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des traités de Vienne frappaient en eux le principe de la
r évolution
Les ratifications avaient été d'ailleurs subordonnées une
juestion grave: la démolition des places fortes élevées, répa
rées ou étendues dans la Belgique, depuis 181S, en tout ou er
partie, aux frais des cours de la Grande-Bretagne, d'Autriche,
de Prusse et de Russie.
Le général Belliard, animé du même zèle envers la France
et la Belgique, qu'il réunissait dans ses affections, fut désigné
comme négociateur; il ne tint compte ni de son age, ni de le
rigueur de la Saison. En quelques jours, il franchit quatre sois
la distance entre Bruxelles et Paris. Malgré une légère indis-
position dont il ressentait les atteintes, il se rendit au palais du
roi Léopold pour lui porter des dépêches de Louis-Philippe
Au Sortir du palais, le guerrier-diplomate traversa le Parc;
la, frappé d'un malaise subit, il s'assit sur un banc; il sallut le
transporter son hôtel, où il mourut quelques instants après.
Par la convention dite des forte-
r0SSes, ratifiée au commencement de
1882, la Belgique dut s'engager dé-
molir cinq forteresses et maintenir les
autres en bon état.
Siège
Dornières hostilités.
Ratification défi-
d'AnVTS
nitive des XXIV arpticles en
1880
Cependant les troupes hollandaises
occupaient toujours la citadelle d'An-
rers. La guerre semblait imminente;
es membres de la Conférence le com
prirent et, par une note, ils commen-
cèrent calmer les justes Susceptibi-
lités des Belges en annoncant que la
Conférence avait fait, auprès du roi des
Pays-Bas, les démarches les plus pro-
pres amener une Solution
La Hollande se resusa tout arran-
gement.
Il ne restait plus qu' employer les
moyens coercitiss. Une deuxième in-
tervention de la France eut lieu; les navires hollandais surent
Soumnis un embargo, soit dans les ports francais et anglais,
soit en pleine mer une escadre combinée surveilla les côtes
de la Hollande; enfin, le 16 novembre 1889 fut sixé pou
entrée en Belgique de l'armée francaise destinée faire le
Siège de la citadelle d'Anvers, toujours commandée par le
général Chassé.
Epargner la ville d'Anvers les horreurs du bombarde-
ment, les désastres d'une lutte acharnée: voil quelle était la
pensée du roi, pensée que pouvait seulement réaliser l'inter-
vention de l'étranger Sans le concours armé des Belges. Ce
problème fut résolu. Le courage des Belges Souffrait d'être
ainsi enchainé pendant que les Francais se signalaient Sous
leurs yeux; mais le galut d'Anvers dépendait de cette inaction
Le maréchal Gérard envoya d'abord, au pom de la France
et de l'Angleterre, la sommation suivante au commandant de
a citadelle:
1 Arrivé avec l'armée francaise devant la citadelle d'Anvers, je suis chargé par mon
jouvernement d'invoquer l'exéoution du traité du 1S novembre, qui donne au roi des
Belges le droit de posséder cette forteresse et les autres forts situés sur les deux rives de
l'EsScaut. l' espère que vous reconnaîtrex la justice de cette demande: dans le cas con-
traire, je dois vous notifier que je serai usage de tous les moyens en mon pouvoir pour
prendre la citadelle. Le siège sera dirigé contre la partie extérieure de la forteresse, sans
profiter des faibles travaux qu'elle présente du côté de la ville pour commencer l'attaque
Aussi, je suis certain que, conformément aux lois de la guerre et aux usages constaimment
beervés, vous vous abstiendrex d'attaquer Anvers. Un bombardement ne serait qu'ur
acte de barbarie inutile, et une grande calamité pour le commerce de toutes les nations
Mais Si, au mépris de ces considérations, vous vous arrêtiex au parti contraire, la Franc
et l'Angleterre sauront bien se venger des désastres causés par le feu de la citadelle, de la
slotte et des sorts environnants. Quant vous vous n'évitere, pas la responsabilité per
sonnelle d'avoir violé les coutumes des peuples civilisés. l'attends votre réponse, et,
uis Sur que vous vous décidere, une négociation pour abandonner la citadelle d'Anvers
et les forts qui en dépendent.
1
Le général Chassé répondit
le n'abandonnerai pas la citadelle d'Anvers tant que je n'aurai pas usé tous les
moyens de défense dont je dispose. le ne toucherai point la ville, 5i les forteresses de
l'intérieur et les travaux extérieurs n'attaquent pas la citadelle, la Tete de Flandre, les
autres forts et la flotte, et Si les communications entre l'Escaut et la Hollande ne sont pas
nterceptées. Mais je m'aperçois avec étonnement que, tandis qu'on parle de négocia
ions on commence les travaux du siège sous notre canon le dois en conséquence, vou
prévenir que si, d'ici midi ces travaux ne sont pas suspendus, je serai dans la nécessité
de les empêcher par la force.
Le Siège dura près de trois semaines, pendant lesquelles les
Francais tirèrent 6S,000 coups et consommèrent 140,000 Lil0
grammes de poudre. Toute l'Éurope s'en occupa, ASSiégeants
et assiégés firent preuve d'un égal héroisme, dit Il. Hymans
dans son Histoire du vègue de Léopold ler. Les Frangais creu-
sèrent les tranchées et tracèrent les paralléles dans un Sol
détrempé par la pluie, les pieds dans la boue, affrontant nuit
et jour une grèle d'obus et de balles. La garnison hollandaise.
de son côté, voyait les remparts s'écrouler sur elle avec le
LE MORTIER MONSTRE.
Stoique Sang-froid des hommes du Nord. Cloué par de cruelles
Souffrances physiques au fond d'une casemate. Chassé diri-
geait la défense avec une inébranlable vigueur. Il ne céda que
le 28 décembre, quand l'artillerie frangaise eut ouvert, dans
l'un des bastions de la place, une brêche qui permettait l'as-
Saut. A dix heures du matin l'on sus pendit les hostilités de
part et d'autre et, aux termes d'une capitulation honorable
la garnison, vers le Soir, se constitua prisonnière. Les Hol.
landais refusèrent de rendre les forts de Lillo et de Liefkens
hoE. Le gouvernement belge leur permit de les garder, se
e;.
dis pensant ainsi lui-même d'évacuer, pour le moment,
parties cédées du Limbourg et du Luxombourg
Le général Chassé et Son état-major surent conduits comme
prisonniers de guerre Saint-Omer, et reçurent, de la part
des Frangais et des Belges, tous les égards dus des braves
Peu de temps après l'armée frangaise regagna ses garnisons,
emportant les sentiments de reconnaissance de toute la na
tion. Les Chambres lui votèrent des remerciements au nom
du pays et décernèrent une épée d’honneur au marécha
Gérard.
a première expédition de l'armée francaise avait sauvé
a Belgique naissante; la Sseconde la mit en possession de tout
son territoire et la constitua définitivement, dit Montalivet.
Pourtant le roi Guillaume ne céda pas encore. Tout ce
que la France et l'Angleterre purent arracher son incroyable
obstination, ce fut le traité du 21 mai 1888, par lequel il s'en-
gageait- ne pas recommencer les hostilités et laisser libre
la navigation de l'Escaut-
Six années s'écoulèrent, pendant lesquelles le pays, en
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