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ment de quelques employés. Il est peu probable que ceux-ci eussent
attaché une grande importance à un encombrant recueil de médecine,
vieux de près de cent ans. A moins qu’il ne s’agisse d’une heureuse
méprise, ou que, au moment du sac de la ville, le recueil se soit trouvé,
temporairement, entre les mains d un particulier ? O.i remarquera,
compte tenu de la réserve exprimée tout à l'heure, qu'il ne figure pas
dans l’inventaire de 1571...
Une autre pièce de choix de notre fonds ancien consiste dans le
codex A ntverpiensis des Controverses et Suasoires de Sénèque le Père
(décrit sous le n° i). Ce manuscrit, du Xe siècle, fut utilisé par le
père André Schott, le célèbre éditeur et commentateur de Sénèque.
Il a été reconnu, plus récemment, comme le meilleur représentant
de la famille des manuscrits contenant le texte suivi, et non seulement
des extraits des controverses (i).
La fin du XVIIe siècle et tout le XVIIIe constituent une période
de délaissement absolu, d’incurie incompréhensible, à l’égard de la
bibliothèque. Il faut attendre la Révolution Française pour la voir
retirer de l’oubli, par la création de l'École Centrale du département
des Deux-Nèthes (loi du 3 brumaire, an IV), supprimée vers la fin
de l’an XI (1803). La bibliothèque servait d’annexe à cette école,
puis elle se mua, par le jeu des décrets successifs, en bibliothèque
départementale, bientôt mise à la charge de la ville. L’apport consi-
dérable des institutions religieuses fut, nous l’avons dit, en partie ré-
cupéré par les établissements reconstitués, — en partie aussi dispersé.
Le Gouvernement ayant, en l’espèce, passé la main à la Ville d’An-
vers, le premier bibliothécaire nommé par celle-ci fut le citoyen
Beauroche. Son passage à la Bibliothèque fut court : heureusement,
car sa gestion fut désastreuse. Atteint dans ses facultés mentales,
il dut se retirer au bout de quelques mois, non sans avoir détruit
plusieurs documents.
Beauroche fut remplacé, le 16 août 1803, par Denis Saunier, qui
nous a laissé un catalogue manuscrit, tout provisoire d’ailleurs, du
dépôt qui lui était confié (2). Comme ce catalogue ne mentionne qu’un
seul manuscrit (Albertus Magnus, Compendium theologiae veritatis,
(1) Cfr l'édition savante de H. J. Müller (Vienne, 1887), p. x.
(2) En manuscrit, sans titre (Archives communales, liasse 40). Il comprend
les rubriques suivantes : théologie, jurisprudence, sciences et arts, belles-lettres,
histoire ; la division, dans chacune d’elles, est faite d'après les formats.
Toutes les feuilles ont été parafées par le successeur de Saunier, J. B. Lauwers,
qui atteste, à la date du 12 mai 1811, lors de la prise de possession de sa charge,
que « tous les ouvrages énoncés au présent catalogue se trouvent à la bibliothèque
de la ville d’Anvers, et que la remise m’en a été faite par Monsieur Saunier, mon
prédécesseur ».
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