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quïl s’était réservée par l'article 12 du programme, décida,
dans sa séance du lendemain, qu’il n’exécuterait pas le projet
primé. Il était tenu dans ce cas de payer la prime aux
lauréats. »
Le public jugera. (La Chronique.)
Société Centrale d'Architecture de Belgique
Société des Architectes d'Anvers
Le S juin 1893.
Monsieur et Cher Confrère,
Le Comité exécutif de l’Exposition d’Anvers a récemment
ouvert un Concours national d’Architecture, à propos des
façades de son bâtiment principal, concours dont les condi-
tions déplorables ont été vivement combattues aussi bien par
la Société des Architectes d’Anvers que par la Société d’En-
couragement des Beaux-Arts de la ville d’Anvers, consultée
à ce sujet.
Les délégués de ces deux sociétés — réunis en une com-
mission spéciale constituée pour l’examen des conditions éla-
borées par le Comité exécutif prérappelé — ont, en effet,
parmi bien d’autres points défectueux, critiqué le terme res-
treint accordé pour l’étude des projets, la confusion établie
entre le rôle de l’arçhitecte et celui de l’entrepreneur, la res-
ponsabilité solidaire imposée à ces derniers, les obligations
absolument anormales mises à la charge de l’architecte ; ils
ont, de plus, fait ressortir que, sous le titre de concours, on
exigeait réellement de ce dernier une véritable adjudication
avec ses aléa et ses garanties.
Malgré les protestations légitimes et parfaitement justifiées
des délégués en question, le Comité exécutif de l’Exposition
d’Anvers, se renfermant dans son intransigeance systéma-
tique, vient de lancer un programme établi de façon essen-
tiellement défectueuse et qu’il nous est impossible d’accepter
sans compromettre nos droits en même temps que notre
dignité professionnelle.
De tous les concours publics organisés, jusqu’à ce jour,
dans notre pays, celui auquel nous faisons allusion est,
certes, le plus mal établi ; il est, nous osons le dire, le plus
propre à engager les concurrents, et surtout le concurrent
chargé éventuellement de l’exécution, dans une voie pleine
de déboires et de mécomptes. Il vous suffira de prendre une
connaissance sommaire du programme susvisé pour vous con-
vaincre aisément de l’éventualité certaine de nos prévisions.
Dans les conditions que nous venons de relever, nous
croyons de notre devoir, au nom de l’Art architectural belge
et de la dignité de notre profession, de protester contre un
abus aussi manifeste du concours public ; nous croyons aussi,
au nom des sentiments de confraternité qui unissent les
membres de notre corporation, devoir vous engager, Mon-
sieur et Cher Confrère, à ne point prendre part au dit con-
cours, en même temps que vous prier de décliner toute invi-
tation qui vous serait faite de participer au jugement de ce
dernier.
Pour être réellement utiles et pratiques, les concours
publics — dont la cause équitable a formé l’objet des con-
stantes préoccupations de nos sociétés — doivent être sérieu-
sement organisés et laisser intacts tous les droits de notre
profession ; à ce prix seulement, ils porteront tous les fruits
que nous en espérons et ils serviront les intérêts respectifs de
tous les intéressés.
Veuillez agréer, Monsieur et Cher Confrère, l’assurance de
nos sentiments de bonne confraternité.
Pour la Société Centrale d’Architecture de Belgique :
Le Secrétaire, Le Président,
Henri Van Dievoet. Jules Picquet.
Pour la Société des Architectes d’Anvers ;
Le Secrétaire, Le Président,
A. Arnou. Eug. Geefs.
Concours pour une nouvelle église à Ostende
ous donnons ci-après les divers docu-
ments qui concernent ce concours ; le pro-
gramme n’est pas définitif, il ne le sera
qu’après approbation de la Députation per-
manente, ce dont nous informerons nos
lecteurs en temps et lieu.
conseil communal d’ostende. —séance du 3o mai 1893.
Rapport des commissions réunies des travaux publics et des finances,
sur le projet de programme pour la mise au concours des plans de
la nouvelle église pour la nouvelle paroisse de Saint-Joseph.
Il est donné lecture du rapport suivant :
« Messieurs,
« Le programme pour la mise au concours de la nouvelle
église pour la paroisse de Saint-Joseph, a reçu dans ses
grandes lignes l’assentiment de la Société Centrale d’Archi-
tecture de Belgique, à laquelle, sur notre proposition, vous
aviez transmis le projet. Nous avons cru devoir consulter
notre ingénieur de la ville au sujet des observations faites par
la susdite Société, et ce n’est qu’entouré de tous ces rensei-
gnements que les commissions ont émis leur avis.
« Cet avis est entièrement favorable au projet qui a été
élaboré en premier lieu, sauf en ce qui concerne certains
détails accessoires. Les commissions ont cru notoirement, et
ce malgré la proposition contraire de la Société d’Architec-
ture, devoir conseiller l’adoption de l’article 11, qui fait une
obligation pour le concurrent primé de construire le bâtiment
d’église à forfait pour le chiffre indiqué. Quant aux modifica-
tions de détail, elle est d’avis qu’il y a lieu d’admettre les
changements suivants :
« Art. 11. Adopter la rédaction proposée pas M. l’ingé-
nieur de la ville.
« Art. 6 (jury). Les commissions croient quïl y a lieu de
remplacer dans la composition du jury, les deux délégués de
la Société d’Architecture par un délégué de l’Etat et l’ingé-
nieur de la ville.
« Art. 13. Les commissions vous proposent de remplacer
dans cet article le service technique provincial par l’ingénieur
de la ville.
« Art. 14. La nouvelle rédaction paraît préférable et pour-
rait être adoptée.
« Les commissions sont d’avis de faire droit à la demande
de la Société Centrale, relative à l’adjonction des plans du
terrain et à annexer au programme. Elles proposent en outre
de ne pas comprendre l’acquisition du mobilier dans le prix
du forfait.
« Enfin, elles prient le conseil communal de fixer lui-même
la date du concours définitif.
« Le Président rapporteur,
« A. Pieters.
« Les membres :
« R. Van Loo, A. De Breyne, E. Janssens, Ed. Jean. , »
Il est donné ensuite lecture de la lettre suivante, de la
Société Centrale d’Architecture :
« Bruxelles, le 10 mai 1893.
« Messieurs,
« Nous avons eu l’avantage, par notre lettre précédente,
de vous remercier de la marque de considération dont vous
avez bien voulu nous honorer, en nous soumettant le projet
de programme du concours pour l’église de la paroisse Saint-
Joseph d’Ostende.
« Nous nous permettons, Messieurs, de vous féliciter de
la mesure de sagesse par laquelle votre collège s’est ennobli,
en voulant bien avoir recours aux lumières des premiers
compétents en matière de concours d’architecture. Nous pren-
drons satisfaction grande à vous féliciter de la façon presque
parfaite avec laquelle ce programme a été rédigé, ce qui
démontre le soin avec lequel vous l’avez étudié et le souci
que vous prenez aux intérêts de l’art et de la ville qui a
l’honneur d’être gouvernée par vous.
« Il nous a paru, cependant, que quelques erreurs s’étaient
glissées dans la rédaction du programme, et nous vous prions
de bien vouloir prendre en considération les remarques que
nous avons l’honneur de vous soumettre.
« Si les omissions que nous signalions tantôt, ne pouvaient
avoir pour effet que de rendre le jugement plus difficile, ou
l’interprétation du programme plus pénible, nous estimons
que la clause inscrite à l’article 11, est de nature à écarter
tous les concurrents sérieux, ce qui enlèverait précisément la
garantie que vise cet article.
« Vous employez envers les architectes une mesure qui ne
pourrait s’appliquer qu’à l’entrepreneur soumissionnaire du
projet choisi. Si de regrettables mécomptes sont survenus au
point de vue du coût des constructions; si on a souvent
déploré que les devis étaient dépassés, sans faire d’enquête
sérieuse, mettant au jour les facteurs qui avaient entraîné
l’architecte à dépasser le prix prévu, et si certains architectes
ont dû dépasser leur mandat en entraînant l’administration
dans des dépenses exagérées et imprévues, cela ne constitue
pas une raison péremptoire pour user de façon méfiante
envers toute la corporation. Si vous persistez à maintenir cette
clause telle qu’elle est stipulée, presqu’aucun architecte belge
ne pourrait honnêtement prendre part au concours, car il en
est très peu pouvant produire une garantie aussi considérable
et la caution est illusoire ; l’intérêt du cautionnement ne pour-
rait être soldé avec les honoraires.
« Par cette clause, vous avez voulu obtenir une garantie de
non excès de dépense. A cet effet, nous vous proposons de
remplacer l’article 11 par celui-ci :
« Art. 11. Les honoraires de l’architecte seront soldés à
« raison de 5 p. c. du montant du devis établi d’après le
« barême joint au présent programme. Dans son devis, l’ar-
« chitecte prévoira 10 p. c. pour imprévus. Dans le cas où
« le devis serait dépassé, il serait retenu 5 p. c. sur les hono-
« raires pour toutes les sommes dépensées supplémentaire-
« ment. »
« En mettant cette clause au programme, vous intéressez
l’architecte à ne pas dépasser son devis, car il perd 10 p. c.
pour chaque somme dépensée en dehors des prévisions ;
5 p. c. de retenue, et les 5 p. c. quïl ne touche pas pour le
dernier, vérification de compte et surveillance des travaux
non prévus.
« Afin de faciliter les opérations du jury, pour la vérifica-
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L’ÉMULATION.
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