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ACADÉMIE ROYALE
des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique
Classe des Beaux-Arts
PROGRAMME DE CONCOURS POUR L’ANNÉE 1894
PARTIE LITTÉRAIRE
Première question. — Faire l’histoire de la chanson mondaine,
à une voix, dans les provinces belgiques, à partir du xve siècle.
Deuxieme question. — Faire l’histoire de la céramique^ au
point de vue de l’art, dans nos provinces, depuis le xve siècle
jusqu’à la fin du xvme siècle.
Troisième question.—Quelle influence ont exercee en Fiance,
du xive au xvie.siècle, les sculpteurs nés dans les provinces
belgiques et dans la principauté de Liège ? Citer les œuvres
nées de cette influence et les maîtres qui la caractérisent.
- Les mots « provinces belgiques » sont pris ici dans l’accep-
tion qu’ils avaient au xvie siècle.
Quatrième question. — Déterminer, en les précisant par des
croquis, les caractères de l’architecture flamande dû xvie siecle.
Indiquer les principaux édifices dans lesqüels ces caractères
se rencontrent. Donner l’analyse de ces édifices.
La valeur des médailles d’or présentées comme prix pour
ces questions sera de 1,000 francs pour la première, pour la
troisième et pour la quatrième, et de 800 francs pour la
deuxième question.
Les mémoires envoyés en réponse à ces questions doivent
être lisiblement écrits et peuvent être rédigés en français, en
flamand ou en latin. Ils devront êtré adressés, francs dé port,
avant le Ier juin 1894, à M. le chevalier Edmond Marchai,-
secrétaire perpétuel, au Palais des Académies.
Les auteurs ne mettront point leur-nom a leur ouvrage; ils
n’y inscriront qu’une devise, qu’ils reproduiront sur un pli
cacheté renfermant leur nom et leur adresse (il est défendu de
faire usage d’un pseudonyme) ; faute par eux, de satisfaire à
ces formalités, le prix ne pourra leur être accordé.
Les ouvrages remis après le temps prescrit ou ceux dont
les auteurs Se feront connaître, de quelque maniéré que ce
soit, seront.exclus du concours.
L’Académie demande la plus grande exactitude dans les
citations : elle exige, à cet effet, que les concurrents indi-
quent les éditions et les pages des ouvrages qui seront men-
tionnés dans les travaux présentés à son jugement.
Les planches manuscrites seules seront admises.
L’Académie se réserve le droit de publier les travaux cou-
ronnés.
Elle croit devoir rappeler aux concurrents que les manus-
crits des mémoires soumis à son jugement, lestent déposés
dans ses archives comme étant devenus sa proprieté. Toute-
fois, les auteurs peuvent en faire prendre copie à leurs frais,
en s’adressant, à cet effet, au secrétaire perpétuel.
ART APPLIQUÉ.
Musique.— On demande un quatuor pour instruments à
archet.
Prix : 1,000 francs.
(Ce concours est exclusivement limité entre les composi-
teurs belges ou naturalisés.) . -
Architecture. — On demande les plans d’un Musée destiné
exclusivement aux œuvres de sculpture.
L’édifice ne comportera qu’un seul étage, élevé sur un sou-
bassement. Le terrain réservé à la construction présentera une
superficie de 4,000 mètres carres, y compris les cours et
jardins.
L’édifice comprendra :
1° Dés salles d’exposition pour les œuvres assyriennes,
égyptiennes, grecques, romaines et modernes, qui, toutes,
seront disposées par ordre chronologique ; 2° des anticham-
bres et cabinets à l’usage des conservateurs du Musée ; 3° une
loge de concierge ; 40 un vestiaire ; 5° le soubassement ren-
fermera, outre l’habitation du concierge, des ateliers pour la
restauration et le moulage des œuvres de sculpture;
Les concurrents soumettront : 1° Le plan principal de l’édi-
fice ; 2° la façade principale et la façade latérale ; 3° la coupe
transversale et la coupé longitudinale (ces plans seront
dressés à l’échelle de 1 centimètre par mètre) ; et 40 le plan
général, dressé à l’échelle de 2 millimétrés, comprendra la
distribution du soubassement.
Prix : 1,000 francs.
(Ce concours est, aussi, exclusivement limité entre les
architectes belges ou naturalisés.)
Le délai pour la remise des partitions ou des plans expirera
avant le Ier octobre 1894.
L’Académie n’accepte que des travaux complètement ter-
minés : les partitions devront être lisiblement écrites; les dif-
férents plans des projets d’architecture devront être collés sur .
toile et placés sur châssis. Les partitions ainsi que les plans
porteront chacun une devise ou une marque distinctive, qui
sera reproduite sur un pli cacheté renfermant le nom et
l’adresse de l’auteur (il est défendu de faire usage d’un pseu-
donyme).
Faute, par les auteurs, de satisfaire à ces formalités, le
prix ne pourra leur être accordé.
Le manuscrit de la partition couronnée reste la propriété
de l’Académie. L’auteur peut en faire prendre copie à ses
frais. L’auteur des plans couronnés pour le sujet darclulec-
ture est tenu de donner une reproduction photographique
de son œuvre, pour être conservée dans les archives de l'Aca-
démie.
Les travaux remis après le terme prescrit, ou ceux dont les
auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit,
seront exclus du concours.
DIVERS
Académie des Beaux-Arts
Il est question de construire un étage au-dessus des classes
d’architecture de l’Académie de Bruxelles. Cet agran-
dissement est nécessité par les nombreuses inscriptions
aux cours de dessin.
Restauration du palais de Versailles
Les restaurations du palais de Versailles viennent d être
commencées par la façade de la cour de Marbre et le
bassin de Latone ; elles se continueront par les façades
donnant sur le parc, la couverture, les balustres et les per-
rons du petit Trianon et du Pavillon de musique. Les lacs et
les jardins seront aussi l’objet d’importants travaux. Les devis
s’élèvent à la somme de 2,3oo,ooo francs. Ces réparations ne
seront pas terminées avant la fin de l’année prochaine.
Découvertes archéologiques
Qn continuant les fouilles au Hallé, M. Monéde a
recueilli une urne cinéraire, intacte, renfermant des
cendres et des os calcinés ; une ampoule en verre, ainsi
qu’une belle pièce en argent, avec la tête de Tibère, destinée,
sans doute, à payer la barque à Caron.
On sait que l’usage des urnes cinéraires, chez les Aquitains,
ne dura que pendant les trois premiers siècles. Le christia-
nisme condamna cette pratique païenne ; les Peres de l'Eglise
faisaient une grande opposition, à l’incinération et recomman-
daient l’inhumation. Cette dernière coutume fit son appari-
tion dans l’Aquitaine dès le ive siècle ; mais elle ne fut uni-
verselle qu’à partir du Ve.
Malgré tout, les Aquitains conservaient religieusement ces
urnes qui renfermaient les cendres de leurs aïeux, et les pla-
çaient dans l’endroit le plus honoré de leur maison. Quand
ils craignaient une invasion, ils les cachaient avec ce quils
avaient de plus précieux, pour empêcher l’ennemi de les pro-
faner.
Si, dans un moment pressant, l’argent leur manquait, ils
auraient cru commettre un crime, en touchant à l'argent
qu’ils avaient déposé dans l’urne, argent destiné à payer le
passage au terrible nautonier des Enfers.
L e monde archéologique d’Athènes est en émoi depuis
quelques jours. .
Il y a peu de temps, un paysan de l'ile d Lgme, tra-
vaillant dans un champ, découvrit par hasard une statue dont
il ne soupçonna certainement pas la valeur. Un Anglais, mai-
chand d’éponges, qui réside en Egine, s entendit avec quel-
ques personnes du pays et parvint à envoyer la statue en
Angleterre où elle fut vendue, affirme-t-on, pour 65,000 livres
sterling au musée de Londres.
Le fait a été dénoncé ces jours-ci au gouvernement hellé-
nique par quelques habitants d Egine dont le négociant
anglais n’a pu ou voulu acheter le silence.
On vient de découvrir, en opérant des fouilles dans les
ruines de l’ancienne Ptolémaïs, deux statues admira-
blement conservées de l’époque alexandrine. Quelques
objets d’art, d’argent et d’or, très finement ciselés. Des armes
et de nombreuses médailles, trouvées au même endroit, ont
permis d’établir que ces deux statues, qui devaient être réunies
par un sceptre dont les fragments adhèrent aux mains, repre-
sentaient Ptolémée Philadelphe après son mariage avec Arsi-
noë, fille de Callimaque. Ces deux statues iront orner le
jardin d’été d’Abdul-PIamid.
Les travaux de restauration de l’église Saint-Eustache
vont commencer incessamment. Dès 1888, l’architecte
des monuments historiques avait constaté le délabre-
ment de cette église, si curieuse au point de vue artistique.
Le conseil municipal a voté une somme de 5o,ooo francs qui
sera affectée à la restauration des parties de l’édifice qui
menaçaient ruine. On évalue à 200,000 francs le montant des
dépenses nécessaires.
E. Lyon-Claesen, éditeur, Bruxelles.
Bruxelles. — Alliance Typographique, rue aux Choux, 49. |