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pierre de Gobertange de cette habitation a de réelles qualités ;
elle tient une place honorable parmi les œuvres nombreuses
de notre confrère Legraive qui l’a construite pour lui servir
d’habitation.
SOCIÉTÉ CENTRALE D’ARCHITECTURE
DE BELGIQUE
Séance du 2 décembre 1887
'assemblée, après avoir procédé à l’admission de
MM. Barbier, Hauwaert et s’Jonghers, archi-
tectes, à Bruxelles, en qualité de membres effec-
tifs, entend la lecture du rapport de la commis-
sion de vérification des comptes de la Société.
Le rapport annuel de la Commission administrative con-
state la situation tout particulièrement prospère de la Société
pendant l’exercice écoulé.
L’ordre du jour appelle ensuite l’élection de trois membres
en remplacement de MM. Rau, secrétaire, Peeters, trésorier,
et Vandeveld, commissaire, membres sortants rééligibles.
M. Rau ne sollicite pas le renouvellement de son mandat.
Sont nommés :
M. Saintenojq secrétaire.
M. Van Humbeck, bibliothécaire.
M. Peeters, trésorier.
M. Vandeveld, commissaire.
L’assemblée entend ensuite la lecture de la deuxième par-
tie du rapport de M. Van Humbeck, sur Aix-la-Chapelle et
ses monuments.
Le rapport constate une fois de plus le charmant accueil
fait à la Société par nos confrères allemands.
La séance s’est terminée par différentes observations qui
ont été faites à propos du tarif des honoraires des architectes
travaillant pour les administrations provinciales.
Cette question sera examinée lors de l’assemblée générale
annuelle du io décembre suivant.
FAITS DIVERS
La Société des architectes de la Seine-Inférieure
(Rouen) a nommé président, en remplacement de M. Barre
père, décédé, M. Lucien Lefort, architecte en chef du Dépar-
tement.
La Société régionale des Architectes du Nord de
la France (Lille) a élu M. Ernest Thibeau, président pour
l’année 1888, en remplacement de M. Marteau, président
non rééligible.
M. le Ministre de l’Agriculture, de l’Industrie et des Tra-
vaux publics vient d’instituer une commission consultative
chargée de préparer le programme des essais qui pourraient
être effectués sur les produits présentés au grand concours inter-
national des sciences et de l'industrie de 1888 et de rechercher les
conditions d’exécution de ce programme.
Par arrêté ministériel du 5 novembre, M. J. Brunfaut, pré-
sident de la Société Centrale d’Architecture et vice-président
du Comité 40B, a été nommé membre de la commission des
essais.
Un desideratum. — La section de construction de
la Société Centrale d’Architecture nous demande de pu-
blier des renseignements pratiques sur les constructions
et les installations d'écuries ; elle appelle également notre
attention sur l’utilité de publier des dessins d’hôtels de 7 à
10 mètres de façade.
Nous déférerons, dans la mesure du possible, à ce désir,
dans notre XIIIe année.
Les travaux de restauration de l’Hôtel de Ville de
Bruxelles sont poussés avec activité. Les anciens locaux de
la division des travaux publics, disposés dans la partie de
l’édifice comprise entre la tour et la rue de la Tête-d’Or, ont
entièrement disparu.
Leur démolition a mis au jour les vestiges de la construc-
tion primitive et démontré l’urgence des travaux actuels.
Les murs principaux de cette partie de l’Hôtel de Ville
étaient dans un tel état de vétusté qu’il est incompréhensible •
que de graves accidents ne se soient pas produits.
Les parties intérieures construites, avec fort peu de soin, par
nos ancêtres, contenaient notamment de grandes quantités de
moellons ou pierres blanches de forme très irrégulière.
La force des murs, très épais pour la plupart, est singuliè-
rement diminuée par les tuyaux de cheminées qui y ont été
successivement creusés par les administrations qui se sont
succédé depuis des siècles à l’Hôtel de Ville.
Dans le mur qui séparait jadis le dépôt des plans du cabi-
net de l’échevin, on a mis à nu une voûte de grande ouverture
et que l’on suppose avoir été construite tout au début de la
construction de l’Hôtel de Ville.
Le mur qui longe le couloir menant de la Grand’Place à
l’intérieur de l’édifice et sur lequel repose en partie la tour,
n’était pas en meilleur état que les autres.
Toutes les boiseries, poutres, poutrelles, cintres, etc., etc.,
ont été remplacés par des poutrelles en fer. Les pierres ver-
moulues ont été enlevées, et les plafonds en bois seront
remplacés par des voûtes construites en matérieux incombus-
tibles.
Le bureau des dessinateurs et les cabinets et salles occupés
jadis par la 4e division (travaux publics), feront place aux
locaux de la permanence de police.
Ceux-ci, parfaitement distribués, comprendront notamment
la salle des télégraphistes et du téléphone, le bureau de police,
une salle avec ht de repos pour les agents, une salle pour les
vagabonds, une salle pour l’appel des agents de police et
toutes les dépendances d’un poste de police important et par-
faitement organisé.
Aussitôt que la police sera installée dans ses nouveaux
locaux, ceux qu’elle occupe actuellement derrière l’escalier
des Lions, ainsi qu’une partie des bureaux de l’état civil,
situés à front de la rue de l’Hôtel de Ville, seront également
démolis pour faire place à d’autres mieux aménagés et notam-
ment à la grande salle située sous la salle Gothique et destinée
aux assemblées de sociétés et autres réunions publiques.
Nous souhaitons qu’au cours de ces importants travaux, on
reconstruise complètement, en lui donnant un développe-
ment considérable, l’escalier du public du vestibule de droite,
dans la cour, dont les marches sont trop élevées et l’ascension
fatigante. Nous voudrions aussi que les anciens bureaux
devenus salles de réunion, etc., fussent traités avec moins de
simplicité. Notre vieux monument communal, véritable joyau
de la cité, vaut bien qu’on consacre à le rendre digne de la
capitale, quelques milliers de francs.
Lorsque les travaux de restauration de l’Hôtel de Ville
toucheront à leur fin, il faudra bien que l’on mette la main à
l’œuvre de l’appropriation de tous les immeubles compris
entre la rue des Lombards et la rue de l’Amigo. Un projet
déjà ancien, dû à M. Jamaer, architecte de la ville, a pour
but de remplacer tous les locaux actuellement occupés par les
nombreux services de la ville par un vaste monument qui les
contiendrait tous.
Ce monument serait le complément de l’Hôtel de Ville,
dans lequel on ne conserverait plus que les bureaux de l’état
civil, la permanence et les archives.
Tous les autres services seraient installés dans cet édifice
qui, nous assure-t-on, aurait façade sur les quatre rues qui
entourent l’emplacement qu’il occupe.
L’idée de placer à front de rue les façades des bâtiments
administratifs ne nous paraît guère heureuse.
Nous estimons que mieux vaudrait, dans l’intérêt de ce
quartier, entourer tous ces bureaux de magasins qui, bien
éclairés le soir, contribueraient à l’animation des rues en
même temps qu’ils seraient une source importante de revenus
pour la ville.
La première cathédrale protestante. — Le 3 novem-
bre a été consacrée à Truro, dans le Corriwal, la première
cathédrale construite spécialement pour le service de l’Eglise
anglicane, toutes les autres existant dans le pays étant, on le
sait, d’anciennes églises catholiques affectées, depuis la Ré-
forme, au culte protestant. Cette intéressante cérémonie, qui
est comme une prise de possession officielle du protestan-
tisme, était présidée par le primat de l’Eglise, c’est-à-dire par
l’archevêque de Canterbury, assisté de l’évêque de Truro, et
de plusieurs autres dignitaires de l’Eglise. Ceux-ci ont fait le
tour de la nouvelle cathédrale en chantant un bénédicité; puis
les portes de l’édifice ont été fermées et les prélats sont allés
à la rencontre du prince de Galles qui venait assister à la
solennité. Le fils de la Reine étant arrivé, l’évêque de Truro
a frappé de sa crosse le grand portique de la cathédrale en
criant : « Ouvrez-vous, ô porte ! » Le portique ayant été
ouvert, l’évêque a invoqué la bénédiction du ciel sur l'édifice,
et le cortège s’est rendu vers le chœur, en chantant un psaume.
Des prières ont été dites ensuite, et l’archevêque de Canter-
bury ayant prononcé un grand sermon de circonstance, un
grand chœur a été chanté par des choristes empruntés aux
principales églises du pays.
La cathédrale de Truro, commencée en 1880 sur les plans
de l’architecte J.-L. Pearson, est loin d’être achevée, comme
on le pense. Seule la construction du chœur et des transepts
est terminée. Ce sera un superbe édifice dans le style primitif
anglais du treizième siècle. Sa longueur sera d’une centaine
de mètres et sa plus grande hauteur, y compris la flèche, de
112 mètres environ. Le coût du bâtiment, dans son état
actuel, s’élève à près de trois millions de francs.
(Indépendance belge.)
Bruxelles. — Alliance Typographique, rue aux Choux, 37.
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L’ÉMULATION.
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