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XXXII INTRODUCTION.
lant pour Démosthène, le nom du grand orateur ne figurait
point‘.
Les conséquences de l’outrage fait à Démosthène ne se firent
pas attendre longtemps, et Hypéride a dù se repentir d'y avoir
prêté la main. Le parti macédonien arriva au pouvoir. Il en
abusa d’une manière insultante. Après avoir traîné dans la boue
le plus ferme des patriotes vivants, il essaya de souiller la mé-
moire de Lycurgue. Un procès posthume pour malversation fut
intenté à cet intègre administrateur, et ses enfants, condamnés
par le tribunal populaire à une amende qui dépassait leur for-
tune, furent mis en prison.
La nouvelle de la mort d'Alexandre changea cet état de cho-
ses. Partout les amis de la liberté relèvent la tête. Le brave
Léosthène et l'éloquent Hypéride se mettent à la tête du mou-
vement. Démosthène s'était évadé de prison, et traînait un triste
exil à Égine d’abord, puis à Trézène, les yeux fixés sur le rivage
attique. Oubliant ses injures personnelles dans l'intérêt d'une
grande cause, il se réconcilia avec Hypéride, et s'associa volon-
tairement aux orateurs députés par les Athéniens pour soulever
le Péloponnèse. Un décret du peuple le rappela dans sa patrie;
une galère fut envoyée pour le ramener. Son retour fut un
triomphe : le peuple, archontes et prêtres en tête, le reçut au
port, Depuis Alcibiade, scène pareille ne s'était vue.
Mais ces beaux jours ne durèrent guère. Après de glorieux
suceës et une courte illusion, l’armée de la liberté fut défaite à
Crannon par Antipater et Krateros. Athènes, amoindrie dans
son territoire, privée de ses institutions démocratiques, contenue
par une garnison macédonienne qui s'établit à Munychie, se vit
forcée de sacrifier au vainqueur Démosthène, Hypéride et les
autres chefs populaires. Quelques-uns, comme Hypéride, furent
pris et exécutés. Démosthène chercha un asile dans le temple de
Neptune à Calaurie; c’est là qu'Archias, le limier d'Antipater,
vint lui donner la chasse. Le proscrit demanda à écrire quel-
4. Voir Pausauias, IL, 53, 4.
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