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Exemples d’objets ou de figures dont la caractéristique
dérive du cylindre :
Un treuil.
Un bocal.
Une borne kilométrique.
Un carquois.
Exemples à chercher par les élèves, à domicile, tels que :
un verre à boire, une flûte de Pan, un hectolitre, une margelle, etc.
Les élèves prennent note des exemples signalés par le pro-
fesseur, dans un cahier spécial et le maître les charge de
chercher, de leur côté, de retour chez eux, d’autres figures
dérivant du cercle ou de la circonférence ; d’autres fois du
triangle, du trapèze, du cône, de la sphère, etc., suivant que
la démonstration de l’une ou l’autre de ces figures aura fait
l’objet de la leçon.
Ces recherches portent tout naturellement l’élève à observer
autour de lui toutes les figures qui frappent sa vue ; il con-
sulte aussi ses parents, frères et sœurs, amis ou camarades,
pour que ceux-ci suppléent à son imagination et à ses recher-
ches.
Il y a là une conséquence qui n’est pas sans importance.
Etablir un enseignement capable de donner une impulsion
vive à l’esprit d’observation si difficile à éveiller, associer les
familles et relations de chaque élève à ses études, en faire
pour ainsi dire des collaborateurs, par l’effet d’une touchante
émulation ; étendre donc par contre-coup à un plus grand
nombre d’individus les bienfaits des arts du dessin, ce sont
là des résultats aussi heureux que considérables.
Dans son ensemble didactique, cet enseignement aboutit :
1° A démontrer que tout objet ou figure, quelles qu’en
soient la conception ou la structure, se caractérise par des
formes ou contours qui constituent le dessin et peuvent se
rapporter plus ou moins, en tout ou en partie, à l’une ou
l’autre figure-type de la géométrie ou de la stéréotomie ;
2° A donner aux études, quoique élémentaires, une appli-
cation pratique immédiatement appréciable pour l’élève ;
3° A éveiller l’esprit d’observation et d’initiative, sans
lequel l’étude du dessin ne saurait être suffisamment utile.
Dans notre pensée, cet enseignement serait complet en
quarante-huit leçons ou tableaux.
On pourrait avec avantage éditer des cahiers spéciaux,
donnant d'un côté les principales figures de géométrie et de
stéréotomie et en regard, des pages en blanc destinées à rece-
voir les exemples conçus par les éleves.
ÉTUDES DES INDUSTRIES D’ART
Première section.
Les modèles sont des motifs d’ornements, basés sur la géo-
métrie plane. Il sont à plat et en nature, c’est-à-dire en maté-
riaux véritables, complétés par des descriptions techniques et
historiques.
Les modèles en nature nous paraissent préférables aux
modèles graphiques ; mais nous reconnaissons que, dans l’es-
pèce, il s’agirait d’une dépense assez forte, supérieure aux
ressources budgétaires de la plupart des académies et des
écoles de dessin ; c’est pourquoi nous croyons qu’on pourrait
les remplacer par des modèles graphiques, mais bien entendu,
à l’appui desquels seraient joints des fragments en nature, de
l’industrie dont il serait question, de manière que l’enseigne-
ment soit toujours intuitif et, par ce fait, d’éviter tout équi-
voque dans l’esprit de perception de l’élève.
Ces modèles, dont nous donnons ici trois exemples pris
au hasard parmi les vingt-quatre industries qui feraient l’objet
des études de ce cours, seraient :
1° La faïence;
2° Le grès cérame ;
3° La porcelaine ;
4° La parqueterie ;
5° La marqueterie;
6° La pyrotypie ;
7° Le damasquinage ;
8° La mosaïque de Florence ;
9° La mosaïque de Rome ;
10° La mosaïque de Smalte de Venise ;
11° L’incrustation des stucs ;
12° Les laves émaillées ;
13° Lamajolique;
140 L’incrustation Boulle ;
15° Les marbres gravés à l’acide;
160 Le schraffite ;
170 La peinture à fresque ;
180 La peinture à l’encaustique ;
190 La peinture à la détrempe;
200 Le cuir repoussé et gaufré ;
21° Les émaux cloisonnés;
220 Les incrustations d’ivoire et d’ébène ;
23° La gravure sur verre ;
240 Les émaux sur verre.
exemples :
1er exemple :
Modèle de bordure
appelée piastre (en in-
crustation de stucs).
L’incrustation de stucs consiste à entailler dans une plaque
de marbre des motifs, qu’on remplit ensuite de stucs de
diverses couleurs, appelés scagliola en italien.
Le stuc est une composition faite de marbre blanc pulvé-
risé, de chaux, de sable et de colle forte, le tout mélangé de
couleur en poudre et gâché avec de l’eau.
On obtient ainsi une espèce de mortier susceptible de rece-
voir un beau poli, d’acquérir une dureté égale à celle de la
pierre, et de conserver inaltérablement ses couleurs.
On appelle piastre ou écus comptés, un ornement rappelant
des pièces de monnaies comptées, c’est-à-dire placées l’une
près de l’autre, chacune ne recouvrant qu’en partie celle qui
la précède.
2e exemple :
Modèle de frise appe
1ée poste (en grès cérame).
Le grès est une matière composée de petits grains de quartz
pulvérisés (pierre de roche composée de silice, c’est-à-dire à
base de verre), agglomérés et agglutinés par une matière
argileuse, le tout broyé et reconstitué par le moulage ou l’es-
tompage, et soumis à l’action du feu.
On entend par le mot cérame, l’art de la fabrication et de
la cuisson de toutes sortes d’objets en argile, en faïence, en
porcelaine, en grès, etc.
L’art du céramiste remonte à la plus haute antiquité ; tous
les peuples l’ont pratiqué à des degrés de perfection diffé-
rente. Les grès cérame, dits flamands du xvie siècle, sous forme
de vases, cannettes, etc., furent de tout temps très recher-
chés, et de nos jours cette belle industrie prend une exten-
tion énorme, notamment dans l’emploi des pavements.
On appelle poste ou chien courant tout ornement, une sorte
d’enroulement courant qui, suivant les anciens, rappellerait
les flots de la mer.
3e exemple :
Modèle représentant une branche
de feuilles de laurier (en mosaïque
de Venise).
La mosaïque de Venise consiste en émaux de verre opaque,
appelés smaltes, auxquels on peut donner des colorations
d’une variété infinie, au moyen d’oxydes métalliques. Les
smaltes se fabriquent en galettes carrées, de huit centimètres
de côté ; on les casse en petits cubes pour les besoins de la
mosaïque.
Celle-ci s’obtient, en décalquant le dessin à reproduire sur
du papier et en collant les cubes de smaltes à l’envers, en
imitant les teintes du modèle, puis on applique un enduit de
ciment sur le mur ou la voûte appelés à recevoir la mosaïque,
et sur lequel on adapte le papier contenant les cubes de
smalte ; ensuite on mouille le dessin, on lave le tout, et la
mosaïque apparaît ainsi à l’endroit.
Le laurier était consacré à Apollon, le dieu du soleil, des
beaux-arts, de l’harmonie et des sciences ; c est pourquoi le
laurier est le symbole de la félicité, du triomphe et de la
gloire.
(A suivre.) Jean Baes.
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L’ÉMULATION.
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