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On sent venir les somptueuses façades du siècle de
Louis XIV, les fastueuses décorations bâties, tout le fatras
prétentieux du « grand style ». Le parti n’est plus franc ; on
y sent la recherche des symétries mesquines, le soin que l’on
prend pour cacher certains services, d’une utilité absolue, mais
d’une forme trop éloquente sous une pompeuse couverture.
Tout cela produit une impression plus froide, moins vécue,
car ce qui fait un des charmes de l’ancienne architecture
française, c’est ce souvenir toujours présent de l’homme.
Devant la cathédrale, le portail ; devant le château, la poterne ;
devant le palais, la porte et mille détails ne cessent de vous
rappeler à vous-même.
Comme on l’a fait remarquer, quelque grande que soit la
cathédrale, le portail est toujours fait pour laisser entrer
l’évêque sous le dais, de façon que l’on trouve là un point de
repère tout marqué.
Tandis que devant les monuments où tout est sacrifié aux
proportions de l’ordonnance, les détails deviennent parfois de
dimensions telles que l’échelle se perd.
Dans les monuments gothiques, jamais.
Paul Saintenoy.
(La suite prochainement.)
Nouvelles découvertes archéologiques à Rome
’Italie nous apporte quelques détails sur de nou-
velles découvertes archéologiques qui viennent
d’être faites à Rome au milieu des fouilles qui
se font sur le mont Capitolin pour asseoir les
fondations du monument à Victor-Emmanuel. On a retrouvé
un socle de marbre avec ce simple mot : A Mercure. Les carac-
tères, bien que très effacés, indiquent que ce socle date du
IIIe siècle. Il est fâcheux que la statue ne soit pas venue après
son piédestal.
Une découverte plus importante est celle faite par le père
passionniste et passionné d’archéologie, le père Germano,
dans le sous-sol de l’église des apôtres Jean et Paul.
Déjà on avait mis à jour, sous l’autel principal, deux pièces
d’une maison romaine du IVe siècle. On a continué les fouilles
et aujourd’hui on est en face d’une troisième pièce de 7 mètres
de long sur 4 de large, que le professeur G. Gatti croit être
le Tablinum de la maison, tant à cause de la situation de l’ap-
partement que de ses dimensions.
Les parties dégagées permettent de reconnaître des pein-
tures d’un travail assez remarquable. Mais le plus curieux,
c’est que dans ce Tablinum, outre les peintures païennes dans
le goût du temps telles que des animaux, des hippocampes,
des scènes champêtres, des décorations allégoriques, on ren-
contre d’autres peintures d’un caractère chrétien. L’un repré-
sente Moïse en train doter ses sandales pour gravir la mon-
tagne, dessin pareil à celui qui se trouve à Saint-Calliste. La
seconde est une femme dans l’attitude de la prière, vêtue d’une
dalmatique, un voile sur la tête, un collier de perles au cou.
Cette découverte passionne les archéologues ; car c’est la
première fois que l’on trouve dans une maison romaine et
dans sa partie noble, des peintures dans le sentiment chré-
tien, peintures que, jusqu’à présent, on ne rencontrait qu’aux
catacombes.
Grand Concours et Exposition de Bruxelles 1888
(Suite et fin. — Voir col. 117, 139, 156 et 173)
CONCOURS N° 17
bureau principal
Président : M. Valerius, professeur à l’Université de Gand,
à Gand.
Vice-présidents : M. De Keyser, architecte, à Bruxelles.
M. Dery, ingénieur des chemins de fer de
l’État, à Bruxelles.
M. Janssens, inspecteur du service d’hygiène
de la ville de Bruxelles.
Secrétaires : M. Ameye, sous-architecte des bâtiments civils,
à Bruxelles.
M. Schaeffer, industriel, à Anvers.
M. Mathieu, directeur de l’usine à gaz de
Menin, à Menin.
Questions proposées (Desiderata)
Subdivision 17*
Président : M. DE KEYSER — Secrétaire : M. AMEYE
Appareil de chauffage et de ventilation pour édifices publics, tels que
hôpitaux, théâtres, casernes, écoles, salles d’assemblées, prisons,
églises, hôtels de ville, ministères, musées, bibliothèques, etc.
1. Foyers, cheminées, poêles et calorifères. — Objets acces-
soires du chauffage et de la cuisine au gaz.
2. Appareils de chauffage par circulation d’eau chaude, de
vapeur et d’air chaud. — Appareils de ventilation. — Appa-
reils de dessiccation. —- Étuves.
Subdivision 17 b
Président : M. JANSSENS ----- Secrétaire : M. SCHAEFFER
Appareils de chauffage et de ventilation de constructions privées, telles
que maisons ordinaires à la ville et à la campagne, appartements,
maisons de logement, bureaux, hôtels, et notamment maisons
ouvrières.
1. Quel est le meilleur système de chauffage et de ventila-
tion pour constructions, aux choix des concurrents? Ceux-ci
devront tenir compte des résultats hygiéniques, de l’utilisation
plus ou moins complété du combustible, de la dépense totale
de premier établissement, de la facilité de la manœuvre, de
la durée des appareils, de la sécurité et de la régularité du
fonctionnement.
N. B. Les concurrents devront produire tous les appareils
et les divers documents nécessaires pour apprécier le système
exposé.
2. Rechercher les meilleurs appareils permettant de consta-
ter et de régler à distance les températures, niveaux d’eau,
pressions ou tout autre élément.
3. Rechercher les appareils les plus convenables pour assu-
rer, au moyen de régulateurs automatiques, une température
uniforme dans les locaux.
4. Trouver un procédé facile pour déterminer la nature de
l’air extrait par les appareils de ventilation.
5. Quel est le meilleur procédé pratique pour déterminer
le rendement des appareils de chauffage ?
6. Présenter avec plans et, de préférence, avec appareils à
l’appui, un système économique de chauffage et de ventilation
combinés applicable à l’habitation de l’ouvrier.
7. Indiquer le moyen le plus convenable pour utiliser au
profit du chauffage et de la ventilation d’autres parties du
logement, la chaleur perdue des fourneaux destinés à la cuis-
son des aliments.
8. On demande un traité théorique et pratique sur le
chauffage et la ventilation.
Tableau indiquant les cotes d'importance attribuées par la commission
aux diverses conditions à réaliser pour les appareils de chauffage et
de ventilation.
DÉNOMINATIONS. LOCAUX habités d’une manière perma- nente, tels que hôpitaux, prisons, etc. LOCAUX habités journelle- ment, tels que casernes, écoles, m nistères, hôtels de ville, etc. LOCAUX ho b tés tempo- rairement, tels que théâtres, salles d’assem- blées, églises, musées, bibliothè- ques, etc.
Résultats hygiéniques . . 45 40 26
Salubrité 20 20 20
Coût d'installation . . . 7 6 IÔ
Facilité de manœuvre et j temps de mise en train . 6 12 l6
Durée II IO 9
Régularité et sécurité . . II 12 13
l83
L’ÉMULATION.
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