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vorst, Ch. Rogier, solly, de Coppin. Engelspach-Larivière
Des munitions, des ren forts arrivaient de partout. Louvain
attaqué en même temps que Bruxelles, avait repoussé les
troupes royales. Cette nouvelle, colportée dans la ville, pré-
para les esprits au combat du lendemain
Détail curieux: parmi les volontaires de province qui étaient
accourus se joindre aux patriotes bruxellois se trouvaient les
CHARLIER DIT C LA JAMRE DE pOIS
LES VOLONTAIRES DEVANT LE PARC
deux frères: Dechamps le futur cardinal-archevéque de Malines
et le futur ministre d'Etat
Vondredi 24
Il était peu près huit heures du matin quand les cloches
de Sainte-Gudule sonnèrent le tocsin; quelques coups de
canon donnèrent le Signal de la bataille générale, Après up
pourt éspace de temps, un seu terrible s'engagea sur toute la
ongueur de la rue Royale et dans les rues qui entourent
le
Parc. Le peuple voulait s'emparer de cette position es
anéantir les troupes renfermées dans les palais. L'ennem
fut attaqué par derrière, sur les flancs, et de front. ASSiégé et
impuissant, il cessa de combattre; puis, enhardi par le renfor
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de quatre canons, il recommenca la lutte avec une nouvelle
ardeur. Harcelé par le peuple, il céda de nouveau, et se retira
dans le VVaux-Hall et le théâtre du Parc. L, il reçut de nou-
reaux secours par la rue de Louvain.
Une pluie torrentielle Suspendit un moment l'esservescence
et le carnage. Mais bientôt la collision recommenca plus ter
rible encore. Uné nouvelle pluie survint, qui diminua le feu
de part et d'autre. Les flammes des
édifices incendiés excitaient la sureui
des Belgés et les espérances des Hol
landais. On se battait sur tous les
points, A la Montagne du Parc la vic-
toire était incertaine: dans la rue de
Louvain l'ennemi était repoussé
La lutte continuait ardente dans la
rue de Namur, ou le peuple avait dé-
logé les troupes royales des maisons,
ot resoulé toute leur aile gauche vers le
palais. Le combat était vif dans la rue
ucale, terrible au centre, et notamment
sur la place Royale. Mais l'avantage
n'était pas pour les révoltés l'Obser-
vatoire, où l'ennemi, pourvu d'une demi-
pattorie, mitraillait le boulevard, la
porte de Laelcen et toute la rue Royale
jusqu'au Parc
Alors, les Hollandais, exaspérés, ré-
Solurent de détruire la ville. Derrière
le palais du prince d'Orange, des bat
feries formidables, placées Sur les hau
teurs, foudroyèrent Bruxelles. Deux
cents obus et des fusées surent lancés
Des incendies éclatèrent partout. Il
Semblait que la ruine de la révolution
sût certaine. Mais, après le premier
moment de stupeur, une sureur nou-
velle vint la nuit tombante animer les
zabitants, tandis que de son quartie
général de Schaerbeels, le prince
d'Orange s'étonnait d'une résistance
auSsi opiniatre
Pourquoi le drapeau orange ne
flotte-t il pas oncore Sur les tours de
Sainte-Gudule? Comment les rebelles
peuvent-ils avoir tant d'armes et de u
nitions: demandait-il
Vers minuit on entendit le son d'un
tambour dans les principales rues de
a ville, et un homme lut haute voix
la proclamation suivante, émanant de
l'Hôtel de ville
Braves habitants, vous êtes les vrais enfants de la
Belgique Déja, depuis deux jours, vous avex prouré
l'Europe que les Belges ne sont pas indignes de la liberté
et de l'indépendance. Trois journées glorieuses ont im
mortalisé le peuple frangais. Bruxelles, secouru par ses
amis et par les autres villes n'a pas fait moins pour sa
gloire et pour son nom. Encore quelques efforts, et la
victoire sera pour nous. Les populations voisines a0cou
rent pleines d'ardeur, pour venger le sang belge, pour achever le triomphe de la liberté
Louvain victorieux vous envoie de nouveaux et intrépides combattants, Ayex donc plus
de confiance en vous. Le découragement est dans le camp ennemi. La Providence ôte
le courage ces Soldats qui ne sont pas honteux de tremper leurs drapeaux dans le
sang de leurs frères
1 Bourgeois de Bruxelles, qui redoutex le pillage de vos maisons sachex que l'on
répand dans les rangs des soidats hollandais l'espoir du pillage. Prenex la ville leur
dit-on et deux heures de pillage payeront ros efforts,
1 Bruxellois, redoublex de bravoure et de vigilance A vos barricades vos retran-
hements, ajoutex de nouveaux retrancheu ents et de nouvelles barricades Ce qui a
presque décidé le triomphe de la révolution Paris c'est l'énorme quantité de pierres
et de meubles lancés par les fenêtres Munissex donc vos maisons de ces formidables
projectiles, et que l'ennemi écrasé et vaineu apprenne combien il est dangereux et fatal
le se battre contre un peuple qui veut être libre et indépendant.
Cette proclamation reseva les courages abattus. On vit alor
es citoyens de toute classe, les vieillards infirmes, les dames
du monde, les jeunes silles, les ouvriers et les bourgeois
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