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62 LA BELGIQUE.
de soleil; des tableaux, des sculptures, des lutrins _ciselés, des tombeaux illustres, des
tapisseries de haute lisse concourent à la open du dope. Le audio no
n'est pas cette luxuriante chaire de vérité évidée, taillée et oo par l'anversois
Henri Verbruggen, (1699) une image de nature, un printemps édénique sculpté dans
le bois et où se voient, parmi les anges voltigeants, Adam et Eve poursuivis par la mort,
et, tout en haut, la Vierge et l'enfant Jésus debout sur l'arbre de vie.
À Notre-Dame des Victoires, la richesse des autels et des sarcophages combine un
mélange de pompe catholique et mondaine. Les allégories sont nombreuses : dans Wüne des
chapelles, celle de la Tour et Taxis, une femme en marbre blanc, figurant Ja Vertu,
tient à la main une chaîne d'or par laquelle le Temps la tire avec force. Une autre
chapelle est dédiée à Saint-Marcou : on y voit un DSC en marbre noir et Le el
celui-ci porte le nom du poète J.-B. Rousseau, mort en exil à Bruxelles le 6 avril 1741.
L'intérèt archéologique grandit encore avec Notre-Dame de la Chapelle. [ei s'atteste la
tradition vénérable de la période de transition. Ce sont
d'abord les piliers, de style byzantin; les colonnettes en
faisceaux alternant avec des colonnettes isolées, sur le
pourtour du triforium, signalent ensuite l'avènement du
roman; enfin, par delà le triforium, la frise et la naissance
des nervures s’entre-croisant pour former une voûte en
liers-point, manifestent le gothique.
L'incendie, le bombardement, les déprédations sucessi-
vement altérèrent la physionomie de cette grande construc-
tion religieuse : en 1403 les trois nefs sont anéanties,
et on ne les rebatit qu'en 1421; la tour romane quadran-
gulaire qui s'élevait à l'intersection des transepts et du
chœur disparait ‘en 1695: à peu près vers la même
époque, on élargit les fenêtres du chœur, et l'on bouche
ÉD EN ORNE DANE DE LA Rare ie les niches servant, l'une de reposoir au Saint-Sacrement,
l'autre de lavoir pour l'ablution des prêtres, la troisième
de presbyterium où s'asseyaient les officiants. Quelque temps auparavant, le maitre-autel lui-
même tombait sous les coups des sectaires, et on le remplaçait par une de ces spacieuses
architectures où Rubens prodiguait la pierre et le marbre. Une toile du maitre, « l'Assomption
de la Vierge, » vint alors s'encadrer dans le décor fait exprès pour s'accorder au mouve-
ment de ses ordonnances: mais elle fut cédée, depuis, par les marguilliers à l'électeur de
Bavière.
De nombreuses chapelles garnissent les bas-côtés de l'église actuelle. Arrètez-vous
devant celle qui est consacrée au Saint-Sacrement : un mausolée y exalte la mémoire des
Spinola, avee un groupe de trois grandes figures d'un goût violent représentant le Temps,
là Mort et une Renommée. Tandis que celle-ci proclame les
vertus des défunts, le
vieillard
à la faux dispute au squelette symbolique le souvenir de leur gloire. Considérez
cncore sous un tableau qui l'atteste en sa vie spirituelle près des emblêmes de la mort,
le tombeau du peintre Pierre Brueghel. Un autre monument, surmonté d'un médaillon en
marbre blanc à l'effigie de Francois Anneessens, rappelle le trépas du martyre populaire,
décapité, le 19 septembre 1719, sur la Grand'Place, pour avoir défendu les franchises de
la ville contre le gouverneur autrichien, le marquis de Prié.
L'extension toujours croissante de
la ville a déterminé l'édification d'un certain nombre
d'églises nouvelles qui, ajoutées aux
anciennes, à celles dont il vient d'être parlé et aux |