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D’ailleurs il convient d’observer que ces bibliothèques abbatiales
avaient vu, au cours des siècles précédents, leurs locaux saccagés
à plus d’une reprise, de sorte qu’en 1789 il ne leur restait plus, déjà,
qu’une portion fort réduite de leurs richesses primitives en manuscrits
et en incunables. Rappelons aussi que l’abbaye d’Averbode, une
des plus/anciennes et des plus riches du pays, et qui possédait une
superbe bibliothèque, avait mis celle-ci en heu sûr à l’approche de
l’orage. Lorsqu’elle fut découverte, — en 1819 seulement, — par
des agents du fisc, elle fut saisie et donnée à l’Université de Liège,
de sorte qu’Anvers ne bénéficia point d’une riche dépouille, qui lui
eut sans doute été attribuée, lors de la suppression de cette abbaye
sous le régime français (1).
Anvers connut de tout temps une vie intellectuelle intense, et fit,
à plusieurs reprises, et dès le 16e siècle, une tentative en faveur de la
création d’une bibliothèque publique. C’est un fait qu’il est agréable
de pouvoir constater et qui est tout à l’honneur du Magistrat de notre
grande métropole commerciale, même si l’on peut reprocher à celui-
ci, d’avoir fait preuve, en certaines époques troublées de notre histoire,
d’un détachement absolu, et, hélas ! désastreux, en matière de biblio-
thèques. Il ne faut pas oublier, en effet, que la ville d’Anvers a été
plus que toute autre ville belge, intimement liée aux événements
politiques et religieux des siècles passés. Il est compréhensible, dès
lors, que le souci de la conservation et de l’accroissement d’une biblio-
thèque publique ait passé quelquefois à l’arrière-plan des préoccupa-
tions du Magistrat.
» les Minimes avaient possédé des bibliothèques depuis le milieu du XVIe siècle.
» Enfin il n'existait à Anvers aucune corporation religieuse qui n’eût une collec-
» tion et qui n'apportât son tribut à la bibliothèque de l’École centrale : c’est
» ce que prouvent encore les faibles restes qui en ont été recueillis dans la biblio-
» thèque communale.
» Il n’est guère possible de connaître, même approximativement, le nombre
» des volumes dont se composait la bibliothèque de l’École centrale. Car il est
» hors de doute que beaucoup d'ouvrages ont été sauvés par les religieux, et
» qu’une partie plus grande encore a pu être détournée par les nombreux
» employés chargés du transport. Il faut, en outre, remarquer que cette biblio-
» thèque participait aux distributions de livres que faisait le Gouvernement. Il
» ne nous reste qu’une très petite partie des ouvrages qui provenaient de cette
» source. » (F. H. Mertens, Notice historique sur la Bibliothèque publique de la
Ville d’Anvers. 1846, pp. XII-XIII).
Le couvent des Augustins avait fourni 680 volumes, dont 11 in-fol., le reste
en différents formats (Procès-verbal des commissaires au transport, daté du
6 floréal, an V). (Archives communales, liasse 401, N° 3).
(1) Sans doute, mais non sûrement. Averbode est fort éloigné d’Anvers,
et les livres de l’abbaye supprimée eussent pu être attribués à un autre chef-lieu
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