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Mais cette excuse n'empêche pas qu’il ne soit rien de plus navrant,
dans le domaine de la bibliophilie, que l'histoire de la bibliothèque
d’Anvers. Si les différents dons et dépôts littéraires consentis à la ville
d’Anvers au cours des siècles avaient pu être conservés dans leur
intégralité, au lieu d’avoir eu à subir le contre-coup de toutes les vi-
cissitudes politiques, d’avoir été pillés, voire incendiés, il est hors de
doute qu’Anvers pourrait se glorifier actuellement de posséder une
des bibliothèques les plus riches de Belgique en ouvrages anciens.
Il n’en est malheureusement pas ainsi et, si la bibliothèque actuelle
occupe encore un rang très honorable, si elle peut être classée immédia-
tement après la Bibliothèque Royale et les trois bibliothèques uni-
versitaires de G and, de Liège et de Louvain, c’est grâce aux efforts
déployés seulement depuis les cent dernières années en vue de l’accrois-
sement de ses trésors littéraires. De sa gloire passée, il ne lui reste que
des épaves, parfois assez importantes, il est vrai, et dont certaines
comptent parmi les plus beaux ornements de l’ancien fonds de la biblio-
thèque actuelle.
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Le premier don de livres dont font mention les registres scabinaux
est celui qui fut fait par le pensionnaire ou avocat de la ville Guillaume
Pauwels, qui, par acte du 5 avril 1480 (ancien style), légua à la ville
sa bibliothèque privée, composée de quarante ouvrages. La liste en
a été publiée dans le catalogue de Mertens, vol. 2, pp. II-III,
d’après un acte du « Groot Pampieren Privilegieboek », fol. 239 v°.
Les titres sont très concis mais, en général, un mot ou une expres-
sion nous indiquent s’il s’agit d’un ouvrage imprimé ou d’un manus-
crit. En tenant compte de ce qu’une discrimination certaine n’est pas
toujours possible, voici reproduite la liste des ouvrages qui étaient
sûrement, ou très vraisemblablement, des manuscrits (1).
Codex in pergameno.
Digestum vêtus in pergameno, cuius processus est per litteras.
Digestum novum in pergameno cuius processus est per magna capita.
Alia instituta scripta in papiro sine glosa.
Lectura Bartoli in papiro scripta, super novem Libros codicis.
Eiusdem lectura scripta super prima parte Digesti veteris.
Lectura eiusdem super secunda parte ff. veteris.
Practica Ferrariensis, scripta in papiro.
Summa Tancreti, sine glosa, in pargameno.
(Liège ou Maastricht), comme cela eut lieu pour ceux de Saint-Hubert, qui
passèrent à Namur au lieu de prendre le chemin de Luxembourg.
(1) Cette collection n'est pas parvenue jusqu'à nous. On peut admettre que
les quelques volumes qui en subsistaient encore en 1576 périrent dans le sac
d’Anvers par la soldatesque espagnole.
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