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augurer du succès de l’architecture personnelle de M. Janlet,
dont les œuvres qui ont suivi nous ont montré sa manière et
son style accentués et amplifiés jusqu’à la perfection du genre.
Ancien hôtel d’Ansembourg, 92 , rue Féronstrée,
Liège, 1735. (Architecte Renoz). — P1. 21 à 26.
Voir Emulation, année 1892, col. 190.
Tombeau au cimetière d’Evere (Bruxelles).
(Statuaire Paul De Vigne).— PL 27.
Ce tombeau, entièrement en marbre blanc, est d’un très
beau sentiment ; il manque cependant de couronnement, et
la stèle nous semble posée d’une manière bien fragile.
L’artiste dans la conception du bas-relief s’est inspiré du
psaume : In solicïbus suspendimus organa nostra.
Hôtel avenue Louise, 137, à Bruxelles, 1888.
Architecte J. Brunfaut.— PL 28 à 31.
Bel hôtel, d’allure crâne, dont toutes les parties bien en
place nous montrent tout le parti qu’on peut tirer de la Renais-
sance italienne, bien appliquée à nos besoins et à nos mœurs.
Nous aurions cependant voulu le rez-de-chaussée plus
robuste, et les mezzanines supprimées dans la frise.
Projet d’arc de triomphe attribué à Guimard.
Fin du xviiie siècle. — PL 32.
Spécimen curieux d’un croquis plein de fougue, dont
l’agencement de l’architecture ne manque pas d’intérêt (1).
Maison, chaussée de Charleroi, 83, à Bruxelles, 1889.
(Architecte M. P. Hankar). — PL 33 à 35.
Cette maison, dans sa simplicité, possède de grandes qua-
lités, mais n’est pas à l’abri de tout reproche.
Le soubassement et la fenêtre du rez-de-chaussée avec son
grillage admirablement traité, sont intéressants ; nous aimons
moins les consoles de la bretèche, la corniche et les lucarnes.
Groupes de deux villas, rue du Transvaal, à Anvers,
1889. — (Architectes MM. Bilmeyer et Van Riel). —
PL 36, 37, 38 et 39.
Constructions à bon marché, produisant le plus heureux
effet dans leur ensemble. Nous faisons cependant nos
réserves, quant à la toiture couronnant une des cages d’es-
calier.
Observatoire royal de Belgique à Uccle lez-Bruxelles.
Habitation du directeur, 1882. — (Architecte Oct. Van
Rysselberghe). — PL 40 à 42.
Les pavillons, dont l’un sert d’habitation au directeur,
sont des œuvres du plus grand mérite. Les proportions en
sont bien établies, et les détails d’une pureté impeccable
joint à une grande élégance.
Il est regrettable que des raisons d’économie aient gâté
l’ensemble de l’établissement.
Anciennes portes à Bruxelles. — PL 43.
Ces modèles, d’une fantaisie charmante, sont très bien con-
servés ; ils nous montrent la grâce et l’imagination de nos
dèvanciers.
Il serait hautement à désirer que les autorités prissent des
mesures pour qu’ils ne soient pas détruits ou détériorés un
jour.
École communale, rue de Bordeaux, à Saint-Gilles,
Bruxelles, 1891. —- (Architecte M. En. Quetin). —
PL 44 à 48.
Le plan de cette importante école nous paraît fort bien
conçu; la façade aurait gagné en grandeur, traitée plus
sobrement encore.
Monument funéraire de Filippo de Valle dans l’église
Santa-Maria in Aracœli, à Rome, et Tombeau de
Louis de Brézé, à Rouen. (Relevés et dessinés par
Michel De Braey, architecte.) — PL 49 et 5o.
Relevés intéressants et soignés de monuments bien connus;
formant, ainsi dessinés géométralement, d’excellents docu-
ments.
BIBLIOGRAPHIE
Le Sénéca-Berg de Borght-lez-Vilvorde (Brabant), par
MM. le baron Alfred de Loë et Paul Saintenoy.
Voici comment sont appréciés, en France, les travaux de
nos sympathiques compatriotes :
. Nous avons, en France, à la tête de nos administrations,
une collection d’explorateurs en chambre qui, travaillant
d’après des rapports non contrôlés, laissent planer, au-dessus
de nos antiquités nationales, des erreurs qui ne font qu’em-
brouiller de plus en plus l’histoire de nos origines. Nous
recevons de Belgique une petite brochure, dont nous ne sau-
rions trop recommander la lecture à ces explorateurs en
chambre ; elle est intitulée le Sénéca-Berg de Borght. C’est le
récit exact des fouilles pratiquées par M. Alfred de Loë et
M. Paul Saintenoy dans une butte, considérée jusque-là
(1) Le dessin original a été donné à la Société Centrale d’Architecture
de Belgique par feu Charles Montigny, membre de l’Académie Royale
de Belgique.
comme un tumulus, et qui n’est qu’une motte mérovingienne,
un berg, comme l’indique son nom. Nous ne pouvons suivre
les déductions si clairement indiquées par nos savants con-
frères qui prouvent le fait jusqu’à l’évidence. Contentons-nous
de résumer leur opuscule; il nous donne, sur la demeure
mérovingienne, dans toute sa barbarie, des indications si
précises qu’elles nous font vraiment regretter que, chez nous,
on ne procède pas de même sorte pour nous faire connaître
les mœurs oubliées de ces aristocrates Germains qui nous
dominèrent pendant si longtemps.
Les étymologies de Berg et de Borght, d’abord, donnent
l’explication de ce tertre, de ce château palissadé, où se can-
tonnait le seigneur franc, comme, plus tard, le haut baron du
moyen âge dans son donjon, en défiance de tous, même des
soudards qu’il avait à sa solde.
L’analyse de ce que les auteurs de la brochure appellent la
couche archéologique surmontant le plateau du buvg, leur
fournit ensuite des preuves plus irréfutables de leur thèse. Ils
y rencontrent des objets d’une barbarie étrange, des fers de
lance grossiers, des os d’animaux ayant servi de patins, des
manches de couteaux, des pierres à aiguiser pendues à la
ceinture, des poteries presque sauvages, ornées de petits car-
rés alignés régulièrement. Ils en concluent qu’ils se trouvent
en présence d’un campement de conquérants brutaux, séjour
de ces Allemani, de ces Sicambri, que César qualifiait déjà de
races nées pour la guerre et le brigandage. A propos de ces
poteries, ces messieurs hésitent à leur donner une date anté-
rieure au neuvième siècle, en trouvant quelques-unes qui sont
couvertes d’un vernis de plomb. Le musée de Saint-Germain
leur aurait fourni des renseignements à cet égard, car il s’y
trouve des vases gallo-romains des troisième et quatrième
siècles, décorés de cette couverte primitive qui remonte, comme
on le voit, bien au delà de ce qu’ils appellent le haut moyen
âge. C’est bien à une tenue franque qu’ils ont eu affaire et les
mœurs de ces Francs nous intéressent, nous autres, auxquels
ils ont imposé jusqu'à leur nom, bien autrement que les Belgi
qui ont, du moins, conservé leur ancienne dénomination gau-
loise. Nous ne pouvons donc que remercier MM. de Loë et
Saintenoy de nous avoir fait connaître par le menu ce qu’était
un castel féodal avant la féodalité, tout en regrettant que les
nôtres ne suivent pas les exemples donnés par ces archéo-
logues si patriotes et si compétents dans tout ce qui tient à
leur histoire nationale.
(La Semaine des Constructeus) H. du C.
JURISPRUDENCE
DROIT CIVIL. — MITOYENNETÉ. — ACQUISITION, — DROIT
PERSONNEL DE CRÉANCE.
Le propriétaire du mur n'a, du chef de la vente de la mitoyenneté,
d'action que contre l'acquéreur de cette mitoyenneté.
Cette action est personnelle et ne peut être dirigée contre les tiers acqué-
reurs de bonne foi de l'immeuble.
(CARSOEL C. WUYTOCK, SNOECK ET DE MESMAEKER.)
Attendu que les causes inscrites sub n°s 10759, 10891 et
11450 sont connexes et qu’il y a lieu de les joindre ;
Attendu que le demandeur soutient avoir vendu à Wuy-
tack, défendeur défaillant et auteur de Guillaume Snoeck et
de De Mesmaeker, la mitoyenneté des murs de clôture de ses
propriétés, situées à Saint-Gilles, rue de Constantinople,
nos 141, 143 et 145 ;
Attendu qu’il poursuit aujourd’hui la résiliation de cette
convention verbale pour défaut de paiement du prix convenu;
Attendu que les allégations du demandeur sont dénuées et
que la preuve n’en est pas rapportée ;
Attendu que dans l’hypothèse où les affirmations du deman-
deur seraient l’expression de la vérité, Wuytack, étant devenu
copropriétaire dans le chef de son vendeur, en l’absence de
preuve du contraire ;
Attendu que, par suite de l’aliénation de la maison, la rési-
liation demandée est devenue sans objet, le demandeur
n’ayant pas d’action contre les tiers acquéreurs de bonne foi,
mais seulement une action personnelle en paiement du prix
convenu, contre l’acheteur de la mitoyenneté ;
Attendu que le demandeur principal doit être débouté de
son action ; qu’il n’y a donc pas liéu d’examiner si l’appel en
garantie est recevable ou fondé ;
Par ces motifs, le tribunal, revu le jugement de défaut-
jonction, en date du 25 juillet 1883, joignant les causes ins-
crites sub nos 10759, 10891 et 11450, et statuant contradictoi-
rement entre toutes les parties, déboute le demandeur Car-
soel de son action, le condamne à tous les dépens ; lui réserve
tous ses droits vis-à-vis de Wuytack; dit n’y avoir lieu à exa-
miner si l’appel en garantie est recevable ou fondé.
Plaidants : MMes Desmanets, Brockmann et Roussel.
Jf if
Jamar, Répertoire général de la jurisprudence belge, 1814-1880,
t, VI, \0 Mitoyenneté, p.291.
N° 82. — Le voisin qui adosse une construction contre un
mur non mitoyen peut être contraint à la démolir ou à acqué-
rir la mitoyenneté de ce mur.
Le droit au prix de la mitoyenneté est une créance et non un
droit réel ; par suite, il n’est pas transmissible à l’acquéreur
lorsque l’immeuble dont le mur fait partie est aliéné. — J. de
P., Arlon, 7 avril 1877. CL et B., XXVI, 264.
Jamar, Répertoire, etc., 1880-1890,1. II, V° Mitoyennete, p. 660.
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L’ÉMULATION.
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