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L’ÉMULATION.
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Après un dernier examen des projets ayant réuni le plus de
voix, le jury passe au vote.
M. Leroy demande que l’on vote d’abord pour deux pro-
jets, parmi lesquels on choisirait le premier. Cette proposition
est rejetée par 5 voix contre 2.
On décide d’attribuer, sur chacun des 7 bulletins de vote,
4 points au premier, 3 au deuxième, 2 au troisième et I au
quatrième ; ce qui ferait 28 points au premier s’il était désigné
unanimement.
Le vote donne le résultat suivant :
Le projet marqué de la lettre A réunit 24 points ;
Le projet marqué de la lettre C réunit 22 points ;
Le projet marqué de la lettre J réunit 17 points ;
Le projet marqué de la lettre H réunit g points.
En conséquence, le projet A a obtenu la première place;
Le projet C la deuxième place;
Le projet J la troisième place ;
Le projet H la quatrième place.
On passe ensuite au vote de classement des 5me et 6me pro-
jets.
La lettre M obtient la première mention et la lettre E la
seconde.
M. le Président procède ensuite à l’ouverture des lettres.
Le projet A, portant la devise Vaartwel, est celui de M. Franz
De Vestel de Bruges, domicilié à Bruxelles, rue de la Grosse
Tour, 13.
Le projet C, portant pour marque Un point rouge dans un
cercle, est celui de M. Alph. Vander Gucht d’Anvers, demeu-
rant rue Solvyns, 47, élève de MM. Bilmeyer et Van Riel.
Le projet J, portant pour devise Vogue la Galère, est celui de
MM. Louis Tulpinck de Bruges, rue Wallonne, I, et Michel
De Braey d’Anvers, rue de la Chapelle de Grâce, 16.
Le projet H, portant pour devise Mercator, est celui de
Carolus Janssens de Contich, chaussée de Malines, 176,
élève de MM. Blomme frères.
Les auteurs des projets M et E ayant obtenu respective-
ment une première et une seconde mention seront invités,
par la voie des journaux, à se faire connaître à M. Van Riel,
président, rue Edelinck, 37, à Anvers.
La séance est levée à trois heures et demie.
Ont signé :
Le Rapporteur, Le Président,
H. Hertogs. F. Hompus.
Les Membres :
Jos. SCHADDE. WYNANT-JANSSENS.
Valère Dumortier. Ernest Dieltjens.
J. Leroy. Edm. Van Waeterschoot.
Les projets envoyés au concours ouvert par l’administra-
tion communale de Vienne pour la construction d’une Bourse
des fruits et grains, viennent d’être soumis au jury qui a
désigné, pour prendre part à la seconde épreuve du con-
cours, les trois projets de M. K. Konig, MM. Low et May-
reder, et M. von Wielemans; les œuvres de tous les con-
currents sont exposées au Cercle artistique de Vienne.
C’est à la suite d’un concours que MM. Avanzo et Lange
ont été chargés, par la Société des Architectes et Ingénieurs viennois,
d’ériger un monument au célèbre constructeur du chemin de
fer du Semmering, le chevalier Karl von Ghega ; celui-ci étant
né à Venise, les architectes ont composé un tombeau à balda-
quin en style vénitien, décoré de colonettes de marbre et de
mosaïques à fond d’or.
Le coût du monument est de 12,000 florins.
Trente-cinq concurrents ont pris part au concours pour
l’agrandissement du Musée de Metz, dont le devis s’élève à
25o,ooo marks. Un premier prix de 1,300 marks a été décerné
à l’architecte Becker de Mayence, et trois seconds prix de 900
marks ont été attribués à MM. Hartel et Neckelmann de
Leipzig, M. Munzenmayer de Metz, et MM. Peters et Sehring
de Berlin.
L’ensemble des primes représente 1,6 % du montant de la
dépense ; c’est une proportion généralement admise dans les
concours en Allemagne, en France, etc., et si nous relevons
une fois de plus ce fait, c’est pour le signaler à l’attention des
administrations communales et autres, trop portées en Bel-
gique à organiser des concours sans primes ou avec des primes
dérisoires.
Le projet de M. Bartolini pour la restauration du baptis-
tère de Pistoja, a été choisi par le jury ; les travaux nécessite-
ront une dépense de 27,800 lires.
Le nouveau Musée de Brunswick, dont les plans avaient
été mis au concours, va être prochainement inauguré ; les
publications compétentes en font un grand éloge.
PRATIQUE
Revue de l’Architecture en Belgique
ous nous proposons de passer en revue,
sous ce titre, les monuments et les habi-
tations qui se sont élevés, à la faveur
de leur extension rapide, dans nos
grandes villes, pendant les dix ou quinze années
qui viennent de s’écouler.
Nous nous sommes assuré, pour cette étude
délicate, de la collaboration de plusieurs de nos
confrères de province dont la sincérité et la com-
pétence nous sont connues, que nous savons
habitués à dire franchement ce qu’ils pensent sans
aucune réticence, et sans se laisser influencer en
rien par des rapports d’amitié ou de simple cama-
raderie.
Si, dans cette étude strictement consciencieuse,
les œuvres de quelques confrères sont traitées
avec sévérité, nous espérons qu’ils ne nous en gar-
deront pas rancune ; nous laissons d’ailleurs toute
liberté à nos correspondants ; nous considérons
comme un devoir impérieux, pour tout criti-
que d’art, de dire la vérité, toute la vérité, quelque
agréable ou désagréable qu’elle puisse être.
C’est rendre un véritable service d’abord à l’ar-
tiste qui en est l’objet et ensuite au public dont
l’éducation artistique est encore, chez nous, en
grande partie à faire ; il est grand temps d’éclairer
ce public, en lui disant : ceci est bon, cela est mauvais.
C’est ce que nous ferons quoi qu’il puisse adve-
nir !
GAND
La prospérité d’une cité se traduit naturellement par les
constructions qu’on y érige et, à ce titre, l’on trouve à Gand des
constructions de premier ordre datant du commencement du
siècle, alors que Gand était la première ville manufacturière
du continent. Ainsi, indépendamment des édifices publics
élevés alors sous la direction de l’architecte Roelandt (Théâ-
tre, Palais de Justice, Université, Casino, etc., etc.,) et des
rues nouvelles percées durant cette période, y voyons-nous des
habitations luxueuses, comme l’hôtel appartenant à la famille
Delebecque, rue Basse des Champs; l’hôtel habité par M. le
baron van Loo, place d’Armes; l’hôtel habité par M. van
Pottelsberghe, place du Commerce ; et vingt autres, construi-
tes d’après les traditions classiques alors en honneur et dignes,
par la pureté et la distinction de leurs formes, de servir d’orne-
ment à une capitale.
La réaction qui se manifesta à un certain moment contre le
style classique, vint correspondre ici avec la décadence de l’in-
dustrie ; aussi voyons-nous succéder à cette époque de rigorisme
dans l’emploi des formes antiques, une époque utilitaire pen-
dant laquelle les constructions ne visèrent qu’à satisfaire aux
besoins, et ne furent décorées qu’à l’aide d’ornements en plâtre
d’un goût douteux d’après l’œuvre de Julienne, Liénard et
autres.
Pendant une période de vingt-cinq ans, les villes impor-
tantes de la Belgique s’embellirent à vue d’œil ; la ville de
Gand n’eut de part au mouvement général que par la trans-
formation des anciens remparts en Boulevards extérieurs, travail |