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TES) déyuer 1889
F7
Les voyageurs Africains.
Une nos compatriotes nous adresse
Pittéressante lettre que voici :
: Le Hôvre, le février, 1889.
: M: le difecteur de l'Opénton.
M'étant renda à bord du steamer Zoanda de la
« Britisch et African Steaui Navigation C°,» venant
dés côtes d'Afrique et entré aujourd'hui mêmé dans
notre port j'y ai renvontré parmi les passagers trois
de nos compatriotes au sujet desquels je vous envoie
dés nouvelles -qui je l’espère vous seront d'autant
plus agréxbles que vous en aurez la primeur.
Ce soft MM, Ostar Roger, Alphonse De Bock et
Charles Valckenaere.
Tous trois méritent &uoïqu'à des titres différents
qu'on en dise quelques mots.
Le premier, M: 0. Roger, de Blandain lez Tour-
nai est parti dernièrement comme second dans
l'expédition du lieutenant Becker pour explorer les
régions supérieures du fleuve gigantesque
.M. Oscar Roger est ce compatriote courageux, ce
pionnier de la première heure, qui fit parlie'en 1879
de l'expédition Becker à la tête orientale de Zanzi-
bar, at lac Tanganika, et où ses travaux et ses
chasses furent d’une st grande utdité pendant la
traversée qui dura 6 mois.
2e premier voyage de trois ans sur le continent
| mystérieux, ayant stimulé l'ardeur et les goûts du
|'yoyageur, à peine fût-il rentré aù pays gt y eût-il
-nassé quelques mois qu'il se mit à la disposition du
célèbre Stamey, et fit avec ce dernier la reconnais-
| sance du Congo ‘depuis "80 embouchure jusqu'au
Stanley Falls, {
Dès rudes travaux auxquels M. 0. Roget ay
prispaït, l'aÿant fa et épuisé, il dût céder
devant la terrible « fièvre dtf pays noir # et il rentra
en Belgique après un second Voyage de deux ans. |
Depuis bien. du temps Oscar Roger ne songeäit
plus à la vie de l'inconnu, lorsque S. M. le Roi ayant
chargé Becker d'une mission dans le Haut-Congo,
ce dernier choisit commé compagnon de foriune son
vieil ami Roger qui se sentit immédiatement attiré
ses-premières explorations et voulut revoir le
pays des noirs dans un troïsième voyage.
Parti en septembre dernier, florissant de santé, il
ne devait malheureusement pas voir couroïnée de
succès sa troisième entreprise ; À peine avait-il
dépassé les îles Canaries que le terrible climat
d'Afrique se fit sentir dans tout son organisme et,
de jour en jour, sa santé devint plus Chancelante,
Pendant toute la traversée qui durajusqu'en octobre
Oscar Rogef ne fit que dépérir, :
Ye réunissant plus les conditions desanté, ni la
résistance voulue pour s'adonnér aux rudes travaux
du.Congo, il ne pût partir avec Becker. Aprés trois
mois de séjour à Borva où il espérait se remêttre, et
voyant sa Santé s'altérer de jour en jour il à disren-
trer au pays, etabandonner ainsi les beaux projets
qu'il avait formés pour sa troisième expédition,
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Le Mouvement “géographique annonce
que Jérôme Becker est parti en bonne
santé pour le Haut-Congo. , ,
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D'après les dernières nouvelles du lieu-
tenant Becker, il a quitté Léopoldville le
1% janvier avec le lieutenant Tobbe et est
arrivé le 25 février à la station des Stan-
| ley-Falls.
Le steamer qui l’a conduit est la Vi/Ze
de Bruwelles.
Becker doit, en ce moment, se trouver
danslesrésions quetraverse l’Arouhouimi.
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cher, en voyage, et consomment en route la plus
grande partie de la valeur marchande transportée,
encore diminuée par les tributs de l'intérieur et les
attaques desheuplades pillardes, sans compter l’hor-
rible famine, résultant des guerres permanentes qui
ésolent le centre de Afrique.
ajouterai, qu’en s’occupant ouvertement de faci-
lier le négoce, les agents de l'Etat du Congo se
relèvent dans l'esprit des Arabes qui, jusqu'ici
n'avaient que de la défiance pour les.explorateurs,
‘investis de mandats purement scientifiques, et leur
supposaient des intentions hostiles. Leur parler
commerce et éct t-le seul et unique moyen
d'entrer en relations d'amitié avec eux.
Espér jéntù une entente pratique
s ion, Anvers possédera son marché d'ivoire
qui fera à celui de Londres une brillanteconcurrence.,
La vérité sur Tippo-Tippo.
J'ai traduit à Tippo-Tippo le discours de Mer de Lawis
gerie, y compris le coup de boutoir à son adresse.
«— Vous verrez le pays de l’Ou-Ellé, m’a-t-il dit en
souriant. Vous le eZ ar Ïes guerres säti=
vages que les indigènes s'y livrent entre eux et par
lesquelles ils se déciment sans sultat, Vous verrez
& la Chai maine débitée sur les marchés de
anent se peut-il qu'en Europe vous
is-que nous, ayons voulu mettre un
mposant partout
ise de pareilles,
atrocilé: nb oncorde par l'imposi
tion du commerce ef de l'agriculture ?
« N'est-ce pas nous qui leur avons donné le goût et
le besoin des étofes, source de commerce pour vos
industries, et leur avons inspiré le désir de 1
acquérir par le travail régu ous verrez le
nyema et le degré de prospérité où nous l'avons
amené. Certes, ii nous arrive de frapper fort, une
première fois, lorsque nous nous rencontrons avec
des peuplades hostiles à tout progrès, Mais vous
autres blanes, en vous montrant {rop patients e£ trop
débonnaires,n'êtes-vousipas obligés de châtier après,
pour sauvegarder votre existence et vos établisse
ments? Et 4
« L’Africain actuel ne se soumettra jamais qu'à ls
force. ll respectera le maître, impitoyable au début,
mais juste dans la suite, tandis qu'il n'a que du mé-
pris ef de la trahison pour les timides et les réveurs.
La force est ici la seule sanction possible (Githin:) de
l'occupation. L'Anglais et l'Allemand sonf exéCrés par
les nègres qu'ils prétendent émanciper. Je suis adoré
par mes esclaves qui me nomment leur père: Vous
savez tont cela aussi bien que moi.Dites-le donc à vs
amis d'Europe et engagez-les à venir Voir un peu, par
eux-mêmes, ce qui se passe en Afrique. », :
Bien entendu que je n’ai fait que transcrire,en Jais-
sant à Tippo-Tippo, représenté sous de si sombres
couleurs par certaine presse étrangère, le soin de
laider sa propre cause. & ï
; On deniers À tout propos la mauvaise foi des Arabes.
Pour réfuter ce préjugé, il me suffira de raconter le
eas.du capitaine Trivier, arrivé ici en même temps
que moi, sur le bateau hollandais:
Cet explorateur, qui voyoge pour le journal {a
Gironde, avec des lettres de recommandation du
gouvernement français olu de traverser
VAfrique, de lEs! Ouest. L timement, comme
vous le savez, avec Tippo-Fippo, } c
dernier un arr: ment qui permettra à M. Tri
de gagner Zanzibar sans bourse, où plutôt sans
ballot délier, sur la route, è
Pour la somme relativement minime de dix mille
francs, il sera escorté militairement et nourri péndant
la dur: ge, et n'aura pas à s'inquiéter
des fastidieux et terribles Aongos, cause de ruine
pour la plupart des explorateurs européens.
Peude temps après le départ de M. Trivier, est
arrivée ici la nouvelle de la prise de Bagamoyo. En
bien! Tippo=Tippo à envoyé plus de dix jettres à ses
amis et correspondants de l'intérieur pour qu'ils
veillent sur la sûreté de son protégé. J'en ai écrié
moi-même, pour lui, une demi-douzai £
pour. les prier de fair. L
et de le garder chez elles aussi
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Anvers 15 Aoit 1 841.
La Gazette exur'ait dune nouvelle erinteressante
lettre du capitaine Jérôme Becker, quelques pas-
sages intéressants dont il a bien voulu autoriser la
reproduction :
L'IVOIRE.
Aux cataractes des Stanley-Falls, 8 avril 1889.
Depuis quinze jours que le Séantey est ici, nous
pesons continuellement de l'ivoire. Le lieutenant
d'infanterie Tobback, qui a remplacé le Fournaisien
Royer, retourné ‘en Europe pour cause de santé
établit les bordereaux, et nous avons fort à faire, .
, Cetle activité ‘insolite, qui est venue tfoubler si
inopinément le calme expectatif de notre station
vous dira que j'ai complètement réussi dans une des
arties de ma mission au Congo, celle de nouer avec
es Arabes des relations commerciales régulières et
de transformer le fleuve, jusqu'ici imposimment
inutile, qui déploie ses scèneries à nos regards on
peu blasés, en un trait d'union reliant la Belgique
au centre du territoire africain. <
A l'heure qu'ilest, on sait à Nyangoue, à Oudjij, à
Tabora même, que le blanc qui à parcouru tbe
trois années les régions de l'Afrique orientale, l'ami,
à Tabora et à Zanzibar, de Tippo-Tippo, dontita
toujours garanti la loyauté, achôte de l'ivoire à des
conditions hautement favorables pour les vendeurs.
Et ceux-ci ne tarderont point à ârriver en masse sur
Je nouveau marché que je suis parvenu à créer pour
l'écoulement deleur précieuse marchandise. ;
La vérité est que les Arabes, marohands d'ivoire,
ne tiennent plus que médiocrement au marché de
Zanzibar, depüis qué les Allemands se sont emparés
Je toit la côte, La route, pour eux, n’est guêresire
et les hongos, ou droits de passage, sont devenus'de
plus en plus exagérés dans: l'Ou-Gogo. La voié du
Congo se présente naturellement à eux. Jé leur enxai
démontré facilement tous les avantages et ils n’ont
point hésité à venir à nous. Rien de plus shnple.J’ai
été servi par les circonstances et voilà tout.
Bientôt done, j'en at la CONVICUON, tout l'ivoire du
Tanganika affluera aux Falls et du même coup
traite sera fatalement enrayéo, En eflet, n'ayar* ni
routes, ni cours d'eau pour transporter le” ivoire
les Arabes, pour le vendre avec quelque “bénéfice,
étaient obligés de se servir d'esclaves. peu nourris et
fréquemment renouvelés. SüPrimez ia nécessité du
transport jusqu'à la côte orientale, À travers des ré=
gions hostiles, les perieurs deviennent inutiles.
On se passera d'atignt plus volontiers de ces bou-
chesà nourrir es reviennent horriblementcher,
en voyage, ei fisomment en route la plus grande
partie de là raleur marchande transportée, encore
diminuée par les tributs de l'intérieuretles attaques
des peuplades pillardes, sans compter l'horrible fa-
mine,résultant dés guerres permanentes qui désolent
le centre de l'Afrique:
. d'ajouterai, qu’en s'occupant ouvertement de fati-
liter le négoce, les agents de l'Etat du Congo sé te-
lèvent dans l'esprit des À rabesqui, jusqu'ici avâient
que de ly défiance pour les etploraieurs, invesiis de
rhandats purement scientifiques, et leur supposaient
des intentions hostiles. Leur parler commerce et
échange est le seul et-uniguemoyen d'entrer en rela=
lions d'amitié avec eux. his RTE
RRÉpérons que bientôt, gnftéé à ne enténtéspratie
Fe le la situation, Anvers” possédera son tarché
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