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Vendredi Vi Janvier.
1800. — Cinquante-cinquième année. ■— f 24.
Vendredi 24 Janvier.
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RÉSUMÉ POLITIQUE.
Le Reichstag allemand a continué hier la discus-
sion de la loi contre les socialistes. Presque tous les
paragraphes ont été votés sans qu’un membre du
Gouvernement eût pris la parole. MM. M indthorst
et Singer ont prononcé des discours contre la loi.
L’article relatif au petit état de siège a été adopté,
mais le droit d’expulsion a été vivement combattu
par M Munckel, qui lui a porté en quelque sorte le
coup (ie mort. Par 100 voix contre 111 l’assemblée a
voté le texte de la commission, qui écarte le droit
d’expulsion ; elle a adopté ensuite l’ensemble de la loi
à une grande majorité. L’absence de M. de Bismarck,
qui n’est attendu à Berlin qu’aujourd’hui, permet de
supposer que le chancelier, pour une raison ou pour
une autre, n’est désintéressé d’une mesure qui, na-
guère, paraissait lui tenir tant à cœur. On ne man-
quera pas," dans certains milieux, d’attribuer ce
changement d’attitude à l’influence personnelle de
l’Empereur.
• L’épiscopat italien vient d’adresser au clergé et
au peuple des différentes diocèses de la péninsule une
vigoureuse protestation contre la loi sur les Œuvres
pies. Ce document n’est qu’une satisfaction platonique
que l’épiscopat a cru devoir s’offHr et qu’il a Offerte
à la fois au Pape, car aucune protestation n’em-
p jehera le Sénat de voter cette loi. On était en train
de la discuter, au moment où la haute Assemblée a
suspendu ses séances en signe de deuil pour la mort
d i prince Amédée ; elle sera reprise dans quelques
jours, ef, si les modérés arrivent à y faire introduire
quelques amendements bien timides, ils auront lait
tout cé qu’ilS peuvent espérer.
On avait émis des doutes sur l’effet pratique de la
conférence tchèque-allemande de Vienne, qui avait
été convoquée dans le but de concilier, en Bohème,
les deux éléments rivaux. Ces doutes paraissent
confirmés par l’attitude des Jeunes-Tchèques, (pii
refusent de prendre part à la conférence convoquée à
Prague pour le 26 janvier, afin de discuter les résul-
tats îles conférences de Vienne. Les Jeunes-Tchèques
ont décidé de tenir ce jour-là une réunion composée
exclusivement de délégués de leur propre parti.
bulletin télégraphique.
(Service particulier du Précurseur).
Paris, 24 janvier.
La droite s’est réunie hier en séance plénière. Il n’y
avait que 60 membres. Le projet de concentration
n’a pas réussi. Le groupe conservateur-républicain
de M. Piou s’est plutôt affirmé.
Madrid, 24 janvier.
A partir d’aujourd’hui la Gazette ne publiera plus
de bulletin de la santé du Roi, qui se lève depuis
hier.
Berlin, 24 janvier.
La troisième lecture de la loi contre les socialistes
aura lieu demain, samedi, au Reichstag. Si les dé-
putés socialistes, qui se sont réservés pour ce jour,
rie font pas de l’obstruction et ne prolongent pas le
débat, de façon à rendre impossible le vote de la loi,
la session sera close demain.
La Norddeutsctic, dans un article électorale
conjure toute la bourgeoisie de se liguer contre les
socialistes. On croit pourtant que ceux-ci gagneront
des sièges.
'V Paris, 24 janvier.
M. Martineau, ex-députe boulangiste, a été invité
hier à s’expliquer devant ses électeurs. La réunion,
a été excessivement violente. Après quelques dis-
cours, prononcés au milieu des vociférations et des
coups échangés dans la salle, les électeurs ont
obligé M. Martineau à signer sur papier timbré sa
démission de député Après quelques hésitations,
M. Martineau a signé en présence de la fureur crois-
sante dos assistants. M. Martineau a gagné difficile-
ment la sortie, grâce à la protection de quelques-uus
de ses adversaires.
Par suite de l’acquittement de M. Magnier et du
Petit Var, M. Cluseret a écrit à son comité, lui
adressant sa démission de député, et déclarant qu’il
obéirait à sa décision.
Suivant le XIXe Siècle, M, Martineau a déclaré
qu’il enverrait aujourd’hui ses témoins au général
Boulanger, au sujet d’un télégramme publié par la
Cocarde.
Suivant une dépêche de Rome au XIXe Siècle, le
Pape serait très souffrant.
Un duela eu lieu hier entre M. Edouard de Roth-
schild, fils du baron Alphonse, et le marquis de
Gouy. M. Edouard de Rotschild a été blessé légère-
ment à l’épaule.
Bucharest, 24 janvier.
Hier a eu lieu la réouverture de la session parle-
mentaire.
La Chambre a décidé de mettre à son ordre du
jour de mercredi prochain la mise en jugement du
ministère Bratiano.
Dortmund, 24 janvier.
Dans sa séance de ce jour, le comité du Cercle des
intérêts miniers a décidé l’envoi d’une lettre à Berg-
mann et Meyer, qui président l’Association des mi-
neurs du Rhin et de la Westphalie.
Dans cette lettre, le comité déclare que les exi-
gences des mineurs dépassant les limites raison-
nables sont rejetées.
Ils espèrent que les mineurs ne troubleront pas de
nouveau la tranquillité, ce - qui occasionnerait de
graves dommages aux intérêts de la patrie.
On a décidé également l’envoi d’une circulaire aux
sociétés de mineurs de chaque charbonnage, dans
laquelle les motifs du refus sont expliqués.
Londres, 24 janvier.
Une explosion a eu lieu à la houillère de Ponti-
pool (Galles).
Il y a eu 5 tués et 9 blessés.
L’ouragan d’hier a causé de grands dégâts dans
les environs de Folkestone. Il n’y a eu aucun acci-
dent de personnes.
Réforme des finances Turques.
• Londres, 24 janvier.
Le Daily Chronicle dit dans une dépêche de
Vienne que de très importantes réformes seront in-
troduites dansles finances Turques. Le Sultan con-
sentirait â réduire sa liste civile d’un million de
livres sterling. Les traitements de tous les fonction-
naires seraient réduits et le nombre des emplois
diminué. L’effectif de l’armée ne serait pas réduit,
mais les marches militaires seraient sévèrement
contrôlées. On espère supprimer ainsi le déficit.
(Voir plus loin la dépêche téléphonique
co îeernant la séance parlementaire de ce
jjour).
Le socialisme international.
Notre ' cofTè'spôîfcfrtnt de Berlin nous écrit :
Quand les grèves ont éclaté en Belgique et qu’en
même temps les mineurs d’Allemagne ont éniis leurs
nouvelles exigences, je vous ai fait remarquer que
les leaders ouvriers des deux pays avaient,pour ainsi
.dire à la même heure, présenté aux patrons les
mêmes réclamations,des réclamations dont quelques-
unes jusqu’alors n’avaient fait- l’objet d'aucun litige
entre le capital et le travail, des réclamations abso-
lument nouvelles et que ce phénomène devait néces-
sairement résulter d’une entente internationale.
Onarépondu que cette opinion n’élai( baséequesur
une pure hypothèse, qu’on n’avait pas de renseigne-
ments sur des. pourparlers qui auraient pu avoir lieu
entre les agitateurs ouvriers de différents pays, en
un mot que c’était le hasard qui avait réglé les
choses : on s’était copié !
~On ne s’est pas copié, il y a eu entente quelque
part— à Paris peut-être, vous disais-je ? Il parait
que c’est également ce'qu’on suppose à présent à
Berlin, cari dans un article électoral, évidemment
officieux, que publiait hier la Nortidtfutschc Alige-
meinc Zeilùng, figurent les lignes suivantes : '
“ On ne saurait se tromper en mettant en rapport
l’offensive internationale du socialisme révolution-
naire et le congrès qui a eu lieu, l’été dernier à
Paris, et dans lequel les leaders du socialisme
allemand ont joué le principal rôle. „ -
En présence dû caractère internationalqu’aprislo)
mouvement socialiste, que ce soit à ce congrès
parisien ou ailleurs, l’organe du prince de Bismarck
invite tous les part is qui divisent la classe bourgeoise
à se liguer contre leur ennemi commun, à imiter
f exemple des Saxons qui partout, aux élections de
1887, ont voté ensemble contre les candidats delà
révolution sociale et sont parvenus ainsi à enlever
aux socialistes tous les sieges qu’ils avaient conquis
dans cfr pays.
Cet article, qui a été beaucoup lu, avait à peine
été rédigé queles socialistes berlinois se réunissaient
en grand nombre dans un meeting au Tempelhof
et, loin de protester dans celle réunion contre les
assertions de la feuille ministérielle, acclamaient,
au contraire, le socialisme international. Dans cette
même réunion M. Singer, l’un des choisies plus actifs
et lés plus influents du mouvement ouvrier, appre-
nait du haut de la tribune à ses milliers d’auditeurs,
que partout « dans le monde entier », les socialistes
faisaient des collectes pour permettre à leurs com-
pagnons de combat allemands de triompher dans
leur prochaine lutte contre les éléments qui dé-
tiennent le pouvoir.
Ledit meeting s’est clôturé par le cri : Vive le
socialisme international ! Sur un autre point de la
ville, dans un second meeting, un autre chef socia-
liste; le candidat M. Auerbach, a fait une profession
(Te foi républicaine. A un orateur libéral qui lésait
rémarquer que les socialistes allemands étaient par-
tagés en monarchistes et républicains, M. Auerbach
ii répondu que le socialisme tout entier était républi-
cain par conviction politique.
Il ne s’agit donc plus de nier les nouvelles ten-
dances internationales du socialisme, puisque ses
chefs les attestent eux-mêmes. Pendant plusieurs
années les socialistes allemands ont fait “ bande à
part ». Il n’y a pas si longtemps que leur député
M. Liebkneeht se détendait énergiquement au Reichs-
tag contre le reproche qu’on lui avait adressé de
diriger un parti sans patriotisme. — Nous sommes
des Allemands comme vous; répondit-il, nous avons
pour la patrie les mêmes sentiments qui vous
animent. Il n’est pas vrai que nous ayons conclu des
alliances avec les ennemis du pays. Si la guerre
éclatait entre l’Allemagne et la France, nous socia-
listes, nous ferions notre devoir aussi bien que vous.
A présent on tient publiquement un langage dif-
férent, on pousse des hoch ! à la démocratie sociale
universelle. Il y a quelques jours, on racontait dans
a presse européenne qu’un congrès international
des travailleurs allait se réunir, au mois de juin pro-
chain, en Belgique, à Jolimont, et qu’il allait être,
présidé par M. Bebel, un des leaders du socialisme •
allemand. Hier, les journaux berlinois recevaient
une dépêche du district houiller de la Ruhr où il
était dit que, prochainement, se tiendrait à Euskir-
chcn une assemblée générale des délégués des mi-
neurs allemands et que dans cette assemblée seraient
jetées les bases d’un congrès international des ou-
vriers industriels.
il faut bien céder à l’évidence et conclure de tout
ceci que le socialisme tend de nouveau à s’unir sur
toute l’étendue de l’Europe et à opérer en commun.
Cette unité d’action ne lui a pas réussi jnsqu’à pré-
sent, nous verrons si, cette fois, il obtiendra plus de
succès.
C’est probablement pour faciliter son union inter-
nationale qu’à Berlin il vient de se déclarer républi-
cain. M. Auerbach ne doit pas ignorer que parmi le
million d’électeurs qui votent, en Allemagne, aux
élections du Reichstag, pour le parti socialiste 11 en
est un grand nombre — peut-être plus de la moitié
— qui ne sont pas républicains, qui no sont pas même
socialistes, mais simplement des mécontents ; que
des milliers d'ouvriers de l’Etat et de petits employés
donnent leurs suffrages aux caudidats de la réforme
sociale pour forcer le gouvernement à augmenter
leurs salaires ou leurs appointements. Pour retenir
ces votants, les chefs socialistes ont évité autant que
possible de se prononcer en faveur de la forme répu-
blicaine, La prudence leur dictait cette réserve.
Maintenant ils lâchent la prudence, ils proclament,
leur conviction antimonarchiste ; c’est un sacrifice
-qu’ils font à l’internationalisme,
Nous devons nous attendre à voir tous les éléments
conservateurs de la société allemande saisir avec
satisfaction les aveux qui viennent d’être faits dans
les cercles socialistes et s’en faire des armes puis-
santes pour combattre ces républicains internatio-
naux, Le sentiment patriotique et royaliste est si
général et si profond dans le peuple aljemfipfi qu’on
peut prédire, sans crainte d’être démenti par l’expé-
rience, que le socialisme, s’il veut poursuivre ses
progrès, devra retourner à son ancienne tactique.
En se proclamant républicain et international, il
produira peut-être un certain effet pn Europe, mais
il s’affaiblira certainement en Allemagne, '
Travaux législatifs.
Nous complétons par les détails suivants.notre
dépêche téléphonique d’hier sur la séance eje lg
Chambre.
Des deux propositions de loi développées au début
de la séance et prises en considération, la première,
due à l’initiative dp M. Jacobs, tend à substituer la
rédaction suivante au § 2 de l’grticle 568 du code de
commerce :
Kéajfrijoins la revendication ne sera pas recevable si,
avant leur arrivée, les marchandises ont été vendues
Sans fraude sur connaissement ou lettre fie voiture,
Le revendiquant devra respecter les droits du eréan-
eier gagiste saisi par un connaissement ou une lettre
de voiture.
La seconde, présentée par M. Henricot, vise la
location des biens ruraux appartenant aux etablisse-
ments jouissant de la personnification civile.
Elle est ainsi conçue :
Art. l81'. Lit location des biens ruraux appartenant aux
établissements jouissant de la personnification civile
n’est autorisée que si le fermage est variable annuelle-
ment suivant les prixd’un ou de plusieurs produits
agricoles :
Art. 2. Il est fait exception à l’article précédent pour
ce qui concerne la location des biens ruraux servant à
la culture forestière- et de ceux servant à la culture
maraîchère. . -
A la demande des établissements intéressés et de
l’avis conforme des conseils communaux et des dépu-
tations permanentes, le gouvernement peut, par Arrêté
royal, étendre cette exception à d’autres biens, dans le
cas où l'application de la présente loi présenterait de
grandes difficultés.
Art. 3. Il est institué, dans chaque province, une
commission composée du gouverrieur-président,de deux
propriétaires et de deux locataires avec suppléants, par
arrondissement. ' .
Ces deux propriétaires et deux suppléants, ainsi que
les doux locataires et deux suppléants, sont élus res-
pectivement par les propriétaires et locataires d’au
moins deux hectares do biens ruraux.
Ils sont élus pour huit années et renouvelés par moi-
tié, tous les quatre ans.
Art. 4. Ces commissions ont pour attribution de déter-
miner les prix de tous les produits agricoles sur les
différents marchés'de la province, à toutes les époques
de l’année.
Ces prix sont insérés au Memorial administratif'.
. Les membres de ces commissions touchent dos jetons
de présence dont la valeur est fixée par arrêté royal.
Art. 5. Les frais Occasionnés par ces commissions sont
supportés par lès provihees'.
Art. 6. La présente loi sera obligatoire trois mois
après sa publication au Moniteur-, toutes lés disposi-
tions qui lui sont contraires sont abrogées.
Art. 7. Los détails d’exécution de la présente loi sont
réglés par arrêté royal.
De qui se moque-t-on t
Les «Indépendants» de Bruxelles se réu-
nissent en meeting’ ét signifient au ministère
qu’ils se retireront sous leurs tentes, s’il ne
tait pas voter dure dare la loi contre les eapa-
citaires. On attendait d’eux un pou de résis-
tance à cotte loi ultra-réactionnaire, et voilà
qu’ils reprochent au gouvernement de ne pas
égorger assez vite les cûparitaires.
D’autropart l’Escaut, qui avait accusé M. De
Volder de « lâcheté » parce qu’il n’avait pas
encore saisi ces derniers à la gorge, public
l’article résigné que voici :
L'assemblée de la Fédération des Indépendants de
Bruxelles a fait une démonstration en faveur d’une
prompte discussion et du vote de la loi supprimant les
capacitaires du droit.
Cette assemblée a été unanime à déclarer - quo les
« Indépendants renonceront à la lutte, sila loi n’est
» pas votée. »
C’est la une résolution fort énergique. Malheureuse-
ment, elle vient un peu tard.
Les Indépendants auraient dù manifester un peu plus
tôt ce vif désir de voir voter promptement la loi en
question.
Depuis l’ouverture de la session on a laissé perdre un
temps précieux, un temps indispensable, dans cette
longue, interminable et iastidieuse-discussion du projet
de loi sur renseignement supérieur.
On a subi sans sourciller, avec une résignation hé-
roïque, une avalanche de discours et d’amendements
qui ont prolongé et qui prolongeront encore pendant
plusieurs semaines cet ennuyeux débat. .
Les indépendants auraient donc pu se réveiller
plus tôt de leur torpeur, secouer moins tardive-
ment ienr indifférence.
Nous venons d’employer le mot indifférence: ce
mot semble résumer assez exactement le sentiment
qu’éprouve en ce moment la majorité de la droite par-
lementaire vis-à-vis d’un projet de loi qui est bien loin
de répondre aux vœux de la majorité et aux désirs du
pays conservateur.
En effet, on l’examinant de près, on ne peut s'em-
pêcher de trouver que ce projet de loi est bien ineffi-
cace, bien insuffisant, bien incomplet.
C’est pourquoi' beaucoup de députés conservateurs
attendent avec une parfaite résignation la fin des tra-
vaux de la section centrale.
De ce que la section centrale fera du projet, on sem-
blô s'en préoccuper assez peu. Le rapport sera-t-il bien-
tôt déposé, on paraît; assez peu soucieux de le savoir.
On a en effet la certitude que la loi ne sera pas votée
dans cette session, et qu’elle sortira des délibérations
de la section centrale encore plus insignifiante, encore
moins intéressante qu’avant cot examen.
Certes, ce sera une désillusion pour beaucoup de nos
amis,une dôceptionpour beaucoup de nos plus vaillants
lutteurs. Mais nous les engageons à se consoler en son-
geant à l'inefficacité de plus en plus évidente de cette
loi.
Le stupide tapage que les libéraux ont faitjautour do
ce projet a été cause, à notre avis, que nos amis lui ont
attribué des avantages qu’en réalité il n’a pas, avan-
tages nuis on en grande partie illusoires!
Aussi n’avons-nous rien compris à l’intérêt qu'avaient
les libéraux à protester si vivement, si bruyamment,
car tous ces capacitaires de droit au privilège desquels
ils affectaient d’attacher tant de prix, la plupart de-
vaient rentrer aussitôt par l’examen dans le corps
électoral.
A part quelques rares incapables définitivement
exclus, Je corps électoral capaeitaireseraitdonc resté le
mémo, notamment à Anvers,
Ce qu’il eut fallu faire, c'était proposer des réformes
plus efficaces; il eut fallu proposer de modifier toute la
procédure électorale, entourer de plus de garanties la
confection des listes électorales, donner plus de facilité
pour ]e contrôle, pour combattre les fraudes toujours si
nombreuses-et se njultinjiàpt sans cesse avec l'accrois-
sement du cQrps électoral.
Nous faisons donc aisément notre deuil de cette loi
anémique. Si elle doit dormir quelque temps encore, ee-
n'est pas poiis qui troubleront ce doux sommeil par des
clameurs inutiles.
Four Anvers surtout, nous sommes devenus indiffé-
rents, quant au sort de ce projet de loi stérile.
Nous le répétons : de qui se moque-t-on ici ?
Do Liber cite Vlaamshfte Bond et les Cercloq
associés d’Anvers viennent d’adresser la lettre
suivante à la Chambre ;
A Messieurs les président et Membres de 1&
Chambre des Représentants,
Messieurs,
Comme le représentant Helleputte a présenté un
amendement à l’art. 44 du projet de loi sur la colla-
tion des grade# ^gfiéjqjqugs et lo ppograninie clés
examens universitaires, amendement cône
suit ;
ncu comme
A partir du lr janvier 1895, nul ne pourra être
» nommé à une fonction judiciaire dans la partie
<i flamande du pays si, indépendamment des autres
» conditions 'requises, il ne jqstifie, par un diplôme,
» avoir subi en flamand son èxamerr sur le cours de
» droit pénal et de procédure pénale.
» Cette disposition n’est pas applicable à ceux qui
» auront obtenu leur diplôme avant cette date. »
Eps dispositions, Messieurs, formeraient pour le
pays flamand mie garqntip sérieuse, celle de donner
aux ôffliers judiciaires la plus jhclispensabléflétöhtes
les connaissances pour rendre justice en connais-
sance de cause. Même en pays moins civilisés la con-
naissance de la langue du pays 'est une condi tion
première,comme le prouvèrentles nominations faites
fors (Le lq réorganisation judiciaire en Egypte
comme le ppdpvent encore tgij$ jours celles faites
aux tribunaux' de' l’Etat jnaépènçjànf du’ Cqngq.
Nous citons , ces exemples parce qu’il y a de nos
compatriotes, tant d’origine wallonne que d’origine
flariwmde,--q(tti se soumettent, volontiers à cette con-
dition et qiikvoudront certainement le faire égale-
ment pour leur propre pays et leurs propres com-
patriotes.
L’est au fond un phénomène bien singulier de voir
que cette situation soit encore en discussion eh Bel-
gique et l’ecfio au-delà des frontières étonnera cer-
tainement tous les hommes 'bien pensants comme
tous lès jurisconsultes.
Nous, délégués de 50 sociétés avec environ 50,000
membres établis à Anvers, nous prenons en consé-
quence la respectueuse liberté de vous demander,
Messieurs, de bien vouloir accorder vos suffrages à
eet amendement et, s’il y a irioyen, de rapprocher le
terme où l’on exigera des juges qu’ils connaissent la
langue de leurs justiciables.
Agréez, etc.
Les Secrétaires, Les Présidents,
L. Augusteyns, n. J. Cupérus,
E. Collette. J. Van Ryswyck.
Le Liberale Vlaamsche bond a, en outre,
envoyé à la Chambre, la pétition suivante :
Anvers, le 23 janvier 1890.
À Messieurs lés Président et Membres de la
.).' s Cliâmbre des Représentants.
Messieurs,
Nous avons l’honneur de vous prier de bien vouloir
adopter 1 amendement présenté par Monsieur Helleputte
à l’art. 44 du projet do loi concernant la collation des
grades académiques et des examens universitaires.
Cet amendement est conçu comme suit : “ A partir
» du T''-janvier 1805, nul ne/pourra être nommé aune
» fonction judiciaire dans la partie flamande du pays
» si, indépendamment des autres conditions requises.
» il no justifie, par un diplôme, avoir subi en flamand
» son exifluen sur le cours de droit pénal et de procé-
» dure pénale.
» Cette disposition n’est pas applicable à ceux qui
» auront obtenu leur diplôme avant cette date. »
Notre demande se base sur deux motifs. D'abord
l’adoptioa du projet aurait pour. conséquence la créa-
tion dans nos universités du cours susdit ; puis et sur-
tout un grave abus cesserait à dater de 1895, abus dont
ia population flamande n’a déjà eu que trop souvent à
se plaindre, à savoir la nomination de fonctionnaires
dans l'ordre judiciaire ne connaissant pas notre langue
ou ne la connaissant qu'imparfaitement. Le résultat
fâcheux de cet état de choses, c’est que les lois de 1873
et 1880 sur l’emploi du Néerlandais devant les tribu-
naux ne sont restées que trop souvent une lettre morte.
Agréez, Messieurs, l’assurance de notre haute consi-
dération.
Pour là direction ;
Les présidents,
N. J. CI I'ÉRIS,
J, VAN RYSWYCK,
Malgré toutes ses anciennes pro-
messes. malgré les promesses nou-
velles à l’aide tlestpielles, d’ici aux
prochaines élections, tl compte lier-
uer de plus belle les Anversois, M.
Yandeiipeerebooin ne construira pas
la gare de l’Est ni la gare du Sud.
Renseignements commerciaux concernant
l’Allemagne,
D’après la statistique commerciale de l’Al-
lemagne pour les onze premiers mois de l’an-
née 1889, statistique qui a é.té publiée récem-
ment, les importations se sont accrues en 1889
comparativement à celles de 1888, même
pour les articles fabriqués, tandis que les ex-
portations sont restées stationnaires.
Voici quelques chiffres sur le commerce des
fers et aciers (en quantités de 100 kilogr,) :
Importations. Exportations
1889 18S8 1889 1888
Fonte de fer.... 2,927,340 2,007,013 1,471,549 1,271,512
Déchets de fer.. 127.918 70,254 315,445 246,359
Produits fabr.. 587,743 434,067 7,568,715 8,014,470
3,643,001 2,511,344 9,353,709 9,532,341
Les prix de la fonte de Westphalie qpt subi
les fluctuations suivantes pendant l’année
passée :
Marks
Janvier Q1
Juillet....................6fl
Août........................00
Septembre...................71 «
Octobre.....................78
Novembre . . . . .88
Décembre....................98
Les chiffres oi-dessous traitent du commerce
de transit de l'Allemagne :
1888 . ........... 1,779-,824 Tonnes
1887 ............. 1,759,898 »
1880 ........... 1,084,021 »
1885 ............. 1,078,104 »
1884 ............... 2,020,715 »
1883 ............. 2,187,890 «
1882 ............. 1,990,930 »
1881 ...........1,852,300 » ■
1880 j 1,823,9*3 y
Des chiffres pour l'année 1889 ne sont pas
encore connus et il faudra probablement en-
core attendre longtemps avant de les con-
naître. Le transit entre la mer Baltique et la
mer du Nord a diminué, cette diminution est
due à la concurrence des ports de l'ouest et à
i. ..„ui.- p protectionniste delà Russie. Le
transit (fAiitricbe-Hongpie en France et en
Suisse est également en per Leflaqpelle provien t
c}è la concurrence du chemin de fer de' l'Arti
hei-g. v
Dernièrement, dans une adjudication de
rails d'acier qui a eu lieu à Copenhague, lés
fabricants allemands ont été battus par les
fabricants anglais et belges dont les prix
étaient de beaucoup infépippr.s à peux de| al-,
leniands. On sait qqe lpspyix des r-ajls (fàciér
sont plus élevés"à l’intmoup du pays qu’à
l’extérieur et que les fabricants allemands
doivent se contenter de prix plus bas quand
ils sont obligés de vendre aux pays étrangers.
Le projet d’ouvrir une expqsjtiQn interna-
tionale en 189,7 est revenu “sûr le ta-
pis èt gagne de plus en plus d’adhérents.
Un rapport de Brême constate qu’en 1889
les importations directes de coton se soqt qc-
c-rues, Il ajoute qu’il §prfl|t ooppncLint géces-
sajre fi’étqhljr php ligné directe, (le Dâtéaux à
vapeur entre ’Brenre et l'In'dé Britannique afin
que l’Allemagne ne doive plus recourir à l’in-
termédiaire des maisons de commission
étrangères.
Le comité de la diète commerciale aflp-
mande (Handelstag a tenu une réunion le, 29,
fiécenjbrg cjerqiep
On y a examiné la question des traités con-
clus avec les pays étrangers. Les conventions
avec l’Italie, l'Espagne et la Suisse expirent le
lr février 1892, celles avec la Turquie et la
Roumanie viennent à échéance avant cette
date. Le traité avec la Serbie expire le lr jan-
vier 1893 et celui avec la Grèce le 20 février
1895. Les traités avec la Belgique, les Pays-
Bas, fl’Autriche-Hongrie et le Portugal peu-
vent être dénoncés à toute époque, en aver-
tissant une année à l’avance. La question du
renouvellement des traités de commerce con-
clus par la France avec les autres pays est
l’objet d’une attention toute spéciale.
300 nouvelles sociétés anonymes se sont
constituées en 1889, avec un capital actions de
402,510,000 marks, contre 184 sociétés en 1888
d’un capital de 193,680,000 marks. Les chiffres
de 1889 dépassentceuxdes années antérieures,
à l’exception de ceux de l’année 1872 pendant
laquelle 478 nouvelles sociétés sé sont consti-
tuées, d’un capitalà'ctioiLs de I,Q16,210,000
marks.
L’Export Bank et FUniori Centrale pour la
Géographie commerciale ont l’intention d’éta-
blir une ligne de steamers entre Hambourg
et le Maroc, avec Anvers, Porto et Lisbonne
comme ports d’escale.
D’apres le rapport du directeur de la Mon-
naie, 9,830,000 millions de monnaies d’or ont
été frappés en décembre 1889. Voici les
chiffres totaux des monnaies frappées : Or,
2,428,557,985marks; argent, 452,230,010mks ;
nickel, 43,576,414 marks; cuivre, 10,997,304
marks.
N0ÜVELLES_ÉTRANGERES
BULGARIE.
A propos de la convention commerciale signée
entre l’Angleterre et la Bulgarie, Jacques St-Cère
publie dans ie Figaro tes réflexions suivantes sur
les conséquences que peut avoir ce coup de canif au
traité de Berlin .-
L’Angletterre, qui, sous lord Beaconsfleld.démolissait
à Berlin lo traité de San-Stefano et qui, par haine de
l’influence russe en Orient, faisait reculer les frontières
de la Bulgarie, créée par ce traité, changea soudain de
conduite envers les Bulgares quandle prince Alexandre
de Battenberg se tourna contre la Russie. A la veille du
coup d’Etat de philippopoli et tout autant qu’au lende-
main de cet événement, les Bulgares ont trouvé auprès
du cabinet de Londres la protection la iflus efficace. La
Bulgarie, forte de cette protection et de celle des cabi-
nets de Vienne, de Berlin et de Rome, a pu se moquer
des menaces de la Russie, continuer à vivre et marcher
vers une indépendance complète sous un prince qui
n’est pas reconnu par l’Europe.
Dans ces dernières semaines, deux des grande? puis-
sances qui ont signé le traite de Berlin ont accordé des
laveurs à la Bulgarie, faveurs qui vont à’ l'encontre de
ce traité : l'Autriche, en lui accordant un emprunt coté
aux Bourses do Vienne aide Perth, et l'Angleterre en
concluant avec la Bulgarie un traité de commerce. La
Russie ne pouvait pas tolérer ce double défl qui s’adres-
sait particulièrement à elle, et par des notes adressées
aux puissances signataires du traité de Berlin> rite a
dénoncé l’emprunt bulgare accordé par l’Autriche et le
traité de commerce signé par l’Angleterre',
11 y a des gens qui pensent quo lo gouvernement de
SaiuLPetersTxmrff ne se bornera pas à cotte protesta-
tion platonique et que ses deux circulaires peuvent être
considérées connue 1e commencement d’une action plus
énergique.
Nous ne voulons pas nous prononcer à ee sujet, nous
erons seulement remarquer que ('Angleterre, en con-
cluant ayeo Iq. Bulgarie un traité de commerce, viole
(article 8 du traité de.Berlin, qui défend à ia Bulgarie
de conclure n’importe quel traité avec ri’imporfe quelle
puissance étrangère, « les traités (ie commerce, do navi-
gation, etc., conclus outre tes puissances étrangères et
fa Porte, engageant aussi la principauté de Bulgarie ».
; Mais n y a plus : le prince .Ferdinand n’étant pas re-
connu par l’Europe et ]es représentants des puissances
à Sofia n’entretenant que des relations officieuses avec
ee gouvernement ce traité implique une reconuaisance
tacite du prince Ferdinand.
De plus, il y aura une autre suite à l'action, de l’An-
gleterre à Sofia : le traite migterhulgure établit un pré-
cédent, et comme fla Bulgarie se trouve depuis long-
temps ep négociations avec la Serbie pourla conclusion
d’un traité de commerce, maintenant quo l'Angleterre
a donné l’exemple, le gouvernement bulgare s’empres-
sera de conclure un traite avec la Serbie sans se préoc-
cuper des stipulations du traité de Berlin. '
Et cela continuera à afierde ta sorte tant que cela
pourra aftel'. La cruche a uien été longtemps à l’eau !
fl est ym qu’elle a fini par se casser. La Bulgarie eu
fora autant.
V Efî/S, £34 Janvier.
Cercle Artistique. On n'a pas oublié le suc-
cès qu’a valu Tannée dernière à M. Eug. Van de
Walle, sa conférence sur le théâtre pendant la Révo-
lution . G’est encore àda redoutable èt féconde période
révolutionnaire qu'il a emprunté le sujet qu’il a traité
hiér, avec la compétence quolui donne une étude ap-
profondie,
Camille et Lucile Desmoulins comptent certes
parmi les figures les plus originales et les plus sym-
pathiques:’du grand drame, et M. Van fie Walle lès
a mises en lumière avec beaucoup de relief et d’une
façon aussi complète qu’il était possible dele faire
flaps }o temps doiit U disposait.
Fils de cette Picardie a la fois enthousiaste, persé
vérante et eolériqùe, Desmoiilins subiLpendant toute
sa carrière de pamphlétaire et d'homme politique, la
double influence du tempérament original et des
goûts littéraires qu’il devait à son éducation, clas-
sique. Il fut révolutionnaire passionnément, parce
qu'il attendait de la révolution non-seulement, le
triomphe de la liberté èt de Tègahtè, mais aussi celui
de l’intelligence pf i\o lay çuji pre. Oc menfagnard
préféraflo.ivjoura Athènes à Sparte, et fut ooinme
Sop ami Danton, mais d’une façon plus délicate et
plqs artiste, un épicurien, un jouisseur, comme on
djt àûjpurdTnfl.
Le conférencier a montré successivement Desmou-
lins haranguant le peuple aq Palais Royal, distri-
buant les prémières copardps révolutionnaires, cou-
leur dVspérqheé,, pçfles-là, ef qqnhàut le premier
sjgnal (lu'iuoiivomejit nui' devait aboutir à la prise
de’là 'Bastille et à là chîité de l’ancien régime; puis
cônjhatiahi au dix août, et participant au renverse-
ment de la royauté constitutionnelle, puis bpyayant
avec timidité des discours i’évoluttqm|:\h’éâ et régi-
cides à la Convention, segrêfairé de Danton au mi-
nistère dç la justice, poh tri huant,à son éternel regret,
à la perte dés Girondins par ses accusations véhé-
mentes contre Brissot et ses amis, enfin s’indjgpant
des proscriptions, et des gulllôtipad^ fin Çomit'é.
de Salut public, parlant tje pitié, de pardon, publiant
soü Vieux (ÿf ûc-im-, flétrissant la loi des suspects
dans une page digne de Tacite, et conduit à l’oéha-
râtid âvèc Danton’çt ses trep^pompagàons.
Peu. de, jours ' après, dans lo môme panier qu’a
rougi déjà le sang de Marie-Antoinette et de M"10
Roland tombera la tète charmante de la feipme fiien,
aimée de Camille,de la compagne (je ses, espérances,
de ses efforts, de ses colères et de ses joies.
A diyersas reprise^, au cours1 de la conférence, le
nuiffiqq aflqé jhfl' (je’ cthfleui'èux applaudissements
les fortes nènsees, ef les sentiments généreux expri-
fflé§ par IWiUeur, Les allusions à la situation poli-
t.que actuelle ont été particulièrement goûtées C’est
mnsi qu on ne lui a pas ménagé les marques d’armre-
bation,lorsqu a propos d’un pamphlet deDennoulins
blamant et raillant la Constituante d’avoir é ab Me
cens électoral qui aurait privé Corneille Socrate et
Jésus-Christ du droit de vote, il a vigoureiSement
attaque la loi anti-capacitaire, qMSKSS
droits politiques a des conseillers à la Cour d’arme!
a des savants distingués, à des officiers supérieurs
pour l’accorder à des glaneurs de bois mort 5^
ufiedande. wi^warn 0U CI>eusé un terrier au fond
On- nous traitera d’utilitaire ou de bourgeois si Ton
veut, mais nous attacherons toujours plus d’imoo°r-
tance et. de valeur aux conférences comme reüL
dhier, ou Ion parle pour dire quelque chose oifun
bavardage vide et alambiqué de liseurs de vers déca-
dents, aciobatesde la phrase, prestidigitateurs do
1 expression, qui cachent, sous fes grimaces et tes
contorsions de la forme, l’incurable stérilité du fond
____ L. V. K. ’
n Exifsiti,?n ,Luyten. — C’est dimanche qu’aura
lieu, à, lâ, sQjllc Verlat fug cIgs Hou/a \Tnî • p 1
g^geanxde’MM^n, au nombre fZe
La Rose du Brésil. - IVaprès Y Indépendance
Iss'as""1 *
La traversée de l'Atlantique. — Tous les
steamers en retard, entrés à Hahfax pour prendra <'
fe eAleX’mS' - LthynlandffEgypt, le Rhoe~ K
cia et le Soi ? euto n ont que des avaries assez mi
mines, la bourrasque soufflant de la côte. Mais on a
tto'fto!n Am^./SnneilSeS ‘A1 s,u-]'et dl1 navire Sir
William Armstrong, parti de Hambourg il Va
décidé de lorinor dans. son local une bibliothèque’ à
t usage des immigrants. 1
_ Nous pensons que cette innovation ne manquera
f,ra„vtót’’e b'en ‘^jnebhc parmi grand nombred’en-
u eux, paree quelle leur fournira l’occasion de se
orocurer quelques distractions mtenectuellesqiff leur
lont la bas presque complètement défaut, surtout à
ceux qui ne partent que la langue flamande
iNous prions instamment les Sociétés Littéraires
ou les personnes qui auraient quelques livres delec-
ture doute les ne so servent plus, d’en faire don à
cette bibliothèque et de las envoyer au Musée cohh
merend d a bus de 1 Industrie) qui se chargera de les
reexpédier a Buenos-Ayres. ° _
Jeu de ba.c. Le jeu de bac devient à la mode V
dej * -l AlîYm le Bakspelct'sclub, qui
œntaiï!e de membres. A fa plaine Fatcon,
In den I laainscJien Kelder, il y a une seconde
société, qui est en pleine prospérité. Aujourd’hui on
annonce qu’un grand concours de bac aura lieu
merci odl Su janvier, au Café de Vienne, longue rue
Neuve, 7. Les plus forts joueurs y prendront part
La mise est fixée a un franc par personne,
La tempête, — Anvers est solide. Comme nous
lavons constate ce matin, l’ouragan s’est épuisé
en vains efforts pour l’ébranler. C’est tout au
plus si les petites branches mortes des arbres dis
Wmrds oiil ote arrachées, aux branches mères et
V ’* en tfrmeh’ quantité sur les promenoirs.
Au port, une Clôture de MM. Ruys & c* sous lo
hangar du quai Cockerill a été renversée. ’
Les vols, — La police de la ville a an été hier un
conducteur allemand du chef de vol de 50 barils à
petrole vides au préjudice du patron qui l’employait
cqinme surveillant. 1 ,y
— Les arrestations au port continuent. Dans la
T section on a arreté trois voleurs de charbons
(feux pour vols de fer, et deux pour tentatives de vol ! *
Dénouement fatal. — Le 20 janvier dernier à
■112 heures, une ftUefte de 4 ans', nommée Rosalto
Mees demeurant longue rue Scholier», 14, est torn-
flee rte 1 escalier dans ià maison de ses parents et a
qte soigneo depuis lors chez ses parents. Hier cette
heüte malheureuse a succombé. Elle s’était fracturé
la base du crâne.
Navigation, — Nous apprenons par dépêche que
le steamer postal belge Rhynland, de la Red Star
Line, est arrivé ce matin à New-York venant
d Anvers,
SPÉCIALITÉ DE BIÈRES DE MÉNAGE
,L» meilleure bière «Ie menage, la
plus économique, celle fabriquée exclusivement de
malt et ue houblon, sé trouve à la brasserie anvek-
soise suiii u et G". — Prix : 12 centimes le litre. Bière
de méniffio extra 15 centimes te litre, ft-anco en cave
en tuts de 50 a 60 litres. — Pour les commandes sY
adresser par carte correspondance. ia
A quand l’nbolitioa des droits de feux et
fanaux sur TEseaut 4S
Concours de bétail gras. — Voici le résultat
de la pesée officielle qui a eu lieu à midi :
boeufs (lie catégorie).
1. Ch.Logie, coin r. de la Heree et i\ Pothoek
“ E. M. Van Hoof, rue du Siège, 52
3. Jos. Antheunis, 9, Plaine Van Schôônbêkë.
4. H. Simons, Quai Ste-Aldegonde, 50......
S" catégorie (Bœufs de la Campine).
D Oh. Cluskens, rue du Couvent, 22 .......
2. E. Delfs, rue de l’Etal................
roues (P° catégorie).
1. L. Backs, wie de la Province (Nord) 175.
2. Ch, Logic, précité................. ’
3. L. Van (1er Borght, rue Van Bloei» '44.
4. F, Van Stratem, 1». de la Porte St-Georees
5. F, Van Straten, r. de la Porte St-Georfes.'
‘C catégorie.
Ch. Logic, m'réite......................
r. v an kvinkelhem, rue du Couvent, 54...
jos. Putzeys, rue dos Images, 150.......
van Heymueook, Avenue ilu Commerce...
Bampa, rue Hobokon............. .......
A-. Oepissen, Marché aux Chevaux, as
MOUTON.
Van de Velden, Oh. deMalines, 90......
14521
1141
1118
943
920 kil.
915 »
482 kil.
41S »
406 »
231 •>
212 »
249 kil.
247 »
23S »
230 «
203 ■>
203 »
(Chronique théâtrale.
1HÈATRE ROYAL.—Il était dans notre destinée
d’entendre Esclarmondc à Anvers, La production
théâtrale s’est sensiblement ralentie dans ces der-
niers temps, et l’on n’a plus rembarras du choix,
^ous ne répondons pas que Massenet, arrivé à une
autre heure, eût eu le môme succès, mais à quoi bon
récriminer? L’art a ses périodes do défaillance, non
pas, sans doute, parce que la nature forme moins de
talents, mais parce que ces talents n’arrivent pus
tous à maturité. A côtèd’Hérold et de Bizet, si pré-
maturémout enlevés à leurs succès, qui sait combien
dei génies m. herbe n’ont pas été fauchés avant d’avoir
pu so produire? Qui sait combien d'hainmes, qui
avaient le don, vieillissent aujourd’hui « dans les
honneurs obscurs do quelque légion, » victimes delà
lutte pour 1’o.xisten.ce, accablés de soucis matériels
ou pliant sors, le tardoun de la fhipille? Il faut tant
decjrwnstatteéü luvorables pour que le grain (te
Tout abonnement se poursuit jusqu
formel.
L. Al (il STEYiVS
EM. COLLETTE.
141 lui |