé.
— L’affaire Lebon indiquée d’abord, par assignation, pour l’audience
correctionnelle du 18 janvier, ne sera point appelée ce jour-là, le pré-
venu s’étant pourvu contre l’ordonnance de renvoi par la double voie
d’opposition et de cassation,
— Des lettres arrivées par le dernier courrierde St-Pélersbourg rap-
portent que le Chargé d’affaires de France a été pour ainsi dire frappé
d’interdit comme on l’était par les excommunications au moyen âge.
Dans les maisons oû il se présente et où d’ordinaire il était reçu avec
empressement, la consigne est d’être toujours ahsent à l’heure dê ses vi-
sites; s’il entre au théâtre les deux loges qui avoisinent la sienne doi-
vent rester vuides.
— Un ancien fermier des jeux de Paris vient de partir pour Naples,
afin, dit-on, d’y signer le contrat qui lui accorderait l’exploitation des
jeux de hasard dans cette capitale, pendant la saison d’hiver. Si ce pro-
jet se réalise, il y aura dans toute l’Europe deux endroils seulement où
les jeux de hasard seront en aelivité pendant l’hiver : Naples et Ham-
bourg, près de Francforl-sur-Mein.
Le Bulletin des Lois publie la ratification du traité du 15 juillet.
Voici le texte de cet acte :
« Art. Icr. Sa Hautesse le sultan, d’une part, déclare qu’il a la ferme
résolution de maintenir, à l’avenir, le principe invariablement établi
comme ancienne règle de son empire, et en vertu duquel il aété de tout
temps défendu aux bâtiments de guerre des puissances étrangères d’en-
trer dans le détroit des Dardanelles et du Bosphore, et que, tant que la
Porte se trouve en paix, sa hautesse n’admettra aucun bâtiment de
guerre étranger dans lesdits détroits;
« EtLL. MM. leroides Français,l’empereurd’Autriche.roide Hongrie
et de Bohême, la reine du roÿaume-uni de la Grande-Bretagne et d’Ir-
lande, le roi de Prusse etl’emperenr de toutes les Russies, de l’autre
plus comment remplir leurs colonnes;—quelques centenaires commen-
çaient à poindre,—un veau à deux têtes était né dans le département de
l’Ardèche,—j’attendais à chaque instant le grand serpent de mer qui de-
puis treizeans qu’un petitjournal l’a inventé, ne manque jamais de faire
une apparition chaque année, — dans les journaux — dans l’intervalle
d’une session à l’autre. — Quelques feuilles commençaient à se livrer à
de bizarres excès,—un journalauquel il manque cinq lignes est capable
de tout,—il n’y a ni parents ni amis—qui soient à l’abri de ses attaques,
—il fera cinq lignes contre lui-même—s’il le faut.
Un de ces carrés de papier s’est mis à raconter que le neveu de Co-
lombier,—l’un des condamnésdans l’affaire Quénisset, — apprenantqu’il
allait être condamné comme complice de l’attentat du 13 septembre,—
s’était noyé de désespoir,—les autres feuilles se sont emparées des cinq
lignes que cela produisait.
Le lendemain, — le jeune homme s’est présenté au premier carré de
papier,—et a demandé une rectification,—on l’a ressuscité le troisième
jour avec d’autant plus d’empressement que cela faisait cinq autres
lignes.
Cette session qui s’ouvre est la dernière delà législature actuelle.—
Espérons que les membres qui la composent vont en finir avec les niai-
series qui sont depuis l’invention du gouvernement dit représentatif,
—décorées du nom politique, — qu’on s’occupera pour la dernière fois
de l'amoindrissement du pouvoir de M. Passy et de M. Dufaure, de le ré-
forme électorale, etc., etc., et de toutes ces choses qui produisent tant
de phrases et ne produisent que cela.
Espérons que les départements se lasseront de vivre sous le despo-
tisme des estaminets de Paris, — les seules localités qui aient un intérêt
sérieux aux discussions oiseuses qui remplissent les sessions, — qu’ils
cesseront d’envoyer à la chambre des prétendus représentants qui ne
s’occupent que de tripotages de ministères, —et sous prétexte d’intérêts
généraux ne tiennent aucun compte des intérêts particuliers qui sont
néanmoins nécessaires — pour former un intérêt général quel qu’il soit.
— Ceci est aussi absurde que si on contestait une formule à la Cuisinière
Bourgeoise : Pour faire du café à la crème, —ayez de la crème et du café.
Espérons que chaque département comprendra qu’il est temps de
donner à ses représentants des mandats circonstanciés, — c’est-à-dire
de rogner un peu un libre arbitre — que n’a jamais un ambassadeur,
et d’imposer à tout député ses conditions; par ce moyen, — on arrivera
à des sessions sérieuses où on fera les affaires réelles du pays; —car on
doit commencer à comprendre que cet hypocrite dédain pour les inté-
rêts matériels ne s’applique qu’aux intérêts matériels des autres, — et
cache plus ou moins adroitement le soin qu’on prend de ses intérêts
matériels à soi.
Mais je ne commencerai à prendre au sérieux la chambre des députés
que lorsqu’on aura brûlé publiquement la tribune; — tant qu’elle exis-
tera, — il n’y aura que les avocats qui feront et qui mèneront les affai-
res, — et voilà trois ans que je vous explique comment ils les font et
comment ils les mènent.
Alphokse KARR.
part, s’engagent à respecter cette détermination du sultan, elà se con-
former au principe ci-dessus énoncé.
» 2. Il est entendu qu’en constatant l’inviolabilité de l’anciennerègle
de l'empire ottoman, mentionnée dans l'article précédent, lesultanse
réserve, comme par le passé, de délivrer des firmans de passage aux
bâtiments légers sous pavillon de guerre, lesquels seront employés,
comme il est d’usage, au service des légations des puissances amies.
» 5. Sa hautesse le sultan se réserve de porter la présente conven-
tion à la connaissance detoutes les puissancesaveclesquellesla Sublime-
Porte se trouve eu relation d’amitié, en les invitant à y accéder. «
Les signatures sont apposées dans l’ordre suivant : d’une part, MM.
Bourqueney, Esterhazy, Neumann , Palmerston, Bulow et Brunow; de
l’autre Chékib.
Physionomie (le la presse française.
Les journaux de Paris ne contiennent aujourd’hui rien de bien inté-
ressant. Leurs réflexions portent principalement sur la manifestation de
la jeunesse des écoles envers M. de Lamennais; quelques-uns, et l’on n’a
pas de peine à deviner que ce sont les organes du ministère, cherchent
a tourner en ridicule cette démarche inoffensive; d'autres essaient de
persuader à ceux qui l’ont faite, qu’en ne s’abstenant pas de ces démons-
trations extérieures qui ont mis le public en émoi, ils ne font que les
affaires du ministère en lui permettant d’exploiter à son profit, l’inquié-
tude qu’elles ont fait naître; d’autres enfin, pour démontrer combien
peu il faut ajouter foi à certains journaux, s’appliquent à faire ressortir
la différence notable qui existedans l’appréciation quelesdeux organes
avoués du ministère font d’un même fait, qui, d’après l’un a été accueilli
avec indifférence et d’après l’autre avec mépris et dégoût.
Le GLOBE s’occupe de l’incident qui a empêché l’ambassadeur de
France en Espagne de présenter ses lettres de créance. Il fait des vœux
pour que les rapports d’amitié qui doivent exciter entre les deux pays
ne soit pas rompus sous un prétexte aussi futile. Selon lui, plutôt que
d’en venir là, il vaudrait mieux que la France rappelât M. Salvandy
pour n’envoyer en Espagne qu’un simple chargé d’affaires à l’instar des
autres grandes puissances.
Le CONSTITUTIONNEL qui se préoccupe fort de la situation du mi-
nistère, pense que se sentant sur les questions intérieures le cabinet
fera tous ses efforts pour attirer les discussions sur les questions exté-
rieures; mais il espère qu’il ne sera pas plus heureux de ce côté, et à l’ap-
pui de son opinion, il analyse, du point où il se trouve, les divers actes
du ministère.
Le TEMPS tonten se félicitant de l’appui queses opinions surla réforme
parlementaire, trouvent dans la plupart des journaux indépendants, re-
grette que dans la presse libérale il n’y aitpas unanimité pour se réunir
dans un but commun.
« Cette réunion de toutes nos forces, dit-il, n’était pas de trop. Avec
un parlement comme le nôtre, avec une chambre de torys qui paraly-
sera le vœu de la chambre des communes, si ce vœu ne paraît pas ex-
primé d’une manière imposante, il faudrait que les amis de la réforme
se montrassent fermement unis pour le succès de la réforme même; il
faudrait qu’ils fissent parier pour elle la voix du pays, l’impérieuse exi-
gence de l’opinion et non les misérables calculs qui semblent n’aspirer
qu’à renverser un homme pour en relever un autre. Si vous le désirez
réellement, demandez donc la réforme pour elle-même et ne vous in-
quiétez pas de ce qu’il adviendra du cabinet qui la repousse et-de ceux
qui combattent pour la faire triompher. «
Belgique.
ANVERS , tfl JANVIER.
La Société d’Orphée vient de perdre un de ses membres. A cette occa-
sionna jeune société a résolu de rendre un dernier devoir au défunt en
faisant exécuter à la cathédrale la belle messede Requiem de Koslousky.
Nous apprenons ((lie cette cérémonie funèbre aura lieu le vendredi 14
janvier, à 11 heures du matin.
— Le 8 de ce mois, le nommé Pierre Aerts, journalier, né et demeu-
rant à Schooten, âgé de 64 ans, a été trouvé mort sur le chemin public.
— On parle du départ de M. le général L’Olivier qui se rendrait à
Mons, avec le grade de lieutenant-général, pour y prendre le comman-
dement de la division territoriale laissé vacant par la mise en non acti-
vité du général Daine. On dit aussi qu’il serait remplacé à Liège par le
général Clump. (Tribune.)
— L'Echo du Nord parle d’une violation du territoire français par des
douaniers belges.
Voici comment il rapporte le fait :
k A l’extrême frontière belge, le long de la grand’route de Tournai à
Lille, se trouve une maison nommée le Petit-Paradis, occupée parle
sieur André Bourgeois d’IIertain, qui en est le propriétaire.
« Le 2 octobre dernier, plusieurs caisses contenant des bonneteries
en coton, se trouvaient le long des bâtiments du sieur Bourgeois fai-
sant face au chemin du moulin Jourdani, qui va de la grande route de
Tournai à Lille audit moulin, lorsque deux employés belges se présen-
tent, saisissent une de ces caisses de bonneterie en coton, qu’ils évaluent
à la somme de 1,200 fr., et déclarent la confiscation au propriétaire de
ces marchandises qui se trouvait là sur les lieux. «
L'Echo du Nord cite ensuite divers traités et divers précédents dont
il semblerait résulter que le Petit Paradis doit être considéré comme fe-
sant partie du territoire français.
— Nous apprenons que M. Peel, oncle de sir RobertPeel, vient de
mourir subitement à Exmouth, dans le Devonshire, étant tombé de sa
chaise par suite d’une attaque d’apoplexie pendant qu’il était à table
avec son fils. Le défunt possédait, dit-on, une immense fortune et est
mort intestat. .
Les revenus du dernier semestre de 1841 de propriété foncière, mon-
tant à plus de 50,000 liv.’sl. (750,000 francs), lui avait été payée la veille
par son homme d’affaires. On assure qu’il laisse plus de deux millions
sterling en argent (50 millions de francs). (The Globe.)
— D’après une correspondance,adressée de Bruxelles à la Gazette de
Cologne, Mgr. Fornari se rendrait à Rome pour y recevoir la consécra-
tion en qualité d’archevêque de Nicée in partibus infidelium, et serait
probablement promu à cette occasion à la dignité de nonce.
(TaMeStes d'aine feinrne «Usa anomie.
CONSEILS CONFIDENTIELS.
Une femme qui a la figure ovale doit porter un chapeau évasé sur le
bout et qui laisse paraître les bas des joues. Une personne qui a la ligure
ronde portera un chapeau moins ouvert; et si le bas des jones est trop
saillant, on diminuera ce défaut en arrêtant près du menton les bords
du chapeau. ,
Un long couexige que les coins du chapeau descendent, et quel extré-
mité de la robe remplisse plusou moins l’espace intermédiaire. Pourun
cou plus court, il faut un chapeau également court et fermé perpendi-
culairement, et la partie supérieure de l’habillement ni haute ni large.
Les personnes qui ont les épaules larges doivent avoir les épaulettes
de l’habillement très remplies sur le coin de l’épaule; le devant comme
le derrière de l’habillement doit former des plis obliques depuis la pointe
de l’épaule jusqu’au milieu du buste. . .
Si on a trop peu de poitrine, on y remédiera au moyen des plis obli-
ques en haut de l’habillement, etc. Si le bas du dos n’a pas assez d am-
pleur, on y supplée en rassemblant en plis le derrière de la robe. Pour
les hanches étroites, il ne faut pas que le fond de l’habillement soit trop
large. .
Les grandes femmes peuvent porter une robe large ou plusieurs gar-
nitures, ou l’un l’autre; les femmes petites une robe moins large, mais
aussi longue que possible, avec des garnitures très basses.
Les souliers serrés font paraître le pied large et le coude-pied parti-
culièrement saillant. Croirait-on que c’est encore là une vérité nouvelle,
et qui n’est pas généralement comprise.
Les coiffures des femmes peuvent se réduire à cinq grands genres :1a
chinoise, les papillotes, les rouleaux, les bandeaux et les nattes.
Nous ne nous occuperons pas du chignon, les femmes qui savent vi-
vre le portent le plus bas possible.
La chinoise. - Elle convient aux femmes roses, fraîches, grasses, bru-
nes ou blondes; mais plutôt blondes, si elles ont le front haut et décou-
vert. Beauté si grande et si peu commune, va mal aux grandes lignes.
Les cheveux ainsi relevés et l’indispensable accroche-cœur pour les pe-
tits cheveux, donnent même aux femmes un air jeune fille.
Le bandeau long est la coiffure la plus débauchée, la plus débardeur,
la plus quartier latin qui se voie; il sent sa Chaumière d’un kilométré,
Ce bandeau-là. le droit l’a démêlé, la médecine l’a peigné, la pharmacie
l’a lissé! Il vit de la Seine au Panthéon; on le rencontre surtout au
Luxembourg et à la barrière Mont-Parnasse : c’est le don César de la
coiffure. 11 arrive en disant : Tant pis, c’est moi. .
Les nattes : Elles conviennent aux cheveux noirs, sur des joues pâles,
maladives, fatiguées; elles aggravent peut-être cette tendance à 1 an-
abattu ; mais elles poétisenl les traits et mélancolisent le visage. Les
femmes qui peuvent porter desnattes sont sans contredit celles qui ont
le plus de moris d’hommes à se reprocher ; elles inspirent plus de pas-
sions vraies que de caprices, plus d’amour profond que de sentiments
légers. Ellesn’ont pas besoin d’être belles,elles ont un cachet fatal.
Que Dieu vous garde des femmes pâles et à nattes. |