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plan économique et social aussi bien qu a 1 egard des structures scolaires, des programmes
et des méthodes - conçue de telle façon que chaque enfant puisse accéder au niveau
d’instruction et de culture correspondant exactement à ses aptitudes,,. La conception
que chacun de nous peut avoir à l’égard de la réforme des structures de notre société
varie essentiellement d’un individu à l’autre : elle ouvre la porte à nombre de discussions
qu’il ne nous appartient pas de poursuivre ici. Il faut cependant dégager de la formule
de MM. Busieau et Dubois qu’il ne suffit pas, pour démocratiser l’enseignement,
d’augmenter le nombre des écoles et plus encore de les améliorer. Il faut également
que tout ce qui entoure l’enseignement soit aménagé. En pratique, les deux auteurs
évoquent dans leur ouvrage l’influence considérable exercée par le milieu social et
familial sur le comportement de l’étudiant. Ils indiquent la nécessité d’une éducation
des parents, d’une politique de logements sociaux qui créeraient autour de l’enfant peu
fortuné ce climat qui lui manque souvent. Ils analysent encore l’amélioration des bâti-
ments scolaires, la réforme des structures et de l’organisation pédagogiques, la tutelle
psycho-médico-pédagogique, le rôle d’un futur service social scolaire, bref, l’essentiel,
à leurs yeux, du cadre scolaire et dés problèmes connexes.
Mais, sur 141 pages que compte Démocratie et 'Enseignement, oeuf seulement sont
consacrées à l’éducation populaire, et sur ces neuf pages, une seule intéresse, en fait, la
lecture publique. Encore s’agit-il d’un tableau qui indique qu’en 1954, il existait en
Belgique 2.425 bibliothèques publiques reconnues, que celles-ci possédaient, à l’époque,
près de dix millions de volumes et qu’en un an, elles avaient effectué plus de 15 millions
de prêts. A ce moment, également, l’Etat intervenait en faveur de ces bibliothèques à
raison de près de 20.000.000 par an tandis que huit à dix millions étaient répartis sous
forme de subsides entre les divers organismes s’occupant d’éducation populaire. Il faut
noter ici que l’effort consenti par l’Etat en faveur de la lecture publique n’a pratiquement
pas varié depuis cette époque, alors que les crédits ouverts à l’éducation populaire ont
été très sensiblement majorés. En fait donc, depuis près de dix ans, l’Etat belge consacre
environ deux francs par tête d’habitant à l'amélioration de la lecture publique. MM.
Busiaux et Dubois, même s’ils ne consacrent qu’une page et demie à ce problème, sont
conscients de son existence. Par contre, la XXVIème Semaine Sociale Universitaire, qui
avait pris pour thème “L’Enseignement, Institution Sociale,,, vient de rassembler, dans
un gros volume de 360 pages, les rapports rédigés par d’éminents spécialistes sur l’en-
semble des problèmes posés par l’Education Nationale : aucune étude ne s’attache à
l’intervention de la Bibliothèque publique dans l’éducation des enfants et des adultes.
Nos préoccupations sont donc loin d’être celles du pays ; elles sont même loin de
ceux qui se sont assignés pour but de développer harmonieusement notre enseignement.
Nous sommes, il faut bien le dire, isolés devant un problème dont la nation n’a pas
conscience et dont personne n’imagine encore qu’il puisse influencer l’avenir.
A vrai dire, la responsabilité des bibliothécaires est peut-être plus engagée qu’ils ne
le croient. Nous le réaliserons mieux en établissant un inventaire rapide de notre action,
en déterminant ce que près de quarante années d’application de la Loi Destrée ont pu
donner : quarante ans d efforts individuels ; ... plus de 12 millions d’heures de présence
des bibliothécaires a leur comptoir ; deux ou trois millions de lecteurs actifs dans un
pays qui compte près de dix millions d habitants et dont la population s’est au moins
renouvelée une fois ; quarante ans d’efforts financiers et même techniques de l’Etat, des
Provinces, des hommes et, grâce au pluralisme cher à la Belgique, de bon nombre de
groupements privés , quarante années au cours desquelles beaucoup de personnes se
sont efforcées de défendre, de promouvoir, de développer la lecture publique...
Cependant, au cours de ces quarante ans, le nombre des Bibliothèques publiqués a
tres rapidement atteint un plafond qu’il n’a pas su dépasser ; dès 1930, la situation du
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