Full text |
Progrés de la Révolution Lo Gouvernement
La nuit fit cesser cette bataille acharnée. Mais cette lutte
DTOViSOiIre.
qui durait déj depuis quatre jours Sans aucun résultat, con-
rainquit les Belges que le Parc était devenu une forteresse
Le premier soin du Gouvernement provisoire- tandis que
inexpugnable et qu'il sallait avoir recours d'autres moyens
les habitants, surpris de la tranquillité subite, se promenaient
pour mener bout cette difficile entreprise.
On décida qu'on l'attaquerait la
baionnette, que les combattants mar
cheraient en bataillons serrés, qu'ils
essuieraient avec fermeté le premier
seu des soldats et chargeraient en-
suite impétueusement les troupes
hollandaises. De cette manière, on
ne désespérait pas de pouvoir em-
porter la position et de mettre l'en-
nemi en fuite. Ces dispositions prises,
chacun se sentit animé de l'ardent
désir d'en venir aux mains de nou-
veau; la victoire parut prochaine et
assurée, et l'on attendit avec impa-
tience le lendemain pour recommen-
cer le combat
Cependant, tandis que les Belges
so préparaient avec ardeur la nou-
relle journée qui devait décider de
leurs destinées, le prince prenait la
résolution de renoncer sa malen-
contreuse entreprise, et ordonnait
LE GOUVERVEMENT PROVISOIRE
ses troupes de Simuler quelques
mouvements la porte de Flandre,
dans Bruxelles dévasté par quatre jours de combats inces-
Lellicls et ASSche, pour tromper la vigilance de l'ennemi,
Sants- fut d'organiser la défense, afin que l'on put être prêt
faciliter et soutenir Sans autre désastre la retraite qu'il avait
repousser touté nouvelle attaque.
jour, dit Gemelli, les
décidée pour la nuit. A la pointe du
Puis, s'occupant des mesures les plus urgentes, il décréta
le Parc, les palais, les
Belges recommencèrent le seu contre
que la justice Serait désormais rendue au nom de la nation,
par les troupes. lls ne
bôtels et les autres positions occupés
il délia les troupes de leur Serment, et proclama pour tous les
s'étonnèrent pas d'abord de l'impassibilité de l'ennemi, car
proscrits l'autorisation de rentrer en Belgique
ils savaient qu'il sallait maintenant forcer les Hollandais pour
les amener combattre, A la fin, les
plus hardis pénétrèrent dans le Parc,
où tout était muet et désert. On apprit
bientôt que le mouvement de la nuit
avait été une retraite, ou plutôt une
suite.
Vers quatre heures du matin, l'armée,
profitant de l'obscurité, avait quitté le
Parc, les palais, les boulevards et, sor-
tant Silencieusement des portes de Lou
vain et de Schaerbeels, elle s'était
dirigée sur Cortenberg, Dieghem et
Vilvorde
Le peuple demeura stupéfait de cette
retraite inattendue; il s'élanca tout
joyeux dans le Parc, courut aux pa-
lais et aux points abandonnés, arbora
triomphalement le drapeau national, et
annonca au Son des cloches la déli-
vrance de Bruxelles.
La Révolution avait vaincu. Don
Juan Van Halen écrivait au Gouverne-
ment provisoire:: L'ennemi, dont la
chaude journée d’hier a complété la
RETRATE DES ROLLANDAIS PAR LA POETE DE LOUJAIV, LE LUNDI ET SEPTEMRRE A TREURES DU MATIN.
sémoralisation, a senti l'impossibilité
d'une plus longue résistance et vient
Parmi eux se trouvait Louis De Potter, condamné naguère
d'abandonner nos murs. L’héroique Bruxelles est libre. Le
huit années d'exil pour avoir publié, dans le Couvvier des
Parc et toutes les portés de la ville sont occupés par nos
Pays-Bas, un plan d'opposition aux volontés royales, et des arti-
braves, 7
cles patriotiques. Cet écrivain fut en ce moment l'objet d'une
Ainsi, par degrés, dit M. Hymans, l'opposition s'était faite
ovation magnifique, mais Sa popularité ne dura pas. il fut
émeute, et l'émeute révolution. Lceuvre du Congrès de Vienne
associé au Gouvernement provisoire, mais dut quitter Bruxelles
avait cessé d'exister.
peu de temps après.
Par un décret du 4 octobre, le Gouvernement provisoire
décida la convocation d'un Congrès national. il décréta, en
15
|