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XXXVI INTRODUCTION,
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LE TEXTE DE DÉMOSTHÈNE.
Le recueil des OEuvres de Démosthène soulève plus d'une
question critique, difficile à résoudre aujourd'hui, parce que l’ori-
gine et la formation de ce recueil sont obscures pour nous. On
peut croire que Démosthène publia lui-même un certain nombre
de ses discours; il lui importait, sans doute, de faire lire, afin
d’agir plus efficacement sur l'esprit publie, plusieurs harangues
qu'il avait prononcées devant le peuple, ainsi que des plaidoyers
politiques tels que ceux contre Leptine et pour la Couronne. Les
discours écrits pour des plaideurs devenaient, à ce qu'il paraît,
la propriété de ces derniers ; ils n'étaient généralement ni signés
ni même avoués par leurs auteurs. Si l’on excepte les plaidoyers
les plus importants, ceux qui leur faisaient trop d'honneur pour
en répudier la paternité, la grande masse de ces morceaux à pu
être dés l’origine d’une attribution douteuse. Déjà du temps d’A-
ristote, les libraires d'Athènes offratent aux amateurs des liasses
de discours judiciaires qu'ils voulaient faire passer pour des ou-
vrages d'Isocrate'. Quant à Démosthène, on peut dire d'une ma-
nière générale que l’œuvre du logographe, surtout en matière ci-
vile, est d’une authenticité moins certaine que celle de l’orateur,
quoique cette dernière n'ait pas non plus été préservée de tout
mélange étranger. Cependant, si plusieurs morceaux qui portent
le nom de Démosthène ne sont pas de lui, presque tous sont de
son époque; il y en a peu qu'on puisse soupconner d'être des
exercices de rhéteurs ou les produits d’une fraude littéraire.
Quand se formèrent les grandes bibliothèques d'Alexandrie et
4. Denys d’Halicarnasse, Isocr. 18 : Toy BL6korw}wy AptototéAnc. Voir ce
Afouaz Tavu mo)&e DLXGOTLXEV \6ywv que M. Egger (Mélanges de lit. anc.
>[coxpatelwv mepipépecbai pnotv brè D: 384) dit au sujet de Lysias.
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