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DEDUIS LA RÉVOLUTION DE 1890.
LéopoId Ler.
Léopold-Gcorges-Chrétien-Frédéric, duc de Saxe, prince
de Saxe-Cobourg-Gotha, naquit le 16 décembre 1700, dans la
ville de Cobourg
La maison de Saxe, dont il était issu, est l'une des plus
anciennes de l'Europe. Divisée, vers la fin du xve Siècle
en deux branches, elle produisit de grands princes, parm
lesquels s’illustrèrent Frédéric le Sage, le rival de Charles
Quint et le protecteur de Luther; sean-Frédéric le Magna.
nime, qui fut chef de la ligue protestante de Smallalde, et
le seld-maréchal Frédéric de Saxe-
Cobourg, qui, en 1708 vainquit Du-
mouriex Neervvinden. Léopold ap-
partenait l'un des rameaux de la
branche Ernestine, que d'anciens re-
vers avaient privée de la plus grande
partie de ses domaines. Son père ré
gnait Sur une principauté qu'il perdit
en 1806, lorsque Napoléon eut vainou
les Prussiens dans les plaines d'léna
Le prince Léopold, l'age de dix-
huit ans, sit ses premières armes au
service de la Russie. Nommé général
de cavalerie, il accompagna le cxar
l'entrevue d'Erfurt. il y fut remarqué
par Napoléon. L'empereur, étendant
Sos exigences tous les membres de la
maison de Saxe-Cobourg, demanda que
le prince Léopold abandonnât le com-
mandement qu'il exercait dans l'armée
rUSSC.
Le prince, d'après M. de Mongeot.
répondit qu'il ne quitterait les dra-
peaux de l'empire qu'après une expli-
cation avec Napoléon lui-même, AuSS.
tôt il partit pour Paris.
A ce voyage, Léopold était un des
plus beaux hommes de Paris; brillant,
plein d'élégance, il avait dix-huit
lix-neuf ans.
Cest Sur le rocher de Sainte-Héléne
que Napoléon, évoquant Ses couvenirs,
dictait cette phrase Sur le prince Léo-
poId. L'empereur resta inssexible. En
persistant servir dans l'armée russe
e prince prononcait la déchéance de son frère, le duc Ernest
Quand la sixième coalition se forma, le prince, répon
dant l'appel de l'AIlemagne, vint combattre pour son
affranchissement sur le champ de bataille de Lutxen. Il Se
distingua Bautxen, et prit part la bataille de Leipaig.
qui fut si fatale la grandeur de Napoléon. Brave et habile,
il gagna ses grades et ses distinctions Sur les champs de
pataille, se Signala par son intrépidité, participa la San
glante affaire de Rulm, où le général Vandamme fut fait pri
sonnier avec Six mille Francais et perdit tout son parc d'artil-
lerie
La paix conclue. Léopold se fit le défenseur des droits de
sa famille, et suivit avec persévérance, Paris, Vienne et
Londres, les négociations qui eurent lieu cette époque.
Dans cette dernière capitale, il rencontra la princesse Char
lotte, héritière présomptive de la couronne britannique, qu'il
épousa le a mai 1816. Retiré, Claremont, il vivait calme
êt heureux, quand la princesse Charlotte, agée de vingt et ur
ans peine, mourut le 6 novembre 1817. Cet événement ne
brisa point cependant les liens qui unissaient le prince la
dynastie britannique Moins d'une année après, l'un des frères
du régent, le duc de Rent, épousa la soeur de Léopold, qui
devint mère de la reine Victoria.
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En 1880, lors de la révolution hellénique, les grandes puis
Sances offrirenf Léopold le trone de Grèce; mais le prince,
qui avait d'abord accepté, abdiqua peu de temps après, parct
qu'il crut que les frontières du nouvel Etat n'étaient pas
celles que la nature lui avait assignées, et qu'elles ne pou
vaient pas Suffire Sa défense
Il affirma d'ailleurs qu'il ne voulait être roi que par les
libres suffrages des Grecs; or, des rapports plus ou moins
réridiques lui ayant appris que les Grecs désiraient un autre
gouvernoment, il déclara renoncer la couronne hellénique
dans des termes qui méritent d'être cités
1 Lorsque le soussigné prévoyait qu'il deviendrait souverain de la Grèce, c'étail
dans l'espoir d'être reconnu librement et unanimement par la nation grecque, et d'être
LE PRINCE LÉODOLD DE SAYE-CODOURG.
accueilli par elle comme l'ami qui récompenserait sa longue et héroique lutte par l
Sureté de son territoire et l'établissement de son indépendance sur des bases permanentes
et honorables
1 Cest avec le plus profond regret que le Soussigné voit ces espérances dégues, et qu'il
est forcé de déclarer que les arrangements arrêtés par les puissances alliées et l'opposition
des Grecs, lui ôtant le pouvoir de parrenir ce but sacré et glorieux, lui imposeraient un
devoir d'une nature bien différente, celui de délégué des cours alliées pour tenir les Grecs
dans la sujétion par la force des armes. Une telle mission serait aussi contraire ses
sentiments et injurieuse son caractère qu'elle est directement opposée au but du traité
du 6 juillet, par lequel les trois puissances se sont réunies afin d'obtenir la pacification
le lOrient En conséquence, le Soussigné remet formellement entre les mains des pléni-
potentiaires un dépôt dont les circonstances ne lui permettent plus de se charger avet
honneur pour lui-même et avantage pour les Grecs et les intérêts généraux de l'Éurope.
C LÉODOLD. P
Lorsque le prince Léopold fut élu roi des Belges, pas une
ligne ne fut écrite par lui, pas une démarche conseillée pour
rallier les csprits sa candidature. En Belgique comme er
Grêce, il ne voulait tenir la couronne que du Suffrage spontané
le la nation.
Léopold ser inauguré, la Belgique jouissait enfin de cette
nationalité, achetée au prix de tant d'efforts.
Le discours Suivant fut prononcé par le roi:
1 La promptitude avec laquelle je me suis rendu sur le sol belge a du vous convaincre
que, sidele ma parole, ie n'ai attendu pour venir au milieu de vous que de voir écarte
par vous-mêmes les obstacles qui s'opposaient mon avénement au trone. Les considé-
rations diverses exposées dans l'mportante d'Scussion qui a amené ce résultat seron
l'obiet de ma plus vire Sollicitude
t l'ai reçu, dés mon entrée eur le Sol belge, les témoignages d'une touchante bienveil-
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