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L’ÉMULATION.
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MÉLANGES
ociété Centrale d’Architecture. •— Dans sa
dernière assemblée générale (novembre), la
Société s’est occupée des réformes à apporter au
règlement des concours de Rome et du prix
Godecharle.
Aucune resolution n a pu etre prise dans cette première
discussion, qui continuera à une prochaine réunion. Néan-
moins, en attendant quelle puisse formuler des propositions
et émettre des vœux sur l’ensemble du règlement, la Société
a demandé à M. le Ministre des Beaux-Arts que, pour le
concours de Rome de 1887, le nombre des jurés soit réparti
entre les différentes villes des pays, sans que les architectes
d’aucune d’elles soient en majorité. Pour le prix Godecharle,
elle a transmis à M. de Moreau, le désir de voir le jury
d’architecture composé d’au moins sept membres ; le nombre
de trois jurés fixé actuellement pour chacune des sections
d’architecture, de sculpture et de peinture étant absolument
insuffisant.
M. le Ministre de l’Agriculture, de l’Industrie et des Tra-
vaux publics, par une lettre en date du 26 octobre dernier,
exprime à la Société les regrets qu’il a éprouvés de n’avoir
pu donner suite à sa promesse de faire un appel public à tous
les architectes, pour les stations de la deuxième section du
chemin de fer de l’Amblève; M. le Ministre ajoute qu’il
espère avoir bientôt l’occasion de montrer tout l’intérêt qu’il
porte aux travaux de la Société.
La Société Centrale des architectes de Paris échangera son
bulletin avec celui de notre Société et la Société des archi-
tectes du Portugal lui a conféré le titre de Société correspon-
dante.
La Société rappelle à tous ses membres la réunion générale
et le banquet anniversaire de sa fondation, fixés au samedi
18 décembre prochain.
Les adhésions seront reçues par M. le Secrétaire, rue Saint-
Alphonse, 32, jusqu’au i5 décembre.
L’inauguration du monument élevé à la mémoire de Louis
Hjunans a eu lieu le 10 novembre dernier. La planche 39
qui le reproduit paraîtra dans notre IIe livraison. M. Doucet,
président du Cercle Artistique et Littéraire, a, dans son dis-
cours, fait l'éloge de la nouvelle œuvre de notre confrère
Acker.
Le Comité de Bruxelles-Attractions inscrit dans son
programme la conservation des magnifiques ruines situées
aux environs de Bruxelles, notamment l’abbaye de Villers
et le château-fort de Beersel, ainsi que l’étude des moyens
d’en rendre l’accès facile et les alentours agréables, afin d’en
faire des buts d’excursions attrayantes.
Nous sommes heureux de cette décision et nous en félici-
tons vivement la nouvelle Société.
Le Conseil communal de Liège vient de décider la
reconstitution de l’ancienne Société liégeoise pour l’Encoura-
gement aux Beaux-Arts.
Il a inscrit à son budget une somme annuelle de 3,000 fr.
destinée à organiser tous les quatre ans une exposition de
peinture, de sculpture, de gravure et de dessin.
Rien pour l’architecture !
Les architectes de Liège devraient énergiquement protester
contre cet octracisme et réclamer le droit d’avoir un délégué
dans cette organisation.
La ville de Liège a récemment acheté une propriété place
Sainte-Claire, pour y construire les nouveaux locaux de l’Aca-
démie des Beaux-Arts, à laquelle il compte annexer, comme à
Bruxelles, une école des arts décoratifs.
Nous espérons que l’administration communale se souvien-
dra que la Société Centrale d’Architecture, qui compte à Liège
de nombreux membres correspondants, lui a demandé la mise
au concours de ses nouveaux monuments et quelle fera appel
dans cette circonstance à tous les architectes du pays.
ÉTRANGER
Assemblée générale des Architectes et Ingénieurs
allemands, a Francfort s M., les 15-18 août 1886
Les architectes et ingénieurs allemands possèdent 27 socié-
tés qui ont leur siège dans les villes de Berlin, Munich, Ham-
bourg, Dresde, Hanovre, Cologne, Stuttgart, Francfort et
autres villes principales de l’Empire. Ces 27 sociétés forment
une seule union sous le nom de Verband deutscher Arcliitecten und
Ingénieur Vereine : elles se composent de plus de 6,000 mem-
bres dont 700 étaient présents, y compris i5o dames. Ces
sociétés se réunissent en assemblée générale tous les deux
ans. Cette année la réunion a eu lieu à Francfort sur le Mein,
au mois d’aoùt dernier; elle a duré trois jours.
Le premier jour, M. Peschek, attaché technique à l’ambas-
sade allemande à Paris, nous entretint du chenal à Panama,
qu’il a visité en compagnie de M. de Lesseps ; les observa-
tions de l’orateur ne paraissaient pas très favorables à la
grande entreprise française.
Le second jour, M. Hauers, architecte de Hambourg, parla
des plans et de la construction du nouvel hôtel de ville de
Hambourg ; le plan définitif est le résultat du concours entre
5 architectes renommés, et M. Hauers est le chef de l’exécu-
tion. Le même jour, M. Sarrazin,ingénieur du gouvernement
à Berlin, prononça un discours sur l’emploi exclusif d’expres-
sions allemandes dans les rapports et œuvres techniques.
Le troisième jour les deux grandes cathédrales de Cologne
et de Milan ont fourni le sujet de la conférence, M. Stubben,
architecte de la ville de Cologne, développa dans un long
discours les moyens de dégager le Dôme de Cologne et pro-
duisit un grand nombre de plans et photographies dressés par
lui et d’autres architectes. Selon lui le côté sud doit être trans-
formé en un square orné de monuments commémoratifs, et
l’on percerait une rue dans l’axe des deux tours. Le choix
du gouvernement entre les divers projets n’est pas encore
connu.
Le dernier orateur fut M. le baron de Schmidt, architecte
de la cathédrale de Vienne et membre du jury pour le con-
cours international des projets de construction de la façade
occidentale de la cathédrale de Milan.M.de Schmidt développa
l’histoire de cette merveilleuse cathédrale dans ses diverses
phases et exposa les changements qu’exigerait la façade ouest
pour que le tout fût en harmonie ; l’orateur parla d’une manière
extrêmement sympathique et s’attira l’approbation générale.
Cette réunion si bien réussie se termina le 18 août par une
excursion en train spécial aux ruines de l’illustre château de
Heidelberg, connu comme l’œuvre la plus pure de la Renais-
sance allemande. Tous les détails. d’architecture de cette
belle construction ont été soigneusement recueillis et dessinés
en vue de la restauration de ce monument; enfin, une bril-
lante illumination termina la journée, et les ingénieurs et
architectes allemands reprirent toutes les directions de la
rose des vents.
L’assemblée prochaine aura lieu à Cologne en 1888.
J. Stubben,
Staadtbaumeister, à Cologne.
Le Grand Concours international de 1888
1 est entendu et définitivement arrêté cette fois
que l’Exposition de 1888 s’appellera Grand Con-
cours international des Sciences et de l'Industrie. Elle
aura lieu du Ier mai au 3i octobre, à l’ancienne
Plaine des Manœuvres. M. le ministre Beer-
naert a tort bien accueilli les organisateurs et a promis le
concours de l’État.
Comme l’indique son nouveau nom, elle sera une lice
ouverte à tous ceux qui, dans l’ordre scientifique et indus-
triel, s’ingénient à faire naître et appliquer le progrès.
A tous ceux qui prennent part à ce grand mouvement de
l’activité humaine, le Concours offrira une occasion sans pré-
cédent de mettre en parallèle avec la concurrence, leurs
conceptions, les produits de leur fabrication, les résultats de
leur industrie.
Le Comité du Concours mettra un soin jaloux à entourer
les décisions dujurydesgaranties d’une impartialité rigoureuse.
Il se réservera toutefois la liberté absolue de désigner parmi
les spécimens de chaque exposant, quel que soit son genre
d’industrie, l’objet qui lui semblera réaliser la perfection ou en
approcher le plus.
La réunion de ces objets choisis formera une collection
selected, laquelle sera exposée dans un hall d’honneur et
constituera un véritable concours en degré d’excellence.
Afin d’en consacrer les résultats et d’élever autant que
possible les décisions auxquelles il donnera lieu, au-dessus
des atteintes d’une critique contradictoire, les arrêts seront
rendus par un double jury, dont le dernier fonctionnera en
ressort d’appel.
Rien ne sera négligé en vue de multiplier les adhésions :
ni la cession d’emplacements à des conditions avanta-
geuses, ni l’octroi de facilités et de garanties particulières
aux exposants, ni les encouragements sous formes de primes
en espèces et de récompenses honorifiques.
A cet ordre d’idées se rattache celle d’organiser entre les
exposants un véritable match industriel pour lequel les con-
currents feraient une mise à déterminer.
La totalité des mises serait divisée en un certain nom-
bre de prix à décerner aux vainqueurs. |