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voyant siéger, dans le conseil de la nation, les députés des
provinces menacées lles Hollandais n'y occupaient que les
villes de Maestricht et de Luxembourg), se fit la pers pective
et s’habitua l'idée du maintien et du respect de l'intégrité
de notre territoire. Pourtant, lorsque vint l’heure ou, bout
de Sacrifices, la Hollande forca la main Guillaume pou
reconnaître enfin le troité des XXIV avticles, les Belges durent
ASEMATE DU GÉNÉRAL CRASSÉ
LA REDDrTION D
après les infructueuses démarches de MM. de Mérode et
de Gerlache, Paris et Londres, faire leur deuil de l'in
tégrité de la patrie. Le fait causa une agitation inénarrable
Quelques patriotes, renouvelant une manisestation faite en
1881, avaient même pris pour chef M. Ducpétiaux, et avaient
fondé une Association nationole pour la défense du pays, ce qui
ne pouvait malheureusement servir qu' irriter les puissances
étrangères. Ce fut au milieu d'un formidable tumulte que la
Chambre donna, le 10 mars 18859, sa Sanction au traité défi-
nitis, par S8 voix contre 14
L’homme dont la male éloquence mit fin une discussion
longue et déso donnée fut Paul Devaux, qui sit comprendre
ju'il y aurait de la solie vouloir entamer la guerre avet
l'Europe coalisée, et qu'on pouvait, sans déshonneur, sauver
le corps social par le Sacrifice de quelques membres, si dou-
oureux qu'il put être
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Cost ainsi que, malgré la participation personnelle de
Léopold aux mémorables négociations de cette époque, malgré
tous les efforts de notre diplomatie, le Limbourg et le Luxem
bourg nous surent arrachés M. Gendebien, en votant contre le
traité, formula son opposition par le mot célébre:: Nou
380,000 sois uou, pour S80,000 Belges que vous Sacrifiex la
peurl:
Le sentiment national était révolté.
Sans doute, car trop de liens nous atta
chaient ces provinces; mais il sallait
Se soumettre aux implacables arrêts
des grandes puissances
Une convention particulière fut Si-
gnée le S novembre 1842, approuvée
par les Chambres et sanctionnée le
8 février 1848. Alors Seulement la Bel.
gique fut réellement et complétement
indépendante et admise Sans conteste
dans la grande famille politique des
Vations.
Lo rogne do Léopold ser
Progrés ot prospépité
La Belgique, définitivement consti-
tuée, paissait une vie nouvelle. La
rapidité avec laquelle la nation récem
ment créée progrossa est véritablement
prodigieuse
Pendant la trève de 1888 1880, la
Belgique émancipée avait déj vaincu
bien des préventions. Elle avait prouvé
Sa vitalité; elle avait atteint rapidement
un haut degré de pros périté
Ce fut comme une période d'épa-
nouissement; le gouvernement donnait
l'exemple des entreprises en se char
geant de la construotion des chemins
de ser; née d’hier, la Belgique au ber-
ceau étonnait le monde par son acti-
vité; ses finances étaient bien ordon
nées, son industrie florissante.. On
avait prétendu que, séparée de la Hol
lande, la Belgique ne pourrait vivre
elle vivait, côté de la Hollande exté
nuée, de la France troublée, de l'AIle-
magne inquiète
La création des chemins de ser est
incontostablement un des principaux
titres de gloire de la Belgique éman
cipée. Tandis que le gouvernement
francais, sous l'empire de préjugés
prèsque inexplicables aujourd’hui, re-
pousSait avec dédain l'invention nou
velle, le gouvernement belge assumait
hardiment la res ponsabilité d'une féconde initiative.
Le 19 juin 1888, M. Charles Rogier, alors ministre de l'in-
térieur, eut l’honneur de Saisir la Chambre des représentants
d'un projet de loi établissant, aux frais de l'Etat, un vaste
système de chemins de ser ayant pour point central Malines
On ne Saurait énumérer toutes les améliorations réalisées
tous les efforts faits par la nation pour assurer sa prospérité
matérielle et morale
AuSSi quelques années s'étaient peine écoulées depuis
l'émancipation de la Belgique, quand un des principaux fon-
dateurs de l'Etat, soseph Lebeau, constatait les nouveaux
progrès qui avaient été accomplis. Il les Signalait comme la
conséquence, comme le fruit de la révolution de 1880.
La Belgique se transformait
Le Sol était Sillonné de chemins de ser, de lignes télégra-
phiques, de canaux. Les autres moyens de transport et de
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