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Interprétation du Lotus.
Interprétation du Dattier (Palme).
Interprétation du Papyrus.
Exemple de lettrine
du VIIIe au XIe siècle.
AJAX.
anneau dans l’Adriatique pour célébrer la cérémonie de
son mariage avec la mer. (Voir le carnet spécial.)
Deuxième exemple : On demande la composition d’un cha-
piteau de colonne en pierre, de style égyptien, inspiré de la
feuille de Lotus.
La flore ornementale est l’ensemble des végétaux employés
dans l’ornementation des édifices.
Les grandes époques de l’art nous démontrent :
10 Que la flore ornementale doit être conventionnelle,
c'est-à-dire que son emploi dans la décoration consiste dans
l’idéalisation et non dans la représentation fidèle de la nature.
2° Que l’interprétation de la flore doit être en raison de la
nature des matériaux mis en œuvre.
La flore ornementale a souvent sa signification allégorique
et symbolique. En décoration, en poésie et dans la mytholo-
gie, etc., elle est l’expression des idées et la représentation
des sujets par les images.
Le Lotus est le symbole de la
puissance créatrice, d’une vie nou-
velle ; il représente la déesse
Ganga ; il est l’emblème du Gange,
fleuve sacré des Indes.
En Egypte, il est l’emblème de
la nourriture du corps et de l’es-
prit.
La Palme du Dattier était, chez
les anciens, l’emblème de la gloire
terrestre et le symbole des muses.
Chez les chrétiens, elle est l’at-
tribut des martyrs et l’emblème
de la gloire éternelle.
Le Papyrus est une plante ori-
ginaire d’Egypte ; elle était sacrée
parce qu’on en faisait les livres qui
traitent des cultes. (Voir le carnet
spécial.)
Troisième exemple : On demande la composition de quatre
lettrines S. P. Q. R. représentant, par abréviation la tradi-
tionnelle inscription romaine « Senatus populus que Roma-
nus » (le Sénat et le peuple romain).
Ces lettrines sculptées et dorées serviront de décoration à
un attique de porte de ville.
On appelle lettrines des lettres richement ornées, ordinai-
rement placées en tête d’un chapitre ou dans le corps d’une
phrase; dans ce dernier cas, elles ont une valeur numérique
concourant à former un chronogramme.
Voir l'Histoire de Fornementation du
manuscrit, par Ferdinand Denis, et
l'Art pour tous, 1e, 2e, 3e, 7e, 11e, 12e,
14e, 16e, 18e, 19e et 20e années.
endant la période qui s’écoula depuis
le temps de Grégoire de Tours jusqu’au
siècle des Croisades, un beau livre orné
de tout le luxe de la calligraphie faisait
partie du trésor d'une abbaye ou d’une
église, il avait parfois sa place parmi
les joyaux de la couronne. Rien n’était
négligé pour le préserver de la des-
truction, et le bel Evangéliaire, donné
à saint Sernin de Toulouse par Char-
lemagne, était renfermé dans un étui
d’argent massif. On avait déployé plus
de splendeur encore dans la cassette qui devait renfermer
une copie des quatre Evangiles, commandée par saint Wil-
frid au viie siècle : elle était d’or et enrichie de pierreries.
Lorsque les motifs de composition sont empruntés à la
flore (fleurs, feuilles et fruits) ou autres éléments tangibles,
les élèves dessinent tout d’abord ceux-ci d’après nature, afin
qu’ils puissent concevoir plus vivement les ressources que
présente la nature et retenir de cette étude une grande variété
d’éléments à utiliser dans leurs compositions.
M. l’inspecteur DeTaeye, lors de sa visite, en 1883, à l’Aca-
démie de Bruxelles, vit comment se donnait le cours de com-
position, dont nous venons de résumer le programme ; il en
parla en ces termes dans son rapport : « Des compositions à
exécuter à domicile sont demandées tous les quinze jours. Si
donc il ne fallait pas perdre un temps précieux dans la
deuxième division, le cours dont il s’agit ici, cours qui existe
depuis 1881, ne pourrait manquer d’exercer sur le développe-
ment du goût décoratif, en général, une influence plus con-
sidérable encore que celle qu’il exerce déjà dans la situation
actuelle. »
Il a été tenu compte de cet avis, que nous partagions
d’ailleurs complètement. Dès la création de l’Ecole des arts
décoratifs, le cours a reçu une grande extension ; les élèves
s’y exercent toute Tanné scolaire de 7 à 9 heures du soir, et
suivant des programmes différents d’après l’industrie d’art
que chacun d’eux pratique.
Les uns s’occupent spécialement des bronzes, d’autres des
meubles, d’autres encore des broderies, des cheminées, des
menuiseries de luxe, de marqueterie, de peinture décora-
tive, etc., et comme complément de ce cours de composition,
les élèves réalisent à domicile leurs conceptions longuement
étudiées tant au point de vue artistique que pratique; enfin
ils exécutent en quelque sorte leur œuvre de maîtrise en
matériaux véritables ; dans ces conditions, l’enseignement est
suffisamment complet pour faire renaître ce que les corpora-
tions et les gildes d’autrefois avaient de bon, Yœuvre de maî-
trise.
Certes, ce n’est pas une sinécure que d’organiser et de
diriger un tel cours, mais cet enseignement répond si bien
aux besoins des industries d’art, et a l’avantage d’être si bien
compris des élèves, que le professeur se sent, largement
récompensé de ses peines, en considérant les résultats qu’il
obtient.
ÉTUDE DE LA TÊTE, DE LA FIGURE HUMAINE ET DES
FRAGMENTS D’ANIMAUX
L’étude de la tête et de la figure humaine est d’une néces-
sité trop démontrée, pour qu’il ne soit pas superflu d’y insis-
ter.
Nous nous permettrons seulement quelques considérations
sur l'étude des figures d’animaux. Ceux-ci tiennent une place
très grande dans la nature et dans la vie de l’homme, soit
qu’ils servent celui-ci, soit qu’ils lui nuisent; leurs aspects
sont caractéristiques et divers ; le plus ou moins de dévelop-
pement de leur intelligence se manifeste dans leurs actes,
leurs sentiments, leurs mœur's; leurs formes sont variées à
l’infini, leurs attitudes, leurs allures extraordinairement inté-
ressantes et suggestives.
C’est pourquoi nous pensons qu’il y aurait intérêt à intro-
duire ou à étendre, dans l’enseignement des arts graphiques
et plastiques, l’étude des animaux, soit d’après plâtre, soit
d’après la nature morte ou la nature vivante. Comme tou-
jours, le modèle serait accompagné d’un tableau descriptif
tel que celui-ci, par exemple, s’il s’agissait de l’aigle :
L’aigle est un oiseau de proie, sa vue
est perçante et son envergure très éten-
due : il habite les hautes régions et vit
fort longtemps.
Le paganisme consacre l’aigle à Jupi-
ter. Il est le gardien des foudres et le
symbole de la majesté, de la gloire et
de l’empire ; c’est pourquoi il devint l’em-
blème de l’Empire romain et, de nos
jours encore, de la plupart des grandes
puissances.
Dans le christianisme, il est la désignation de saint Jean,
parce que cet apôtre commença son Evangile par la contem-
plation de la divinité du Christ; par ce fait, il éleva son
esprit au-dessus de toutes les pensées humaines, de là résulte
l’analogie avec l’aigle planant dans les airs.
L’image de l’aigle, dont sont décorés les lutrins, est le sym-
bole de l’âme implorant le Seigneur, s’élevant vers Dieu avec
les chants et les prières des clercs ; c’est pourquoi l’aigle est
représenté dans ce cas, les ailes déployées, comme s’il était
prêt à prendre sa volée vers les régions célestes.
Nous voudrions voir aussi compléter l’étude de la tête et
de la figure humaine, à l’aide de tableaux descriptifs rensei-
gnant sur toutes les particularités intéressantes, se rattachant
à l’œuvre faisant l’objet de l’étude. Ainsi s’il s’agissait du
buste d'Ajax ou de la statue de la Vénus -de Milo, l’on pour-
rait y joindre, pour l’utilité des élèves, la notice suivante :
Ajax, fils de Télamon, roi de Sala-
mine, conduisit devant Troie une flotte
de douze vaisseaux. Il lutta contre
Hector pendant tout un jour; ils se
séparèrent après s’être fait de mutuels
présents.
Après la mort d’Achille, il disputa
les armes du héros à Ulysse, qui l’em-
porta sur lui par son artificieuse élo-
quence. Irrité de ce que les Grecs
estimaient plus les conseils et les dis-
cours que le courage et la vaillance, il
fut pris d’une folie furieuse et se tua
avec l’épée qu’Hector lui avait offerte.
Le nom d’Ajax est resté synonyme
de guerrier intrépide, bouillant et impétueux.
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L’ÉMLATION.
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