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pita les événements. Il possédait certaines qualités de l’homme
d'Etat, mais il avait des défauts qui le renduent impropre
gouverner une nation de formation récente. Il aimait le pro
grès; il s'efforcait de ranimer la Belgique encore abattue Sous
tant de désastres; il multipliait les établissements d'instruc
ion, car ce fut des
athénées et des uni-
versités créés en 1816
et en 1817 que Sortit
la sorte génération
qui devait un joui
fonder et illustrer
la monarchie belge.
Ma lheureu se ment,
Guillaume ler Se 6i
gnalait auSsi par une
obstination pouSséc
l'excés.: Il eSt un
de ceux,, écrivait le
duc de VVellington
qui ne sont pas très
faciles ébranler
quand ils ont une
sois adopté leurs me-
Sures.: Malgré tou
tes, les représenta-
B Noruoup.
tions, Guillaume ne
voulut ja mais accorder la res ponsabilité ministérielle; il per
Sista ajourner l'inamovibilité judiciaire, et il laissa confis
juer, pendant prèsque tout son règne, la liberté de la prosse
par des ordonnances et des procè
Nos provinces surent donc traitées en pays conquis. Le
1ts judiciaires surent abolis
jury et la public
gue officielle et nationale.
hollandais fut pi
des emplois. On leur im
Delges étaient pe
la charge de la dette hollandaise contractée avant la réunion,
et toute espèce d'im-
ôts vexatoires. La
cour Suprême fut éta-
blie La Haye, et
l'intolérance du nou
veau régime mit le
comble au méconten-
tement. Car le gou-
vernomont hollandais
ne considérait pas
que le Congrés de
Vienne avait entendu
créer un royaume
nouveau, mais il était
persuadé que l'an-
nexion opéréo con-
sacrait la supériorité
de la Hollande et
complétait Son auto-
nomie. Par le traité
de Londres, on avait
JEAN-LOUIS- sOSEPE LEBEAU
prétendu réunir les
deux nations de manière créer un seul peuple, sans Songeri
que de cette union il ne pouvait naître qu'une nation qui ne
Serait ni hollandaise ni belge. Vaine prétention de modifier e
d'anéantir la vie autonome et progréssive des peuples. La
prise de possession du territoire belge, ou, pour mioux dire
l'adjonction de quatre millions de Belges deux millions de
Hollandais, ne donnait, ni Guillaume ni la Hollande, le
droit de consi dérer l'autonomie hollandaise comme antérieure
et supérieure la création du royaume.
oute la Révolution de 1880 est dans ce terrible malen-
ondu
L'Union bolge.
Depuis lee jugement doctrinal,, les catholiques n'avaient
cessé de protester; les libéraux, d'abord favorables au gouver.
nement hollandais, ne tardèrent pas reconnaître cette erreur.
Un fait capital se
produisit: les deux
partis s'unirent con-
tre l'oppression et les
abus. Cet acte fut
tout fait inattendu
et sunéste au gouver
nement du roi Guil
laume. Il fut l'oeuvre
de la prosse et consti.
tua pour ainsi dire la
préface de la révolu-
tion
Cette opposition
nationale ne So cons-
i tua nettement qu'en
1828, grace aux ef-
sorts de quelques
publicistes éclairés,
mais elle s'osquissait
PAUL DEVAUx
vaguement déj de-
puis dix années. Les
li béraux qui réclamaient la liberté civile et religieuse, les catho-
li qués qui Sollicitaient le respect de leurs croyances, les avocats
froissés par les arrêtés qui leur imposaient la langue hollan-
laise, les journalistes irrités des persécutions dont ils étaient
vietimes, tout ce qu'il y avait d'éclairé, d'actif et de patriote
dans la nation réunit ses efforts. Les plus vaillants organes,
au début, surent le Spectateur, journal catholique rédigé par
ALEXANDRE GENDEBIE-
l'abbé de Foère, et l'Obseruateur, seuille libérale dirigée par
Van Meenen
Lorsque l'Uuion, longtemps mal comprise, arbora franche
ment son drapeau, elle ne songeait pas encore renverser le
gouvernement. L'Observoteur et le Spectateur trouvèrent d'élo-
quents appuis dans le Couvvier des Pays-Bas, publié Bruxelles
par Claes, Ducpétiaux. Lesbroussart, Van de 1Veyer, No-
thomb; dans le Politique, rédigé Liège par Lebeau, Rogier
et Devaux; dans le Belge, organe de De Potter et Gendebien;
dans le Couvvier de la Meuse et le Catholique, édités par le che
valier Stas et Adolphe Bartels
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