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INTRODUCTION. XXXV
À ce compte, 1l eût été déclaré majeur avaut d'avoir atteint l'âge
de quinze ans : hypothèse aussi inconailiable avec la législation
d'Athènes qu'avec les déclarations de l’orateur.
Il est vrai que la chronologie de Denys était très-répandue
dans l'antiquité; elle se retrouve implicitement chez Plutarque
(Démosthène, ch. xv) et chez Aulu-Gelle (XV, 28). Cependant
on trouve, dans les Ÿ’ies des dix orateurs attribuées à Plutarque,
un morceau (p. 845, D) tiré évidemment d'un chronographe
exact, et d’après lequel Démosthène naquit sous l’archonte Dexi-
théos (OI. XCVIIT, 4). D'accord avec cette détermination, d’au-
tres biographes anciens, Zosime (p. 151), Suidas, dans la pre-
mière des trois notices sur Démosthène rapprochées dans son
lexique, assurent que notre orateur avait soixante-deux ou
soixante-trois ans quand il se donna la mort.
Aujourd'hui nous ne voyons plus guère que M. Bœhnecke qui
tienne pour la chronologie de Denys. Les critiques les plus auto-
risés, Bœckh, Vœmel, Westermann, Schæfer, d’autres encore,
ont avec raison placé la naissance de Démosthène en 384, soit
dans la dernière année de la XCVIII°, soit dans la première de la
XCIX° Olympiade. Leurs calculs ont été confirmés par une décou-
verte récente. Hypéride, dans un des fragments heureusement
retrouvés de son discours contre Démosthène (col. in, Harris,
p- 11, Blass), compte l'accusé parmi les citoyens qui ont dépassé
l’âge de soixante ans. Ce discours étant de 324-393, il s'ensuit
que Démosthène n'est pas né après 384.
Pour ce qui est de la Midienne, on a essayé de la mettre d’ac-
cord avec les plaidoyers sur la tutelle, en la supposant écrite
quatre ans avant la date que lui assigne Denys. Mais il fallait du
même coup antidater la bataille de Tamynes, dont l’époque se
rattache à celle de ce discours, et les savants Qui avaient mis cet
expédient en avant, y ont depuis renoncé eux-mêmes. Démo-
sthène avait donc plus de trente-deux ans lorsqu'il écrivit la M5-
dienne, et l’on se voit forcé d'admettre, ou qu'il s’y est fait plus
jeune qu’il n’était en effet, ou que le texte en question renferme
une faute très-ancienne.
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