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L’ÉMULATION.
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plément de prix si, sur l’ordre de l’architecte et avec l'assenti-
ment du propriétaire, des modifications au projet entraînant
une augmentation de dépense, viennent à être exécutées.
D’autre part, si divers travaux qui étaient convenus n’ont
pas été exécutés, le propriétaire est fondé à demander que la
valeur en soit retranchée du décompte de l’entreprise.
Chaperon du mur de clôture
La Société régionale des Architectes du Nord de la
France a été appelée, sur la demande d’un de ses mem-
bres, à donner son avis sur les questions suivantes :
Question. — Peut-on exiger un chaperon en pannes et
faîtières de terre cuite sur un mur de clôture mitoyen ? Est-on
fondé à en réclamer le prix dans le compte de la mitoyenneté?
Avis. — Le mur mitoyen doit être construit dans les con-
ditions et avec les matériaux en usage dans le pays.
Dans la plupart de nos localités, on construit en briques le
chaperon du mur de clôture, on ne peut donc pas y exiger
un chaperon en pannes et faîtières et on n’y est pas fondé à
en réclamer le prix dans le compte de la mitoyenneté.
Dans l’espèce, c’est à l’usage qu’il faut s’en référer.
Cependant, le chaperon en pannes et faîtières étant meil-
leur que le chaperon en briques et assurant mieux que celui-
ci la conservation du mur, il y aurait lieu de tenii un compte
convenable de cette circonstance, le cas échéant, notamment
dans la fixation de la valeur du mur.
Question. —• Le chaperon d’un mur de clôture, non
mitoyen, mais établi sur la ligne séparative de deux proprié-
tés, doit-il être à deux versants?
Avis. — Chacun doit écouler ses eaux sur son terrain et ne
peut les faire verser sur le fonds de son voisin. Cette réglé
est applicable à un mur placé à cheval sur la limite de deux
propriétés; le chaperon de ce mur doit être placé à deux ver-
sants.
Il y a lieu de remarquer que, dans l’espèce, le mur est
déclaré n’être pas mitoyen. Or, tel qu’il est établi, c’est-à-dire
à cheval sur la ligne séparative et avec un chaperon à
deux versants, il peut légalement être présumé mitoyen, à
défaut de titre ou de marque du contraire. Le propriétaire
qui l’a bâti devra donc se prémunir contre cette éventualité et
réserver ses droits par tel moyen qu’il jugera efficace.
Honoraires pour travaux d’achèvement
La Société régionale des Architectes du Nord de la F rance
été appelée, sur la demande d’un de ses membres, à
donner son avis sur la question suivante :
Question. — Un architecte a été chargé d’achever une
construction dont le gros œuvre était en grande partie exé-
cuté. Les travaux avaient été primitivement conduits par un
entrepreneur sur des plans sommaires fournis par ce dernier.
L’architecte a dirigé tous les travaux d’achèvement, il en a
fourni les plans et détails; de plus, il a fait le règlement de
tous les travaux, aussi bien de ceux exécutés sous sa direction
que de ceux qui l’avaient été antérieurement.
La propriété était située à 3 kilomètres de la résidence de
l’architecte.
Il y a litige, sur le taux des honoraires. Sur quelle base
faut-il les régler?
Réponse. — Le consultant pourra se référer au règlement
des honoraires, adopté par la Société régionale du Nord.
Dans l’espèce, en raison des circonstances ci-dessus expo-
sées, on estime qu’il est dû à l’architecte :
, i° A propos des travaux exécutés antérieurement a sa
direction :
Pour réglement des mémoires.................i.5o p. c.
Pour réception des dits travaux, responsabilité 2.5o p. c.
Ensemble. . . 4.00 p. c.
plus une somme à estimer en raison du temps passé pour
prendre connaissance des travaux exécutés et étudier les dos-
siers des différents corps d’état, ainsi que pour les modifica-
tions à apporter au projet primitif et les relevés opérés sur
place.
20 A propos des travaux exécutés dans sa direction :
Pour projet, direction et règlement, 5 p. c.
Il y a lieu d’observer que le taux de 5 p. c. est une
moyenne sur l’ensemble des travaux; que, dans l’espèce, l’ar-
chitecte n’a eu à exécuter que des travaux de détail, menui-
serie, ferronnerie, marbrerie, plafonnage, lesquels demandent
beaucoup plus de temps que les travaux du gros œuvre et
que, de ce chef, il lui est dû une majoration à évaluer sur le
taux ci-dessus.
3° A propos du déplacement :
Une indemnité à fixer, pour frais de déplacement.
NOMINATIONS
La médaille d’or de la Reine d’Angleterre
notre directeur, M. César Daly, vient d’être nommé titu-
laire, pour cette année 1892, de la « médaille d’or de la
Reine » (Royal gold rnedal), que S. M. la Reine décerne
tous les ans, sur la proposition de Y Institut royal des Architectes
britanniques.
La médaille d’or a été instituée, en 1847, par la reine
Victoria. C’est la plus haute distinction professionnelle qui
puisse, en Angleterre, être décernée à un architecte.
Elle se donne indistinctement à un Anglais ou à un étran-
ger, « architecte distingué, homme de sciences ou de lettres,
auteur d’un monument de haut mérite ou d’une œuvre con-
tribuant aux progrès de l’architecture et des sciences qui s’y
rattachent ».
Ce témoignage de considération d’un des premiers corps
savants d’Europe, qui est aussi l’expression du vote de nos
principaux confrères d’un grand pays, est flatteur pour nous-
mêmes à un double titre : comme collaborateurs du fondateur
de la presse architecturale en France et comme membres du
corps des architectes français qu’honore tout entier la nou-
velle distinction dont M. César Daly vient d’être l’objet.
L’Institut royal des Architectes britanniques a, pour s’ac-
quitter de sa mission, adopté des règles précises et sévères.
En vertu de ces règles, une commission nommée parmi les
membres du « Conseil » de l’Institut, recherche d’abord les
titres des candidats possibles à la médaille. Le Conseil fait
ensuite son choix. Mais tout groupe de. 12 membres du corps
même de l’Institut conserve, cependant, le droit de présenter
une autre candidature.
Ces candidatures sont mises aux voix dans l’assemblée
générale de l’Institut. Enfin, le choix définitif est soumis à
l’approbation de la Reine.
M. César Daly a été nommé par acclamation et sans con-
current, dans la séance du 7 mars dernier.
Depuis 1848, la médaille d’or de la Reine a été décernée
45 fois : 29 fois à des Anglais et 16 fois seulement à des
étrangers. La France a été particulièrement favorisée parmi
ceux-ci : en effet, huit Français ont eu l’honneur d'être suc-
cessivement nommés titulaires de la médaille. Ce sont, par
ordre de date : J.-J. HUtorf (i855), J.-B. Lesueur (1861),
E. Viollet-le-Duc (1864), Ch. Texier (1867), J.-L. Duc (1876), le
marquis de Vogué (1879), Ch. Garnier (1886) et César Daly
(1892).
Sur ces huit, les seuls vivants aujourd’hui sont, toujours
par ordre de date : les savant voyageur et archéologue mar-
quis de Vogué, notre éminent confrère Ch. Garnier et César
Daly.
LA RÉDACTION.
(La Semaine des constructeurs.)
La Société Centrale d’Architecture de Belgique, ayant
envoyé une lettre de félicitations à M. César Daly, membre
d’honneur de la Société, a reçu de ce dernier la réponse sui-
vante :
Wissous, Seine-et-Oise, 10 juillet 1892.
A Monsieur le Président de la Société Centrale d'Architecture
de Belgique.
Monsieur le Président,
Je ne veux pas tarder un moment à répondre à la très
gracieuse lettre de félicitations que vous m’adressez au nom
de la Société Centrale d’Architecture de Belgique, à l’occasion
de la Médaille royale qui vient de m’être décernée sur la pro-
position de l’Institut royal des Architectes Britanniques. J’ai
toujours aimé la Belgique, dont l’histoire artistique fait honte
à celle de plusieurs grands pays ; aussi, des félicitations venant
de vous, mes chers et éminents confrères, me sont-elles tout
particulièrement précieuses. Je vous en remercie cordiale-
ment et suis fier d’appartenir à votre grande et utile Société.
Veuillez, Monsieur le Président, offrir mes respects à tous
les membres de la Société Centrale, et accepter pour vous-
même l’assurance de ma très haute considération.
Je prie Monsieur le Secrétaire de la Société d’agréer égale-
ment mes cordiales salutations.
César Daly.
Angleterre
M. G. Jackson, l’éminent architecte anglais, vient d’être
nommé membre de la « Royal Academy » de Londres,
Notre confrère a élevé un grand nombre d’édifices remar-
quables, notamment à Oxford : les « New Examinations
Schools », les « quadrangles » de « Mersne College » et de
« Trinity College », et la superbe façade de « Bragenose
College » dans le « High ».
Tous ceux qui ont pu voir ces œuvres de très haute valeur
féliciteront la « Royal Academy » du choix qu’elle a fait en
nommant M. Jackson.
E. Lyon-Claesen, éditeur, Bruxelles.
Bruxelles. — Alliance Typographique, rue aux Choux, 49. |